Tour du monde en musiques

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La Valise
Rio Loco
De janvier à juin 2015,
la Valise Rio Loco
accompagne les structures
socioéducatives toulousaines dans leur projet
pédagogique sur le thème
« De Garonne à Rio Loco,
20 ans de festival ».
Elle contient des outils
pédagogiques, du matériel
sonore et des affiches
thématiques. L’année
est jalonnée de 5 étapes
artistiques : concerts
pédagogiques, ateliers d’arts
plastiques et spectacles pour
accompagner les publics
jusqu’au festival. La Valise
Rio Loco s’inscrit également
dans le cadre du Passeport
pour l’art, un dispositif
d’éducation artistique
et culturelle mis en place
par la Ville de Toulouse.
AU
SO MMA IR E
Ce livret, intitulé Tour du monde en musiques,
est le deuxième d’une série de 6 livrets thématiques
que vous recevrez tout au long de l’année afin
de compléter la Valise Rio loco. Il vous permettra
d’explorer les espaces géographiques et sonores retenus
pour l’édition 2015 du festival.
13-14
L'ATelIer
Vibrons au son !
de l’afusroà-bl’aefrao-tbeat
le dossier
3-9
la Kuti.
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et danser !
Les musiques du monde, Qu'es aquÒ ?
L’histoire des musiques
du monde, c’est avant
tout celle du regard
de l’Occident sur le reste
du monde. Voici quelques
repères historiques pour
comprendre ce qui fait
tourner (et danser) la planète.
2
10-1
L'ÉTAPE
Rencontre avec
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le groupe Fang
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Fanga fait vivre l’a
de 10 ans.
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À découvrir au théâtr
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Aller
plus loin
livres,
Des références de
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abordées
des thématiques
dans ce livret.
musiques du
monde , qkésako ?
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Les
La flûte peule est
traditionnellement
jouée par les bergers
peuls d'Afrique
de l'Ouest.
World music, musiques traditionnelles, populaires, on s'y perd ! Voici quelques clés
pour comprendre comment est née cette catégorie de « musiques du monde ».
Quel est le point commun entre une
chanteuse de flamenco, un flûtiste peul
et un joueur de sitar indien ? Ils viennent
tous du « Sud », et leurs albums sont
classés dans la vaste catégorie des
« musiques du monde ». Pour les
Occidentaux, leurs musiques respectives
sont aussi une fenêtre ouverte sur un pays,
une culture, des références inconnues ;
bref, sur un nouvel horizon. Et c’est ce qui
les rend tellement passionnantes. Au fil
des dernières décennies, la belle odyssée
des musiques du monde a toujours pris
la température de son époque, parfois
grâce à de juteux coups de flair marketing
ou simplement par curiosité pour ce qui
faisait vibrer une ville ou un pays à l’autre
bout du globe. Si cette histoire, résumée
ici dans ses très grandes lignes, est avant
tout celle du regard de l’Occident sur
le reste du monde, elle témoigne aussi des
grands bouleversements qui font tourner
(et danser) la planète.
Pendant le festival Rio Loco, la Prairie
des Filtres et la Garonne vibrent
au rythme des musiques du monde.
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L’acte de naissance officiel de
la world music date du début des années
1980. À l’époque, en Angleterre, plusieurs
producteurs et ténors de l’industrie du
disque, dont Peter Gabriel, cherchent
à nommer toutes les musiques non anglosaxonnes disponibles sur les marchés
britannique et américain. Dans les bacs
de world music, on trouve pêle-mêle
des albums de chanteurs de gorge de
Mongolie, de guitar bands du Zimbabwe,
de grandes voix soufies du Pakistan
ou des musiques de fusion formatées
pour les oreilles occidentales. L’appétit
pour ces nouveaux sons est phénoménal,
les chiffres de vente aussi.
Pourtant, la passionnante histoire de
la rencontre musicale entre l’Occident
et le reste du monde ne date pas de son
les
Histoires
de mots
SONS
Le terme « Third World music »,
« la musique du tiers-monde », sera
d’abord utilisé par les médias et les
disquaires pour désigner la musique
non occidentale, avant de devenir
au cours des années 1980
un genre à part entière.
étiquetage marketing.
Elle coïncide plutôt avec
les premières conquêtes
coloniales et l’avènement
des techniques d’enregistrement, à la fin du 19e siècle. Lors
des expositions universelles, le grand
public occidental découvre les musiques
et rythmes d’ailleurs, entre mépris
et fascination. Au fil du 20e siècle, avec
le développement des ondes, les artistes
des 5 continents écoutent les pulsations
du jazz et du rock’n’roll puis, plus tard, de
la soul et du funk. Ils s’en inspirent pour
colorer leur musique, et les premières
grandes musiques de fusion naissent de
ces syncrétismes. De même, le jazz, né
sur le territoire américain d’influences
africaines et caribéennes, n’est-il pas par
essence la toute première world music ?
4
Le chant de
gorge, qui
permet de
produire
plusieurs sons
simultanément, est
pratiqué par
les nomades
mongols.
Pa s s e u r s
de
Fusion
le Zoulou
Johnny Clegg, «
sur les
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blanc », a tou
e entier.
scènes du mond
Nord-Sud
culture
À partir des années 1950, l’urbanisation carambole les terroirs, les instruments et les influences. Partout dans
le monde, de grandes figures musicales émergent et agissent comme des
passeurs de culture. Dans le quartier
de Harlem, à New York, Harry Belafonte
naît en 1927 dans une famille d’immigrés jamaïcains. Comédien et chanteur,
il s’intéresse aux archives musicales
du département « Folk music des Antilles »
de la bibliothèque du Congrès, et s’en
inspire pour créer un style unique,
un mélange d’influences caribéennes,
pop et jazz qui séduit l’Amérique. Les
décennies 1960 et 1970 inaugurent des
métissages musicaux inouïs, portés par
le psychédélisme et la recherche d’expériences tous azimuts. Les artistes et
Les artistes du Nord s’inspirent
désormais des rythmes de l’autre
hémisphère, tandis que ceux du Sud
rêvent de débouchés occidentaux.
En 1986, l’Américain
Paul Simon donne à entendre
le son des townships noirs
d’Afrique du Sud avec le mythique
Graceland, vendu à 14 millions
d’exemplaires. Parallèlement,
Johnny Clegg* dénonce le système
de l’Apartheid dans le monde entier.
* Rio Loco 2010, édition « Afrique du Sud ».
les jeunes occidentaux prennent la route
et le pouls du monde, direction Katmandou
(Népal), Essaouira (Maroc) ou Lagos
(Nigeria). En 1973, Catch a Fire, le 1er album
du Jamaïcain Bob Marley et de son groupe
5
The Wailers sur le label anglais Island,
inaugure le raz-de-marée d’un genre
planétaire venu du Sud : le reggae.
Et
?
e
c
en Fran
L’élection de François Mitterrand
à la tête du pays en 1981 s’accompagne
de l’ouverture des ondes. Des centaines
de radios libres voient le jour. L’une d’elles,
Radio Nova, joue un rôle de précurseur.
Guidée par la curiosité insatiable de son
fondateur, Jean-François Bizot, Nova
se met à l’écoute du monde : rumba
congolaise, raï algérien, afro-cubain
sénégalais, etc. Dans le courant des
années 1980, Paris devient la capitale
de la « sono mondiale » et accueille des
stars comme Touré Kunda*, Fela Kuti,
Cheb Khaled** ou Mory Kanté. Les « musiques du monde » deviennent électriques
et font danser bien au-delà de leurs terroirs
d’origine. Ce même phénomène profite
aussi aux cultures populaires des régions
françaises. L’apparition des basses, batteries, scratches et synthétiseurs entraîne
* Rio Loco 2006, édition « Sénégal ».
** Rio Loco 2009, édition « Maghreb central ».
Rio Loco devrait
Selon Kassav, «
les villes ».
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D'origine sénégalaise, c'est
en France que le groupe Touré
Kunda a connu le succès.
une explosion de genres inédits, comme
le zouk antillais de Kassav’***, le raggadub de Massilia Sound System ou l’occitan
nordestin des Fabulous Trobadors.
*** Rio Loco 2013, édition « Antillas,
les Îles Caraïbes ».
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« Trop de terroir m’enterre », répétait
Claude Nougaro. Lui, l’Occitan, fou de mots,
de jazz, de java et de cinéma, ne se sentait
chez lui qu’à Toulouse, et pourtant… Dès
la fin des années 1960, il fut le premier à inviter des musiques du monde dans la chanson
française. L’Afrique et le rythme des tambours,
avec lesquels il se sentait en « communication physiologique », ou encore le Brésil, qui
lui apportait « la joie de vivre », irriguent son
répertoire, tout comme la Garonne. « Nougaro
vient de l’occitan, entre noix et noyer, il y a
un arbre en Nougaro, avec ses racines
crépues africaines et ses feuillages latins »,
expliquait-il à propos de ses influences.
Enraciné en Afrique,
Nougaro avait
toujours l'Occitanie
en tête...
7
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Dans les années 1990, après « l’explosion des eighties », l’enthousiasme pour
les musiques du monde retombe un peu
et d’autres genres (la house, l’électro,
le hip-hop, le rock) leur volent la vedette.
Dans les majors, le son
« world » a tendance
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Peter Gabriel
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à se lisser, comme chez
le célèbre lab
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Real World. Bientôt,
musiques du m
Real World.
les artistes rechercheront cependant plus
d’équité dans leur
musique. Ça tombe
bien : nous voilà
au début des années
2000, et c’est cela
que permettent les
nouvelles
technologies ! Les home
studios fleurissent
un peu partout, et les
nouvelles productions
Real World
Systema Solar, program
mé lors
du Rio Loco 2014 édition
« Caribe »,
est emblématique de la cum
bia digitale.
C’est en 1989 que Peter Gabriel
fonde ce label. En bon passeur,
il mise sur le crossover, un style
hybride, quitte à simplifier rythmes,
modes ou harmonies pour qu’ils
deviennent jouables ou dansables
par des Occidentaux. De nombreux
artistes, motivés par ces nouvelles
expériences sonores, doivent leur
succès international à la notoriété
de Real World, à l’instar de Youssou
N’Dour*, Thomas Mapfumo ou Totó
La Momposina**.
* Rio Loco 2006, édition « Sénégal »
sonnent moins formatées. Adieu la verticalité Nord-Sud, et vive les échanges
transversaux ! Des genres hybrides voient
le jour : originaire de Colombie, la cumbia
digitale se répand comme une traînée de
poudre en Amérique latine, et, en Angola,
le kuduro sort du ghetto pour faire danser
les clubs africains et européens.
8
**Rio Loco 2013, édition « Antillas,
les Îles Caraïbes ».
du
monde :
M u s i q u e s le renouveau
L’autre grande révolution des
années 2000, c’est bien sûr une mondialisation généralisée. Par conséquent,
certains genres musicaux quittent
la sphère des musiques du monde
pour intégrer pleinement le champ des
musiques actuelles. L’afro-beat, par
exemple, inventé au Nigeria dans les
années 1970 par Fela Kuti, a connu une
formidable expansion ces dernières
années sur le continent américain
et en Europe, pour se mêler au rock,
au jazz ou à l’électro. On pourrait
en dire autant de l’éthio-jazz, apparu
au début des années 1960 à AddisAbeba et porté à la connaissance
du grand public grâce à la collection
« Éthiopiques » (éditée chez Buda
Musique), qui irrigue aujourd’hui
la créativité contemporaine dans
le jazz, le reggae, le dub, la chanson
ou même le hip-hop. Les barrières
tombent peu à peu, et l’inexorable marche
du monde finit par nous faire considérer
l’autre (et sa culture) comme un voisin
avec lequel échanger.
L'icône nigériane
de l'afro-beat,
Fela Kuti, a
inspiré quantité
de musiciens
européens et
américains.
Antibalas est
un groupe
new-yorkais,
de Brooklyn.
Il fait partie
de la nouvelle
génération
de l'afrobeat, avec
Fanga. Ces
2 groupes ont
d'ailleurs joué
ensemble !
9
Le rendez-vous
L_a renco¢tre
FANGA
.Quoi ?.
Un concert du groupe Fanga.
Le jeune public sera accompagné dans sa découverte
de l’afro-beat. Traduction des chansons, repères
historiques, explications permettront de se mettre
dans l’ambiance… et de laisser la magie opérer !
Ce groupe de Montpellier fait vivre
l’afro-beat en France depuis plus
de 10 ans. Korbo, le chanteur,
raconte les influences du groupe,
roots et métissées.
.Quand ?.
• Mardi 20 janvier à 17 heures
•Mercredi 21 janvier à 9 h 30 et 15 heures
• Jeudi 22 janvier à 14 h 15
Quelles sont vos racines et l’essence
de votre musique ?
.Où ?.
Dans le groupe, il y a des musiciens
d’origines différentes : un Sénégalais,
un Nigérian, un Camerounais et des
Français ! Moi, je suis métis. J’ai grandi
au Burkina Faso. La musique de Fanga
est une musique roots dans le sens
où elle va à l’essentiel : le groove, la transe…
l’envie de bouger son corps ! L’afro-beat,
dont notre musique s’inspire, se définit par
la rythmique de la batterie, très spécifique.
Théâtre des Mazades
10, avenue des Mazades • Toulouse
Le Centre Culturel et le Théâtre des Mazades
proposent une grande variété d'activités
culturelles et sportives, des expositions
et des spectacles, dans une belle salle
de 530 places. Ils sont situés au cœur
du quartier des Minimes, près de 2 stations
de métro de la ligne B.
10
Vous chantez en 3 langues. Pourquoi ?
Je chante en français, en anglais et
en dioula, la langue de ma ville natale
au Burkina Faso. Si la chanson ne sonne
pas dans une langue, j’en essaie une autre.
Le but est aussi que nos paroles soient
comprises par le plus grand nombre
de gens ! Dans ce sens-là, on peut dire que
Fanga est une musique du monde, car elle
s’adresse à tous. Mais, en dehors des bacs
des disquaires, où on ne peut pas y couper,
on ne veut pas être catalogués « musiques
du monde », une appellation qui a souvent
un sens ethnique.
Alors, quel est votre lien avec la musique
traditionnelle ?
Notre approche, c’est de réinterpréter
la musique traditionnelle. On utilise certains instruments traditionnels africains,
comme la flûte peule, et des tambours
mandingues*, comme le djembé. Mais pas
seulement… Notre percussionniste est
plutôt branché latino. Ma façon de chanter
n’est pas traditionnelle. Les gens disent
que je chante un « hip-hop mandingue » !
* Mandingues : nom d’un groupe de populations
d’Afrique de l’Ouest parlant les langues mandés
et ayant une culture propre.
Nos claviers n’ont pas le son vintage
de l’afro-beat des débuts ; on utilise
beaucoup l’électro. Ce mélange hybride
nous intéresse.
« Fanga » signifie « force » en dioula.
Le métissage est-il une force, selon vous ?
Le métissage est à double tranchant.
Pour pouvoir métisser les cultures,
il faut qu’elles soient fortes. Sinon, elles
s’étiolent et se perdent dans la mondialisation. C’est aussi valable pour la culture
culinaire française, et même pour l’identité régionale ! En France, on n’ose pas
garder nos individualités régionales,
on a tendance à tout lisser. Chaque culture
doit préserver son essence pour être
capable de la partager avec d’autres.
À Toulouse, vous chanterez une chanson
de Fela Kuti. Que représente-t-il
pour le groupe ?
Fela Kuti est l’origine de l’afro-beat. J’ai
toujours baigné dans cet univers musical : mon père s’occupait de boîtes de nuit
au Burkina ! Ce qui m’intéresse chez Fela
Kuti, ce sont ses textes. Ils sont très forts,
porteurs de sens. Par sa musique, Fela
Kuti a combattu la dictature au Nigeria.
11
La chanson que nous allons jouer devant
le public toulousain s’appelle « Eko Ile ».
Fela Kuti nous dit : « Soyez fiers de votre
pays, de votre culture ! » C’est un thème
universel. Nous trouvons qu’il est très en
lien avec l’actualité. En France, nous avons
beaucoup tendance à critiquer notre pays
et à ne rien faire. Fela Kuti nous encourage
à bouger, à faire des choses !
En savoir plus
L’afro-beat, c’est quoi ?
•Cette musique est née au Nigeria à la fin
des années 1960, sous l’impulsion de Fela
Kuti et du batteur Tony Allen.
•Très rythmée, et issue du métissage entre
musiques traditionnelles, jazz et funk,
c’est une musique urbaine.
•Les textes, très engagés, dénoncent
la corruption et la violence des régimes
politiques africains des années 1970.
Fanga
Sortie en décembre 2014 d’un maxi vinyle
comportant 3 nouveaux titres :
https://fr-fr.facebook.com/Afrofanga
S_es co‰ps _de _cœur
Notre
défend
sique engagée. Fanga
L’afro-beat est une mu
e : agir
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une valeur toute simple
p tard pour
libre ! C’est presque tro
en homme, en femme
encore temps !
pour les enfants, il est
notre génération. Mais,
consciences.
des
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Les changements vienne
Korbo, le chanteur du groupe
Fanga, revient sur ses racines
et nous dévoile ses envies
de voyage !
Un
du
s o u ve n ir
so
Valeur
Une bell e
Une envie de
Voyage
B u r k in a f a
Quand j’avais 8 ans,
on est partis avec mon
père dans un village.
On était dans la forêt
profonde lorsqu’on
entendit une rumeur,
puis des tambours.
C’était une procession
organisée par plusieurs
villages pour faire venir
la pluie. On l’a regardée pendant
2 heures, un truc de malade… Sur le chemin
du retour, on est passés devant le village, et
il pleuvait à torrents. C’est là que j’ai compris
la dimension magique de la musique.
Rencontre
Fanga a joué avec Tony Allen !
Ce batteur nigérian est le père
de l’afro-beat avec Fela Kuti.
On était en plein enregistrement,
on lui a envoyé un e-mail pour lui
demander d’y participer. Il nous
a répondu très simplement :
« Je serai là. Partout où l’on peut
faire avancer cette musique. » Il
est venu enregistrer une journée
avec nous. Nous avons beaucoup
échangé. Quelle rencontre !
12
Fanga n’a jamais joué en Afrique noire. Jouer
dans mon pays d’origine reste un fantasme.
Sinon, le Viêtnam ! Je suis africain, je vis
en Europe et je rêve d’Asie…
L'atelier
Vibrons
au son de
l’afro -beat !
Découvrez cette musique issue de rythmes
traditionnels africains, fortement imprégnée
de funk et de jazz. Ça va bouger !
1. Présentez Fela Kuti, le célèbre musicien
nigérian qui a fondé l’afro-beat. À la fin des
années 1960, il fait un séjour aux États-Unis,
où il se familiarise avec le mouvement Black
Panthers. Il donne ainsi une base politique
à son nouveau son : l’afro-beat. Pour se faire
comprendre du plus grand nombre, Fela ne chante
plus en yoruba mais en pidgin, la langue des rues
de Lagos, la plus grande ville du Nigeria. Populaire
auprès des laissés-pour-compte, le « Black
President » se sert de la musique comme d’une
arme pour brosser un sombre tableau des mœurs
sociopolitiques de son pays.
2. Initiez les enfants
à l’afro-beat. Musique à
la rythmique particulière
(créée par le batteur
du groupe de Fela, Tony
Allen), l’afro-beat consiste
en quelques accords joués
en boucle par des guitares et des
claviers, agrémentés de riffs* de cuivres
puissants et mélodiques ainsi que de chants
scandés qui se fondent avec des percussions.
* Refrain.
13
L'atelier
3. Essayez de repérer les différents instruments 4. Pour les 2 morceaux, essayez d’abord
de musique utilisés sur un morceau du groupe
d’afro-beat Fanga, puis écoutez « Eko Ile »,
le morceau de Fela Kuti repris sur scène par Fanga
lors des concerts de janvier. Le groupe Fanga
est composé de 8 musiciens : Yves Khoury, alias
Korbo, au chant ; David Rekkab aux claviers ;
Muyiwa Kunnuji à la trompette ; Loïc Mounier
au saxophone et à la guitare ; David Obam
à la basse ; Sega Seck à la batterie ; Éric Durand
aux percussions ; et, enfin, Julien Raulet
à la guitare lead.
les
paroles
de repérer l’alternance entre la voix du meneur
et les chœurs scandés. Ensuite, identifiez
les différents instruments de musique
et leur nombre. Enfin, comparez les formations
musicales des 2 groupes en pointant
les ressemblances et les différences.
5. Chantez ensemble – et, surtout, en rythme –
sur le refrain de « Eko Ile » pour pouvoir faire
les chœurs lors du concert de janvier. L’écoute
approfondie du morceau, proposée à l’étape 3,
est un prérequis indispensable à la réalisation
de cette étape-ci.
Placez les enfants debout, puis faites-leur
faire un échauffement corporel classique
et un échauffement de la voix. Ensuite, diffusez
le morceau en vous réservant la possibilité
de l’arrêter au début des refrains afin de bien
les identifier.
6. Sur le morceau de Fela Kuti, marquez
la pulsation avec les mains, les pieds et la tête.
Progressivement, laissez les enfants improviser
et proposer d’autres gestuelles ou mouvements
corporels en rythme avec la musique. À tour
de rôle, un enfant proposera une gestuelle qui
sera reprise par le reste du groupe. Enfin, essayez
d’accompagner les mouvements par les chœurs.
Eko Ile
Ko ma sibiti
Mole for ile
Kossio
Afe eko ile
Koma sibiti
Mole for ile
Kossio
A fe eko ile
Refrain : Eko… Eko ile
Bimo ba rajo
Lo londoni o
Ma tun pada
S’eko ile
Bi mo ba rajo
Lo new yorki o
Ma tun pada
S’eko ile
Ko ma sibiti
Mole for ile
Kossio
Afe eko ile
Koma sibiti
Mole for ile
Kossio
A fe eko ile
Refrain : Eko… Eko ile
Bimo ba rajo
Lo londoni o
Ma tun pada
S’eko ile
Bi mo ba rajo
Lo new yorki o
Ma tun pada
S’eko ile
14
À _éco‰ter
•L a chanson « Eko Ile » par Fela Kuti : sur le site du festival (www.rio-loco.org/
valise-rio-loco) ou sur YouTube (www.youtube.com/watch?v=sl4kjB0Ivx8).
•L’album Afrodisiac de Fela Kuti, sorti en 1973 et produit par EMI.
Aller plus loin
L’atelier
Le dossier : une sélection
sur les musiques du monde
beat
ur vivre l’afro-
po
Une sélection
À lire
Prêt pour un voyage musical ? Cartes, itinéraires, etc., cet atlas
propose 62 parcours à travers les 5 continents pour découvrir les musiques du monde. Pour vous y retrouver dans la richesse et la variété
de ces musiques, dites traditionnelles ou world music, ouvrez ce guide
clair et documenté. Une « bible » ! Le  : une sélection discographique.
CD
Fusion
Le dernier album de Fanga est avant
tout une expérience. Pendant 15 jours,
les musiciens du groupe ont répété et
échangé avec des musiciens marocains
gnawas, considérés dans leur pays
comme de grands guérisseurs. Cette rencontre a donné lieu à un
spectacle, puis à un album. Un son puissant, proche de la transe,
pour vibrer au son de l’afro-beat et de la musique gnawa !
Fangnawa Experience, Fanga & Maalem Abdallah Guinea, Strut Records, 2012.
Format CD ou double vinyle.
La vidéo de la rencontre : www.mondomix.com/video/fangnawa
Ce coffret regroupant un CD et un
DVD est sorti à l’occasion des 10 ans
d’existence de Fanga. Les 8 musiciens dégagent
une formidable énergie sur scène. On s’y croirait…
Afrokaliptyk Nation – Live at Victoire II Montpellier,
Fanga, Underdog Records, 2011.
Sur le web
Ce site internet gratuit est une source d’infos sur les musiques et
cultures dans le monde. Interviews d’artistes, chroniques de spectacles et des disques, vidéos, de quoi vagabonder en musique autour
du mode…
www.mondomix.com
CD
CD
Fanga en live
Petit Atlas des musiques du monde, collectif, coédition Éditions du Panama /
Mondomix, en collaboration avec la Cité de la Musique. Retrouvez cet ouvrage
dans les bibliothèques de Toulouse.
La source…
Sur ce disque, qui réunit 2 albums de
Fela Kuti initialement sortis en 1971
et 1973, vous découvrirez la chanson « Eko Ile »
en version originale. Disponible à la médiathèque
José-Cabanis de la Ville de Toulouse.
Open & Close / Afrodisiac, Fela Kuti, Wrasse Records,
2005.
15
CD
Fela vivant !
Mêlant images d’archives, interviews
et extraits de la comédie musicale
Fela!, ce film documentaire est une plongée dans
l’univers de l’afro-beat. Sortie du film et de la
bande originale fin 2014.
Finding Fela, d’Alex Gibney.
Le festival R i o Lo c o
cette nouvelle
1995-2015 Pour
re, nous
édition Anniversai
er l’aventure de
nt
co
souhaitons ra
tistique qui, « De
cet événement ar
co » offre chaque
Garonne à Rio Lo
ns un brassage
année depuis 20 a
usiques du monde
des cultures et m
Filtres, le long de
sur la Prairie des
la Garonne.
surtout, nous vous
invitons à écrire
en 2015 une nouvelle his
toire avec de
nombreux artistes mu
siciens, plasticiens,
circassiens… qui viven
t tout au long de
ces fleuves : du Mékong
(Cambodge) au
Nil (Égypte), de la Volga
(Russie) à l’Arno
(Italie), de l’Èbre (Espa
gne) au Mississippi
(États-Unis), du Río de
la Plata (Argentine)
au Velho Chico (Brésil).
De nombreux autres pays seront également invités, comme le Sénégal, Cuba,
le Mexique, l’Afrique du Sud, et de grands voyages tels que les Balkans, le Maghreb,
les Caraïbes, l'Occitanie qui feront de la Garonne un grandiose lieu de découvertes,
de rencontres et de fêtes.
oco.o rg.
.+ d'info s sur www. rio-l
.festival rio loco : du mercredi 17 au dimanche 21 juin 2015.
L'équipe
Direction générale : Hervé Bordier. Conception et coordination de la Valise Rio Loco : Marion Casals-Miollan
([email protected]), Mathilde Sarrazin ([email protected]), assistées
de Christian Sanchez ([email protected]). Contacts : 05 31 22 99 00
Tour du monde en musiques – Livret pédagogique 2
Éditeur : MILAN PRESSE SAS, société par actions simplifiées – 300 rue Léon Joulin – 31101 Toulouse Cedex 9. Imprimeur : Toulouse Métropole.
Date du dépôt légal : juin 2015. Date de fin du tirage : novembre 2014. N° ISBN : 978-2-37039-012-7. Textes. P. 3-9 : Églantine Chabasseur. P. 10-12 :
Émilie Gorostis. P. 13-14 : Delphine Huguet. Illustrations. Maria Jalibert, sauf p. 13-14 : Édith Chambon. Photos. P. 2 : (foule) Patrice Nin / Mairie de
Toulouse, (Fanga) Luc Jennepin. P. 3 : Patrice Nin / Mairie de Toulouse. P. 5 : DR. P. 6 : (Touré Kunda) Remy Gabalda, (Kassav) Patrice Nin / Mairie de
Toulouse. P. 8 : (Peter Gabriel) Christian Behring / DPA / Corbis, (Systema Solar) DR. P. 9 : (gauche) Bernard Bisson / Sygma / Corbis, (droite) Chad
De
Garonne à Rio L o c o
20 ans de festival
2014 Caribe
2013Antillas
2012Lusofonia
2011 Le Grand Mix
2010 L'Afrique du Sud
2009 Le Maghreb Central • Algerie, Maroc et Tunisie
2008 Les Balkans
2007Espagne(s)
2006 Sénégal • le Sénégal
2005 Brésil • le Velho Chico
2004 Mexique • le Rio Papaloapan
2003 Cuba • le Rio Cauto
2002 Argentine et Uruguay • le Rio de la Plata
2001 Le Mississippi
2000 La Volga
1999L'Arno
1998 Le Gange
1997 Le Nil et le Mékong
1996 La Garonne
1995L'Èbre
Programmation artistique : Marion Casals-Miollan / Federico Diaz / Santiago Diaz / Pierre Jaouen / Mathilde Sarrazin
Partenariat / Communication / Média : Marie-Agnès Steunou. Presse : Perrine Crubilé. Web-community manager : Thomas
Biarneix. Production : Guillaume Marty. Administration : Isabelle Peron / Alexandra Gouffrant / Bernadette Massat /
Roselyne Andrade. Rio Loco : Licence 2ème catégorie : 1078603 / Licence 3ème catégorie : 1078604.
Batka/The New York Times/Redux/REA. P. 10 : (théâtre) DR, (Fanga) Luc Jennepin. P. 12 : (Fanga) Luc Jennepin, (poing) bulentgultek / iStockphoto,
(photo archives) DR, (Tony Alllen) Jean Claude Moschetti / REA, (Vietnam) Thomas Bradford / iStockphoto. P. 15 : DR. Directrice de la publication :
Aurélya Guerrero. Rédactrice en chef : Élodie Baubion-Broye. Secrétariat de rédaction et iconographie : Émilie Gorostis. Révision : Agnès Vair.
Création graphique et maquette : Alice Harang, Aude Espagno et Audrey Izern.
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