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Ivan Tirtiaux: la note douce de la chansonarticle débloquéLe
Soir
Thierry Coljon
Mis en ligne il y a 3 heures
Le fils de Bernard Tirtiaux réussit enfin son « Envol », un premier album suivi d’une belle tournée
ProPulse.
« Je suis quasiment né dans un théâtre. » © Fabienne Cresens
Ivan et les Singes savants, c’était en 2008 et puis ce n’était qu’un EP sans lendemain. Tout comme l’avait été son groupe Capsicum,
entre 1994 et 1999, avec une certaine Melanie De Biasio à la flûte et au chant. Un premier groupe au sortir d’une adolescence carolo
qui ne laisse que de bons souvenirs : « On était neuf dans le groupe et on livrait une sorte de funk à la Zappa. Un truc très chargé qui
révélait notre amour pour Sly Stone et Funkadelic », se rappelle celui qui, dix ans plus tard, a 27 ans.
Avant d’aller aux conservatoires d’Anvers et de Bruxelles étudier la guitare jazz, Ivan a eu la chance, durant toute son enfance, de
bercer dans un environnement artistique. A la maison, dans la célèbre ferme de Bernard Tirtiaux à Martinrou, les artistes défilent. Le
living est une scène. Le petit frère est musicien, la petite sœur peintre et illustratrice. François Emmanuel est son oncle et parrain.
Henry Bauchau est son grand-oncle. Et papa Bernard, entre écriture et théâtre, transforme la maison en un théâtre quasi permanent : «
J’ai commencé l’accordéon à 7 ans alors que Steve Houben, à la maison, m’avait donné envie du sax, mais j’étais trop jeune. Puis à
Charleroi, il y a beaucoup d’académies qui enseignent l’accordéon. Ça m’a sur tout permis de me familiariser avec les harmonies.
C’est sans doute grâce à ça que j’ai l’oreille absolue. Ma fille de 12 ans perpétue la tradition familiale en jouant du piano. On a
toujours baigné dans les arts à la maison. Ma mère mettait en place des stages en permanence. Charles Loos passait à la maison et je
me souviens, j’avais 12 ans, qu’il m’a montré un truc au piano qui me sert encore aujourd’hui. »
Bernard veille avec bienveillance sur sa marmaille. Il leur inculque l’amour pour le beau verbe et la rigueur. François Emmanuel offre
au petit Ivan, pour ses anniversaires, des œuvres de Verhaeren, Michaux, Cendrars… Pas étonnant dès lors que sur ce premier album,
L’envol, les textes soient à ce point soignés, à la fois riches et élégants. Comme si – à l’instar de la Cécité des Amoureux – on
assistait à un vrai retour de la belle chanson française héritière des Dominique A et Miossec aux plumes si merveilleuses. Et pour
sertir ces belles écritures (qu’il ne partage qu’avec le français Polo et Aragon au travers de l’adaptation du poème « Oh la guitare »),
Ivan compose, joue au piano et à la guitare et produit lui-même une musique tout aussi raffinée, d’une délicatesse chaleureuse, boisée.
Son chant est doux et sobre. Ses chansons baignent dans un bel univers automnal, entre « Charlatan », le premier single, et le très
Le Soir
drôle et potache « Pourquoi remettre à demain ? » On est là face à un univers personnel, original, contemporain : « Si je fais tout
moi-même, c’est sans doute parce que je n’ai pas le choix, mais aussi parce que je suis très exigeant. Je prends mon temps. J’ai
toujours peur de dénaturer mon propos. Chaque fois que j’avais un peu d’argent, je mixais un nouveau morceau. C’est pour ça que ce
disque a mis tant de temps pour être terminé. »
Après s’être essayé à de petits lieux parisiens, Ivan se lance dans une belle tournée belge. Ne le manquez pas !
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