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Les milieux humides sont les plus riches réservoirs de
biodiversité, mais restent fragiles. Avec le développe-
ment des infrastructures, de la pression foncière et de
l’agriculture intensive, liées aux activités humaines et
économiques, s’assurer de la qualité de l’eau comme
de celle des milieux associés est devenu un enjeu
majeur qui doit être au cœur des préoccupations de
l’aménagement du territoire. Ce sont des exemples
d’expériences qui montrent la convergence entre inté-
rêts économiques et préservation de la biodiversité qui
étaient au cœur de cette journée organisée par l’agence
de l’eau et placée sous l’égide de l’année internationale
de la biodiversité et du Grenelle de l’environnement. Un
événement qui se tenait à Léon, siége administratif de la
réserve naturelle du courant d’Huchet, une commune
qui a réussi un pari de développement touristique du-
rable, c'est-à-dire respectueux de la nature.
L'agence de l'eau Adour-Garonne est devenue le prin-
cipal contributeur à la préservation de ces zones natu-
relles sensibles, conformément à ses missions, comme le
soulignait son directeur-adjoint, Bruno Cinotti.
Sur la période 2007-2012, avec un budget de
105 millions d'euros consacré aux actions de
gestion des cours d’eau, de protection des
zones humides, de restauration des habi-
tats piscicoles et de la continuité écologique,
l’Agence aura triplé le montant de son pré-
cédent programme, pour répondre aux exi-
gences et aux objectifs du nouveau schéma
directeur d'aménagement et de gestion de
l'eau (SDAGE) comme à la directive cadre eu-
ropéenne sur l'eau et les milieux associés ; ses
actions sont tournées résolument vers la sauvegarde des
milieux naturels. Dans le cadre d’un appel à projet lancé
sur l’ensemble du territoire du bassin Adour-Garonne
afin d’acquérir des zones humides pour mieux les pro-
téger, l’Agence s’est fixé un objectif de 1 500 ha d’ici fin
2012. Sur 35 projets présentés, 18 notes d’intention ont
été retenues qui devraient conduire à la maîtrise foncière
de 800 ha.
Parmi les partenaires de l’agence de l’eau, le conseil ré-
gional d’Aquitaine et le conseil général des Landes ont
aussi développé une politique volontariste en faveur de
l'environnement. La région Aquitaine, qui compte sur
son territoire un nombre important de sites naturels ex-
ceptionnels et variés, a développé le réseau Aquitaine
Nature composé de 80 sites remarquables faisant l’objet
de contrats spécifiques et doté d'un budget global de
3,5 millions d'euros pour la période de 2006 à 2010. La
valeur écologique de ces territoires ne doit pas occulter
leur valeur économique et notamment le développe-
ment touristique porteur de richesses. « La politique
de préservation de la biodiversité menée par la Région
est indissociable du développement durable des terri-
toires » confiait Florence Delaunay, conseillère régionale
d’Aquitaine et membre du comité consul-
tatif de la réserve naturelle du courant
d’Huchet. La biodiversité qui s’apprécie
par la variété des espèces et des écosys-
tèmes joue un rôle écologique essentiel
qui ne doit pas en occulter d’autres : pour
l’alimentation, la recherche pharmaceu-
tique, ou l’activité touristique. Préserver,
protéger et valoriser un patrimoine natu-
rel passe par l’action de nombreux acteurs
locaux capables d’assurer dans la durée les
entretiens et aménagements nécessaires.
Dans les Landes, 95 sites font l'objet d'actions de protec-
tion et de découverte du patrimoine naturel. « Soucieux
de la préservation de la qualité de l’eau et des milieux
naturels qui en dépendent, le département a mis en
place un véritable service public de l’envi-
ronnement destiné à apporter un soutien
financier et technique aux porteurs de
projets, sans oublier les actions de sensibi-
lisation auprès du grand public », précisait
Lionel Causse, président de la commis-
sion environnement du conseil général
des Landes. Un enjeu qui est au cœur des
préoccupations de l’aménagement du
territoire au sein des collectivités locales.
Développer les territoires
tout en ménageant la nature
an de préserver la biodiversité