rectement via toutes surfaces contaminées, y compris par
des croûtes infectées, puisque le virus est extrêmement
stable dans l’environnement [6].
À la différence du VARV, le MPXV infecte plusieurs espè-
ces animales (rongeurs, singes) et son taux de transmission
interhumaine est faible (3 %). Des contacts directs avec des
animaux sauvages infectés sont à l’origine de la transmis-
sion du virus à l’homme [7].
Le CPXV est, quant à lui, retrouvé chez une variété d’ani-
maux (animaux domestiques ou de zoos) infectés à partir
du réservoir du virus : les rongeurs péridomestiques.
Les infections par le CPXV chez l’homme se font, dans la
majorité des cas, à la suite de griffures d’un chat contaminé
par un rongeur [8].
L’ORFV infecte naturellement les moutons et les chèvres,
tandis que le virus du pseudocowpox ou nodule des
trayeurs (PCPV) et le virus de la stomatite papuleuse
bovine (BPSV) infectent les bovins. Tous trois peuvent
être à l’origine d’infections humaines [6]. Ces virus se
transmettent à l’homme par contacts directs avec des ani-
maux infectés. Dans le cas de l’ORFVet du PCPV, la trans-
mission peut se faire par les fils de fer barbelés des parcs où
paissent les animaux malades.
Le MOCV, dont l’unique réservoir est l’homme, se trans-
met soit par contact direct de peau à peau, soit indirecte-
ment par des objets contaminés. La maladie, le molluscum
contagiosum, se produit de façon sporadique et son inci-
dence dépend des populations : elle peut devenir endé-
mique dans les institutions de soins pour enfants, dans les
écoles ou dans les communautés souffrant d’un manque
d’hygiène [9].
Le virus du tanapox (TANV) appartenant au genre Yata-
poxvirus est responsable de zoonoses rares. L’hôte réser-
voir de la maladie et le mode exact de transmission du
virus restent inconnus à l’heure actuelle. Néanmoins, une
transmission du virus des singes à l’homme a été observée
[10]. La maladie reste endémique au Kenya et en Répu-
blique démocratique du Congo.
Clinique des infections par poxvirus
Dans la variole, le VARV infecte tout d’abord les muqueu-
ses de l’oropharynx et de l’appareil respiratoire via les
macrophages. Pendant la phase d’incubation (de 8 à
14 jours post-infection), aucun signe de maladie n’est
observé et l’individu contaminé n’est pas contagieux.
Le virus se multiplie activement dans les cellules de la
muqueuse respiratoire et au niveau des organes hémato-
poïétiques (première virémie). Durant la phase d’invasion
(de 3 à 4 jours), le virus cible les ganglions lymphatiques
puis les différents organes internes via la circulation san-
guine et se multiplie activement (deuxième virémie).
La période d’état survient alors et associe les signes géné-
raux (syndrome pseudo-grippal dès le 9
e
jour post-
infection), l’exanthème et l’énanthème. L’individu est
contagieux un jour avant l’apparition des pustules et jus-
qu’au moment où les croûtes tombent. L’éruption cutanée
ou rash, caractéristique de la variole, débute sur la face puis
s’étend de façon centrifuge au tronc et aux membres supé-
rieurs le deuxième jour, pour atteindre l’abdomen et les
membres inférieurs le troisième jour. La distribution cen-
trifuge du rash, l’aspect des lésions élémentaires, où les
vésicules sont enchâssées dans le derme, et l’existence
d’une poussée unique permettent d’établir le diagnostic dif-
férentiel entre variole et varicelle. Tous les éléments évo-
luent, dans un même temps, sur une même surface,
successivement, d’une macule en papule, vésicule, puis
pustule qui se dessèche. La croûte, toujours infectieuse,
tombe en laissant une cicatrice indélébile (peau grêlée de
la petite vérole). L’énanthème atteint toutes les muqueuses
et est à l’origine de troubles laryngés, bronchiques et diges-
tifs. La mort survient dans 30 à 50 % des cas (Variola
major), sauf dans une forme particulière liée à des souches
moins pathogènes (Variola minor), à létalité < 1 %.
Les malades survivants à une épidémie de variole dévelop-
pent une immunité anti-variolique le plus souvent protec-
trice [11].
Le monkeypox a des manifestations cliniques qui sont
similaires à celles de la variole : éruption pustuleuse, fièvre,
symptômes respiratoires avec un taux de mortalité allant de
3 % à 17 % [12, 13], bien que des épidémies de varicelle
concomitantes aux épidémies de monkeypox puissent avoir
faussé ces données épidémiologiques.
La vaccine se traduit, après la primo-vaccination antivario-
lique par le VACV, par l’apparition d’une pustule vacci-
nale, mais elle peut comporter des complications post-
vaccinales, telles que l’eczema vaccinatum, la vaccinia
necrosum ou vaccine progressive, l’encéphalite post-
vaccinale, la vaccine généralisée et les inoculations secon-
daires multiples. Ces complications peuvent avoir une
issue mortelle. L’eczema vaccinatum est caractérisé par
une réplication active du VACV sur de larges surfaces cuta-
nées eczémateuses chez des individus atopiques. Une répli-
cation virale à l’ensemble des tissus sous-jacents de
l’épiderme est observée dans les cas de vaccine progressive
(4,5 cas pour un million de vaccinés), à l’inverse d’une
multiplication virale épidermique observée dans les cas
de vaccine généralisée (250 cas sur un million de vaccinés)
[14].
Le cowpox humain est représenté par une infection modé-
rée et localisée. Les lésions cutanées suivent l’évolution
constatée avec les lésions vaccinales, mais avec une inten-
sité supérieure à celle observée avec le VACV. Des adéno-
pathies satellites sont souvent observées dans la zone de
drainage et sont concomitantes à l’apparition de la fièvre.
revue
Virologie, Vol. 12, n
o
5, septembre-octobre 2008 325
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