L’exercice et le système
immunitaire
e rôle de l’activité physique dans de
nombreux domaines de prévention des
maladies et de promotion de la santé est
bien documenté. Il a été démontré que l’activité
physique est une stratégie de prévention des
maladies cardio-vasculaires, du diabète et de
l’ostéoporose. En outre, elle contribue à
l’amélioration générale de la santé en aidant à
contrôler le poids et à gérer le stress.
Certains défenseurs du conditionnement
physique croient également que la pratique
régulière d’exercices donne une certaine résistance
aux infections et même au cancer. Les recherches
dans ce domaine sont encourageantes, mais la
somme actuelle des connaissances est insuffisante
pour appuyer toute déclaration scientifique.
Mme Laurie Hoffman-Goetz, de l’université
de Waterloo, est l’une des nombreuses
scientifiques qui font des recherches dans ce
domaine. Son travail, financé en partie par
l’Institut canadien de la recherche sur la condition
physique et le mode de vie (un organisme national
subventionné par Condition physique Canada),
nous aide à comprendre ce domaine fascinant...
et important.
L’exercice et les infections
Les recherches entreprises jusqu’à ce jour ont eu
pour objet l’exercice à court et à long terme, tant
chez des sujets très bien entraînés que chez des
personnes en moins bonne condition physique.
Les études portent essentiellement sur les effets
de l’exercice sur le nombre de cellules blanches
et de divers sous-composés du sang, dont les
lymphocytes tueurs naturels et certaines cellules
immunitaires spécialisées (comme les
lymphocytes T auxiliaires).
Dans l’ensemble, les recherches indiquent
qu’une dose modérée d’exercice peut augmenter
la capacité du corps de repousser les rhumes ou
d’autres maladies. Par contre, des programmes
d’entraînement intensif peuvent supprimer le
système immunitaire et augmenter les risques
d’infection.
Plusieurs études ont démontré que :
• une séance unique et intense d’exercice peut
détériorer temporairement les réactions
immunitaires, et que
• l’exercice au cours de la phase d’incubation
d’une infection peut aggraver la gravité de la
maladie.
Nous présentons ci-après des «conseils
d’entraînement» à l’intention des athlètes et des
adeptes du conditionnement physique dont
l’entraînement est intensif.
L’exercice et le cancer
Dans Exercise and Immunology,M
me Hoffman-
Goetz écrit : «des données épidémiologiques
indiquent que les femmes qui sont actives sur le
plan physique (avant l’apparition de la maladie)
ont moins de cancers, surtout du sein et de
l’appareil de reproduction, et courent moins de
risques d’en contracter, que les personnes
sédentaires — tous les autres facteurs de risques
comme l’âge, l’emploi de contraceptifs par voie
orale, l’usage du tabac, les antécédents familiaux
de cancer ou autres étant égaux.»
On a observé une relation semblable
[inverse] entre l’activité physique et l’incidence
du cancer du côlon chez les hommes.
Même si ces études semblent indiquer que
l’exercice a un effet de prévention du cancer, Mme
Hoffman-Goetz souligne qu’on doit interpréter
avec prudence leurs conclusions. Les études
rétrospectives ont des limites inhérentes à leur
nature et toutes les recherches portant sur le même
sujet n’ont pas conduit à des conclusions similaires.
Orientations futures
Il nous reste beaucoup à apprendre dans le
domaine des effets de l’exercice sur le système
immunitaire. Même si certains changements de la
réaction immunitaire (dus à l’exercice) ont été
observés, on ne comprend pas encore très bien les
mécanismes qui les provoquent et les effets
cliniques des modifications du système
immunitaire liées à l’exercice. De plus, les liens
éventuels entre l’exercice, la fonction immunitaire
et le cancer sont complexes, étant donné que le
cancer est un groupe qui se compose de plus de
100 maladies différentes.
D’autres facteurs peuvent aussi entrer en
ligne de compte. La déclaration commune de la
Conférence internationale sur l’activité physique,
la condition physique et la santé (indiquée
ci-dessous à titre de référence) précise que «les
études à venir doivent tenir compte non seulement
du régime, mais de la dépense d’énergie et
d’autres variables, notamment des médicaments
et des tensions émotives, dont on sait qu’elles
influencent la réponse immunitaire.»
Lectures suggérées
Ceux qui souhaitent en apprendre davantage à ce
sujet peuvent lire les documents suivants :
• «Exercise and the Immune Response»,
d’Hoffman-Goetz, dans l’Encyclopedia of
Immunology (I.M. Roitt et P.J. Delves, éditeurs),
chez Wm. B. Saunders Company, 1992,
• «Exercise, Natural Immunity, and Cancer :
Causation, Correlation, or Conundrum», de
Hoffman-Goetz et MacNeil dans Exercise and
Disease (Watson et Eisinger, éditeurs), chez
CRC Press, 1992, et
• les chapitres 49 et 50 de «Exercise, Immunity,
Cancer, and Infection» publié dans Exercise,
Fitness, and Health : A Consensus of Current
Knowledge, chez Human Kinetics Publishers
Inc., 1990.
Conseils d’entraînement
Les athlètes et ceux qui s’adonnent à des activités vigoureuses devraient allier à leur enthousiasme une
mesure de bon sens. Voici quelques conseils qui pourront les aider :
■
découvrez votre volume optimal. Chaque personne est unique; assurez-vous d’avoir la dose
d’activité qui vous convient,
■
espacez de manière adéquate vos séances d’entraînement. Une bonne méthode consiste à
alterner les journées difficiles et les journées aisées,
■
méfiez-vous du «surentraînement». Diminuez la dose d’exercice si l’un des symptômes suivants
apparaît : une fatigue persistante après les séances d’entraînement, un pouls élevé le matin, de
la difficulté à dormir ou une accumulation de fatigue, et
■
réduisez votre volume d’entraînement ou prenez un jour ou deux de repos si vous vous sentez
malade.
■
Le dossier de la recherche
Renseignements pour professionnels de la part de l’Institut canadien de la recherche
sur la condition physique et le mode de vie
L
ISSN 1188-6641
Renseignements de la part de l’Institut canadien de la recherche sur
la condition physique et le mode de vie
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