Schéma Régional de Cohérence Écologique

ACTES
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L’Auvergne en
Schéma Régional
de Cohérence Écologique
L’AUVERGNE FINALISE SON
SCHÉMA RÉGIONAL DE
COHÉRENCE ÉCOLOGIQUE
Le Schéma Régional de Cohérence Ecologique de l’Auvergne
est la déclinaison régionale de la Trame Verte et Bleue (TVB),
issue des lois Grenelle.
Il vise à maintenir et restaurer les capacités d’évolution de la biodiversité
auvergnate, à préserver la fonctionnalité des écosystèmes en tenant
compte des activités humaines et à mettre en cohérence
les politiques publiques de préservation de la biodiversité et
d’aménagement.
Suite à son adoption, ce schéma sera évalué et révisé tous les 6 ans.
LE SRCE, UN OUTIL AU SERVICE DE LA TRANSITION
ÉCOLOGIQUE EN AUVERGNE
Avec un rythme de disparition des espèces 100 à 1000 fois
supérieur au taux naturel d’extinction, la perte de biodiversité
est, au même titre que le changement climatique, un enjeu
majeur de ce début de 21ème siècle.
La fragmentation croissante liée à la destruction d’espaces
agricoles et naturels, l’exploitation non durable de ressources
naturelles, les diverses pollutions, ou encore l’introduction
d’espèces exotiques envahissantes sont autant de facteurs liés aux
activités humaines qui, en plus des évolutions liées au changement
climatique, contribuent à l’érosion de la biodiversité.
En Auvergne, environ 680 ha partent chaque année à
l’urbanisation. Les continuités écologiques sont altérées sur 49%
du territoire régional. L’objectif est d’engager la région sur la voie
de la transition écologique et d’un aménagement durable de son
territoire, à travers la prise en compte de ce schéma dans les
documents d’urbanisme (SCoT, PLU, PLUi, cartes communales).
Exemples de corridor
linéaire : forestier,
aquatique et humide
Exemples de réservoir
forestier et aquatique
Exemples de corridor
discontinu forestier
Pesticides, engrais
Extention urbaine
Industrie
Autoroute
Intensification des pratiques culturales
Ouvrages hydrauliques, seuils,
barrages, ponts, digues
Continuité peu fragmentée,
propice à la biodiversité
Continuité fragmentée,
biodiversité réduite
Exemples
de zone relai
forestière
et aquatique
La Trame Verte et Bleue Auvergnate
QU’EST CE QUE LA TVB ?
La Trame Verte et Bleue auvergnate est un réseau
d’espaces naturels ou semi-naturels favorables à l’accueil
de la biodiversité.
3 PRIORITÉS POUR LA REMISE EN BON
ÉTAT DES CONTINUITÉS ÉCOLOGIQUES
AUVERGNATES
Cette trame est composée :
• de réservoirs de biodiversité (espaces caractérisés par
la richesse de leur biodiversité et où les espèces peuvent
assurer tout ou partie de leur cycle de vie)
• et de corridors écologiques (espaces favorables aux
déplacements des espèces reliant les réservoirs de
biodiversité)
La dégradation ou la fragmentation de ces espaces rendent
plus difficiles les interactions entre les milieux et les espèces,
et peuvent menacer leur survie au fil des générations.
La qualité écologique
des eaux et la restauration
de la circulation piscicole
et sédimentaire des cours
d’eau
L’amélioration de la
transparence des infrastructures de transport de
l’État
L’amélioration des
connaissances sur la
biodiversité régionale
pour une efficacité renforcée de l’action publique
UNE MOSAÏQUE PAYSAGÈRE EXTRÊMEMENT RICHE
7 % du territoire régional - Trame des milieux cultivés :
Ces milieux très homogènes (grandes cultures intensives) représentent
une contrainte forte pour le déplacement des espèces.
L’enjeu est de maintenir les bordures de champs
non traitées, les murets, les bosquets ou les haies,
car ces motifs paysagers contribuent à la lutte contre
l’érosion de la biodiversité dans ces zones de
grandes cultures et permettent la connectivité avec
d’autres écopaysages.
58 % du territoire régional - Trame agropastorale :
Cet écopaysage de prairies temporaires et permanentes, façonné par
l’homme, concentre une mosaïque d’habitats terrestres, aquatiques et
humides. Leur gestion, longtemps traditionnelle, a permis de maintenir
une biodiversité remarquable et de multiples éléments de liaison (haies,
bosquets, tourbières, …).
Cette trame est menacée par la déprise agricole
et la reconquête de la végétation ligneuse, sources
de banalisation et de fermeture des paysages,
de perte d’attractivité des territoires et de la
biodiversité remarquable liée aux prairies
permanentes ou temporaires.
15 % du territoire régional - Trame forestière :
Cette trame est constituée des différents types de forêts ; forêts
de montagnes, plaines et collines. La surface forestière régionale
a doublé en un siècle .
1 % du territoire régional - Trame subalpine :
Les landes et pelouses d'altitude sont, en Auvergne, les seuls
espaces d'expression d'une flore et faune adaptées aux conditions
de haute montagne et constituent des zones refuges d'importance
entre les Alpes et les Pyrénées, principaux berceaux de ces espèces.
La Trame Bleue comprend environ 16 000 km de cours d'eau
à préserver, 4000 km à remettre en bon état, des lacs naturels et
des zones humides (tourbières, prés salés, mares...).
12 % du territoire régional - Vallées alluviales : Cet écopaysage
se caractérise par une diversité floristique et faunistique remarquable
aussi bien pour des espèces aquatiques, terrestres qu'aériennes.
La trame thermophile est composée de milieux exposés Sud (lisières
forestières, coteaux, falaises, affleurements rocheux en secteurs de vallées
escarpées) et de prairies calcicoles. Cette trame en pas japonais, caractérisée par
une biodiversité originale en Auvergne (espèces méridionales), se retrouve au
sein des réservoirs de biodiversité pour les vallées escarpées et au niveau du
tracé violet pour les secteurs à forte probabilité de trouver des milieux
thermophiles.
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Pour ces milieux à évolution lente, les enjeux sont :
• le maintien de la diversité génétique des essences,
• le renouvellement des peuplements dans un
contexte de changement climatique,
• la préservation des forêts anciennes.
Ces espaces, où la régénération est difficile (courte
saison végétative, processus lent de recomposition
des sols), sont menacés par :
• le changement climatique
• et l’afflux localisé et non maitrisé de visiteurs.
Les enjeux relatifs à la Trame Bleue et à cet
écopaysage concernent :
• la lutte contre les pollutions chimiques,
• et les efforts de restauration de la dynamique
fluviale.
En l'absence d'intervention humaine, ces
terrains seraient boisés, l’enjeu est donc
d’éviter :
• la fermeture complète de ce milieu,
• ainsi qu’une banalisation de la flore et de la
faune que l’on y trouve aujourd’hui.
19 % du territoire régional en réservoirs de biodiversité
58 % du territoire régional en corridors diffus
Réservoirs de biodiversité : espaces à fort potentiel écologique, non
fragmentés, et donc favorables au maintien et à l’enrichissement de la
biodiversité. Ces espaces ont une bonne, voire très bonne, fonctionnalité
écologique.
Objectif : Préserver. Cela passe souvent par des modes de gestion adaptés
à la biodiversité et par la préservation de leur caractère naturel, agricole ou
forestier.
Corridors diffus : espaces de potentiel écologique bon à moyen,
non fragmentés, qui contribuent à la fonctionnalité des réservoirs de
biodiversité et à la préservation de la biodiversité qu’ils abritent.
Objectif : Préserver la mosaïque paysagère et limiter la fragmentation
afin de conserver un bon niveau de fonctionnalité globale de ces
espaces.
Corridors thermophiles en pas japonais
Corridors thermophiles en pas japonais : La continuité
physique n’est pas indispensable au maintien de la fonctionnalité
écologique de cette trame. Les espaces thermophiles connus
ont été intégrés aux réservoirs de biodiversité mais des
espaces restent à identifier, notamment le long de la Limagne.
Cela n’exclut pas pour autant la possibilité de repérer des
milieux thermophiles hors de ce tracé régional, en particulier
dans les vallées escarpées du Cantal et du Haut Allier entre
autres (secteurs inclus en réservoirs de biodiversité).
Objectif : Préserver OU remettre en bon état selon le
diagnostic local.
41 corridors écologiques à préciser
41 corridors écologiques à préciser : espaces très
fragmentés, situés aux endroits où la transparence écologique
d’infrastructures de transports mérite une attention particulière.
Ils ont vocation à relier des espaces à bon ou fort potentiel
écologique.
Objectif : améliorer la connaissance des impacts de ces infrastructures sur les déplacements de la faune pour :
• préciser les secteurs de conflits ;
• prioriser d’éventuels réaménagements ;
• mettre en place des modes de gestion des accotements
favorables à la biodiversité (fauchage tardif, limitation des
traitements et des fauches).
54 corridors écologiques linéaires
continus
Corridors écologiques linéaires continus :
espaces restreints où la fonctionnalité
écologique est dégradée et résiduelle.
Objectif : remettre en bon état ces
espaces pour qu’ils jouent leur rôle de
connectivités avec les réservoirs et
corridors diffus.
Trame verte
Réservoir de biodiversité à préserver
Corridors écologiques diffus à préserver
Trame bleue
Cours d’eau à préserver
Cours d’eau à remettre en bon état
Corridors écologiques linéaires
à remettre en bon état
Plan d’eau à préserver
Corridors thermophiles en pas japonais
à préserver ou à remettre en bon état
Espace de mobilité des cours d’eau à préserver
ou à remettre en état*
Corridors écologiques à préciser (transparence
écologique de l’infrastructure à étudier/améliorer)
Les espaces laissés en blanc ne
correspondent pas à des secteurs
qui n’ont pas d’intérêt d’un point
de vue écologique.
Au contraire, dans le cadre de la prise
en compte du SRCE dans les documents
d’urbanismes et dans les projets d’aménagement, des éléments d’importance locale
peuvent être identifiés dans ces zones
comme contribuant au bon fonctionnement
de la TVB locale, et venir ainsi compléter
la TVB régionale.
*Un travail est engagé en lien avec l’élaboration des SAGE pour compléter la cartographie des zones humides et des espaces de mobilité des cours d’eau.
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D’une Trame Verte et Bleue régionale
à des TVB locales….
ETAPE 1 : IDENTIFICATION DES RÉSERVOIRS
DE BIODIVERSITÉ D’INTÉRÊT LOCAL
Cela passe par une analyse de l’ensemble des données disponibles (faune, flore, habitats des espaces
réglementés, inventoriés, labellisés) pouvant être complétée :
• par la recherche de données plus précises sur des zones riches en biodiversité remarquable,
• par l’analyse des espaces naturels non fragmentés riches en biodiversité ordinaire et pouvant devenir
des réservoirs de biodiversité locaux potentiels.
ETAPE 2 : IDENTIFICATION DE LA TRAME BLEUE LOCALE
La continuité des milieux aquatiques et humides s’apprécie :
• le long des cours d’eau (axes de déplacement d’une multitude d’espèces)
• et entre les cours d’eau et des milieux annexes (zones humides, tourbières, ripisylves…).
Les zones humides ne sont pas cartographiées à l’échelle du SRCE mais sont bien
intégrées dans la Trame Bleue auvergnate. Cet enjeu doit être étudié et pris en
compte localement lors de la déclinaison du SRCE.
ETAPE 3 : IDENTIFICATION DES CORRIDORS ÉCOLOGIQUES D’INTÉRÊT LOCAL
Plusieurs approches sont possibles :
L’approche par l’écologie des paysages, retenue
pour le SRCE Auvergne, permet d’exprimer la
capacité d’un paysage à assurer la satisfaction des
besoins de déplacements des espèces entre les
différents éléments qui le composent (indices basés
sur l’occupation du sol, la répartition des milieux,
la diversité biologique, la structure du paysage).
L’approche par l’occupation des sols et les milieux
consiste à identifier, par le biais d’analyses spatiales,
des continuités physiques entre des milieux similaires
ou complémentaires au regard du cycle de vie d’une
espèce ou d’un groupe d’espèces.
L’approche par espèces se base sur un choix
d’espèces représentatives du territoire
(caractérisation de leur milieu de vie, présence
ou l’absence des habitats assurant la conservation
de ces populations sur le territoire considéré).
La photo-interprétation du territoire d’étude, des visites de terrain et des dires
d’experts peuvent contribuer à valider la localisation et la classification des réservoirs
de biodiversité et des corridors d’intérêt local.
ETAPE 4 : IDENTIFICATION DES OBSTACLES
Les éléments qui participent à la fragmentation des écosystèmes et empêchent ou gênent
le déplacement des espèces doivent être pris en compte pour déterminer la TVB locale :
• Les infrastructures linéaires (route, rail,…)
• Les obstacles transversaux sur les cours d’eau (ouvrages hydrauliques, digues,…)
• Les pollutions chimiques, lumineuses ou sonores à proximité des zones urbaines.
ETAPE 5 : CROISEMENT AVEC LES PROJETS
D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
Après ces 4 étapes, un croisement entre la TVB établie et les projets d’aménagement du territoire est nécessaire
afin d’aboutir à une TVB partagée, issue d’un consensus entre enjeux écologiques et enjeux d’aménagements.
Directeur de la publication : René Souchon - Responsable de la rédaction : François Kuss - Rédaction : Aurore Brévier
Crédits photographiques : Région Auvergne, Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement d’Auvergne - Mise en pages : BGC TOSCANE - Dépôt légal : Octobre 2014
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