88 Cancéro dig. Vol. 1 N°2-2009
Levirus de l’hépatiteC(HCV) est unvirus RNA (Flavivirus). Le dia-
gnosticde l’infection reposesur des tests ELISA d’immuno-
absorption. Lesporteurs de virus HCV sontanti-HCV positifs.On
détecteaussi le RNA du virus par une réaction en chaîne parpoly-
mérase (PCR). Desgénotypes1aet1bdu virus HCV ontété mis
en évidence. La transmission du virus correspond aucontrôle insuf-
fisantdesdonneurs de sang ouaumanquedesécuritéaucours
d’injectionsintraveineuses ; cesfacteurs expliquentles variations
temporellesde lafréquence desinfectionsetl’émergencerécente
desinfectionsàvirus HCV auJapon,en Égypte, aux États-Unis.
L’oncogenèsevirale
L’intégration du virus HBV à DNA dansle génome descellulesde
l’hôteassure lapersistance de l’infection,etle risque d’HCC
s’accroîtavecla charge virale. Levirus secomportecomme un
oncogène etagit sur le génome de la cellule hépatique. Le gène
HBxdugénome du virus code pour une protéine régulatrice qui
active le cycle de la cellule hépatique. Certainsgénotypesdu
virus HBV mettenten jeu une autre famille de protéines régula-
trices,lesactivateurs PreS2.
Lesmécanismesde l’oncogenèsesontencore obscurs pour le
virus HCV car son génome n’est pasinséré dansle DNA des
cellules,et saréplication est complètementintracytoplasmique.
HCV ne secomporte pascomme un oncogène etintervientindi-
rectementdanslarégulation ducycle cellulaire en dérégulantle
contrôle de l’apoptose.
L’épidémiologie desinfections virales
CHC occupe, aux côtésducancerducol utérin,une despre-
mièresplacesdanslahiérarchie descancers d’origine infec-
tieuse. La prévention primaire de cescancers peut avoir un
impactparticulièrementimportantà condition que la contamina-
tion parles virus de l’hépatitesoitefficacementcontrôlée. Pour
le CHC, comme pour le cancerducol utérin,lespays en déve-
loppement sontparticulièrement touchésen raison desinsuffi-
sancesde laprévention.
Environ 350millionsde personnes sontinfectéesparle virus HBV
dansle monde et170 millionsparle virus HCV.Àlasuite d’une méta-
nalyse de 15 étudescohorteset 65 étudescas-témoins, D.M.Parkin
[12]estime que,pendantl’année 2002,523 000 cancers primitifs
dufoie étaientattribuablesà ces virus,dont seulement48 000
étaientdanslespays développés.Une autre métanalyseconduite
parS.A.Raza [13] confirme les variationsintercontinentalesdans
ladistribution de l’étiologie virale desCHC.Cette étude concerne
lasérologie des virus HBV etHCV de 27 881 casde CHC, pro-
venantde 36 pays,répartis sur les5continents.Ilya14,8 % de
sérologiescomplètementnégativesen Asie ; 36,1 % en Europe ;
66,1 % en Amérique duNord. Les valeurs respectivesde ces
proportionspour les sérologiespositives sont:
–48,1 % ; 23,1 % et8,8 % pour HBV ;
–29,2%; 34,3% et 21,9 % pour HCV ;
–et 7,9 % ; 6,5 % et 3,1 % pour lesco-infectionsHBV etHCV.
cirrhosesontdeslésionspré-malignes.Les techniquesmodernes
d’imagerie [8]ontpermis un diagnosticplus précoce,etlarésec-
tion de nodules suspects a amélioré leur classification histo-
pathologique: certainsnodulesn’ontpasd’atypie cellulaire,
d’autresont une hyperplasie adénomateuse,d’autresenfin
contiennentdes secteurs microscopiquesde CHC.Lerôle pré-
curseur desnodulesdysplastiquesest bien établi parl’observa-
tion clinique de leur progression vers le CHC chezcertains
patients.
La carcinogenèse hépatiqueconduitde l’inflammation chronique
au stress oxydatif puisaucancer.Ilyasynthèseaccrue de cyto-
kinesfibrogéniquesainsi que d’inhibiteurs d’enzymesbloquantla
dégradation ducollagène extracellulaire parlescellules stellaires
dufoie. Lecollagène s’accumule àlaplace deshépatocytes
détruits,tandisquese multiplientlesmutationsàlasuite des
altérationsépigénétiquesparméthylation desgènes.Lesphases
de dégénérescencecellulaire etde régénération sesuccèdent
avec2catégoriesde profil génomique:
–l’instabilitéchromosomiale avecde nombreusesmutationsde
p53accompagne lesCHC liésaux virus HBV ;
–lesautresCHC sontassociésàlastabilitéchromosomiale.
Adénomesethyperplasie nodulaire focale
Il existeaussi desaltérationsnodulairesbénignes[9]:
–lesadénomeshépatiquesobservéschezdesfemmesjeunes
après unusage prolongé de contraceptifsoraux sontplus
raresdepuisque le taux d’œstrogènesadiminué dansces
produits ;
–l’hyperplasie nodulaire focale survientaussichezdesfemmes
jeunes ; c’est une cicatriceaucentre d’un nodule hyperpla-
siquecorrespondantàune réponse hyperplasique deshépato-
cytesàl’hypervascularisation.
❚Lescauses:hépatites virales
Les virus de l’hépatite[10-13]
Levirus de l’hépatiteB(HBV) est unvirus à DNA (hepadnavirus)
avecunantigène HbsAgsur son enveloppe externe,tandisque
l’antigène HbcAg est placé dansle nucléocapside. Le gène du
virus produitaussiunHbeAgcaractéristique d’untaux de répli-
cation élevé. Ilyaplusieurs génotypesdu virus HBV : lesgéno-
typesBetCprédominenten Asie,lesgénotypesAetD
prédominenten Afrique,en Europe etaux Indes.Lesporteurs
chroniquesdu virus sontHbsAg+. La transmission du virus HBV
chezl’enfantpeut êtreverticale avecpassage de lamèreà
l’enfantàlanaissancecomme en Chine eten Asie,ouhorizon-
tale dèsle stade précoce de lavie parmorsuresetmauvaises
habitudes sanitaires.Chezl’adulte,latransmission est horizon-
tale parcontact sexuel,injection de drogues,exposition àdes
procédésmédicaux.Cettecontamination horizontale de l’adulte
est responsable de lamajorité desinfectionsdanslespays occi-
dentaux.