La plongée au féminin vue par Philippe Pittier Après avoir publié l’article concernant nos nouvelles monitrices dans l’Hippocampe précédent, nous avons voulu connaître l’opinion du responsable de l’enseignement, Philippe Pittier, au sujet de la plongée au féminin. Parlons tout d’abord statistique : (Uniquement les brevets de plongée en scaphandre) La LIFRAS compte 5191 hommes et 1753 femmes Au niveau des brevets : • • • • • • • Moniteurs nationaux : 59 hommes pour 9 femmes soit 13% Moniteurs fédéraux : 272 hommes pour 27 femmes soit 9 % Moniteurs clubs : 363 hommes pour 56 femmes soit 13 % Assistants-Moniteurs : 407 hommes pour 65 femmes soit 14% 4 étoiles : 374 hommes pour 56 femmes soit 13% 3 étoiles : 968 hommes pour 231 femmes soit 19% 2 étoiles : 998 hommes pour 424 femmes soit 30% Au niveau des 1 étoiles : 886 hommes pour 475 femmes une moyenne de 35 % au niveau des femmes A partir du moment où il y a 35 % femmes au niveau du 1*, on devrait retrouver la même proportion dans les différents brevets. Si l’on retrouve globalement 15 % de femmes dans les cadres, la tendance est à la baisse entre le 1* et le 4* pour se stabiliser ensuite. Au niveau des brevets moniteurs, la Commission de l’Enseignement n’a pas de statistiques entre le nombre de candidats qui se présentent et ceux qui réussissent. Le DTF constate globalement que les femmes ont moins d’échec que les hommes. La préparation semble plus importante et plus sérieuse chez les plongeuses. Elles s’engagent parce qu’elles sont déterminées à réussir. Les cadres sont plus masculins que féminins. En 2015, 9 monitrices ont été nommées pour 32 moniteurs. (6 MC, 2 MF et 1 MN) L’enseignement de la plongée évolue vers plus de technique que par la passé. La force physique n’est plus un des facteurs déterminants de réussite notamment au MF et au MN. Les compétences techniques sont mises en avant. De ce point de vue, les épreuves sont devenues plus accessibles et plus équitables pour les dames. Même si la plongée reste un sport qui nécessite le transport de matériel lourd qui peut désavantager nos plongeuses par rapport aux hommes, ce désavantage est largement compensé par la résistance morale, l’endurance et la ténacité qui animent nos candidates MF et MN. L’évolution du matériel ouvre des portes car auparavant, l’enseignement du sauvetage était plus basé sur la force physique. Le matériel actuel a entrainé une évolution des méthodes. Dans les stages de mer, les femmes sont plus pragmatiques. Cette année-ci, les femmes qui se sont présentées au Fédéral ont réussi. Les réunions d’information au stage Fédéral sont là pour en expliquer le déroulement et chasser les fausses idées qui circulent toujours autour de celui-ci. Le stage de mer nécessite une excellente technique de plongée, de bonnes connaissances théoriques et de la résistance. Rien que les femmes aient moins que les hommes. L’ensemble de modifications des processus est lent. Le chiffre devrait augmenter car on évolue vers une mentalité où les candidats sont évalués au niveau technique et théorique. Et le Bureau de l’Enseignement pense avoir l’ouverture d’esprit nécessaire. Il faut travailler à la base puisque le nombre de femmes est de 35 % au 1* et qu’il ne cesse de diminuer plus le niveau augmente. En conclusion, le DTF souhaite mettre en avant le fait qu’en 2015, trois femmes ont présenté le stage de mer pour 100% de réussite. Deux nouvelles MF et une nouvelle MN. Annick était seule candidate au titre de MN. 4 jours de stage avec 8 plongées profondes et techniques dans une mer déchainée, quand on parle de résistance morale, d’endurance et de ténacité, quel bel exemple. Brigitte Rose pour la COF Philippe Pittier, Directeur Technique Fédéral