Membre inférieur
UE5 – Anatomie
Johanna et Marion
CCM Lyon Est
Ce cours, assuré par le Pr. Mertens, est souvent modifié d’une année sur l’autre. Ce polycopié se
veut le plus exhaustif possible, son contenu est à adapter en fonction des parties traitées ou non
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Le membre inférieur est un membre porteur qui assure la mobilité par la marche, à la différence du
membre supérieur qui est un membre de mobilité. Il supporte la moitié du poids du corps en position
stable. Dès lors qu’on le met en mouvement, les forces qui se développent sur le membre
augmentent et peuvent atteindre 4 fois le poids du corps de chaque côté, à chaque appui du pied.
Les os le composant sont de dimension, de volume et de solidité plus importants qu’au niveau du
membre supérieur.
I. Le fémur
C'est l'os le plus long et le plus lourd du corps humain : sa longueur équivaut à un quart voire un tiers
de la taille de l'individu. Du point de vue médicolégal, on peut estimer la taille de son possesseur
grâce au fémur. Il possède une diaphyse et 2 épiphyses.
Il s’articule :
- Proximalement avec l’os coxal de la ceinture pelvienne.
- Distalement :
En avant avec la patella
En dessous avec le tibia
Attention : le fémur ne s’articule PAS avec la fibula !
Fonctionnellement, en position anatomique de référence (PAR), la moitié du poids du corps passe par
le fémur et est transmis au pied uniquement par le tibia, jusqu’aux os du tarse postérieur. La fibula ne
reçoit en effet aucune force verticale : ce n’est pas un os porteur.
En ce qui concerne la structure du fémur, c’est un os qui n’est pas vraiment droit. Ceci est visible :
- De face : le fémur est incliné vers le bas et le dedans avec un angle de 10° par rapport à la
verticale
- De profil : le fémur possède une concavité postérieure.
A. Vue antérieure du fémur
Tête du fémur
Appartient à l’épiphyse proximale, sphérique, 2/3 de sphère, rayon de 25mm, orientée
en haut, en avant
et en dedans
Tapissée de cartilage hyalin pour l’articulation coxo-fémorale, sauf à sa face postérieure : fossette de la tête
Angle d’inclinaison (entre l’axe de la tête et l’axe de la diaphyse) = 125°
Angle de déclinaison (décale la tête fémorale vers l’avant par rapport au plan frontal) = 15°
Col anatomique
Sépare la tête fémorale du massif trochantérien
Grand
trochanter
Massif osseux sous
cutané palpable à la partie supéro
latérale de la cuisse, se détache du col anatomique
,
il appartient à l’épiphyse proximale
Petit trochanter
Epine osseuse située à la partie supérieure de la diaphyse, juste sous le col anatomique. Inse
rtion
musculaire distale du muscle psoas iliaque
La ligne inter-trochantérienne relie le petit et le grand trochanter.
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Le muscle psoas iliaque est composé de deux chefs :
- Le chef psoas, de forme fuselée, qui s’insère sur le rachis lombaire
- Le chef iliaque qui s’insère à la face interne de l’os coxal
Les deux chefs se rejoignent, passent sous le ligament inguinal puis en avant de l’articulation coxo-
fémorale pour se terminer sur le petit trochanter par un puissant tendon. Ce muscle constitue le plus
puissant fléchisseur de la hanche.
La diaphyse du fémur présente une inclinaison de
10° vers l’arrière par rapport à la verticale.
Lépiphyse distale est donc située dans un plan
vertical postérieur au plan vertical de l’épiphyse
proximale. La partie diaphysaire du fémur est
riche en moelle jaune.
La diaphyse est triangulaire à la coupe et présente
donc 3 faces :
- Une face antérieure, convexe et lisse, qui
possède des insertions musculaires.
- Une face postéro-médiale
- Une face postéro-latérale
Ces deux dernières se rejoignent en arrière pour
former la ligne âpre (= bord postérieur), rugueuse
et lieu d’insertions musculaires.
La diaphyse s’élargit jusqu’à l’épiphyse distale.
Lépiphyse distale se termine par une face
inférieure qui a la particularité d’être horizontale.
Elle porte la surface articulaire patellaire (pour la
patella) en forme de trochlée avec une berge
latérale plus large et plus haute que la berge
médiale. Elle est recouverte de cartilage hyalin.
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B. Vue postérieure
Au niveau de l’épiphyse proximale, on distingue les mêmes éléments :
-Tête fémorale : une particularité en vue postérieure est la présence de la fossette du liga-
ment rond (ou ligament de la tête fémorale), située dans le cadran postéro-inférieur du
cartilage de la tête fémorale. A ce niveau, il n’y a pas de cartilage articulaire. Ce ligament
accroche la tête fémorale à l’acetabulum, et est un des seuls exemples de ligament intra-
articulaire
On peut voir cet élément uniquement en vue postérieure !
- Le col anatomique
- Le grand trochanter avec des insertions musculaires
- Le petit trochanter, mieux visible ici qu’en vue antérieure car c’est un relief qui se détache
de la face postérieure.
- La crête inter trochanrienne sépare en
vue postérieure le petit et le grand trochanter.
On retrouve à la face postérieure les deux cols,
anatomique et chirurgical.
A la face postérieure se trouve également une
ligne assez marquée au niveau de la diaphyse, la
ligne âpre qui s’évase vers le bas au-dessus des
condyles fémoraux.
Au niveau de l’épiphyse distale, on peut décrire
deux surfaces articulaires pour le tibia, le condyle
fémoral latéral et le condyle fémoral médial avec
au milieu l’échancrure inter condylienne qui
reçoit les ligaments croisés. Au-dessus des
condyles se trouvent des petits tubercules supra
condyliens, ayant un rôle d’insertion musculaire.
Le condyle médial est plus large et plus haut que
le condyle latéral, et présente à sa face interne un
3ème tubercule plus marqué qui sert d’insertion aux
adducteurs de la cuisse : le tubercule des
adducteurs.
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C. Eléments de pathologie traumatique du fémur
Bien que le fémur soit un os très volumineux et solide, il présente des zones de fragilité au niveau
de l’épiphyse supérieure, et en particulier au niveau des cols. Les traumatismes du fémur résultent
de traumatismes violents et induisent une impotence fonctionnelle du membre. On retrouve deux
types de fractures classiques qui sont des fractures du col fémoral :
- Fractures passant par le col anatomique :fractures
cervicales vraies, fréquente, déchirure de la capsule et
des vaisseaux pour la tête fémorale conduisant à une
nécrose de la tête fémorale.
- Fractures obliques qui passent entre les deux cols :
fractures cervico trochantérienne ce sont les plus
instables et les plus difficiles à réparer. Elles sont très
graves sur le plan biomécanique : en effet, des muscles
puissants s’insèrent sur le grand trochanter pouvant
induire un déplacement des pièces osseuses.
L’intervention chirurgicale est nécessaire pour ce type de fracture avec parfois mise en place
de matériel pour consolider l’os.
Ces fractures sont fréquentes chez la personne âgée à cause d’une part de l’ostéoporose (raréfaction
des travées osseuses de l’os spongieux, extrémité proximale moins solide), et d’autre part par les
chutes relativement fréquentes. Il y a donc 3 signes cliniques caractéristiques à repérer :
-Raccourcissement du membre : les muscles de la hanche attirent le fémur vers le haut, les 2
pieds ne sont plus dans le même plan quand le patient est allongé
-Pied en rotation latérale
-Membre en adduction : les muscles de la hanche tirent le fémur en dedans
De plus, en cas de fracture, il y a un risque d’embolie graisseuse (= fuite de la graisse jaune). La
moelle jaune part dans la circulation générale, et ensuite dans la circulation pulmonaire provoquant
une embolie pulmonaire graisseuse. C’est difficile à traiter car les embolies graisseuses sont
difficilement réductibles.
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