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adaptative. Des réseaux contigus de cellules dendritiques sont présents
dans l’épithélium à la surface des muqueuses, où elles sont prêtes à
détecter des antigènes environnementaux. Le micro-environnement de la
cellule dendritique au moment de sa rencontre avec un antigène (typique-
ment une interaction entre la microflore prévalente et les PRR situés sur
les cellules dendritiques) module l’expression de molécules costimulan-
tes et la production de cytokines. Les variations de cette expression et
de cette production orchestrent l’activité des lymphocytes T spécifique
à l’antigène, particulièrement le développement des différentes popula-
tions de lymphocytes T effecteurs (Th1/Th2/Th17) ou des lymphocytes
Treg . Des cascades de cytokines/chimiokines jouent un rôle central dans
de nombreux types de réponses immunitaires. Malgré les difficultés
rencontrées dans la compréhension du rôle de chacune des cytokines,
certaines semblent revêtir une importance capitale pour le développe-
ment d’une tolérance: 1) le facteur transformant de croissance  (TGF-
), qui intervient dans l’homéostasie des lymphocytes T périphériques et
la différenciation des lymphocytes T ; 2) l’interleukine-10 (IL-10), douée
d’importants effets immunorégulateurs sur diverses populations de lym-
phocytes T et B et 3) la lymphopoïétine stromale thymique, décisive pour
la production et l’expansion des lymphocytes Treg et qui semble être un
médiateur clé de la faculté de réponse Th2. L’interaction entre les cellules
dendritiques muqueuses, le TGF- et les lymphocytes Treg montre égale-
ment l’existence d’un lien entre nutrition/régime alimentaire et tolérance.
Les cellules dendritiques muqueuses expriment des taux élevés de dés-
hydrogénase rétinienne qui convertit la vitamine A en acide rétinoïque.
L’inhibition de cette enzyme ou la neutralisation du TGF- atténue le
développement des lymphocytes Treg, tandis que l’adjonction d’acide
rétinoïque amplifie la différenciation de ces cellules induite par le TGF-.
Cette voie pourrait être centrale pour le mécanisme de l’induction d’une
tolérance à des antigènes inoffensifs parvenant à la muqueuse, dont ceux
provenant de la flore commensale et d’origine alimentaire.
Les concepts actuels visant à expliquer l’influence de l’exposition à
des micro-organismes, particulièrement au début de la vie, sur la surve-
nue ultérieure d’allergies les attribuent à l’interaction entre les mécan-
ismes innés et les mécanismes immunorégulateurs. Pour la prévention
des maladies allergiques et d’autres affections à médiation immuni-
taire et le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques, il est
capital de comprendre comment les réponses immunitaires innées et
adaptatives interagissent au cours de la période périnatale, comment
cette activité aboutit à la tolérance immunitaire et comment les immu-
nités innée et adaptative pourraient être perturbées lors de la survenue
de ces maladies.