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a libération de Paris ne fut pas seulement une revanche
sur l’humiliation de juin 1940 et, sans être stratégiquement
décisive, elle fut célébrée dans le monde entier. Politiquement,
elle confortait la légitimité du Gouvernement Provisoire de la République Française, encore installé à Alger. Elle asseyait aussi l'autorité
de son président, Charles de Gaulle, qui en donnant le mot d’ordre
de se mobiliser pour écraser le nazisme, ne perdait pas de vue le
rétablissement de la grandeur française.
L
LE PALAIS
DU LUXEMBOURG
Les récits des événements vécus par les Parisiens les 24, 25 et 26 août délaissent le
Sénat. Sans doute d’autres lieux peuvent-ils paraître plus symboliques :
la Préfecture de police, une institution éminemment régalienne,
où s’était déclenchée l’insurrection proprement dite, ou encore
l’Hôtel de Ville, berceau des
révolutions parisiennes, où se
regroupaient au sein du Conseil
national de la Résistance (CNR),
des représentants de la Résistance intérieure.
La libération
du Sénat
mérite d’être
commémorée
Pourtant, la libération du Sénat
mérite d’être commémorée, en
rappelant deux faits : l’âpreté des
combats qui s’y livrèrent, puis - à peine
un peu plus tard - l’installation dans ce
palais de l’unique assemblée d’une République
en train d’être restaurée : l’Assemblée consultative
provisoire.
.Devant le Sénat libéré, un char léger de la 2e DB qui a participé aux combats..
.Des FFI et des policiers se mêlent à la foule des Parisiens venus reprendre possession du Palais du Luxembourg..
Le colonel Berg disposait de 700 hommes, dont un détachement
de SS et quelques blindés. Les Forces françaises de l’intérieur (FFI)
et les Francs-tireurs et partisans (FTP) du colonel Fabien n’étaient
pas parvenus à l'emporter, faute de posséder un armement lourd.
C’est l’arrivée, dans la matinée du 25 août, d’une compagnie de la
2e DB qui modifia le rapport des forces. Le combat se continuait
encore lorsque le général von Choltitz signa la convention de
reddition ; il fallut pourtant plus de deux heures de négociations
pour qu’elle fût acceptée par les défenseurs de ce
point d’appui de la Wehrmacht. Militairement
parlant, ce n’était pas négligeable, car les
chars allemands mis en réserve dans
le Jardin du Luxembourg cessaient
d’être un danger dans une contreattaque menée contre Français
et Américains.
UN POINT D'APPUI FORTIFIÉ DE LA WEHRMACHT
Le Palais du Luxembourg était devenu l’un des points fortifiés sur
lequel le commandant en chef du Gross Paris, Dietrich von Choltitz,
comptait le plus pour maintenir l’ordre et sécuriser la traversée de la
capitale par les forces de la Wehrmacht qui, venues de Normandie,
se repliaient vers l’Est.
LE SÉNAT DANS
LE RÉTABLISSEMENT
DE LA RÉPUBLIQUE
Quelques jours plus tard, le
général de Gaulle ordonnait
de remettre l’intérieur du Palais
du Luxembourg suffisamment
en état, pour y installer l’Assemblée consultative provisoire, dont
la première session avait été ouverte
en Algérie le 3 novembre 1943.
Le général indiquait ainsi à la Maison Blanche
qu’il n’était pas le «dictateur» que Roosevelt le
suspectait d’être ; il signifiait en même temps qu’il entendait
donner une place importante à la France Combattante, toutes
familles résistantes confondues, y intégrant le CNR dont certains
membres ne cachaient pas qu’ils entendaient, eux aussi, gouverner
le pays. C’était en tout cas prouver qu’il demeurait le maître du jeu
politique, lui qui incitait les Français, au nom de la légitimité d’une
nation demeurée dans la guerre, à défendre le rang de la France
abaissé par la déroute de 1940.
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D’OCCUPATION DU SÉNAT
es dignitaires des forces d’occupation allemandes avaient
immédiatement pris possession des grands palaces parisiens
et aussi, de manière plus symbolique, des lieux du pouvoir.
Entre autres affirmations de leur victoire, l’état-major pour le front
de l’Ouest de la Luftwaffe, l’armée de l’Air de la Wehrmacht, se
réserva le Sénat et la demeure de la présidence fut aménagée
somptueusement pour le Feldmarschall Speerle, le numéro 2 de
la Luftwaffe.
L
Le quartier
général de la
Luftwaffe
pour le front
de l'Ouest
Le séjour de cet état-major
avait été plutôt agréable ; on améliorait même l’ordinaire, puisque l’intendance avait confisqué une partie du Jardin du Luxembourg pour
y installer un vaste potager. On avait néanmoins, dès la fin de 1943,
renforcé la sécurité par la construction de nids de mitrailleuses et
surtout d’un abri souterrain, dont les issues aboutissaient à un
énorme blockhaus bétonné.
.Le «jardin potager allemand» :.
.bon appétit messieurs !.
.Abri Médicis devant la façade est..
.Une automitrailleuse Panhard germanisée.
.faisait partie du dispositif de défense.
.allemand..
.Transports de troupes blindés allemands.
.devant le blockhaus construit dans la cour.
.du Sénat..
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.Rue de Fleurus, des soldats de la 2e DB.
.protégés par un chasseur de char M10..
.Le Vengeur, une automitrailleuse M20.
.du RBFM de la 2e DB, prend position.
.rue de Fleurus..
.Char Panther allemand.
.devant le théâtre de l'Odéon..
FFI, FTP
et soldats
de la 2e DB côte
à côte dans
la bataille
25 AOÛT 1944
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Dans
le Sénat assiégé,
les troupes
allemandes
tardent
à se rendre
insurrection déclenchée le 19 août 1944, le Palais du Luxembourg et ses alentours furent
attaqués, comme la vingtaine de points d’appui fortifiés par la Wehrmacht, par des FFI et
des FTP dont on évalue le nombre global dans Paris à 5 000. Mais leur armement était
relativement dérisoire face à celui de leurs adversaires, d’autant qu’un Panther, un mastodonte blindé
redoutable, verrouillait les abords immédiats du Sénat. Comme le plus souvent dans ce Paris insurgé,
ces FFI ne purent l’emporter, avant l’arrivée dans la capitale, dans la matinée du 25 août, de renforts
de la 2e DB : une compagnie du 501e régiment de chars de combat, commandée par le capitaine
Jacques de Witasse, équilibra le rapport des forces. Ce qui explique que les Allemands n’aient plus
tenté de sorties. Les témoins de ces combats retinrent surtout ce constat : les FTP du colonel
Fabien et les soldats de la 2e DB, venus les uns de la Résistance intérieure et les autres de la France
Libre, se battirent au coude à coude sans qu’il y ait de frictions entre des hommes dont le vécu et
l’engagement avaient été pourtant si différents.
L’
.Une jeep avec à son bord des émissaires chargés de transmettre l’ordre de cessez-le-feu..
.Celui-ci a été rédigé par le général von Choltitz à destination de la vingtaine de points d’appui allemands qui,.
.comme la garnison du Sénat, continuent à se battre en dépit de la convention de reddition signée à 15h30..
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.Sous bonne escorte, le colonel von Unger,.
.chef d’état-major de von Choltitz,.
.quitte le Sénat après avoir apporté l’ordre.
.de cessez-le-feu au chef de la garnison..
.Colonne de prisonniers allemands sortant.
.du Palais du Luxembourg. Ils sont encadrés.
.par des fusiliers marins du RBFM..
.Devant les grilles du Jardin du Luxembourg,.
.des prisonniers allemands sont fouillés.
.par des soldats de la 2e DB..
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Un
indescriptible
chaos !
.Fin de partie pour ces messieurs.
.de la Wehrmacht installés de bric et de broc.
.dans l'ancienne salle de conférence.
.du Palais du Luxembourg..
.Palais du Luxembourg, singulier matériel.
.pour une cour d'honneur. Au centre, un char.
.Renault FT 17 germanisé..
.Palais du Luxembourg, pavillon nord-est :.
.une fenêtre tout particulièrement ciblée..
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Après
la bataille
.On vient aux nouvelles à pied et à bicyclette, un moyen de transport qui n'avait pas de prix.
.en ces temps de pénurie, tandis que flotte à nouveau le drapeau tricolore..
.Les piétons reprennent possession de la rue.
.bordée d'éléments de défense allemands.
.témoignant de la violence des combats..
.Place Paul-Claudel, à côté du théâtre.
.de l'Odéon, le Panther du Luxembourg.
.avec ses nouveaux occupants..
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.Les corps des fusillés du Luxembourg.
.alignés devant la fosse où leurs cadavres avaient été jetés pêle-mêle..
LES FUSILLÉS DU LUXEMBOURG
ans l'après-midi du 19 août 1944, le jour du déclenchement de l'insurrection parisienne,
Jean Dugarreau, André Monnier et Arthur Pothier, tous trois gardiens de la paix, partent
renforcer les rangs des défenseurs de la Préfecture de police, sur l’Île de la Cité. Ils sont
arrêtés par les troupes allemandes et conduits au Palais du Luxembourg où ils sont enfermés en
compagnie de quatre civils patriotes, Henri Bessot et Jean Robeaux, tous deux FFI, ainsi que Louis
Gallon et Louis-Marcel Huttin. Le soir-même, ou le lendemain selon les sources, les sept hommes
âgés de 21 à 41 ans sont fusillés. Leurs cadavres sont exhumés le lendemain de la libération de
Paris, le 26 août. Ils avaient été enterrés dans une fosse creusée sur le lieu de leur martyre, dans
le Jardin du Luxembourg. Les corps sont affreusement meurtris, portant de nombreuses traces de
balles ; certains d'entre eux ont été mutilés : ongles arrachés, yeux crevés.
D
Sept
combattants
pour la Libération
fusillés dans
le Jardin du
Luxembourg
.Le photographe de l'identité judiciaire a pris ce cliché.
.avant que la dépouille d'Henri Bessot ne soit remontée..
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Une création
originale
sans précédent
dans l'histoire
parlementaire
française
L’ASSEMBLÉE CONSULTATIVE PROVISOIRE
AU PALAIS DU LUXEMBOURG
une des conséquences immédiates
de la libération de Paris fut le transfert
de l’Assemblée consultative provisoire
d’Alger, où elle avait siégé de novembre 1943 à août
44, dans la capitale. Cette assemblée était une création originale sans précédent dans l’histoire parlementaire française. C’était un
projet auquel de Gaulle pensait dès 1941, pour donner une représentativité politique à la France
Combattante, unissant donc la France Libre et les Mouvements de la résistance intérieure. En
novembre 1944, le nombre des délégués ayant été augmenté, sa composition s’établissait comme suit :
148 représentants de la résistance métropolitaine, 28 de la Corse et de la résistance extra-métropolitaine, 60 représentants (qui ne s’étaient pas compromis avec Vichy) des assemblées parlementaires antérieures, 12 représentants de territoires d’outre-mer. Ses compétences, d’ordre toujours
consultatif, avaient été relativement élargies ; elle donnait dorénavant ses avis sur le statut des
libertés individuelles et sur les problèmes de société. Ses relations avec le gouvernement furent
globalement constructives. L’ouverture, le 7 novembre, de cette nouvelle session, la dernière de
l’année 1944, fut en tout cas un atout politique pour Charles de Gaulle.
L’
.Séance inaugurale au Palais du Luxembourg, 7 novembre 1944..
.«Le Palais du Sénat a abrité la première séance de l'Assemblée consultative provisoire..
.Pour nous, vieux Parisiens, c'était une minute émouvante que celle où nous avons revu après des années de mort,.
.cette salle illustre retrouver sa vie» (Wladimir d'Ormesson, Le Figaro, 8 novembre 1944)..
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CETTE EXPOSITION A ÉTÉ CONÇUE
PAR LA DIRECTION DE LA MÉMOIRE, DU PATRIMOINE ET DES ARCHIVES
DU SECRÉTARIAT GÉNÉRAL POUR L’ADMINISTRATION
(SGA/DMPA).
Directeur de la publication › Philippe NAVELOT (SGA/DMPA)
Rédacteur › Jean-Pierre AZÉMA, historien
Chef de projet › Baptiste LÉON (SGA/DMPA)
Chef de projet communication › Théophile WATEAU (SGA/COM)
Directeur artistique / Graphiste › © Pascal ILIC (SGA/COM)
Maquettiste graphiste › Stéphanne PARINAUD (SGA/COM)
Impression › Optimark
Crédits
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© Collection Bienvenu / Musée du général Leclerc de Hautecloque
et de la Libération de Paris / Musée Jean Moulin / Paris-Musée
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© Collection Chevojon / archives du Sénat
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© Collection Franco Rogelio / Musée du général Leclerc de Hautecloque
et de la Libération de Paris / Musée Jean Moulin / Paris-Musée
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© Musée du général Leclerc de Hautecloque et de la Libération de Paris
Musée Jean Moulin / Paris-Musée
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© Collection Gandner / Musée du général Leclerc de Hautecloque
et de la Libération de Paris / Musée Jean Moulin / Paris-Musée
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© Collection Brunschwig / Musée du général Leclerc de Hautecloque
et de la Libération de Paris / Musée Jean Moulin / Paris-Musée
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© Conseil général de la Manche / Archives départementales /
66 Fi730/6 / Collection Lucien Rudaux
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© Collection Bourget / Musée du général Leclerc de Hautecloque
et de la Libération de Paris / Musée Jean Moulin / Paris-Musée
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