2016-1 3
Le tourisme,
un exemple de retombées économiques indirectes de la culture
Outre le poids économique direct de la culture, dont le champ statistiquement mesu-
rable est déni par le système statistique public, un intérêt est souvent exprimé pour les
retombées économiques que les activités culturelles génèrent, souvent au-delà du seul
champ de la culture. Ainsi le tourisme est-il souvent désigné comme contribuant à créer
de la richesse, et il peut être tentant de le considérer comme un impact économique
indirect de la culture. En 2014, la visite de sites culturels compte parmi les activités
déclarées par la moitié (51 %) des touristes étrangers séjournant en France, deuxième
activité citée après les vacances et les loisirs2, et 17 % des séjours touristiques de Français
dans l’Hexagone ont donné lieu à une activité culturelle (hors visite de ville)3.
Si les dépenses engagées par ces touristes auprès des institutions culturelles (billetterie
de musée ou de festival par exemple) sont bien comptabilisées dans le poids économique
direct de la culture, on pourrait aussi être tenté d’élargir à l’ensemble des dépenses environ-
nant ces activités : nuitées d’hôtel, frais de bouche, transports, etc. Au regard de l’importance
du poids économique direct du tourisme en France, estimé à 51,9 milliards d’euros pour les
non-résidents et à 106,4 milliards d’euros pour les résidents en 20144, ces retombées
indirectes de la culture pourraient être non négligeables pour l’économie française.
Il n’existe pas de méthodologie stabilisée pour mesurer ces retombées indirectes. En
eet, les motifs de dépenses ne sont pas qualiables de manière univoque et invalident
leur usage pour attribuer la part des dépenses touristiques imputables à la culture. Les
touristes étrangers séjournant en France et déclarant un intérêt particulier pour la culture
ont certainement eectué des dépenses motivées par d’autres intérêts tandis que, inver-
sement, la moitié des touristes étrangers qui n’ont pas placé la culture parmi leurs motifs
de séjour en France ont pu néanmoins fréquenter des sites culturels. Si la consommation
2. Mémento du tourisme, édition 2015, Paris, Direction générale des entreprises, Ministère de l’Économie,
de l’Industrie et du Numérique, p.122.
3. Le Tourisme, un moyen important d’accès à la culture, Paris, Direction générale des entreprises, Ministère
de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, coll. « Les 4 pages de la DGE », no48, novembre 2015.
4. Mémento du tourisme, édition 2015, op. cit., p.24.
Tableau 1 – Poids (en valeur ajoutée) et part relative des branches culturelles
dans le champ de la culture et dans l’ensemble de l’économie, 1995-2014
Source : Insee, comptes nationaux – base 2010/DEPS, Ministère de la Culture et de Communication, 2015
Valeur ajoutée Part dans l’ensemble Part dans l’ensemble
de l’économie des branches culturelles
(en milliards d’euros courants) (en %) (en %)
1995 2013 2014 p1995 2013 2014 p1995 2013 2014 p
Audiovisuel 6,3 12,3 12,6 0,57 0,65 0,66 25,0 28,0 28,6
Spectacle vivant 3,0 6,8 6,9 0,27 0,36 0,36 11,9 15,6 15,7
Presse 5,5 5,5 5,3 0,50 0,29 0,28 22,1 12,5 12,1
Agences de publicité 2,6 4,9 4,9 0,24 0,26 0,26 10,6 11,2 11,2
Patrimoine 1,2 4,1 4,2 0,11 0,22 0,22 4,8 9,4 9,6
Architecture 1,6 3,2 3,0 0,15 0,17 0,16 6,4 7,3 6,9
Arts visuels 1,4 2,6 2,6 0,13 0,14 0,13 5,7 5,9 5,9
Livre 2,1 2,7 2,6 0,19 0,14 0,13 8,3 6,0 5,9
Enseignement 1,3 1,8 1,8 0,12 0,10 0,10 5,2 4,1 4,2
Ensemble culture 25,1 43,8 43,9 2,29 2,31 2,30 100,0 100,0 100,0
Ensemble de l’économie
1 097,4 1 899,3 1 910,2 100,0 100,0 100,0
p: données provisoires pour 2014.