En forêt, l’aire de répartition des espèces risque d’être
profondément modifiée : niche climatique potentielle du chêne
vert, actuelle (à gauche), et à la fin du 21ème siècle (à droite).
Le changement climatique modifie les conditions
de la production agricole et sylvicole et nécessite un nouveau
regard sur les conditions d’élevage et les variétés cultivées
les mieux adaptées, à cycle plus long ou plus tardif,
plus résistantes à la chaleur...
AGRICULTURE et BIODIVERSITÉ
www.inra.fr
Agriculture et biodiversité :
le changement climatique rebat les cartes
©Inra - Mission Communication
Le changement climatique est maintenant une réalité
scientifique largement établie. Il amène à des modifica-
tions profondes de la biodiversité des paysages agricoles.
Au-delà des recherches nécessaires pour évaluer
et atténuer les émissions de gaz à effet de serre
provenant de l’agriculture et de la forêt, l’INRA engage
des recherches sur l’adaptation de l’agriculture
et des écosystèmes anthropisés à ce changement
global, et sur l’évolution de la biodiversité
et des services que l’homme en retire.
Le changement climatique favorise l’émergence ou la ré-émergence
de maladies. Les invasions biologiques par des bioagresseurs peuvent
être également favorisées par la mauvaise santé des cultures
ou les modifications des communautés d’espèces locales. L’INRA analyse
ces invasions pour mieux les prévoir et anticiper leur régulation.
Climator
*
Étudier le changement climatique
sur les agrosystèmes
Le projet Climator, coordonné par l’INRA,
a pour but d’élaborer des outils et des références
pour analyser la vulnérabilité des agrosystèmes
face au changement climatique. L’adaptation
des systèmes (cultures, prairies, forêts)
et des pratiques (semis, irrigation, fertilisation,
choix variétaux...) aux climats futurs y sera
en particulier étudiée.
*
Projets ANR.
De grands programmes, coordonnés par des chercheurs de l’INRA,
sont engagés sur tous ces fronts de recherche
La biologie des sols est une composante essentielle
de la durabilité des productions agricoles et sylvicoles.
Les chercheurs caractérisent les communautés
de micro-organismes et leur sensibilité aux changements globaux.
Les mauvaises herbes, les pathogènes
et ravageurs des cultures et les conditions
de leur contrôle par des auxiliaires ou l’équilibre
de la pollinisation risquent de changer :
la processionnaire du pin aux portes de Paris.
Diabrotica virgifera virgifera
La métagénomiques : une nouvelle approche
d’étude des communautés microbiennes du sol
Les micro-organismes d’un sol peuvent être étudiés en les cultivant
(A). Cependant, c’est moins de 1% des espèces que l’on sait ainsi
cultiver. L’alternative est la métagénomique. Elle consiste à extraire
directement l’ADN d’un
pool de bactéries pour
l’analyser. L’amplification
PCR permet de cibler des
gènes qui servent à recon-
naître les espèces et leurs
filiations évolutives ou bien
des gènes codant pour
une fonction écologique (B,
C). L’ADN métagénomique
peut aussi être cloné pour
générer des banques d’ADN
(D, E, F) et étudier la diver-
sité des communautés
bactériennes.
Validate
*
Vulnérabilité des prairies et des élevages
au changement climatique et aux évènements extrêmes
6 équipes INRA, sur les 11 participants au projet, étudient les facteurs
de vulnérabilité aux changements climatiques (principalement la sécheresse)
de quatre essences forestières majeures (chênes, hêtres, sapin et douglas).
Les modélisations intégreront de manière explicite les interactions
avec les ravageurs, insectes défoliateurs, sous corticaux et champignons.
Il s'agira au final de proposer aux forestiers des stratégies de gestion
du risque de dépérissement, par aménagement anticipatif
(choix des essences et des variétés, définition des objectifs, amélioration
de la résilience des peuplements) ou par atténuation des contraintes
(adaptation de la sylviculture, lutte contre les ravageurs et maladies).
(source : dossier Futura Sciences)