® L E M U S T D E L A C Ô T E D ’ A Z U R * LES PINNIPÈDES L es pinnipèdes regroupent les phoques, les otaries et les morses et font partie de l’ordre des Carnivores. RÉPARTITION COMMUNICATION On les trouve dans presque tous les océans du globe. Certaines espèces se sont adaptées aux zones très froides, d’autres vivent dans des zones tempérées ou chaudes comme les otaries de Californie. Elles apprécient particulièrement les endroits où les courants froids rencontrent les courants chauds car elles y trouvent leur nourriture en abondance. Les pinnipèdes ont en général un vocabulaire très limité. On peut les entendre émettre des sons retentissants et rauques. Ils grognent, sifflent, rugissent. Des sons plus discrets comme le chuintement et les gémissements sont plus fréquemment utilisés à titre de menace. L’ADAPTATION À UNE VIE AMPHIBIE Le mot pinnipède signifie «pied en nageoire» et décrit une famille composée de mammifères marins qui ont la particularité d’avoir une vie amphibie*, c’est à dire qu’ils vivent sur terre et dans la mer. Sur terre, ils s’accouplent, mettent bas, muent et dorment (ils peuvent aussi dormir dans l’eau) mais c’est dans la mer qu’ils vont chercher leur nourriture. Anciens mammifères terrestres, ils ont gardé une anatomie qui leur permet de se déplacer et d’être à l’aise sur terre tout en étant d’excellents nageurs. Leurs quatre membres ont persisté et se sont transformés en nageoires grâce à une palmure reliant les doigts et les orteils. Ils sont ainsi efficaces dans l’eau mais peuvent toujours se déplacer sur terre. Ils démontrent même une rapidité et une agilité remarquables : certains phoques peuvent parcourir à une vitesse stupéfiante de courtes distances en se traînant sur le ventre et des pinnipèdes de plus de 2 tonnes grimpent des dunes très raides et même de petites falaises. Quant aux otaries, elles escaladent les rochers avec une grande agilité. Une épaisse couche de graisse (8cm environ) recouvre tout leur corps, leur apportant une isolation maximum contre le froid. Sous cette graisse qui leur donne un aspect balourd trompeur, se trouvent des muscles puissants qui leur permettent non seulement de nager à des vitesses élevées mais aussi de courir et même de «galoper» sur terre (pour les otaries). Leur corps lourd mais fusiforme a conservé un pelage de poils ras qui les protège en partie contre le froid mais aussi contre le dessèchement à terre (la peau nue des delphinidés souffre rapidement de l’air et du soleil). Pour renouveler un pelage qui s’abîme au contact prolongé de l’eau, les pinnipèdes muent* chaque année. La conservation d’un cou leur permet une mobilité appréciable de la tête. Leur dentition est variée. Elle comporte des incisives, de fortes et quelquefois longues canines et des post-canines. Les pinnipèdes se nourrissent de poissons, de crevettes; de crabes, de crustacés, de poulpes et de calmars. Leur nez se trouve au bout de leur museau. Comme les autres mammifères marins, la position normale de leurs narines est la position fermée et c’est d’un geste conscient qu’ils les ouvrent pour respirer. C’est donc l’inverse des mammifères terrestres qui, eux, respirent inconsciemment et doivent penser pour retenir leur respiration. Les pinnipèdes sont des plongeurs extraordinaires, ils peuvent rester sous l’eau très longtemps (jusqu’à 40 minutes pour certains) et peuvent sonder jusqu’à 800m de profondeur. Leurs grands yeux noirs se sont bien adaptés à leur vie sous-marine mais leur vue à terre s’en est trouvée réduite. Sous l’eau, leurs pupilles se dilatent très largement pour voir dans la pénombre. A terre, ils sont équipés de paupières qui recouvrent leurs yeux et sous l’eau, une membrane très claire les protège. Leur système auditif s’est beaucoup développé. Leurs oreilles externes ont disparu sauf chez les otaries, par contre leurs pavillons internes se sont énormément développés. Leurs moustaches ou vibrisses jouent un rôle très important pour localiser leur nourriture sous l’eau. Équipées de nerfs très sensibles, elles agissent comme des antennes et détectent les moindres mouvements autour d’eux ainsi que la température et les changements de pression. A terre, ils les utilisent un peu comme nous le faisons avec nos doigts pour toucher et déterminer la qualité de la surface d’un objet (glissant, rugueux, collant etc.). ® L E M U S T D E L A C Ô T E D ’ A Z U R * CONSERVATION DE L’ESPÈCE Tous les pinnipèdes ont un autre point commun beaucoup plus triste celui-là. Comme les baleines, ils ont été pourchassés depuis les temps ancestraux pour leur fourrure et leur graisse ainsi que pour leur chair (pour faire de la nourriture pour animaux). Leur caractère docile facilitait la tâche puisqu’ils ne cherchaient pas à s’enfuir. Certaines espèces ont été chassées jusqu’à l’extinction complète, d’autres ont pu se redévelopper depuis qu’elles ont été protégées par la loi à partir de 1972. Maintenant seuls les esquimaux peuvent les chasser sans permis spécial car cette chasse est nécessaire à leur survie et fait partie de leur culture. Mais ils doivent respecter des quotas bien déterminés. Ces restrictions permettent de contrôler le nombre d’individus dans chaque colonie et de garder un équilibre. Mais restreindre seulement la chasse ne suffit pas. En effet, les pinnipèdes doivent aussi faire face à une restriction des zones où ils peuvent s’établir car l’Homme envahit peu à peu tout le globe, les repoussant dans des zones de plus en plus limitées. L’intensification de la pêche et les nouvelles méthodes employées contribuent aussi à les décimer dans des proportions dramatiques car ils meurent noyés dans les filets où ils s’emmêlent. D’autre part, la pollution ne les épargne pas non plus en détruisant ou en polluant leur nourriture. La pollution la plus meurtrière est celle occasionnée par les nappes de pétrole déversées dans la mer et qui s’échouent sur les plages. Une autre forme de pollution particulièrement redoutable est due aux plastiques flottants dans la mer que les pinnipèdes prennent pour des poulpes et, en les mangeant, sont condamnés à mourir. Dans notre région, un phoque est en grand danger d’extinction. Nommé phoque moine à cause d’un repli de la peau de sa nuque qui semble former une espèce de capuchon, ce phoque vivait sur les côtes méditerranéennes françaises jusqu’au siècle dernier (Iles du Levant, Port-Cros, côtes varoises, Corse etc.). Aujourd’hui, il reste moins de 500 phoques disséminés entre la Grèce, la Turquie, la Yougoslavie, la côte d’Afrique du Nord mais principalement sur les côtes atlantiques du Maroc et de la Mauritanie. C’est en Mauritanie que survit la plus grande colonie constituée de 70 individus. Le phoque moine fait partie des 10 animaux vertébrés les plus menacés d’extinction du monde. LORS DE TA VISITE Regarde-les se déplacer à terre. Q1 Comment le phoque se déplace-t-il ? Observe les otaries et les phoques en train de nager. Note la souplesse et la forme fuselée de leur corps. Observe l’attitude des otaries quand elles jouent ensemble ou dans un spectacle. Q3 Comment utilisent-elles leurs nageoires avant et leurs moustaches pour faire ce que nous ferions avec les mains ? Regardez respirer les otaries et les phoques. Q4 Quand ils ne respirent pas, leurs narines restent-elles ouvertes ou fermées ? Q5 Combien de temps restent-ils sous l’eau ? Crédit photos : © Marineland - Création : www.comquest.fr Q2 Peux-tu décrire comment les otaries utilisent leurs nageoires pour se déplacer dans l’eau ?