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Curriculum APRA-GIR : Manuel technique (Wopereis et al., 2008) Page 113
Référence 23
Les foreurs de tiges
Peu après l’éclosion, la larve pénètre dans la tige au niveau de la gaine et se nourrit uniquement de
tissus sains. On ne rencontre pratiquement qu’une seule larve par tige dont le cœur est coupé en
biseau, le plus souvent à une dizaine de centimètres au-dessus du sol. Lorsque la décomposition due à
la coupure commence à s’étendre, la larve quitte la tige et passe à une tige voisine, en détruisant ainsi
trois tiges en moyenne au cours de son développement. La nymphose intervient à l’intérieur de la
dernière tige visitée, excepté si elle est trop petite. La larve vie exclusivement dans des tiges encore
plates au cours du tallage. Les attaques tardives exceptionnelles peuvent agir sur l’épiaison mais pas
au-delà. Il n’y aurait qu’une génération pouvant se développer sur une parcelle donnée ; les adultes
issus de la première génération recherchent des tiges de riz plus jeunes donc plus tardives.
L’expression du dégât estimé d’après le taux de tiges attaquées est insuffisante. De plus, un tallage
compensateur est provoqué par la perte des talles détruites. Ce mécanisme dépend de la précocité et
de l’intensité de l’attaque, de la capacité de tallage de la variété et des conditions de développement.
Les « cœurs morts » apparents sont souvent très abondants et il n’est pas rare de trouver jusqu’à 80 %
de talles attaquées sans que la récolte en soit considérablement affectée.
Les pertes difficiles à évaluer, se manifestent essentiellement lorsqu’une forte concentration de
pontes est déposée dès le début du tallage sur riz précoce. Mais, à densité égale d’infestation, il apparaît
de fortes différences selon les conditions de résistance du végétal et notamment sa capacité de tallage.
Moyens de lutte contre les foreurs de tiges
Alors que la lutte contre certains groupes d’insectes, peut se faire au cas par cas à la suite de l’apparition
visible des infestations, la lutte contre les foreurs est nécessairement préventive. En effet, les larves
sont très jeunes et peu visibles lorsqu’elles pénètrent dans les tiges et le mal est déjà fait lorsque le
dégât devient apparent. Étant donné que les pertes dues aux foreurs sont en général relativement peu
variables d’une année à l’autre, il est possible d’établir des modes d’intervention systématiques adaptés
à chaque complexe agronomique et économique.
La lutte chimique
Seule la riziculture irriguée améliorée, aux variétés hautement productives, justifie l’emploi des insecticides
dans la lutte contre les foreurs. La riziculture pluviale, peu productive ne permet pas d’escompter à la
suite des traitements, une amélioration de la récolte suffisante pour compenser la dépense engagée.
Lorsque le paysan décide d’utiliser des insecticides, il faudra qu’il s’assure de la rentabilité de l’opération
et surtout qu’il observe toutes les recommandations pour garantir l’efficacité du traitement et sa sécurité.
Dans les cas de haut risque d’infestation de foreurs de tiges, les insecticides carbofuran/diazinon/
lindane à un taux de 2 kg ha-1 peuvent être recommandés 20 jours après repiquage/semis (JAS) pour
lutter contre le Diopsis spp. et 50 à 70 JAS pour lutter contre les foreurs de tiges lépidoptères.