César remet Cléopâtre sur le trône d’Égypte - Pierre de Cortone
Peintre ou Dessinateur :Cortone, Pietro Berrettini dit Pierre de (1596-1669)
Datation : 1643 (d’autres disent 1637 !)
Sujet de l’image ou genre : Sujet historique : Cléopâtre
Nature de l’image : Peinture sur toile
Dimensions : Hauteur 255cm Largeur 266 cm
Lieu de conservation : Lyon, Musée des Beaux-Arts
Extraits de l’article de Wikipedia :
« Commentaire : épisode rarement représenté de l'histoire romaine : "César rendant à Cléopâtre le pouvoir
qui lui avait été tyranniquement usurpé par sa sœur". Après la mort de Ptolémée XIII, César restitue à
Cléopâtre le trône d'Egypte, sur lequel reposent sceptre et couronne ; il chasse la sœur de Cléopâtre, Arsinoé
IV , qui avait été reconnue reine par la population d'Alexandrie.
Vers 1637,( on trouve aussi la date 1643…) Louis de la Vrillière (1598-1666), secrétaire d'Etat de Louis
XIII, commande une série de neuf tableaux pour orner la galerie de son hôtel construit peu avant par
Mansart (siège actuel de la Banque de France (…)
Description et analyse de l’œuvre :
D’une composition très classique, on peut distinguer trois plans bien distincts (…).
Au premier plan, se déroule la scène principale vers laquelle converge le reste du tableau : Au centre, trois
protagonistes se détachent de l’ensemble de l’œuvre. Un homme conduit une femme vers un trône. Sur ce
dernier, vraisemblablement en or, se trouvent une couronne et un sceptre(…). L’homme est un Romain en
tenue de général. Son habit est riche et complété par un élégant drapé rouge vif. Son costume et sa couronne
de lauriers permettent d’identifier Jules César. La femme qu’il conduit est également élégamment vêtue. Le
bleu roi de son étole détonne avec les couleurs claires de son riche habit. Les bijoux qu’elles porte
complètent la richesse de sa tenue et lui attribuent un haut rang. Cette distinction sociale est renforcée par la
présence de deux suivantes derrière elle qui lui tiennent sa traîne. La pâleur de sa peau, un des stéréotypes de
la beauté au temps de Cortone, démontre toute la délicatesse et la finesse de ce personnage. Le peintre la
peint sensible, touchante. Sa main est posée avec tendresse dans celle de l’homme. Ce geste peut être vu
comme un signe d’abandon total à cet homme, d’amour de confiance. Son mouvement se dirige, presque
malgré elle, vers ce trône légèrement en retrait. C’est la reine Cléopâtre.
Enfin la femme placée à droite semble s’éloigner avec rage. Elle est furieuse et surtout impuissante face à la
scène qui se déroule devant ses yeux. Son regard est vengeur et uniquement dirigé vers les deux autres
personnages. À l’inverse des deux autres protagonistes, le drapé qu’elle porte est d’une couleur beaucoup
plus terne. Tout comme son rôle, il est dépassé et flétri. Cette femme en colère, c’est Arsinoé, sœur de
Cléopâtre et reine déchue du trône d'Égypte. Tandis que l’une des femmes monte, l’autre descend,
s’éloignant à jamais.
Au deuxième plan, une colonne de marbre délimite deux espaces. Dans le premier, se trouve des soldats,
romains puisque des enseignes et une aigle émergent du groupe. Cette armée semble soutenir Jules César et
la nouvelle reine Cléopâtre. De l’autre côté de la colonne, on trouve les partisans d'Arsinoé, la reine déchue.
Ces deux foules sont agitées et seuls deux ou trois visages se distinguent sans que l’on puisse ellement les
identifier.
L’arrière-plan constitue le décor de la scène. Le ciel est bleu, tel un symbole de l’espoir et du bonheur à
venir, tout comme la végétation verdoyante. Les bâtiments semblent être en marbre et d’inspiration romaine.
La trame dramatique du récit est sous-entendue par un jeu de gestes amples et de regards expressifs. La mise
en scène présente les trois principaux protagonistes de manière théâtrale sur deux obliques. Les accessoires
de la scène, les soldats disposés à l'arrière-plan évoquent la puissance de l'Empire romain. Malgré le drame,
la grâce des figures féminines, la beauté des mains entrelacées au centre du tableau et la richesse
chromatique composent une image d'une grande douceur. »
Courant artistique de l’œuvre : l’art baroque
« L’art baroque voit son origine dans les grandes villes telles que Rome, Florence et Venise. Si la peinture
baroque est originellement une peinture religieuse comme le voulait la Contre-Réforme, il n’empêche que
les peintres sans pour autant négliger cet aspect bien précis, s’appuient sur une peinture historique en
privilégiant les portraits, les paysages et les allégories. Ils usent d’effets d’illusion associant perspective et
jeux de lumière avec le clair-obscur. Les choix des couleurs, des formes, les gestes des protagonistes
appellent à des sensations plus intenses et plus fortes, les peintres usent d’un jeu que l’on pourrait presque
qualifier de théâtral, empli d’exaltation. C’est bien le cas de Cortone avec César remet Cléopâtre sur le
trône d’Égypte. »
Néanmoins, nous avons étudié en classe d’autres toiles de maîtres baroques et, par comparaison, nous avons
trouvé cette œuvre pleine de sérénité et de majesté, loin de l’agitation, de l’exubérance ou des exagérations
caractéristiques de cette période artistique ; néanmoins, la vivacité des couleurs, le jeu circulaire des regards,
le mouvement ascensionnel de Cléopâtre et la théâtralité de cette scène surmontée d’un lourd rideau (de
tragédie ?) sont des traits qui permettent de rattacher ce tableau au mouvement baroque. (C. Koning)
Rubens - L'enlèvement des filles de Leucippe
(Mouvement Baroque : 1580-1790)
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