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La Lettre
du
La
du COPRAE
C Lettre
PRAE
Les Actualités du COPRAE N° 113 – Sept-Oct 2014
Publication mensuelle gratuite pour les adhérents du COPRAE et les auteurs des articles
Disponible sous format papier en abonnement annuel de 20 €, frais de port compris
Une expérimentation prometteuse pour les associations
Le COPRAE et la Fondation Natures et Découverte expérimentent un nouveau
type de mécénat en collaboration avec la start-up Micro-don. Le concept est
déjà répandu dans certains pays : l’équipe du magasin Natures et Découverte
Toulouse-centre propose à ses clients d’arrondir à l’euro supérieur en faveur du
projet « observatoire participatif de la biodiversité » du COPRAE.
Le COPRAE remercie toute l’équipe de Natures et Découverte et espère que
cette initiative expérimentale fera des émules afin d’aider les associations à
réaliser leurs projets.
RENDEZ-VOUS
(31) : RECYCLAGE PAPIER
Le 18 novembre prochain, le
COPRAE vous invite à visiter
le
site
PAPREC
de
Bruguières. Vous découvrirez la filière de
recyclage du papier et du carton, activité
historique du Groupe PAPREC.
Renseignements et inscriptions auprès du
COPRAE.
(MP) : SUIVI DU GRENELLE
Le
25
novembre,
le
COPRAE
participera
au
Comité Régional de Suivi de
la
territorialisation
du
Grenelle de l’Environnement. Cette journée de
travail sera consacrée au Schéma Régional Climat
Air Energie (SRCAE), au Schéma Régional de
Cohérence Ecologique (SRCE), à l’Agenda 21 de
la Région Midi-Pyrénées et au Plan Régional
Santé Environnement (PRSE3).
EN BREF
(M) : CARBURANT AERONAUTIQUE
Un site pilote de
production de carburant
aéronautique à base
d'huile de cuisson a
ouvert en Chine.
Boeing et la société
Commercial aircraft corporation of China (Comac)
ont inauguré, mercredi 22 octobre, un site de
démonstration pour la transformation de l'huile de
cuisson usagée en carburant pour l'aviation.
1,8 milliard de litres de carburant pourraient ainsi
être produits chaque année en Chine, selon les
deux partenaires.
"L'objectif du projet est d'évaluer la faisabilité
technique et le coût de production de volumes de
biocarburant plus importants ", expliquent Boeing
et Comac, qui financent ce projet pilote.
Une
technologie
développée
par
Hangzhou Energy & Engineering Technology Co.,
Ltd. (HEET) permettra d'éliminer les déchets que
contient l'huile usagée et de convertir l'huile
obtenue en combustible aéronautique au rythme
de 650 litres par jour, selon le communiqué.
"Ce type de biocarburant a déjà été utilisé sur plus
de 1.600 vols commerciaux", assurent les deux
compagnies.
Les partenaires assurent que le carburant produit
répondra aux spécifications internationales
approuvées en 2011 pour le carburant
aéronautique élaboré à partir d'huiles végétales et
de graisses animales.
*Actu-Environnement*
(F) DECLARATION D’OBSOLESCENCE
Nous devrions bientôt être
mieux
renseignés
sur
l’obsolescence programmée,
ou la volonté délibérée de
diminuer la durée de vie d’un
produit. La longévité d’un
équipement donné devrait
être
renseignée
prochainement, offrant ainsi la possibilité de
solliciter la justice en cas de pratiques visant
explicitement à le rendre obsolète. Adoptée à
l’occasion du projet de loi sur la transition
énergétique, cette nouvelle disposition législative
pourrait constituer à terme une petite révolution !
(F) : PRECARITE ENERGETIQUE
Un Français sur trois estime très
insuffisante
la
performance
énergétique de son logement.
*Le journal de l’environnement*
(31) :
OFFRE
DE
COMPETENCES
COORDINATION ET GESTION DE PROJET
EN
Actuellement coordinatrice du réseau des agences
de l’énergie et de l’environnement (RARE), je
dispose de 10 années d’expérience dans
l’animation de ce réseau national d’acteurs
intervenant
sur
les
différents
axes
du
développement durable.
Je propose de mettre à la disposition de votre
territoire, de votre association ou de votre
structure, mes compétences transversales dans la
gestion et la coordination de projets, l’animation de
groupes
de
travail
multithématiques,
la
communication et le suivi administratif et financier.
Polyvalente et autonome, je pourrai mettre mon
dynamisme au service de votre équipe ou de votre
structure.
Je me tiens à votre disposition pour échanger sur
vos projets et voir comment mon expérience peut
répondre à vos attentes.
Ghislaine
Kampetenga
–
[email protected] – 06 67 03 04 64
(F) : POLLUTION
Le COPRAE tient à
rappeler qu’il est
interdit d’utiliser des
herbicides
à
proximité des cours
et plans d’eau, y
compris dans les
fossés pour des
raisons évidentes de pollution et les propriétaires
éviteront également ainsi l’érosion de leur talus.
Les peines encourues peuvent aller jusqu’à 6 mois
d’emprisonnement et 30 000€ d’amende.(article
L253-17 du code rural).
le L253-17 du code rural
A VOIR, A LIRE…
Trames vertes urbaines
Les trames vertes sont des aménagements du territoire visant à reconstituer un réseau
écologique cohérent, pourvu de réservoirs de biodiversité. Elles reposent sur la protection
des habitats naturels et permettent aux espèces animales et végétales de circuler, de
s’alimenter et de se reproduire. Elles ont aussi un rôle majeur dans le fonctionnement
urbain et sa durabilité. Issues des lois Grenelle I et II, les trames vertes doivent être
intégrées dans les documents de planification de l’État et dans les plans locaux
d’urbanisme (PLU) depuis 2011.
Richement illustré, ce guide propose une méthodologie de mise en œuvre des trames
vertes en milieu urbain. Après avoir défini dans une première partie le concept de trame
verte au regard de la réglementation, l’ouvrage présente dans la deuxième partie les résultats d’un programme
de recherche coordonné par des urbanistes, écologues, sociologues, géographes et économistes. Ils reposent
essentiellement sur une étude des écosystèmes de plusieurs villes françaises, comme Marseille, Paris, Angers,
Nantes, Strasbourg, Montpellier ou encore Rennes. Sont ensuite analysés les enjeux écologiques et socioéconomiques de la structuration des espaces existants, qui tiennent compte de l’implication des différents
acteurs au niveau global (échelle de la ville), paysager (échelle du secteur, du quartier) et local (échelle du
jardin et de l’îlot). Enfin, de nombreuses fiches pratiques permettant la mise en œuvre d’une stratégie
opérationnelle de trame verte détaillent les cinq étapes clés : le projet politique, le diagnostic, le scénario
envisagé, la mise en chantier, la gestion dans le temps et dans l’espace. (Editions du Moniteur, Philippe
Clergeau et Nathalie Blanc)
La voie
Le vaisseau spatial Terre, continue à toute vitesse sa course dans un processus à trois
visages : mondialisation, occidentalisation, développement.
Tout est désormais interdépendant, mais tout est en même temps séparé. L’unification
techno-économique du globe s’accompagne de conflits ethniques, religieux, politiques,
de convulsions économiques, de la dégradation de la biosphère, de la crise des
civilisations traditionnelles mais aussi de la modernité. De nombreuses crises sont ainsi enchevêtrées dans la
grande crise de l'humanité, qui n'arrive pas à devenir l'humanité.
Où nous conduit la voie suivie ? Vers un progrès ininterrompu ? Nous ne pouvons plus le croire. La mort de la
pieuvre totalitaire a réveillé la pieuvre des fanatismes religieux et stimulé celle du capitalisme financier. Elles
enserrent de plus en plus le monde de leurs tentacules. La diminution de la pauvreté se fait non seulement
dans un accroissement de bien-être matériel, mais également dans un énorme accroissement de misère.
Allons-nous vers des catastrophes en chaîne ? C’est ce qui paraît probable si nous ne parvenons pas à changer
de voie.
Edgar Morin pose ici les jalons d’une « Voie » salutaire qui pourrait se dessiner par la conjonction de
myriades de voies réformatrices et nous conduire à une métamorphose plus étonnante encore que celle qui a
engendré les sociétés historiques à partir des sociétés archaïques de chasseurs-cueilleurs.
Directeur de recherches émérite au CNRS, penseur transdisciplinaire et indiscipliné, l’auteur de La Voie est
connu pour avoir conçu la "pensée complexe" dans son œuvre maîtresse, La Méthode. Il est docteur honoris
causa de vingt-quatre universités à travers le monde. (Editions Fayard, Edgard Morin)
L’opéra plouf
L'univers de L’Opéra Plouf enchantera les enfants fascinés par la faune marine (requins,
dauphins, poulpes et divers poissons) et les sensibilisera - en toile de fond - à la
sauvegarde des mers. (Album jeunesse conté, Pol Serge Kakon et E. Puybaret) ,
recommandé par Zoé – 4 ans.
LA PAROLE AU COPRAE ET SES ADHERENTS
Le COPRAE au beau fixe
Le 11 septembre dernier, Météo-France ouvrait exceptionnellement ses portes au
COPRAE. M. Guy Lachaud, responsable de la communication de Météo-France a su
se mettre à la portée de tous en nous retraçant l’historique de la Météorologie et
en nous expliquant de manière passionnante tous les arcanes de la discipline. Les
participants ont également pu obtenir des éclaircissements sur des questions
d’actualité comme les catastrophes naturelles ou le climat d’hier et d’aujourd’hui
et l’impact de l’Homme.
Une bonne cuvée
Dimanche 21 septembre « le COPRAE était de vendanges » au domaine de Candie
à l’invitation de la Régie Agricole de Toulouse. Addy Amari, directeur de la régie
agricole, a organisé la première fête des vendanges à l’occasion de la certification
Bio du domaine après 3 années de conversion. Au programme : pressage et
dégustation de jus de raisin, découverte des vins du Sud-Ouest et du métier de
vigneron, marché fermier, battage à l’ancienne, et l’occasion pour le COPRAE
et plusieurs associations d’éducation à l’environnement de sensibiliser les
visiteurs à des pratiques plus respectueuses de l’environnement.
Bienvenue à Camille
Toute l’équipe du COPRAE souhaite la bienvenue à Camille Le Goff, volontaire du service civique qui va contribuer à la
communication du COPRAE.
Clef des champs
Le COPRAE a participé à la clef des champs, manifestation organisée par la Mairie de
Toulouse afin de mettre en valeur la Nature en Ville. Mission à laquelle participent de
nombreuses associations toulousaines ou régionales, dont le COPRAE qui met en place
des observatoires participatifs de la biodiversité avec les territoires et les populations qui
le souhaitent. Ainsi sensibilisées, les populations sont plus à même d’accepter les mesures
prises en faveur de leur environnement.
Il n’y a pas d’âge pour être un écocitoyen !
Le COPRAE a mis à disposition de la maison de retraite de
Clairvaux le jeu Ecocitoyen réalisé par l’ARPE-MP. Les
résidents ont ainsi pu apprendre ce qu’est un éco-citoyen
tout en s’amusant en famille.
SRCAE-industrie : des objectifs atteignables
Le COPRAE a participé le 21 octobre dernier au partage des objectifs du Schéma Régional
Climat Air Energie pour le secteur industriel, copiloté par la DREAL et la Région MidiPyrénées.
Les objectifs de ce schéma portent sur une baisse de la consommation d’énergie et des
émissions de Gaz à effet de serre (GES). En matière de consommation énergétique finale en
Midi-Pyrénées, l’industrie arrive au 3e rang après le secteur résidentiel/tertiaire et le
secteur des transports, avant l’agriculture. En matière d’émission de GES, le secteur
industriel arrive en 4e position.
L’objectif final retenu pour la période 2005-2020 est de -30% pour la consommation d’énergie soit une consommation
de 800ktep en 2020 et de -60% pour les émissions de GES soit 1000 kteqCO2 en 2020.
Pour ce faire, l’ADEME et les CCI concentreront leurs efforts sur 200 entreprises à forts enjeux. Le représentant de
l’ADEME précise que, pour de nombreuses entreprises, le retour sur investissement n’excède pas les 2 ans mais trop
peu d’entreprises en ont conscience. Par ailleurs, l’évolution règlementaire européenne et la mise en conformité des
entreprises contribueront également à l’atteinte de ces objectifs.
Palettes PEFC à Balma
Vendredi 12 septembre, Vincent Terrail-Novès, maire de Balma, accompagné de
Valérie Florent, adjointe chargée de l’Environnement, du Développement Durable
et des Transports, accueillait l’entreprise LPR la Palette Rouge, à l’extrémité de
l’Impasse Honoré de Balzac, pour sceller un partenariat au cours d’une opération
de plantation de 10 arbres offerts par la société à la ville de Balma.
Nouvellement implanté dans l’écoquartier de Vidailhan, ce groupe européen
spécialisé dans la location – gestion de palettes destinées aux industriels et aux
enseignes de la grande distribution s’est démarqué le premier dans son domaine
en garantissant ses palettes issues d’une gestion forestière durable.
Mobilisée et impliquée dans des démarches de développement durable depuis sa création, l’entreprise mène
régulièrement des actions pour limiter l’impact de ses activités sur l’environnement. Ainsi, ce vendredi, le groupe avait
mis en place avec les autorités locales une opération collective de reboisement dans 11 pays d’Europe où l’entreprise
est basée, afin de lutter contre la déforestation.
Ce sont donc 10 micocouliers, espèce arbustive peu exigeante en eau, qui ont été
choisis et plantés par le service espaces verts de la commune, très présent tout au
long de l’opération. D’autres arbres et arbustes viendront compléter plus tard cet
aménagement à proximité de la prairie fleurie pour proposer aux promeneurs une
nouvelle
étape
verte
et
boisée
sur
la
commune.
Un geste concret et symbolique, qui s’inscrit dans la logique d’engagement de la
municipalité en faveur du développement durable et de la préservation de la
qualité du cadre de vie.
*Mairie de Balma*
Courrier aux Maires
Monsieur (Madame) le Maire,
L'association ADPSL – Alternalys s'est donné pour objectif d'être le relais entre les citoyens et les collectivités
dans le sens d'un plus grand respect de l'environnement.
L’association mène en particulier des actions pour sensibiliser les collectivités et les particuliers aux dangers
des pesticides.
Nous observons encore couramment des désherbages effectués par des riverains dans les fossés et sur les
accotements de bords de routes.
Nous savons que l’impact de tels produits sur l’environnement et en particulier sur l’eau est nocif, d’autant
plus que ces épandages se font dans les fossés, avec donc un risque avéré de diffusion dans les cours d’eau et les
nappes phréatiques.
Ces produits agissent sur l’ensemble du vivant, et sont spécialement très toxiques pour les poissons, les
batraciens ou des insectes auxiliaires de l’homme. Ils sont la cause de graves problèmes de santé publique : infertilité,
cancers, atteintes neurologiques…
Plusieurs départements ont initié une démarche visant à limiter, voire supprimer totalement l’usage des
désherbants au bord des routes : l’Ariège, la Haute-Garonne par exemple. De nombreuses villes et communautés de
communes (Pamiers, Saint-Lys, SICOVAL) sont également plus ou moins avancées dans cette démarche et y associent
la population.
L’arrêté ministériel du 12 septembre 2006 stipule qu’il est interdit d’utiliser tout produit phytosanitaire (désherbant,
fongicide, insecticide) à proximité des milieux aquatiques :
-
A moins de 5 m minimum des cours d’eau et plans d’eau figurant sur les cartes IGN,
Dans les fossés (même à sec), cours d’eau, collecteurs d’eau pluviale, points d’eau, puits, forages,
Sur les avaloirs, caniveaux et bouches d’égout.
Tous les utilisateurs de pesticides sont concernés : particuliers, agriculteurs, collectivités et entrepreneurs.
Donc, en clair, il est interdit de désherber et de traiter avec quelque produit que ce soit les fossés et bas-côtés des
routes et chemins, y compris devant chez soi.
L’association ADPSL-Alternalys œuvre pour que les communes incitent leurs administrés à respecter ces textes.
C’est pourquoi nous souhaitons que la commune s’engage dans une démarche visant à sensibiliser les habitants à ce
problème pour que cessent ces épandages nocifs pour la santé et peu agréables visuellement.
Il existe des alternatives respectueuses de l’environnement : le fauchage, tout d’abord, mais aussi la plantation
de plantes couvre-sol, qui peuvent être florifères et donc agréables à regarder.
Nous serions heureux de partager avec vous les idées que vous trouverez pour inciter vos concitoyens à plus
de respect de notre lieu de vie et nous nous tenons également à votre disposition pour échanger nos points de vue sur
ce problème.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur (Madame) le Maire, nos respectueuses salutations.
Andrée Marty-Paliès, présidente d’ADPSL-Alternalys
Michel Lattuga , secrétaire
ADPSL-Alternalys _ Association pour le Développement solidaire et durable du Pays de Save et Louge - Alternalys
Mairie
–
1
Place
Nationale
[email protected] - www.alternalys.adpsl.fr
–
31470
SAINT-LYS
-
Tél. :
06
46
27
76
15
INFORMATIONS – COMMUNIQUES
DE LA BIODIVERSITE EN VILLE AU PROJET URBAIN DURABLE
Le COPRAE a assisté à la conférence de Philippe Clergeau
Professeur du Muséum National d’Histoire Naturelle et
consultant en écologie urbaine, invité par l’Institut de la Ville*
dans le cadre du cycle de conférences « Où va la ville ? ». Il
résume son avis d’expert dans l’article suivant :
La biodiversité urbaine ne se développera pas sans
l'implication des urbanistes et des citadins
Philippe Clergeau, écologue, professeur au Muséum National
d'Histoire Naturelle, nous propose un Avis d'expert sur l'enjeu de l'intégration de la biodiversité dans l'urbanisme, vers
une ville durable.
L'écologie urbaine et la ville durable devraient impliquer aujourd'hui pleinement une préoccupation de biodiversité.
Cette diversité du vivant intègre la richesse en espèces, la variabilité génétique et la diversité des fonctions
écologiques et des écosystèmes. Elle tient compte à la fois des relations entre ces divers niveaux d'organisation et des
enjeux pour la population humaine. Elle ne peut pas être restreinte à une liste d'espèces. De plus en plus, les
écologues soulignent l'importance de la biodiversité fonctionnelle intégrant, par exemple, la cohérence des chaines
alimentaires et la présence des espèces rares qui sont le plus souvent des espèces spécialistes, c'est-à-dire adaptées à
l'utilisation d'un seul type d'habitat dans lequel elles sont très performantes.
Biodiversité urbaine : une définition ouverte
Pour l'écologue, la biodiversité s'intéresse essentiellement aux espèces sauvages qui composent la Nature vivante
présente dans les espaces plus ou moins naturels, depuis les montagnes, les zones humides et les mers jusqu'aux
zones agricoles. Mais, en ville, peut-on conserver cette attitude ? La place des espèces exotiques (plantes ou animaux
qui ont été introduits depuis d'autres continents dans nos jardins ou nos mares) ou des animaux de compagnie y est
telle que le rôle de ces espèces peut devenir important. Par exemple, le chat, qui est le principal prédateur de la faune
urbaine, joue un rôle clé dans le fonctionnement de l'écosystème et dans le maintien de nombreuses espèces. Est-il
possible alors de l'écarter des inventaires parce que c'est une espèce non sauvage ? Difficile de trancher car accepter
de donner à cet animal toute sa place au sein de la biodiversité c'est aussi accepter que toutes les espèces exotiques
ou domestiquées puissent devenir le fondement d'une nature qui ne serait non plus autochtone mais beaucoup plus
banalisée ; ce sont alors les mêmes espèces généralistes que l'on retrouverait dans tous les milieux et sous toutes les
latitudes.
La biodiversité dans les villes pose une autre question de fond : celle de l'acceptation des espèces par le citadin. La ville
est a priori construite pour l'homme et non pour la nature, et tout développement de cette dernière ne sera possible
que si le citadin l'accepte sous ses différentes facettes. Car, si le citadin est bien le premier à réclamer une nature de
proximité avec des espaces de verdure et des espèces sauvages dans son quartier, il est aussi le premier à refuser
certaines espèces qui piquent, qui font sales ou qui pourraient être dangereuses. La définition même d'une
biodiversité urbaine reste donc encore très ouverte même si aujourd'hui elle correspond plutôt à la prise en compte
des espèces sauvages ou naturalisées (qui se sont échappées des jardins).
Le milieu urbain possède ses propres caractères, que ce soit du point de vue de la climatologie (températures plus
élevées…), des sols (déstructurés…), de la luminosité (quasi permanente…), des perturbations (parmi les plus
importantes…), etc. S'étant formé au cours de l'histoire récente, ce système présente une évolution très rapide qui va
tout d'abord expliquer l'apparition d'espèces végétales puis celle d'espèces animales. L'installation progressive des
espaces verts a été l'élément le plus significatif dans cette nouvelle organisation des villes. Avant le milieu du 19ème
siècle, les jardins, parcs et promenades étaient rares dans les villes ouest européennes. Puis, les pressions combinées
de mise en scène paysagère de ces zones, d'acclimatation d'espèces exotiques puis d'hygiénisme ont abouti à la
construction de nombreux parcs urbains dans la plupart de nos villes. Ces parcs, d'abord très entretenus, avec leurs
paysages de mosaïques de fleurs, ont ensuite évolué vers les jardins anglais, plus romantiques, puis vers des zones de
plus en plus naturelles. Au fur et à mesure, ces espaces de détente se sont ainsi rapprochés d'une végétation plus
sauvage. Ces espaces et leur gestion, de plus en plus écologiques, offrent de nouveaux abris et de nouvelles ressources
à des espèces animales et végétales qui colonisent alors la ville à partir des campagnes proches puis s'y installent.
Cette dynamique s'amplifie d'autant plus que des zones humides (avec leurs roseaux et leurs grenouilles) ou des
friches (avec leur fouillis de végétaux plus ou moins spontanés) sont des nouveaux espaces qui accueillent des espèces
qui n'étaient pas encore présentes dans la ville.
Cette évolution du milieu urbain accompagne une demande sociale également en pleine transformation. Le citadin
veut une nature de proximité, riche en espèces animales et végétales, et pas n'importe quelles espèces : il préfère
généralement celles qu'il connaît et qui composent le cadre campagnard de sa région. La nature est un élément
essentiel de la vie quotidienne, comme en témoigne l'enquête menée en 2008, par l'Union nationale des
entrepreneurs du paysage, qui a montré que, pour 72 % des personnes interrogées, la présence d'espaces verts à
proximité de leur habitation a été un critère essentiel dans le choix de leur lieu de vie. Près d'un Français sur trois juge
insuffisants les budgets que les collectivités consacrent aux parcs et jardins.
Vers une trame verte urbaine
Mais pour aller plus loin et pour obtenir une biodiversité riche et fonctionnelle comme elle est souhaitée par de plus
en plus de monde, il faut dépasser les seules gestions écologiques des espaces publics et donner la possibilité à de
nombreuses espèces de cheminer parmi l'espace construit, tout comme cela est promu dans l'espace agricole par les
réhabilitations des haies, par exemple. L'urbanisation (aujourd'hui 8% de l'occupation du sol en France !) apparaît en
effet comme une barrière à la diffusion régionale des espèces. Il faudrait donc maintenir les bois et les haies dans les
nouveaux projets de planification ou créer des corridors écologiques assurant des relations entre les différents parcs
ou entre ces parcs et les forêts périurbaines. L'idée de la trame verte, qui est constituée essentiellement des taches
d'habitat (les forêts par exemple) et des corridors qui les relient (chemins creux, suite de bois proches…), peut donc
être proposée aussi en ville. C'est une préoccupation aujourd'hui forte en planification urbaine qui se retrouve dans de
nombreux Schémas d'organisation territoriale et de Plans d'urbanisation. De telles liaisons vertes, qui augmentent le
capital Nature au sein de la ville et sensibilisent le citadin à la biodiversité, offrent également d'autres services
écologiques : améliorer le cadre de vie, servir de support pour des transports alternatifs (vélos, piétons) jusque dans le
périurbain (liaison ville-campagne), permettre des formes de densification sans accroître les surfaces vertes, et réguler
certains problèmes environnementaux (limitation de l'imperméabilisation du sol pour les eaux de pluie, fixation des
particules atmosphériques, stockage du dioxyde de carbone, tamponnage des variations de température dans la ville,
etc.).
Les mises en œuvre de ces corridors écologiques doivent impliquer aussi bien l'urbaniste qui les intégrera dans son
projet, que le citadin qui, en gérant mieux son propre jardin, peut participer activement à la qualité écologique du
quartier et aux possibles dispersions des espèces à l'échelle de la ville. Il s'agit d'un nouveau paradigme pour
l'urbaniste et le paysagiste qui doivent aujourd'hui impliquer autant le bâti que le non bâti pour le premier et autant le
parc que le fonctionnement écologique de la ville pour le second !
Cependant les mises en œuvre de ces infrastructures vertes nécessitent des connaissances nouvelles tant sur les
perceptions du citadins, sur les interrogations de la gouvernance que sur le fonctionnement biologique qui a été
démontré en zone rurale mais pas encore en zone urbaine. Les appréciations citadines, les pressions humaines et de
bâti changent en effet sérieusement les contraintes aux dispersions des végétaux et des animaux et ouvrent un
nouveau champ de recherche pour les écologues. C'est un des buts des recherches que nous menons actuellement
dans le cadre de l'Agence Nationale de la Recherche.
Avis d'expert proposé par Philippe Clergeau, écologue, professeur au Muséum National d'Histoire Naturelle dans l'UMR
MNHN-UPMC-CNRS 7204
*L’institut de la Ville est une plateforme collaborative qui regroupe des chercheurs toulousains de toutes les
disciplines qui travaillent sur la ville, dont les travaux contribuent à éclairer et comprendre les enjeux auxquels elles sont
confrontées. Il a permis de développer de nouvelles collaborations scientifiques interdisciplinaires. Il s’est également
donné pour mission de contribuer à la diffusion des savoirs et au débat public sur la ville, de développer les échanges et
le dialogue avec les acteurs de l’urbain, d’initier de la transversalité disciplinaire dans les cursus universitaires et de
formation. Il bénéficie du soutien de la Communauté Urbaine de Toulouse Métropole et est hébergé par l’Université de
Toulouse.
AGRICULTURE ET RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Premier secteur concerné par le changement climatique, l’agriculture
devra s’y adapter. Mais elle aura aussi son rôle à jouer pour en
réduire les effets. Le ministère de l’Agriculture entrevoit quatre
leviers d’actions pour réduire de 33 à 40 % les émissions de CO2 par
l’activité agricole.
Selon le Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des
espaces ruraux, le secteur agricole émet chaque année 100 Mt
d'équivalent CO2, soit 20 % des émissions totales de la France. Un
chiffre en baisse depuis 1990 du fait de la diminution du cheptel et de
la baisse de la fertilisation azotée.
Mais face au changement climatique, l'agriculture française est soumise à deux enjeux de taille : « l'atténuation des
émissions de gaz à effet de serre (Ges) et l'adaptation de l'agriculture, de la forêt et des écosystèmes à l'évolution du
climat », explique le Cgaaer dans un rapport publié le 22 septembre 2014.
Dans ce rapport sur les contributions de l'agriculture à la lutte contre le réchauffement climatique, publié le 22
septembre dernier, le Cgaaer estime que le secteur agricole pourrait, à terme, réduire ses émissions de 33 à 40 Mt par
an à l'horizon 2030, grâce à quatre leviers d'actions.
L'agro-écologie, premier vecteur d'économies
Le développement de pratiques agricoles plus « agro-écologiques », telles que la couverture des fosses, le
développement de la méthanisation, la précision de la fertilisation, la couverture des sols pour davantage stocker le
carbone, les techniques du sol simplifié, l'allongement des rotations, offre « un potentiel de réduction de de 10 à 15
Mt CO2/an ».
La réduction de moitié de l'artificialisation des sols, en limitant l'étalement urbain et le retournement des prairies,
permettrait une réduction de 8 à 10 Mt CO2/an supplémentaire.
La lutte contre le gaspillage alimentaire aussi serait un levier non négligeable pour limiter les émissions de Ges.
Réduire les pertes alimentaires de 20 % permettrait une économie d'émissions de 10 Mt d'équivalent CO2 par an.
Enfin, quatrième levier, une gestion plus dynamique de l'exploitation forestière, avec une augmentation de la récolte
de bois de 20 Mm3 par an et un reboisement de 50.000 ha d'essences à forte croissance réduiraient les émissions de 5
Mt d'équivalent CO2.
*Agri-salon*
BARRAGE DE SIVENS
La mission d'expertise juge les besoins du barrage de Sivens surestimés.
Alors que les protestations anti-barrage de Sivens ont coûté ce week-end la
vie à un jeune militant, un rapport d'experts, demandé par la ministre de
l'Ecologie, estime que les besoins de ce projet ont été évalués "de manière
contestable".
Déclaré d'utilité publique en octobre 2013, le projet de barrage de Sivens,
porté par le Conseil général du Tarn (maître d'ouvrage), vise à soutenir
l'étiage du Tescou, un petit affluent du Tarn. Il prévoit de créer une retenue
d'eau de plus de 40 hectares permettant de stocker 1,5 million de mètres
cubes d'eau avec pour objectif de sécuriser, en été, l'irrigation des cultures
des agriculteurs.
Ce rapport d'expertise a été commandé en septembre dernier par Ségolène Royal alors que démarraient les travaux
de déboisement de la zone humide du Testet nécessaires à la construction de ce projet à Lisle sur Tarn et vivement
contestés par les militants écologistes. Ces derniers dénoncent un projet "inutile, coûteux, favorisant la monoculture
du maïs et les grandes exploitations".
Les deux experts du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) avaient pour mission
de vérifier que ce projet "permette d'assurer une gestion durable de la ressource en eau et ne participe pas au
développement d'une agriculture intensive". Ils étaient également invités par la ministre de l'Ecologie à évaluer "les
mesures compensatoires" visant à préserver la biodiversité du site.
Améliorer le projet sans pour autant le stopper
Les 13 hectares de la zone humide défendue par les opposants seraient aujourd'hui quasiment entièrement détruits.
Le projet nécessite un défrichement total de 34,45 ha, la déviation d'un chemin départemental, de deux chemins
ruraux "pour assurer la continuité de sentiers de randonnée et la desserte des parcelles riveraines", précisent les
experts dans leur rapport. Deux années de travaux sont prévues : la première année est réservée aux travaux
préparatoires (déboisement et décapage de la cuvette, fondation de la digue, déviation de voiries et de réseaux...). Ces
travaux sont "en partie engagés à la date de la mission", ajoutent les experts. La deuxième année est consacrée à la
réalisation de la digue et des ouvrages hydrauliques, et aux mesures compensatoires. La mise en eau de la retenue est
"programmée pour l'hiver 2015-2016".
Les experts jugent néanmoins "difficile", pour le Conseil général, d'arrêter le chantier "compte tenu de l'état
d'avancement des travaux et des engagements locaux et régionaux pris avec la profession agricole". Une intervention
ministérielle directe ordonnant l'arrêt, et demandée "par certains, n'aurait pas de base légale".
Ils proposent par conséquent d'"améliorer" ce projet après l'avoir vivement critiqué. Le choix d'un barrage "en travers
de la vallée a été privilégié sans réelle analyse des solutions alternatives possibles. Ceci est d'autant plus regrettable
que le coût d'investissement rapporté au volume stocké est élevé", déplorent les experts. Ils pointent en effet une
évaluation "contestable" des besoins "réels" d'irrigation, basée "sur des données anciennes et forfaitaires".
Conséquence : le "volume de substitution destiné à l'irrigation" est "surestimé d'au moins 35%".
Le dimensionnement du projet résulte en effet d'une évaluation du besoin de substitution basé sur une méthode
définie en 1997, "à partir des données disponibles à l'époque, et de forfaits de consommation d'eau à la surface",
expliquent les experts. Il est transcrit dans le plan de gestion des étiages (PGE) du Tescou approuvé par l'Etat en 2004,
cité dans le Sdage Adour-Garonne, et repris dans le protocole "irrigation" signé entre l'Etat et la chambre d'agriculture
Midi-Pyrénées, en 2011.
Les experts proposent de ramener le volume contractualisable de substitution de 726.000 à 448.000 m3, soit un
volume d'irrigation dans la retenue de Sivens de 560.000 m3.
Une démarche de compensation "cohérente"
Les experts jugent également l'étude d'impact du projet "de qualité moyenne". L'impact sur le régime hydraulique du
cours d'eau en aval de la retenue dans les dix premiers km est "décrit assez sommairement". Une appréciation "plus
détaillée" des effets sur la faune aquatique et piscicole aurait été "utile", estiment-ils tout en soulignant la
"modification drastique" des habitats sur environ 1,6 km en aval. Autre bémol : il n'est pas fourni d'évaluation de
l'impact du débit maximal de 400 l/s qui pourra être restitué en "cas de pointe" de la demande d'irrigation.
Il est "incontestable" que le mode de gestion actuellement prévu de la retenue (remplissage et restitution) "modifiera
sensiblement les conditions hydrauliques actuelles et aura un impact non négligeable sur le fonctionnement des
milieux aquatiques", préviennent-ils.
Onze mesures compensatoires ont été mises à la charge du maître d'ouvrage afin de rétablir l'état de conservation de
l'ensemble des espèces impactées. Leur coût, hors acquisitions foncières est estimé à 1,17 million d'euros, rappellent
les experts. L'une de ces mesures vise la reconstitution de 19,5 ha de zones humides suite à la destruction des 13 ha
des zones humides.
Les mesures compensatoires portent sur des terrains exclusivement situés sur le bassin versant du Tescou, précisent
les experts. "Leur occupation actuelle, friche, peupleraie, laisse augurer une amélioration significative des diverses
formes de biodiversité, à partir de techniques de génie écologique connues". La démarche est donc "cohérente",
estiment-ils. En revanche, passer d'une grande surface d'un seul tenant à une dizaine de parcelles, leur "paraît affaiblir
la valeur de la compensation trop exclusivement centrée sur la surface, même si ceci est conforme au Sdage (AdourGaronne)". Les experts préconisent par conséquent d'ajouter des surfaces complémentaires d'environ 5 ha afin
notamment d'acquérir ou de réhabiliter un ensemble de prairies humides "situées en rive gauche du Tescounet".
Un financement "fragile"
Le coût de réalisation du barrage est estimé à 8,44 millions d'euros. "Ceci n'inclut pas l'érosion monétaire qui devra
être prise en compte entre 2012 et fin 2015, date prévue d'achèvement du chantier", précisent les experts.
Près de la moitié devrait être financée par l'Agence de l'eau Adour-Garonne (4,4 M€) ainsi que le fonds européen
agricole pour le développement rural (Feader) (2 M€) et la région Midi-Pyrénées (0,08 M€). Le solde (1,8 M€) est à la
charge du Conseil général du Tarn et du Tarn-et-Garonne. Mais les experts estiment qu'il existe "un véritable problème
de compatibilité entre le projet, tel qu'il est actuellement présenté, les règles d'intervention du Feader, et les règles
applicables en matière d'aides publiques". Le surdimensionnement des volumes d'eau destinés à l'irrigation risque
notamment de compliquer le financement sachant que l'Europe autorise des aides pour ce type d'infrastructure à
condtion qu'elles se substituent aux prélèvements d'été. De même, l'Agence de l'eau n'a pas prévu "dans ses
neuvième et dixième programmes de financer de création de ressource au-delà de la substitution", ajoutent-ils.
Ce projet "répond à un réel besoin c'est-à-dire limiter les prélèvements d'eau en été sur le Tescou et les impacts
environnementaux qui en découlent (…). Il faut remettre à plat l'ensemble des données pour corriger les lacunes mises
à jour par ces experts", a déclaré ce lundi Patrice Parisé, chef de l'inspection du ministère de l'Ecologie lors d'une
conférence de presse. Une dizaine de projets de retenues d'eau est en cours sur le bassin Adour-Garonne.
*Actu Environnement*
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