nouvelle organisation territoriale respecte l’autonomie des deux
peuples santon et picton, qui constituent chacun une civitas,àla
fois entité territoriale et communauté de population. Mediolanum
(Saintes) et Lemonum (Poitiers) en sont les chefs-lieux : cette
fonction va beaucoup stimuler leur essor, d’autant plus que les
Romains favorisent leur accès aux Gaulois, attirés par les belles
perspectives du négoce et le développement de relations avec les
divers responsables romains... Lorsque la province d’Aquitaine
qui couvre l’ensemble du sud-ouest de la Gaule est créée, c’est
Saintes puis Poitiers, bien avant Bordeaux qui en deviennent
successivement la capitale. Leur rayonnement augmente alors
considérablement.
En raison de la densité de la vie de relation, les villes gallo-
romaines se développent souvent là où le franchissement des
cours d’eau est aisé. La Vienne, le Clain, le Thouet, la Sèvre, la
Charente, des rivières moins importantes sont jalonnées d’unités
urbaines qui contrôlent des ponts ou parfois de simples gués.
Dans le même temps, les impératifs de sécurité ont conduit au
choix, quand c’était possible dans des pays peu accidentés, de
sites faciles à défendre : les oppidums de Poitiers, Angoulême,
Pons ou Saintes sont des exemples probants. Pourtant, dans la
mesure où la présence romaine va garantir longtemps la paix et la
tranquillité, les cités nouvelles ne s’entourent pas systématique-
ment de remparts, au moins avant le Bas-Empire, et donc peu-
vent s’étaler dans l’espace.
Comme dans tout l’empire, l’organisation urbaine est marquée
par une floraison de structures et de monuments souvent impo-
sants. À Saintes et à Poitiers en particulier, forum, temples, palais,
amphithéâtre, voirie largement dimensionnée, sont censés repré-
senter la toute puissance romaine, impressionner et séduire les
populations locales. Sans qu’elle soit forcément voulue, la nais-
sance de différents quartiers est en relation avec l’ampleur et la
diversité des fonctions de la cité. Parmi celles-ci, la régulation de
la circulation des hommes et des marchandises, dans l’organisa-
tion de cette partie de l’empire, est essentielle.
Les voies romaines dans la région
Le développement des villes et celui des voies romaines est en
étroite corrélation. L’épanouissement des cités exige en effet une
desserte routière de qualité, tandis que la rencontre des axes de
circulation génère des carrefours dont l’importance stimule l’ac-
tivité urbaine. Si souvent les itinéraires romains reprennent le
tracé de chemins tracés par les Celtes, ils sont parfois nouveaux,
comme les trois routes voulues par Agrippa, gendre de l’empereur
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11la pe
´riode gallo-romaine