À partir des années 1950, l’urbani-
sation carambole les terroirs, les ins-
truments et les influences. Partout dans
le monde, de grandes figures musi-
cales émergent et agissent comme des
passeurs de culture. Dans le quartier
de Harlem, à New York, Harry Belafonte
naît en 1927 dans une famille d’immi-
grés jamaïcains. Comédien et chanteur,
il s’intéresse aux archives musicales
du département «
Folk music
des Antilles »
de la bibliothèque du Congrès, et s’en
inspire pour créer un style unique,
un mélange d’influences caribéennes,
pop et jazz qui séduit l’Amérique. Les
décennies 1960 et 1970 inaugurent des
métissages musicaux inouïs, portés par
le psychédélisme et la recherche d’ex-
périences tous azimuts. Les artistes et
les jeunes occidentaux prennent la route
et le pouls du monde, direction Katmandou
(Népal), Essaouira (Maroc) ou Lagos
(Nigeria). En 1973,
Catch a Fire
, le 1er album
du Jamaïcain Bob Marley et de son groupe
Fusion
Nord-Sud
Les artistes du Nord s’inspirent
désormais des rythmes de l’autre
hémisphère, tandis que ceux du Sud
rêvent de débouchés occidentaux.
En 1986, l’Américain
Paul Simon donne à entendre
le son des townships noirs
d’Afrique du Sud avec le mythique
Graceland, vendu à 14 millions
d’exemplaires. Parallèlement,
Johnny Clegg* dénonce le système
de l’Apartheid dans le monde entier.
* Rio Loco 2010, édition « Afrique du Sud ».
The Wailers sur le label anglais Island,
inaugure le raz-de-marée d’un genre
planétaire venu du Sud : le reggae.
Passeurs
de
cuLture
Johnny Clegg, « le Zoulou
blanc », a tourné sur les
scènes du monde entier.
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