récital musiques Stéphane Leach et Jean

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récital
musiques Stéphane Leach
et Jean-Yves Rivaud
textes Olivier Py
18 › 27 oct 2o12
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mıssknıfechante
olıvıerpy
Il n’y a pas
d’être plus
malheureux
sous le soleil
qu’un fétichiste
qui languit
après une
bottine et doit
se contenter
d’une femme
entière.
Karl Kraus
A
l’origine serait une créature née il y a vingt-cinq ans déjà en
Avignon et qui s’envole avec légèreté au-dessus des paradoxes
comme d’autres au-dessus des haies : arborant volontiers le
corset mais ne réprimant rien de ses humeurs, de ses chagrins ni
de ses voluptés, portant des gants mais n’en prenant guère, et ne
craignant jamais d’envoyer ses diamants au charbon. Une créature
qui apparaît le plus souvent triomphante, sous des pluies de roses ou
d’applaudissements, et qui n’en célèbre pas moins son attachement
pour les perdants – auxquels elle dédie une chanson – et son admiration
pour les plus beaux désastres. Comme elle le confiait récemment
à la presse1 : “Ce sont certainement les combats perdus qui me sont les
plus chers, car on en apprend beaucoup. C’est le meilleur conseil que
je puisse donner à la jeunesse : ‘Lancez-vous dans des combats perdus
d’avance !’”
V
enue d’on ne sait où, Miss Knife reste évasive sur ses origines.
On la sait fille de joie, mais cela reste mince comme généalogie.
Est-elle, comme d’aucuns l’affirment, liée par le manche à
Mackie Messer, le célèbre “surineur” de L’Opéra de quat’sous, dont
elle partage le tranchant et les tourments de l’âme ? Est-elle une sœur
de Marlène, issue d’un “paradis de tristesse” où tous les anges sont
schtroumpfs ? Allez savoir… Si sa trouble liaison avec un certain M. Py
est de notoriété publique, on en ignore le menu détail. Est-elle sa fille ?
sa sœur ? son émanation ? Et que sait-on, au juste, du monsieur en
question ?
I
l paraîtrait, selon des sources hautement contestables, que celui-ci
trouverait ses racines dans les carrés : si l’on prête foi à certaines
rumeurs, Py (ou “Pi”) – également connu sous le nom de code 3,1416 2
– entretiendrait un rapport constant entre les circonférences des cercles
et leurs diamètres, rapports réputés indépendants des cercles comme
de leurs tailles. Si cela l’a naturellement exclu d’un certain nombre de
coteries, il n’en reste pas moins que sa transcendance est reconnue par
tous, avec une fâcheuse conséquence cependant : puisqu’il demeure
impossible de construire un carré dont la superficie serait égale à celle
d’un cercle, Py n’est pas constructible. Mais sans doute cela vaut-il
mieux pour lui.
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G
ardons-nous toutefois de sauter aux conclusions, comme
certains, qui, le connaissant bavard, ont fait de lui un oiseau rare,
et se sont imaginé trouver dans les plumes noires de Miss Knife,
l’union consacrée du ramage et du plumage. Sans doute est-ce faire,
de peu de chose, un fromage, car ces plumes ont une bien plus naturelle explication, confiée par M. Py lui-même : “Quand vous avez perdu
beaucoup de plumes dans vos combats, il vous reste une solution : mettre
ces plumes sur vos fesses.” 3
N
on, décidément, il semble bien que Py, comme je, soit
un autre. Peut-être une clef de son rapport à Miss Knife
se trouve-t-elle dans son œuvre, pie elle aussi, quoique souvent provocatrice. On l’a vu en effet célébrant L’Exaltation du
labyrinthe (là où d’autres tournent encore en rond) ; mieux
– ou pis – encore, il fut le promoteur engagé d’une Apocalypse joyeuse
(alors qu’il n’y a pas forcément de quoi se réjouir). A-t-il, avec Miss Knife,
cherché à rappeler au monde la nature divine de l’avatar, bien connue
des hindouistes ? Si elle paraît risquée, cette hypothèse ne nous semble
pas à dédaigner. En effet, comme Pierre Leroux l’expliquait déjà en 1840
dans De l’Humanité : “Depuis Wishnou jusqu’à Chrisna, et jusqu’à Bouddha,
qui devança Jésus d’au moins huit siècles, c’était le Verbe de Dieu que les
Indiens disaient adorer dans ses avatars successifs.” Car chez Py, le verbe
se fait chair mais n’en reste pas là : chez Py, le verbe se conjugue.
O
n laissera donc à chacun le plaisir de la spéculation, et on
prendra Miss Knife comme elle vient, c’est-à-dire, comme cela
lui chante. Vox populi et vox dei, amante offerte et inaccessible, créature
de l’instant, mais pas n’importe lequel, comme elle l’explique ellemême : “Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que je réapparais dans
les moments politiques où il n’y a plus d’autres solutions que de mettre
un masque et de chanter. J’apparais quand il y a une confusion, une impossibilité de toute autre action. Mais peut-être, aussi, quand la poésie devient
quelque chose de trop savant, réservé à une élite. II y a là un besoin vital
de trouver un lien plus simple entre le public et le poète.”4
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“N
e parlez pas d’amour”, intime Miss Knife dans l’une de ses
récentes ballades. Eh bien, las, avec tout le respect, nous
n’obéirons pas. Comment pourrait-il en être autrement, quand
Miss Knife, par son existence même, ne saurait témoigner d’autre
chose ? “C’est une créature de rêve dans tous les sens du terme, révèle
Olivier Py. Je l’aime parce qu’elle représente tous les vécus de toutes
les figures de femmes que j’ai rencontrées, admirées, ou imaginées.” 5
texte Lola Gruber
1 et 4 Têtu, septembre 2012 | 2 Certains documents de la police viennoise lui attribuent le
matricule “3,141 592 653 589 793” | 3 et 5 Manifeste féministe, Laure Adler, éd. Autrement, 2011
récital
musiques Stéphane Leach
et Jean-Yves Rivaud
textes Olivier Py
18 › 27 oct 2o12
lumières Bertrand Killy | son Dominique
Cherprenet | costumes Pierre-André
Weitz assisté de Nathalie Bègue
production : Les Visiteurs du Soir | copro­
duction : Odéon-Théâtre de l’Europe avec
le soutien du FCM et de la Sacem
coréalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet
Les pantalons et vestes des musiciens sont
gracieusement fournis par Agnès b.
musiques de Jean-Yves Rivaud pour Les Cafés du V e,
Dans les jardins de Pampelune, J’ai bien roulé ma bosse
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avec
Olivier Py au chant
et les musiciens
Julien Jolly batterie
Olivier Bernard saxophone, flûte
Stéphane Leach piano
Sébastien Maire contrebasse
1
Ouverture
La Vie d’artiste
3
Dans un théâtre noir
4
Le rôle est trop court
5
Par la fenêtre
6
Chanson de l’Apocalypse
7
Un enfant s’ennuyait
8
Chanson des perdants
9
Les Cafés du Ve
10
Valse d’espérance
11
Châtiment de la nuit
12
Ne parlez pas d’amour
13
L’Éternité
14
Tous coupables
15
Le Paradis perdu
16
Dans les jardins de Pampelune
17
Les Amours sans promesses
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J’ai bien roulé ma bosse
2
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regarde
lanuitqui
s’achève
danslajoie
duplaisir
vendu
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autourduspectacle
dialogues
À l’issue de la représentation, Olivier Py et l’équipe artistique
vous retrouvent au foyer-bar pour échanger à chaud sur le spectacle.
mardi 23 oct 2o12 › entrée libre
préludes
Avant la représentation, le musicologue Jacques Amblard
vient nous éclairer sur le récital, en salle Christian-Bérard.
jeudi 25 oct 2o12 19h › 19h3o entrée libre
CD en vente à l’athénée
Si vous souhaitez réécouter certaines ballades du récital, n’hésitez pas
à vous procurer le CD de Miss Knife chante Olivier Py (éd. Actes Sud),
en vente à l’Athénée avant et après les représentations.
prochainement
übü király ubu roi texte Alfred Jarry mise en scène Alain Timar
13 › 18 nov 2o12
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Mio Padre le nouveau bar de l’Athénée, situé au premier étage, vous propose
sa carte d’hiver aux saveurs italiennes, une heure avant et après chaque représentation.
La librairie L’Échappée littéraire vous accueille dans le hall du théâtre les soirs
de représentations.
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malte martin atelier graphique | assisté par adeline goyet | impression moutot | licence nº 19125
les enfants terribles opéra de Philip Glass d’après le roman de Jean Cocteau
direction musicale Emmanuel Olivier mise en scène Stéphane Vérité
23 nov › 2 déc 2o12
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