La Lettre du La du COPRAE C Lettre PRAE Les Actualités du COPRAE N° 113 – Sept-Oct 2014 Publication mensuelle gratuite pour les adhérents du COPRAE et les auteurs des articles Disponible sous format papier en abonnement annuel de 20 €, frais de port compris Une expérimentation prometteuse pour les associations Le COPRAE et la Fondation Natures et Découverte expérimentent un nouveau type de mécénat en collaboration avec la start-up Micro-don. Le concept est déjà répandu dans certains pays : l’équipe du magasin Natures et Découverte Toulouse-centre propose à ses clients d’arrondir à l’euro supérieur en faveur du projet « observatoire participatif de la biodiversité » du COPRAE. Le COPRAE remercie toute l’équipe de Natures et Découverte et espère que cette initiative expérimentale fera des émules afin d’aider les associations à réaliser leurs projets. RENDEZ-VOUS (31) : RECYCLAGE PAPIER Le 18 novembre prochain, le COPRAE vous invite à visiter le site PAPREC de Bruguières. Vous découvrirez la filière de recyclage du papier et du carton, activité historique du Groupe PAPREC. Renseignements et inscriptions auprès du COPRAE. (MP) : SUIVI DU GRENELLE Le 25 novembre, le COPRAE participera au Comité Régional de Suivi de la territorialisation du Grenelle de l’Environnement. Cette journée de travail sera consacrée au Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE), au Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE), à l’Agenda 21 de la Région Midi-Pyrénées et au Plan Régional Santé Environnement (PRSE3). EN BREF (M) : CARBURANT AERONAUTIQUE Un site pilote de production de carburant aéronautique à base d'huile de cuisson a ouvert en Chine. Boeing et la société Commercial aircraft corporation of China (Comac) ont inauguré, mercredi 22 octobre, un site de démonstration pour la transformation de l'huile de cuisson usagée en carburant pour l'aviation. 1,8 milliard de litres de carburant pourraient ainsi être produits chaque année en Chine, selon les deux partenaires. "L'objectif du projet est d'évaluer la faisabilité technique et le coût de production de volumes de biocarburant plus importants ", expliquent Boeing et Comac, qui financent ce projet pilote. Une technologie développée par Hangzhou Energy & Engineering Technology Co., Ltd. (HEET) permettra d'éliminer les déchets que contient l'huile usagée et de convertir l'huile obtenue en combustible aéronautique au rythme de 650 litres par jour, selon le communiqué. "Ce type de biocarburant a déjà été utilisé sur plus de 1.600 vols commerciaux", assurent les deux compagnies. Les partenaires assurent que le carburant produit répondra aux spécifications internationales approuvées en 2011 pour le carburant aéronautique élaboré à partir d'huiles végétales et de graisses animales. *Actu-Environnement* (F) DECLARATION D’OBSOLESCENCE Nous devrions bientôt être mieux renseignés sur l’obsolescence programmée, ou la volonté délibérée de diminuer la durée de vie d’un produit. La longévité d’un équipement donné devrait être renseignée prochainement, offrant ainsi la possibilité de solliciter la justice en cas de pratiques visant explicitement à le rendre obsolète. Adoptée à l’occasion du projet de loi sur la transition énergétique, cette nouvelle disposition législative pourrait constituer à terme une petite révolution ! (F) : PRECARITE ENERGETIQUE Un Français sur trois estime très insuffisante la performance énergétique de son logement. *Le journal de l’environnement* (31) : OFFRE DE COMPETENCES COORDINATION ET GESTION DE PROJET EN Actuellement coordinatrice du réseau des agences de l’énergie et de l’environnement (RARE), je dispose de 10 années d’expérience dans l’animation de ce réseau national d’acteurs intervenant sur les différents axes du développement durable. Je propose de mettre à la disposition de votre territoire, de votre association ou de votre structure, mes compétences transversales dans la gestion et la coordination de projets, l’animation de groupes de travail multithématiques, la communication et le suivi administratif et financier. Polyvalente et autonome, je pourrai mettre mon dynamisme au service de votre équipe ou de votre structure. Je me tiens à votre disposition pour échanger sur vos projets et voir comment mon expérience peut répondre à vos attentes. Ghislaine Kampetenga – [email protected] – 06 67 03 04 64 (F) : POLLUTION Le COPRAE tient à rappeler qu’il est interdit d’utiliser des herbicides à proximité des cours et plans d’eau, y compris dans les fossés pour des raisons évidentes de pollution et les propriétaires éviteront également ainsi l’érosion de leur talus. Les peines encourues peuvent aller jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et 30 000€ d’amende.(article L253-17 du code rural). le L253-17 du code rural A VOIR, A LIRE… Trames vertes urbaines Les trames vertes sont des aménagements du territoire visant à reconstituer un réseau écologique cohérent, pourvu de réservoirs de biodiversité. Elles reposent sur la protection des habitats naturels et permettent aux espèces animales et végétales de circuler, de s’alimenter et de se reproduire. Elles ont aussi un rôle majeur dans le fonctionnement urbain et sa durabilité. Issues des lois Grenelle I et II, les trames vertes doivent être intégrées dans les documents de planification de l’État et dans les plans locaux d’urbanisme (PLU) depuis 2011. Richement illustré, ce guide propose une méthodologie de mise en œuvre des trames vertes en milieu urbain. Après avoir défini dans une première partie le concept de trame verte au regard de la réglementation, l’ouvrage présente dans la deuxième partie les résultats d’un programme de recherche coordonné par des urbanistes, écologues, sociologues, géographes et économistes. Ils reposent essentiellement sur une étude des écosystèmes de plusieurs villes françaises, comme Marseille, Paris, Angers, Nantes, Strasbourg, Montpellier ou encore Rennes. Sont ensuite analysés les enjeux écologiques et socioéconomiques de la structuration des espaces existants, qui tiennent compte de l’implication des différents acteurs au niveau global (échelle de la ville), paysager (échelle du secteur, du quartier) et local (échelle du jardin et de l’îlot). Enfin, de nombreuses fiches pratiques permettant la mise en œuvre d’une stratégie opérationnelle de trame verte détaillent les cinq étapes clés : le projet politique, le diagnostic, le scénario envisagé, la mise en chantier, la gestion dans le temps et dans l’espace. (Editions du Moniteur, Philippe Clergeau et Nathalie Blanc) La voie Le vaisseau spatial Terre, continue à toute vitesse sa course dans un processus à trois visages : mondialisation, occidentalisation, développement. Tout est désormais interdépendant, mais tout est en même temps séparé. L’unification techno-économique du globe s’accompagne de conflits ethniques, religieux, politiques, de convulsions économiques, de la dégradation de la biosphère, de la crise des civilisations traditionnelles mais aussi de la modernité. De nombreuses crises sont ainsi enchevêtrées dans la grande crise de l'humanité, qui n'arrive pas à devenir l'humanité. Où nous conduit la voie suivie ? Vers un progrès ininterrompu ? Nous ne pouvons plus le croire. La mort de la pieuvre totalitaire a réveillé la pieuvre des fanatismes religieux et stimulé celle du capitalisme financier. Elles enserrent de plus en plus le monde de leurs tentacules. La diminution de la pauvreté se fait non seulement dans un accroissement de bien-être matériel, mais également dans un énorme accroissement de misère. Allons-nous vers des catastrophes en chaîne ? C’est ce qui paraît probable si nous ne parvenons pas à changer de voie. Edgar Morin pose ici les jalons d’une « Voie » salutaire qui pourrait se dessiner par la conjonction de myriades de voies réformatrices et nous conduire à une métamorphose plus étonnante encore que celle qui a engendré les sociétés historiques à partir des sociétés archaïques de chasseurs-cueilleurs. Directeur de recherches émérite au CNRS, penseur transdisciplinaire et indiscipliné, l’auteur de La Voie est connu pour avoir conçu la "pensée complexe" dans son œuvre maîtresse, La Méthode. Il est docteur honoris causa de vingt-quatre universités à travers le monde. (Editions Fayard, Edgard Morin) L’opéra plouf L'univers de L’Opéra Plouf enchantera les enfants fascinés par la faune marine (requins, dauphins, poulpes et divers poissons) et les sensibilisera - en toile de fond - à la sauvegarde des mers. (Album jeunesse conté, Pol Serge Kakon et E. Puybaret) , recommandé par Zoé – 4 ans. LA PAROLE AU COPRAE ET SES ADHERENTS Le COPRAE au beau fixe Le 11 septembre dernier, Météo-France ouvrait exceptionnellement ses portes au COPRAE. M. Guy Lachaud, responsable de la communication de Météo-France a su se mettre à la portée de tous en nous retraçant l’historique de la Météorologie et en nous expliquant de manière passionnante tous les arcanes de la discipline. Les participants ont également pu obtenir des éclaircissements sur des questions d’actualité comme les catastrophes naturelles ou le climat d’hier et d’aujourd’hui et l’impact de l’Homme. Une bonne cuvée Dimanche 21 septembre « le COPRAE était de vendanges » au domaine de Candie à l’invitation de la Régie Agricole de Toulouse. Addy Amari, directeur de la régie agricole, a organisé la première fête des vendanges à l’occasion de la certification Bio du domaine après 3 années de conversion. Au programme : pressage et dégustation de jus de raisin, découverte des vins du Sud-Ouest et du métier de vigneron, marché fermier, battage à l’ancienne, et l’occasion pour le COPRAE et plusieurs associations d’éducation à l’environnement de sensibiliser les visiteurs à des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Bienvenue à Camille Toute l’équipe du COPRAE souhaite la bienvenue à Camille Le Goff, volontaire du service civique qui va contribuer à la communication du COPRAE. Clef des champs Le COPRAE a participé à la clef des champs, manifestation organisée par la Mairie de Toulouse afin de mettre en valeur la Nature en Ville. Mission à laquelle participent de nombreuses associations toulousaines ou régionales, dont le COPRAE qui met en place des observatoires participatifs de la biodiversité avec les territoires et les populations qui le souhaitent. Ainsi sensibilisées, les populations sont plus à même d’accepter les mesures prises en faveur de leur environnement. Il n’y a pas d’âge pour être un écocitoyen ! Le COPRAE a mis à disposition de la maison de retraite de Clairvaux le jeu Ecocitoyen réalisé par l’ARPE-MP. Les résidents ont ainsi pu apprendre ce qu’est un éco-citoyen tout en s’amusant en famille. SRCAE-industrie : des objectifs atteignables Le COPRAE a participé le 21 octobre dernier au partage des objectifs du Schéma Régional Climat Air Energie pour le secteur industriel, copiloté par la DREAL et la Région MidiPyrénées. Les objectifs de ce schéma portent sur une baisse de la consommation d’énergie et des émissions de Gaz à effet de serre (GES). En matière de consommation énergétique finale en Midi-Pyrénées, l’industrie arrive au 3e rang après le secteur résidentiel/tertiaire et le secteur des transports, avant l’agriculture. En matière d’émission de GES, le secteur industriel arrive en 4e position. L’objectif final retenu pour la période 2005-2020 est de -30% pour la consommation d’énergie soit une consommation de 800ktep en 2020 et de -60% pour les émissions de GES soit 1000 kteqCO2 en 2020. Pour ce faire, l’ADEME et les CCI concentreront leurs efforts sur 200 entreprises à forts enjeux. Le représentant de l’ADEME précise que, pour de nombreuses entreprises, le retour sur investissement n’excède pas les 2 ans mais trop peu d’entreprises en ont conscience. Par ailleurs, l’évolution règlementaire européenne et la mise en conformité des entreprises contribueront également à l’atteinte de ces objectifs. Palettes PEFC à Balma Vendredi 12 septembre, Vincent Terrail-Novès, maire de Balma, accompagné de Valérie Florent, adjointe chargée de l’Environnement, du Développement Durable et des Transports, accueillait l’entreprise LPR la Palette Rouge, à l’extrémité de l’Impasse Honoré de Balzac, pour sceller un partenariat au cours d’une opération de plantation de 10 arbres offerts par la société à la ville de Balma. Nouvellement implanté dans l’écoquartier de Vidailhan, ce groupe européen spécialisé dans la location – gestion de palettes destinées aux industriels et aux enseignes de la grande distribution s’est démarqué le premier dans son domaine en garantissant ses palettes issues d’une gestion forestière durable. Mobilisée et impliquée dans des démarches de développement durable depuis sa création, l’entreprise mène régulièrement des actions pour limiter l’impact de ses activités sur l’environnement. Ainsi, ce vendredi, le groupe avait mis en place avec les autorités locales une opération collective de reboisement dans 11 pays d’Europe où l’entreprise est basée, afin de lutter contre la déforestation. Ce sont donc 10 micocouliers, espèce arbustive peu exigeante en eau, qui ont été choisis et plantés par le service espaces verts de la commune, très présent tout au long de l’opération. D’autres arbres et arbustes viendront compléter plus tard cet aménagement à proximité de la prairie fleurie pour proposer aux promeneurs une nouvelle étape verte et boisée sur la commune. Un geste concret et symbolique, qui s’inscrit dans la logique d’engagement de la municipalité en faveur du développement durable et de la préservation de la qualité du cadre de vie. *Mairie de Balma* Courrier aux Maires Monsieur (Madame) le Maire, L'association ADPSL – Alternalys s'est donné pour objectif d'être le relais entre les citoyens et les collectivités dans le sens d'un plus grand respect de l'environnement. L’association mène en particulier des actions pour sensibiliser les collectivités et les particuliers aux dangers des pesticides. Nous observons encore couramment des désherbages effectués par des riverains dans les fossés et sur les accotements de bords de routes. Nous savons que l’impact de tels produits sur l’environnement et en particulier sur l’eau est nocif, d’autant plus que ces épandages se font dans les fossés, avec donc un risque avéré de diffusion dans les cours d’eau et les nappes phréatiques. Ces produits agissent sur l’ensemble du vivant, et sont spécialement très toxiques pour les poissons, les batraciens ou des insectes auxiliaires de l’homme. Ils sont la cause de graves problèmes de santé publique : infertilité, cancers, atteintes neurologiques… Plusieurs départements ont initié une démarche visant à limiter, voire supprimer totalement l’usage des désherbants au bord des routes : l’Ariège, la Haute-Garonne par exemple. De nombreuses villes et communautés de communes (Pamiers, Saint-Lys, SICOVAL) sont également plus ou moins avancées dans cette démarche et y associent la population. L’arrêté ministériel du 12 septembre 2006 stipule qu’il est interdit d’utiliser tout produit phytosanitaire (désherbant, fongicide, insecticide) à proximité des milieux aquatiques : - A moins de 5 m minimum des cours d’eau et plans d’eau figurant sur les cartes IGN, Dans les fossés (même à sec), cours d’eau, collecteurs d’eau pluviale, points d’eau, puits, forages, Sur les avaloirs, caniveaux et bouches d’égout. Tous les utilisateurs de pesticides sont concernés : particuliers, agriculteurs, collectivités et entrepreneurs. Donc, en clair, il est interdit de désherber et de traiter avec quelque produit que ce soit les fossés et bas-côtés des routes et chemins, y compris devant chez soi. L’association ADPSL-Alternalys œuvre pour que les communes incitent leurs administrés à respecter ces textes. C’est pourquoi nous souhaitons que la commune s’engage dans une démarche visant à sensibiliser les habitants à ce problème pour que cessent ces épandages nocifs pour la santé et peu agréables visuellement. Il existe des alternatives respectueuses de l’environnement : le fauchage, tout d’abord, mais aussi la plantation de plantes couvre-sol, qui peuvent être florifères et donc agréables à regarder. Nous serions heureux de partager avec vous les idées que vous trouverez pour inciter vos concitoyens à plus de respect de notre lieu de vie et nous nous tenons également à votre disposition pour échanger nos points de vue sur ce problème. Nous vous prions d’agréer, Monsieur (Madame) le Maire, nos respectueuses salutations. Andrée Marty-Paliès, présidente d’ADPSL-Alternalys Michel Lattuga , secrétaire ADPSL-Alternalys _ Association pour le Développement solidaire et durable du Pays de Save et Louge - Alternalys Mairie – 1 Place Nationale [email protected] - www.alternalys.adpsl.fr – 31470 SAINT-LYS - Tél. : 06 46 27 76 15 INFORMATIONS – COMMUNIQUES DE LA BIODIVERSITE EN VILLE AU PROJET URBAIN DURABLE Le COPRAE a assisté à la conférence de Philippe Clergeau Professeur du Muséum National d’Histoire Naturelle et consultant en écologie urbaine, invité par l’Institut de la Ville* dans le cadre du cycle de conférences « Où va la ville ? ». Il résume son avis d’expert dans l’article suivant : La biodiversité urbaine ne se développera pas sans l'implication des urbanistes et des citadins Philippe Clergeau, écologue, professeur au Muséum National d'Histoire Naturelle, nous propose un Avis d'expert sur l'enjeu de l'intégration de la biodiversité dans l'urbanisme, vers une ville durable. L'écologie urbaine et la ville durable devraient impliquer aujourd'hui pleinement une préoccupation de biodiversité. Cette diversité du vivant intègre la richesse en espèces, la variabilité génétique et la diversité des fonctions écologiques et des écosystèmes. Elle tient compte à la fois des relations entre ces divers niveaux d'organisation et des enjeux pour la population humaine. Elle ne peut pas être restreinte à une liste d'espèces. De plus en plus, les écologues soulignent l'importance de la biodiversité fonctionnelle intégrant, par exemple, la cohérence des chaines alimentaires et la présence des espèces rares qui sont le plus souvent des espèces spécialistes, c'est-à-dire adaptées à l'utilisation d'un seul type d'habitat dans lequel elles sont très performantes. Biodiversité urbaine : une définition ouverte Pour l'écologue, la biodiversité s'intéresse essentiellement aux espèces sauvages qui composent la Nature vivante présente dans les espaces plus ou moins naturels, depuis les montagnes, les zones humides et les mers jusqu'aux zones agricoles. Mais, en ville, peut-on conserver cette attitude ? La place des espèces exotiques (plantes ou animaux qui ont été introduits depuis d'autres continents dans nos jardins ou nos mares) ou des animaux de compagnie y est telle que le rôle de ces espèces peut devenir important. Par exemple, le chat, qui est le principal prédateur de la faune urbaine, joue un rôle clé dans le fonctionnement de l'écosystème et dans le maintien de nombreuses espèces. Est-il possible alors de l'écarter des inventaires parce que c'est une espèce non sauvage ? Difficile de trancher car accepter de donner à cet animal toute sa place au sein de la biodiversité c'est aussi accepter que toutes les espèces exotiques ou domestiquées puissent devenir le fondement d'une nature qui ne serait non plus autochtone mais beaucoup plus banalisée ; ce sont alors les mêmes espèces généralistes que l'on retrouverait dans tous les milieux et sous toutes les latitudes. La biodiversité dans les villes pose une autre question de fond : celle de l'acceptation des espèces par le citadin. La ville est a priori construite pour l'homme et non pour la nature, et tout développement de cette dernière ne sera possible que si le citadin l'accepte sous ses différentes facettes. Car, si le citadin est bien le premier à réclamer une nature de proximité avec des espaces de verdure et des espèces sauvages dans son quartier, il est aussi le premier à refuser certaines espèces qui piquent, qui font sales ou qui pourraient être dangereuses. La définition même d'une biodiversité urbaine reste donc encore très ouverte même si aujourd'hui elle correspond plutôt à la prise en compte des espèces sauvages ou naturalisées (qui se sont échappées des jardins). Le milieu urbain possède ses propres caractères, que ce soit du point de vue de la climatologie (températures plus élevées…), des sols (déstructurés…), de la luminosité (quasi permanente…), des perturbations (parmi les plus importantes…), etc. S'étant formé au cours de l'histoire récente, ce système présente une évolution très rapide qui va tout d'abord expliquer l'apparition d'espèces végétales puis celle d'espèces animales. L'installation progressive des espaces verts a été l'élément le plus significatif dans cette nouvelle organisation des villes. Avant le milieu du 19ème siècle, les jardins, parcs et promenades étaient rares dans les villes ouest européennes. Puis, les pressions combinées de mise en scène paysagère de ces zones, d'acclimatation d'espèces exotiques puis d'hygiénisme ont abouti à la construction de nombreux parcs urbains dans la plupart de nos villes. Ces parcs, d'abord très entretenus, avec leurs paysages de mosaïques de fleurs, ont ensuite évolué vers les jardins anglais, plus romantiques, puis vers des zones de plus en plus naturelles. Au fur et à mesure, ces espaces de détente se sont ainsi rapprochés d'une végétation plus sauvage. Ces espaces et leur gestion, de plus en plus écologiques, offrent de nouveaux abris et de nouvelles ressources à des espèces animales et végétales qui colonisent alors la ville à partir des campagnes proches puis s'y installent. Cette dynamique s'amplifie d'autant plus que des zones humides (avec leurs roseaux et leurs grenouilles) ou des friches (avec leur fouillis de végétaux plus ou moins spontanés) sont des nouveaux espaces qui accueillent des espèces qui n'étaient pas encore présentes dans la ville. Cette évolution du milieu urbain accompagne une demande sociale également en pleine transformation. Le citadin veut une nature de proximité, riche en espèces animales et végétales, et pas n'importe quelles espèces : il préfère généralement celles qu'il connaît et qui composent le cadre campagnard de sa région. La nature est un élément essentiel de la vie quotidienne, comme en témoigne l'enquête menée en 2008, par l'Union nationale des entrepreneurs du paysage, qui a montré que, pour 72 % des personnes interrogées, la présence d'espaces verts à proximité de leur habitation a été un critère essentiel dans le choix de leur lieu de vie. Près d'un Français sur trois juge insuffisants les budgets que les collectivités consacrent aux parcs et jardins. Vers une trame verte urbaine Mais pour aller plus loin et pour obtenir une biodiversité riche et fonctionnelle comme elle est souhaitée par de plus en plus de monde, il faut dépasser les seules gestions écologiques des espaces publics et donner la possibilité à de nombreuses espèces de cheminer parmi l'espace construit, tout comme cela est promu dans l'espace agricole par les réhabilitations des haies, par exemple. L'urbanisation (aujourd'hui 8% de l'occupation du sol en France !) apparaît en effet comme une barrière à la diffusion régionale des espèces. Il faudrait donc maintenir les bois et les haies dans les nouveaux projets de planification ou créer des corridors écologiques assurant des relations entre les différents parcs ou entre ces parcs et les forêts périurbaines. L'idée de la trame verte, qui est constituée essentiellement des taches d'habitat (les forêts par exemple) et des corridors qui les relient (chemins creux, suite de bois proches…), peut donc être proposée aussi en ville. C'est une préoccupation aujourd'hui forte en planification urbaine qui se retrouve dans de nombreux Schémas d'organisation territoriale et de Plans d'urbanisation. De telles liaisons vertes, qui augmentent le capital Nature au sein de la ville et sensibilisent le citadin à la biodiversité, offrent également d'autres services écologiques : améliorer le cadre de vie, servir de support pour des transports alternatifs (vélos, piétons) jusque dans le périurbain (liaison ville-campagne), permettre des formes de densification sans accroître les surfaces vertes, et réguler certains problèmes environnementaux (limitation de l'imperméabilisation du sol pour les eaux de pluie, fixation des particules atmosphériques, stockage du dioxyde de carbone, tamponnage des variations de température dans la ville, etc.). Les mises en œuvre de ces corridors écologiques doivent impliquer aussi bien l'urbaniste qui les intégrera dans son projet, que le citadin qui, en gérant mieux son propre jardin, peut participer activement à la qualité écologique du quartier et aux possibles dispersions des espèces à l'échelle de la ville. Il s'agit d'un nouveau paradigme pour l'urbaniste et le paysagiste qui doivent aujourd'hui impliquer autant le bâti que le non bâti pour le premier et autant le parc que le fonctionnement écologique de la ville pour le second ! Cependant les mises en œuvre de ces infrastructures vertes nécessitent des connaissances nouvelles tant sur les perceptions du citadins, sur les interrogations de la gouvernance que sur le fonctionnement biologique qui a été démontré en zone rurale mais pas encore en zone urbaine. Les appréciations citadines, les pressions humaines et de bâti changent en effet sérieusement les contraintes aux dispersions des végétaux et des animaux et ouvrent un nouveau champ de recherche pour les écologues. C'est un des buts des recherches que nous menons actuellement dans le cadre de l'Agence Nationale de la Recherche. Avis d'expert proposé par Philippe Clergeau, écologue, professeur au Muséum National d'Histoire Naturelle dans l'UMR MNHN-UPMC-CNRS 7204 *L’institut de la Ville est une plateforme collaborative qui regroupe des chercheurs toulousains de toutes les disciplines qui travaillent sur la ville, dont les travaux contribuent à éclairer et comprendre les enjeux auxquels elles sont confrontées. Il a permis de développer de nouvelles collaborations scientifiques interdisciplinaires. Il s’est également donné pour mission de contribuer à la diffusion des savoirs et au débat public sur la ville, de développer les échanges et le dialogue avec les acteurs de l’urbain, d’initier de la transversalité disciplinaire dans les cursus universitaires et de formation. Il bénéficie du soutien de la Communauté Urbaine de Toulouse Métropole et est hébergé par l’Université de Toulouse. AGRICULTURE ET RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE Premier secteur concerné par le changement climatique, l’agriculture devra s’y adapter. Mais elle aura aussi son rôle à jouer pour en réduire les effets. Le ministère de l’Agriculture entrevoit quatre leviers d’actions pour réduire de 33 à 40 % les émissions de CO2 par l’activité agricole. Selon le Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux, le secteur agricole émet chaque année 100 Mt d'équivalent CO2, soit 20 % des émissions totales de la France. Un chiffre en baisse depuis 1990 du fait de la diminution du cheptel et de la baisse de la fertilisation azotée. Mais face au changement climatique, l'agriculture française est soumise à deux enjeux de taille : « l'atténuation des émissions de gaz à effet de serre (Ges) et l'adaptation de l'agriculture, de la forêt et des écosystèmes à l'évolution du climat », explique le Cgaaer dans un rapport publié le 22 septembre 2014. Dans ce rapport sur les contributions de l'agriculture à la lutte contre le réchauffement climatique, publié le 22 septembre dernier, le Cgaaer estime que le secteur agricole pourrait, à terme, réduire ses émissions de 33 à 40 Mt par an à l'horizon 2030, grâce à quatre leviers d'actions. L'agro-écologie, premier vecteur d'économies Le développement de pratiques agricoles plus « agro-écologiques », telles que la couverture des fosses, le développement de la méthanisation, la précision de la fertilisation, la couverture des sols pour davantage stocker le carbone, les techniques du sol simplifié, l'allongement des rotations, offre « un potentiel de réduction de de 10 à 15 Mt CO2/an ». La réduction de moitié de l'artificialisation des sols, en limitant l'étalement urbain et le retournement des prairies, permettrait une réduction de 8 à 10 Mt CO2/an supplémentaire. La lutte contre le gaspillage alimentaire aussi serait un levier non négligeable pour limiter les émissions de Ges. Réduire les pertes alimentaires de 20 % permettrait une économie d'émissions de 10 Mt d'équivalent CO2 par an. Enfin, quatrième levier, une gestion plus dynamique de l'exploitation forestière, avec une augmentation de la récolte de bois de 20 Mm3 par an et un reboisement de 50.000 ha d'essences à forte croissance réduiraient les émissions de 5 Mt d'équivalent CO2. *Agri-salon* BARRAGE DE SIVENS La mission d'expertise juge les besoins du barrage de Sivens surestimés. Alors que les protestations anti-barrage de Sivens ont coûté ce week-end la vie à un jeune militant, un rapport d'experts, demandé par la ministre de l'Ecologie, estime que les besoins de ce projet ont été évalués "de manière contestable". Déclaré d'utilité publique en octobre 2013, le projet de barrage de Sivens, porté par le Conseil général du Tarn (maître d'ouvrage), vise à soutenir l'étiage du Tescou, un petit affluent du Tarn. Il prévoit de créer une retenue d'eau de plus de 40 hectares permettant de stocker 1,5 million de mètres cubes d'eau avec pour objectif de sécuriser, en été, l'irrigation des cultures des agriculteurs. Ce rapport d'expertise a été commandé en septembre dernier par Ségolène Royal alors que démarraient les travaux de déboisement de la zone humide du Testet nécessaires à la construction de ce projet à Lisle sur Tarn et vivement contestés par les militants écologistes. Ces derniers dénoncent un projet "inutile, coûteux, favorisant la monoculture du maïs et les grandes exploitations". Les deux experts du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) avaient pour mission de vérifier que ce projet "permette d'assurer une gestion durable de la ressource en eau et ne participe pas au développement d'une agriculture intensive". Ils étaient également invités par la ministre de l'Ecologie à évaluer "les mesures compensatoires" visant à préserver la biodiversité du site. Améliorer le projet sans pour autant le stopper Les 13 hectares de la zone humide défendue par les opposants seraient aujourd'hui quasiment entièrement détruits. Le projet nécessite un défrichement total de 34,45 ha, la déviation d'un chemin départemental, de deux chemins ruraux "pour assurer la continuité de sentiers de randonnée et la desserte des parcelles riveraines", précisent les experts dans leur rapport. Deux années de travaux sont prévues : la première année est réservée aux travaux préparatoires (déboisement et décapage de la cuvette, fondation de la digue, déviation de voiries et de réseaux...). Ces travaux sont "en partie engagés à la date de la mission", ajoutent les experts. La deuxième année est consacrée à la réalisation de la digue et des ouvrages hydrauliques, et aux mesures compensatoires. La mise en eau de la retenue est "programmée pour l'hiver 2015-2016". Les experts jugent néanmoins "difficile", pour le Conseil général, d'arrêter le chantier "compte tenu de l'état d'avancement des travaux et des engagements locaux et régionaux pris avec la profession agricole". Une intervention ministérielle directe ordonnant l'arrêt, et demandée "par certains, n'aurait pas de base légale". Ils proposent par conséquent d'"améliorer" ce projet après l'avoir vivement critiqué. Le choix d'un barrage "en travers de la vallée a été privilégié sans réelle analyse des solutions alternatives possibles. Ceci est d'autant plus regrettable que le coût d'investissement rapporté au volume stocké est élevé", déplorent les experts. Ils pointent en effet une évaluation "contestable" des besoins "réels" d'irrigation, basée "sur des données anciennes et forfaitaires". Conséquence : le "volume de substitution destiné à l'irrigation" est "surestimé d'au moins 35%". Le dimensionnement du projet résulte en effet d'une évaluation du besoin de substitution basé sur une méthode définie en 1997, "à partir des données disponibles à l'époque, et de forfaits de consommation d'eau à la surface", expliquent les experts. Il est transcrit dans le plan de gestion des étiages (PGE) du Tescou approuvé par l'Etat en 2004, cité dans le Sdage Adour-Garonne, et repris dans le protocole "irrigation" signé entre l'Etat et la chambre d'agriculture Midi-Pyrénées, en 2011. Les experts proposent de ramener le volume contractualisable de substitution de 726.000 à 448.000 m3, soit un volume d'irrigation dans la retenue de Sivens de 560.000 m3. Une démarche de compensation "cohérente" Les experts jugent également l'étude d'impact du projet "de qualité moyenne". L'impact sur le régime hydraulique du cours d'eau en aval de la retenue dans les dix premiers km est "décrit assez sommairement". Une appréciation "plus détaillée" des effets sur la faune aquatique et piscicole aurait été "utile", estiment-ils tout en soulignant la "modification drastique" des habitats sur environ 1,6 km en aval. Autre bémol : il n'est pas fourni d'évaluation de l'impact du débit maximal de 400 l/s qui pourra être restitué en "cas de pointe" de la demande d'irrigation. Il est "incontestable" que le mode de gestion actuellement prévu de la retenue (remplissage et restitution) "modifiera sensiblement les conditions hydrauliques actuelles et aura un impact non négligeable sur le fonctionnement des milieux aquatiques", préviennent-ils. Onze mesures compensatoires ont été mises à la charge du maître d'ouvrage afin de rétablir l'état de conservation de l'ensemble des espèces impactées. Leur coût, hors acquisitions foncières est estimé à 1,17 million d'euros, rappellent les experts. L'une de ces mesures vise la reconstitution de 19,5 ha de zones humides suite à la destruction des 13 ha des zones humides. Les mesures compensatoires portent sur des terrains exclusivement situés sur le bassin versant du Tescou, précisent les experts. "Leur occupation actuelle, friche, peupleraie, laisse augurer une amélioration significative des diverses formes de biodiversité, à partir de techniques de génie écologique connues". La démarche est donc "cohérente", estiment-ils. En revanche, passer d'une grande surface d'un seul tenant à une dizaine de parcelles, leur "paraît affaiblir la valeur de la compensation trop exclusivement centrée sur la surface, même si ceci est conforme au Sdage (AdourGaronne)". Les experts préconisent par conséquent d'ajouter des surfaces complémentaires d'environ 5 ha afin notamment d'acquérir ou de réhabiliter un ensemble de prairies humides "situées en rive gauche du Tescounet". Un financement "fragile" Le coût de réalisation du barrage est estimé à 8,44 millions d'euros. "Ceci n'inclut pas l'érosion monétaire qui devra être prise en compte entre 2012 et fin 2015, date prévue d'achèvement du chantier", précisent les experts. Près de la moitié devrait être financée par l'Agence de l'eau Adour-Garonne (4,4 M€) ainsi que le fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) (2 M€) et la région Midi-Pyrénées (0,08 M€). Le solde (1,8 M€) est à la charge du Conseil général du Tarn et du Tarn-et-Garonne. Mais les experts estiment qu'il existe "un véritable problème de compatibilité entre le projet, tel qu'il est actuellement présenté, les règles d'intervention du Feader, et les règles applicables en matière d'aides publiques". Le surdimensionnement des volumes d'eau destinés à l'irrigation risque notamment de compliquer le financement sachant que l'Europe autorise des aides pour ce type d'infrastructure à condtion qu'elles se substituent aux prélèvements d'été. De même, l'Agence de l'eau n'a pas prévu "dans ses neuvième et dixième programmes de financer de création de ressource au-delà de la substitution", ajoutent-ils. Ce projet "répond à un réel besoin c'est-à-dire limiter les prélèvements d'eau en été sur le Tescou et les impacts environnementaux qui en découlent (…). Il faut remettre à plat l'ensemble des données pour corriger les lacunes mises à jour par ces experts", a déclaré ce lundi Patrice Parisé, chef de l'inspection du ministère de l'Ecologie lors d'une conférence de presse. Une dizaine de projets de retenues d'eau est en cours sur le bassin Adour-Garonne. *Actu Environnement* Pour nous contacter : COnseil Permanent Régional des Associations d’Environnement, 14 rue de Tivoli, 31000 Toulouse Tél. : 05.62.17.19.60 – Fax : 05.34.31.97.35 – Portable : 06.88.32.87.52 Email : [email protected] – site internet : http://www.coprae.fr (Association Régionale reconnue d’intérêt général pour son activité de défense de l’environnement). Pour tout renseignement vous pouvez contacter : David Laborie, Chargé de Mission Développement Durable