Chronique du 7 mai 2012 Page 3 de 11
• Un réflexe ménager, pour plusieurs, consiste à ne pas jeter quelque chose qui est
encore bon. « Or la définition de ce qui est bon varie beaucoup ! », explique Michel
Sanscartier, coordonnateur de nutrition clinique à l’Institut de gériatrie de Montréal.
« Une petite moisissure sur un aliment qu’on enlève pour manger ce qu’il y a en
dessous, c’est fréquent. Mais ça peut être dangereux s’il s’agit d’aliments frais, comme
du fromage cottage, du yogourt ou un reste de repas. Avec l’âge, l’odorat et le goût
diminuent, et cette perte sensorielle est encore plus marquée chez les personnes de 80
ans et plus. Elles ne peuvent donc pas se fier à leurs sens pour détecter si un aliment
périmé dégage une odeur nauséabonde. En fait, peu importe l’âge, on ne devrait jamais
prendre ce risque, car certains aliments contaminés ne présentent pas toujours des
signes de détérioration. »
• Une réalité avec l’âge : l’apparition d’un déficit cognitif, c’est-à-dire un ensemble de
conditions qui font en sorte qu’une personne ne réagit pas normalement à cause de
troubles de mémoire à court ou à long terme, de troubles de l’attribution ou de la
planification des actions… La travailleuse sociale Francine Pinard, de l’équipe de
Soutien à domicile au CLSC Rosemont, en est souvent témoin. « Une personne âgée va
oublier son poulet sur le bout du comptoir, même si elle est certaine de l’avoir rangé au
réfrigérateur. Elle passera devant et ne le verra même pas. D’où les problèmes
d’intoxication alimentaire. »
• Une diminution de l’appétit : que ce soit dans les plats préparés du commerce, ceux du
traiteur ou les repas faits maison par un membre de la famille, les portions servies sont
souvent trop grosses pour une personne âgée. Conséquence : des restes de table
oubliés trop longtemps à la température de la pièce, propices à la prolifération des
bactéries responsables d’intoxications. Ou encore, des restes placés au réfrigérateur
trop longtemps.
• Un fléau selon nos deux experts consultés : la grande majorité des personnes âgées
ne lisent pas les dates de péremption, soit à cause d’une mauvaise vision ou de
capacités cognitives diminuées. Leur meilleur conseil aux enfants et autres membres de
la famille ? Impliquez-vous auprès de vos aînés. Allez faire l’épicerie avec eux.
Suggérez-leur d’acheter des aliments en petits formats : par exemple, un carton de six
œufs au lieu de 12. Au rayon des viandes, demandez des petites portions de taille
enfant. N’oubliez pas les fruits et légumes colorés pour mettre de la couleur dans leur
assiette, ce qui est plus appétissant lorsque l’on mange seul. Au retour, aidez-les à
ranger l’épicerie, divisez les aliments en portions individuelles et placez-les au
congélateur. Faites remarquer à vos aînés s’il y a des aliments périmés ou défraîchis au
réfrigérateur. Dans ce cas, n’hésitez pas et jetez-les !
* MAPAQ: ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec
http://www.ricardocuisine.com/rubriques-et-conseils/bien-se-nourrir/398-
operation-menage-du-printemps
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