Mathématiques discrètes : Chapitre 1 : Introduction à la logique mathématique (Discrètes≠Continues, ce qu'on voit jusqu'en terminale) Énoncés : Propositions ou Assertions : Une proposition (=assertion) est un énoncé complet, une affirmation, qu'elle soit vraie ou fausse. Exemple : 1+1=3 Jean est grand 3 est un nombre premier ou 4 est un nombre premier Définitions : Une définition sert à introduire et nommer un nouvel objet mathématique ou un nouveau concept. Une définition est ce qu'elle est, et on doit la respecter. Exemple : Un triangle est un polygone à trois cotés Si x est un réel, le plus grand des nombres x et -x s'appelle valeur absolue de x Notations : Une notation permet de remplacer un objet ou un concept par une lettre ou un symbole. A ne pas confondre avec les définitions, bien que souvent on fait suivre une définition par une notation. Exemple : Notons I l'intervalle [0,1] Si x est un nombre réel, la valeur absolue de x se note [x] Affectation : Une affectation permet de donner un nom temporaire non défini car il est sujet à varier. A ne pas confondre avec les notations où les objets sont bien définis, et le lien entre le nom et l'objet a plus de durée. Exemple : Soit x un nombre strictement positif → x représente une variable, x peut-être n'importe quel nombre réel. Prédicat : Un prédicat est un énoncé incomplet car il contient des variables non spécifiées (dites libres). Exemple : x2+2x+1=0 ← on ne connaît pas la valeur de x on ne peut donc dire si l'expression est vraie Connecteurs logiques : Négation : Si P est une proposition alors la négation de P, notée non(P) : P non(P) FALSE TRUE TRUE FALSE Disjonction : Si P et Q sont deux propositions alors la disjonction de P et Q, notée P ou Q. P Q P ou Q FALSE FALSE FALSE FALSE TRUE TRUE TRUE FALSE TRUE TRUE TRUE TRUE Tiers exclu : Fait qu'il n'y a pas d'autres possibilités pour une assertion que d'être vraie ou fausse (c'est à dire que ça négation est vraie). L'assertion P ou non(P) est toujours vraie. On parle de tautologie. Exemple : « Je vais à la mer ou pas » Conjonction : Si P et Q sont deux propositions alors la conjonction de P et Q, notée P et Q. P Q P et Q FALSE FALSE FALSE FALSE TRUE FALSE TRUE FALSE FALSE TRUE TRUE TRUE Principe de non contradiction : Affirmer qu'une chose ne peut être vraie et fausse à la fois, soit qu'une assertion et sa négation ne peuvent être vraie simultanément. On a donc P et non(P) est toujours fausse. Implication : L'implication de P vers Q, notée P => Q. Elle se lit « Si P alors Q » P Q P => Q FALSE FALSE TRUE FALSE TRUE TRUE TRUE FALSE FALSE TRUE TRUE TRUE Exemple : S'il fait beau alors je vais à la plage Si 1=3 alors Paul est gentil Si 0=0 alors Pierre n'est pas blond Implications comme disjonction : P Q non(P) non(P) ou Q P => Q FALSE FALSE TRUE TRUE TRUE FALSE TRUE TRUE TRUE TRUE TRUE FALSE FALSE FALSE FALSE TRUE TRUE TRUE TRUE FALSE Négation d'une implication : non(P => Q)=non(non(P) ou Q) <=> non(P => Q)= P et non(Q) Exemple : La négation de « S'il pleut alors le sol est mouillé » est « Il pleut et le sol n'est pas mouillé » Contraposée et Réciproque : Contraposée d'une implication : P=>Q est non(Q)=>non(P) ← ces deux propositions sont logiquement équivalentes Réciproque d'une implication : P=>Q est Q=>P ← ces deux propositions ont des sens différents Quantificateurs : Instanciation : On instancie une variable libre d'un prédicat en lui affectant une valeur, la variable instanciée devient liée. Exemple : Si P(x,y) est le prédicat x ≥ y2 alors : - P(-1,y) est le prédicat -1 ≥ y2 - P(x,3) est le prédicat x ≥ 9 - P(-1,3) est l'assertion -1 ≥ 9 Quantification : Les quantificateurs permettent de préciser le type de variabilité permise aux variables libres d'un prédicat, ainsi que l'espace de variation. Il en existe deux : • Le quantificateur universel : « Pour tout » noté « ∀ » Il dit que la variable peut prendre toutes les valeurs dans un ensemble donné. Exemple : « Tout les hommes sont mortels. » • Le quantificateur existentiel : « Il existe (au moins un) » noté « ∃ » Il dit que la variable peut prendre une valeur dans l'ensemble donné. Exemple : « Certains hommes meurent jeunes. » Soit P(x) est un prédicat, avec x variable libre : -Alors la proposition ∀x∈E,P(x) , qui se lit « Pour tout x appartenant à E on a P(x) », est vraie si et seulement si toutes les instanciations de x dans E donnent des assertions vraies. Il suffit qu'il existe une valeur a ∈ E telle que P(a) est fausse pour que la proposition quantifiée soit fausse, on appelle ceci un contre-exemple. -Alors la proposition ∃x∈E,P(x) , qui se lit « Il existe x appartenant à E tel que P(x) », est vraie si au moins une instanciation de x parmi les valeurs de l'ensemble E obtient une assertion vraie. Négation d'un quantificateur : Théorème : - non(∀x∈E,P(x)) = ∃x∈E,nonP(x) - non(∃x∈E,P(x)) = ∀x∈E,nonP(x) Exemple : La négation de « Je suis toujours la » est « Parfois je suis absent » La négation de ∀x∈ ,x2 +2x+1=0 est ∃x∈ ,x2 +2x+1≠0