Société Eau et Force
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Projet de réalimentation de la nappe
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Projet de réalimentation de la nappe
aquifère
au niveau des gravières de l’Ormeteau
Commune de Seine-Port (77)
ETUDE D’IMPACT ÉCOLOGIQUE
Projet de réalimentation de la nappe
aquifère
au niveau des gravières de l’Ormeteau
Commune de Seine-Port (77)
ETUDE D’IMPACT ÉCOLOGIQUE
Décembre 2009
Projet de réalimentation de nappe aquifère – Commune de Seine-Port (77) 1
Écosphère – Etude d’impact écologique Décembre 2009
Résumé non technique
Projet et contexte écologique
La société Eau et Force envisage de mettre en place un dispositif de réalimentation de la nappe
aquifère à partir des gravières de l’Ormeteau sur la commune de Seine-Port.
Bien qu’il ne soit directement concerné par aucun statut de protection au titre des espaces naturels
(Réserve Naturelle, Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope, réseau Natura 2000, etc.), le projet
s’inscrit toutefois dans un contexte reconnu pour son intérêt écologique. Le site d’étude est ainsi
intégralement inclus dans la Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Floristique et Faunistique (ZNIEFF)
de type 1 « Sablières, friches et pelouses de l’Ormeteau » (n° 110020134). Celle-ci se justifie
notamment par la présence de vastes pelouses sablo-calcicoles et autres formations steppiques
abritant un grand nombre d’espèces végétales peu fréquentes en Ile-de-France dont l’Orobanche
pourpre (protégée régionale) ainsi qu’un cortège d’insectes tout aussi remarquable (Argus bleu-nacré,
Miroir, etc.). Cette ZNIEFF est elle-même inclue dans une grande ZNIEFF de type 2 dénommée
« Bois et landes entre Seine-Port et Melun » (n° 110020147) qui intègre notamment les landes
humides de Sainte-Assise, habitat exceptionnel en Ile-de-France abritant plusieurs espèces végétales
remarquables (Gentiane pneumonanthe, Bruyères à balai et à quatre angles…). Cet habitat est
toutefois sans aucune relation biologique ou fonctionnelle avec les gravières de l’Ormeteau et n’est
donc pas concerné par le projet.
D’autres ZNIEFF sont également présentes aux abords mais celles-ci n’ont pas de lien écologique
fonctionnel avec le site d’étude.
Flore et végétation
A l’issu des inventaires réalisés en 2009 et des données récentes (2006 et 2008) transmises par le
Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien (CBNBP), 301 espèces végétales ont été
recensées sur le site d’étude. Celles-ci sont réparties en 9 unités de végétation, dont 6 formations
herbacées (eau libre et végétation associée, friche nitrophile, végétation des dalles et interstices,
végétation pionnière des chemins sableux, pelouses calcaricole et sablo-calcaricole, pré sablo-
calcaricole) et 3 formations ligneuses (fourré et taillis sablo-calcaricoles, Aulnaie-saulaie, Frênaie-
érablaie).
Faune
Les prospections réalisées les 24 mai, 2 juin et 13 août 2009 ont porté sur 7 groupes principaux : les
oiseaux, les mammifères, les amphibiens, les reptiles, les papillons diurnes, les odonates (libellules et
demoiselles) et les orthoptéroïdes (sauterelles, criquets, grillons et mante).
Ces inventaires ont permis de recenser 73 espèces d’oiseaux (dont 48 nicheuses sur site, 20
nicheuses aux abords et 5 estivantes, hivernantes ou migratrices), 17 mammifères, 4 reptiles, 3
amphibiens, 23 odonates, 37 papillons diurnes et 26 orthoptéroïdes.
Évaluation écologique
Les prospections de terrain réalisée en 2009 par Ecosphère et la consultation des données récentes
(CBNBP 2006 & 2008) ont permis de mettre en évidence 301 espèces végétales soit environ 20% de
la flore actuellement connue en Ile-de-France. Cette diversité floristique peut être considérée comme
assez élevée pour la région Ile-de-France. Cela s’explique notamment par une importante diversité de
milieux allant de la pelouse sèche au boisement hygrophile et par l’originalité de certains habitats pour
la région Ile-de-France (pelouses sur sable notamment).
Projet de réalimentation de nappe aquifère – Commune de Seine-Port (77) 2
Écosphère – Etude d’impact écologique Décembre 2009
52 espèces végétales peu fréquentes ont été recensées (soit 17.3 % des espèces recensées sur le
site) dont 14 peuvent être considérées comme remarquables pour la région (dont 4 rares et 10 assez
rares en Ile-de-France). Parmi celles-ci, 2 sont protégées au niveau régional (l’Orobanche pourpre,
rare en Ile-de-France, et la Cardamine impatiente, assez rare) et 2 autres sont déterminantes de
ZNIEFF (la Tourette glabre et la Chondrille effilée, toutes deux considérées comme rares dans la
région). Il est important de noter que la majorité des espèces remarquables recensées sur le site
d’étude sont inféodées aux pelouses calcaricoles ou sablo-calcaricoles plus ou moins ouvertes.
Sur les 9 unités de végétation distinguées, 2 atteignent une valeur forte à localement très forte (les
pelouses calcaricoles et sablo-calcaricoles et les prés sablo-calcaricoles) du fait de la présence d’une
espèce protégée bien représentée sur l’ensemble de ces formations (l’Orobanche pourpre) et de tout
un cortège d’espèces rares à assez communes. Ces deux unités de végétation se retrouvent en
mosaïque sur le site d’étude en contact avec les taillis et fourrés sablo-calcaricoles. Une autre atteint
une valeur localement forte (la Frênaie-érablaie) du fait de la présence ponctuelle de station de
Cardamine impatiente, espèce protégée en Ile-de-France. Cette formation est toutefois globalement
dégradée et ne présente que peu d’autres intérêts floristiques. La végétation pionnière des chemins
sableux et les taillis et fourrés sablo-calcaricoles atteignent, quant à elle, une valeur floristique
pouvant être considérée comme localement assez forte. Les 4 autres formations atteignent des
valeurs floristiques pouvant être considérées comme tout au plus moyenne, et regroupent
majoritairement des végétations rudérales ou dégradées.
Concernant la faune, 54 espèces peu fréquentes, tous groupes confondus, ont été recensées :
Groupes Oiseaux Mammifères Reptiles Odonates Lépidoptères Orthoptéroïdes
Nombre
d’espèces peu
fréquentes
1 R
3 AR
5 AC
1 R
1 AR/R
2 AR 1 AR 2 R
6 PC 4 R
14 PC 4 R
10 PC
R : rare, AR : assez rare, AC : assez commun, PC : peu commun
L’intérêt ornithologique du site est lié à la présence de prés calcaricoles plus ou moins ponctués de
fourrés arbustifs accueillant une espèce rare et inscrite à l’annexe I de la directive « Oiseaux » (la Pie-
grièche écorcheur), 1 espèce assez rare (la Fauvette babillarde) et 2 assez communes. Les plans
d’eau de carrière participent également à l’accueil d’oiseaux nicheurs peu fréquents avec 3 espèces
assez rares (dont le Martin pêcheur d’Europe inscrit à l’annexe I de la directive « Oiseaux ») et 2
assez communes.
Concernant les mammifères, 4 espèces de chauves souris peu fréquentes (toutes inscrites à l’annexe
4 de la directive « Habitats » dont 1 espace rare : la Pipistrelle de Nathusius) ont été contactées en
lisière du bois de Sainte-Assise ainsi qu’au niveau des boisements situés aux abords des plans d’eau
et de la Seine. Ces secteurs apparaissent comme des sites privilégiés de chasse, de gagnage et de
déplacement.
Une espèce de reptile assez rare (la Vipère péliade) a été contactée en 1997 en lisière du bois de
Sainte-Assise sur un secteur de pelouse calcicole ponctuée de taillis et de fourrés arbustifs. Elle n’a
toutefois pas été revue en 2009 ne signifiant pas pour autant son absence.
Concernant les Libellules, 2 espèces rares (l’Orthétrum à stylets blancs et le Sympétrum de
Fonscolombe) et 6 peu communes ont été observées au niveau du plan d’eau nord, conférant à celui-
ci une valeur odonatologique très forte. En revanche, le plan d’eau sud ne présente que peu d’intérêt.
Les Lépidoptères et les orthoptéroïdes peu fréquents sont concentrés dans les secteurs ouverts à
semi-ouverts de la zone d’étude. Les pelouses xériques et les prés calcaricoles à végétation
clairsemée accueillent les espèces les plus rares dans des effectifs remarquables pour la région : 4
espèces rares de papillons (l’Azuré des Coronilles, la Grisette, la Petite Violette et la Mélitée du
Plantain) et 4 d’orthoptères (l’Oedipode émeraudine, le Criquet verte-échine, les Criquets des Larris et
des Pins).
Projet de réalimentation de nappe aquifère – Commune de Seine-Port (77) 3
Écosphère – Etude d’impact écologique Décembre 2009
Au vu de ces résultats, la valeur faunistique peut être qualifiée comme très forte sur le plan d’eau nord
du fait du peuplement odonatologique et sur les prés calcaricoles de la moitié nord-est de la zone en
raison du peuplement orthoptérologique présent. Un intérêt qualifié de fort est lié aux pelouses
xériques et thermophiles et aux autres secteurs ouverts à végétation herbacée dominante du fait de la
patrimonialité et de la diversité entomologique observée. Une valeur faunistique assez forte est
attribuée également à la mosaïque de friches et de fourrés calcaricoles restante pour les mêmes
raisons ainsi qu’au plan d’eau sud et à un secteur de formations arborées humides. L’intérêt des
autres secteurs (frênaie ripariale, taillis, chemins, dalle, friche nitrophile…) peut être considéré comme
moyen à faible.
Synthèse des enjeux écologiques
Au regard des résultats de l’évaluation écologique, 5 niveaux de valeur peuvent être attribués en
fonction des formations végétales concernées et de leur localisation sur le site :
le niveau de valeur très forte apparaît sur le plan d’eau nord et sur les pelouses et prés
calcicoles ponctués de fourrés au nord-est de la zone d’étude ;
le niveau de valeur forte est représenté par les autres secteurs de pelouses et prés calcicoles
ponctués de fourrés plus ou moins denses, en excluant les taillis les plus denses ;
le niveau de valeur assez forte est principalement représenté par les taillis et fourrés les plus
denses, notamment sur le pourtour des pelouses et prés calcicoles, ainsi que par le plan
d’eau sud, l’Aulnaie-frênaie située au sud-est de celui-ci et une partie de la Frênaie-érablaie
(zone de présence de la Cardamine impatiente) ;
les niveaux moyen et faible sont répartis de manière hétérogène sur le reste du site.
En fonction de ces différentes valeurs, 3 types de zones peuvent être définies sur le site :
les zones écologiques sensibles où aucune implantation, même ponctuelle, n’est
envisageable. Cette entité est représentée par le plan d’eau nord et par les pelouses et prés
calcicoles ponctués de fourrés situées au nord-est de la zone d’étude (zones atteignant une
valeur écologique très forte) ;
les zones d’implantation possible sous réserve de précautions. Cette entité rassemble toutes
les formations présentant une valeur écologique assez forte ou forte (autres secteurs de
pelouses, prés et fourrés calcicoles, plan d’eau sud, etc.). Des infrastructures ponctuels
pourront y être aménagées sous réserve de prendre en considération la localisation des
espèces remarquables et de limiter au maximum l’emprise des travaux. Si ces prescriptions
ne peuvent être respectées, des mesures compensatoires devront être mises en place ;
les zones sans enjeu écologique particulier représentés par toutes les autres formations du
site. Des aménagements ponctuels peuvent être envisagés sur cette zone en veillant toutefois
à limiter au maximum l’emprise des travaux et à prendre en considération la présence des
espèces animales banales protégées (Lézard des murailles, Orvet fragile, oiseaux, etc.).
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