38me
Année.
N°
113.
CN NUMÉRO
I 20
CENTIMES.'Samedi
20
Septembre
1879.
Journal d'Opposition Conservatrice
et
Religieuse
ABONNEMENTS
:
Chambéry, Savoie, Haute-Savoie
et 1
AM
0
MOUS
2
MOIS
départements limitrophes
27 fr.
14 fr.
7 fr.
Autres départements
34 17 8
50
Suisse
' 36 18 9
Italie
38 19 10
Les AuoNNEiuuîïTS sont rcçns
na
bni'can
dn
Journal,
Aveuiic
du
Chanip-de-Mars,
4, h
Chnuiljcry.
Les abonnements se renouvellent d'office
et
se continuent jusqu'à réception d'avis
contraire.
Tout trimestre commencé devra, suivant l'usage, être achevé.
Paraissant
les
MARDIS, JEUDIS
et
SAMEDIS.
Adresser tout
ce
qui
concerne
la
Rédaction
et
l'Administration
à
M.
CORDIER, rédacteur
en
chef.
Pour
les
Annonces, s'adresser directement
à
M.
CHATELAIN,
imprimeur
du
Journal,
4,
avenue
du
Champ-de-Mars.
Le Gérant,
AUDE.
ANNONCES
Annonces,
la
ligne
20
cent.
Réclames,
kl
'.
.<&
40
Faits divers,
id 50
M. HAVAS,
rue
Jean-Jacques Rousseau,
51,
et
MM. LAFFITE,
BULLIER
et O,
place
de la
Bourse,
8,
sont seuls chargés
à
Paris,
de
recevoir
les
annonces pour
le
Journal.
CHAMBÉRY,
19
SEPTEMBRE.
Nous venons
de
lire
le
récit
de la
récep-
tion do M. Jules Ferry
à
Toulouse,
et
vrai-
ment nous avons
été
heureux.
Nous disons depuis longtemps
que nos
gouvernants sont,
non pas
Français, mais
francs-maçons,
et
que
leur seul idéal
eit
de
remplacer
le
christianisme
par la
franc-ma-
çonnerie.
En
voici
la
preuve officielle
:
M.
le
minisire
de
l'instruction publique
est
en
voyage,
et,
comme ministre
de
la
République française,
il
est
officiellement
complimenté
par le
chef de
la
franc-maçon-
nerie toulousaine.
Voici l'allocution
:
«
La
maçonnerie toulousaine nous
a fai
l'honneur
de
nous déléguer pour vous
souhaiter
la
bienvenue
et
vous faire
con-
naître l'expression
des
sentiments qu'elle
professe pour
un
ministre de
la
République,
soutenant avec
un
courage persistant
une
lutte difficile contre les éternels ennemis
de
la société civile. La France démocratique, la-
borieuse ,est avec
vous.
La
maçonnerie ne sau-
rait oublier
que le
ministre
de
l'instruction
publique
est un
de
ses
fils les plus distin-
gués;
elle vous soutiendra dans
la
lutte
par
tous
les
moyens
en
son
pouvoir,
car
elle
comprend que, puisqu'on ne croit pas devoir
appliquer aux jésuites
la
loi
non abrogée,
il
est urgent de leur arracher la jeunesse fran-
çaise.
« Dites
au
gouvernement
que,
surtout
pour celte question,
la
maçonnerie
est
avec
lui.
Elle espère,
en
outre, qu'ému, comme
la France entière,
par de
récentes manifes-
tations,
il
accomplira
un des
vœux
les
plus
chers
et ne
tardera
pas
à
rendre à la patrie
les derniers exilés qu'elle attend avec
con-
fiance.
« Veuillez agréer l'expression
de nos
sentiments fraternels.
»
C'est clair, c'est précis.
Les
francs-ma-
çons félicitent ce ministre de France d'avoir
FEUILLETON
DU
COURRIER
DES
ALPES
LÉGENDE PONTIFICALE
Légende Napoléonienne
PIE
YII
ET NAPOLÉON
r
18OO-1815
2
Le Saint-Père (plût
au
ciel
que
bien
des
chefs d'Etat eussent suivi
son
exemple),
sans s'inquiéter
des
clameurs
de
ce
petit
troupeau de gens
«
trop bien intentionnés
»
qui,
après avoir bouleversé
la
société
par
leurs prétentions, s'empressent
de
se
livrer
au sauve
qui
peut
au
moment
du
danger,
poursuit son
but
avec persévérance.
Il
con-
naît le prix du temps
;
« il
tempo
è
un gran
maestro
I
»
. Le cardinal Caprara
est
envoyé immédia-
tement
à
Paris pour terminer l'œuvre
du-
tablissement
du
culte catholique
en
France.
Le Pape avait été très affecté
de la
publi-
cation
des
Articles
organiques, faite en môme
temps que celle
du
Concordat et de manière
à faire croire
que
la
cour
de
Rome
y
avait
concouru.
Il avait refusé
de
donner l'institution
ca-
nonique
à
quinze évoques constitutionnels,
à moins qu'ils
ne
signassent
une
adhésion
à
la bulle Chantas.
fait leur œuvre
et
de
s'être
comporté
en
franc-maçon.
Eh bien I envers
des
francs-maçons nous
ne pouvons nous comporter, nous catholi-
ques,
qu'en ennemis irréconciliables
I
Qu'on
ne vienne donc plus nous parler de paix
et
d'apaisement, enlre
les
francs-maçons
et
nous,
guerre, guerre
à
mort 1
INFORMATIONS
s
que les
résultats
de
l'élection
de Bor-
deaux
ont été
connus
à
Paris,
le
télégraphe
de l'Elysée
les
a
transmis
à
Mont-sous-Vau-
drey.
M. Grévy
a
été
si
enchanté
de ce
succès
de M; Achard,qu'un de ses confidents
les
plus
intimes
a
reçu hier
de lui une
lettre où
il
di-
saiten substance
:
«
Le
succès
de
M. Achard m'est très agréa-
ble,
parce qu'il doit tranquilliser
la
France
;
l'élection
de
M. Blanqui nous
t
valu
au
moins deux séances orageuses
et
perdues
pour
les
affaires.
De ce
côté, tout
est
mainte-
nant tranquille.
»
Nous croyons savoir
que
le
Président
de
la République
ne
se dissimule nullementque
l'extrême gauche,
à
larentrée des Chambres,
montera
sur
un
autre cheval
de
bataille
et
demandera l'amnistie plénière. Selon
son ha-
bitude constante,
M.
Grévy laissera agir
les
Chambres,
il
connaît trop pourtant l'histoire
de
la
Commune pour approuver
leu
des
gauches.
Il
croit avoir
été,
dans
la,
distribu-
lion
des
grâces, jusqu'où
il
pouvait aller...
Espérons, sans
en
dire plus,"que
les
majori-
s
lui
donneront raison.
Le Constitutionnel n'est
pas
tendre pour
le
projet
de loi sur la
presse, élaboré par la com-
mission présidée
par M.
Emile
de
Girardin.
Lisez plutôt
:
« Rien d'élevé, rien
de
généreux
;
pas une
vue d'ensemble,
pas
le
moindre souffle libé-
ral
;
des précautions méchantes qui font peur,
déniais enfantillages
qui
font rire;
un
amas
de vieilles arquebuses monarchiques, remises
à neuf
et
remontées.
« Refoulés encore
une
fois horsdudroit
commun, nous sommes traités comme
de
simples jésuites.
Ce
projet
de
malheur
est
Napoléon, alors au faite
de
la
gloire,
s'était
fait proclamer empereur
par
le
Sénat
le 18
mai 1804.
Le Saint-Père, dans
le
but de mieux
sau-
vegarder
les
intérêts
de
la
religion, était
venu sacrer
le
nouvel Empereur
le
2
décem-
bre 1806.
Reçu avec les plus grands honneurs,
ha-
rangué
par
les principaux corps
de
l'Etat,
le
Pontife recevait journellement toutes les per-
sonnes pieuses
et
distinguées
qui
témoi-
gnaient
le
désir
de
s'approcher
de
son
auguste personne. Toutefois,
une
semaine
ne succédait
pas
à
une
autre qu'il
no de-
mandât
la
faculté
de
retourner
à
Rome.
Un-
des grands officiers de l'Empire que
le
Pape n'a jamais voulu nommer,
lui
parla
un
jour d'habiter Avignon, d'accepter
un
palais
papal
à
l'archevêché
de
Paris
et
de
laisser
établir
un
quartier privilégié
,
comme
à
Constantinople,
où le
corps diplomatique
accrédité près l'autorité pontificale, aurait
le
droit exclusif
de
résider.
Ce
personnage aurait-il jamais
osé
hasar-
der une pareille insinuation sans l'agrément
de l'empereur?
S.
S.
crut devoir ainsi répondre
à
celte
communication,
la
plus amere sans doute
qu'Ellet entendre de la bouche d'un Fran-
çais.
(Vie de Pie
VII, par le
chevalier
Ar-
taud)
:
«
On a
répandu qu'on pourrait nous
re-
pour
la
liberté
de la
presse "ce que l'article
7
est pour
la
liberté
de
l'enseignement. Puis-
sent
l'un et
l'autre
se
rejoindre dans
le
même
tombeau, enterrés
par une
réprobation
com-
mune!
»
Nous lisons dans Paris-Journal
:
« Tout
est
mystère maintenant.
Le
voyage
de
M.
Gambetta, celui
de M. Le
Royer,
le
braconnier de Meudon, etc., etc.
Mystère aussi Dumangin. Qu'est-ce
que
Dumangin
?
—Tout.
Que devrait-il être?
Rien.
Voici
le
secret
de
la
mystérieuse fortune
du factotum
de
M. Gambetta.
« Vers 1865,
il
était cafetier
rue du fau-
bourg Montmartre,
en
face
du
journal
le
Temps,
à
l'enseigne
de
la
Chaussée Bergère.
C'est chez
lui
qu'on célébrait l'anniver-
saire
de
la
mort
de
Louis
XVI,
pérorant
Me Gambetta.
M.
J.
Richard racontait hier, dans
le
Gau-
lois,
une de ces
fêtes
de
famille. C'était
le
21
janvier 1864
:
La société était choisie.
Il y
avait
là
-
brard, aujourd'hui sénateur
et
homme d'affai-
res,
Ulysse Parent, Floquet
et son
chapeau,
puis
un
vieuxjournaliste appelé Legault,
le
père,
je
crois,
de
la jolie M"° Legault. Il*ré-
dige aujourd'hui,dans l'Yonne,
le
journal
de
M. Lepère.
En
outre, quelques ouvriers
im-
portants,
et je
n'en suis
pas sûr,
car ce n'é-
tait
pas
alors
un
personnage
de
marque,
Gambetta.
Mon voisinjun ouvrier, me débita
un
demi-
volume
de
Proudhon,
et
meremit une adresse
où
l'on
devait
me
vendre
à
moitié prix
de
la
médecine Ràspail. Dumangin, d'ailleurs,
ne s'était
pas
distingué
:
tout était mauvais.
Mais nous n'étions-par venu
là
pour manger
;
on avait annoncé
des
discours.
»
Et voilà comment
on
monte jusqu'aux
as-
tres
!
Aujourd'hui
au
Palais-Bourbon,
M.
Dumangin fait faire antichambre
aux
puis-
sants
de la
ferre.
LA. MORT
DE
L'ÀRCHEVÈQOE
DE
BODRGES
On m'annonce
la
mort de
Mgr
de La
Tour
d'Auvergne-Lauraguais (Charles), archevêque
de Bourges.
Mgr de La Tour d'Auvergne-Lauraguais était
âgé
de
cinquante-trois
ans
;
il
était officier
delà Légion d'honneur depuis 1869.
« tenir
en
France
;
eh bien
1
qu'on nous
en-
« lève
la
liberté, tout
est
prévu. Avant
de
« partir
de
Rome, nous avons signé
une
« abdication régulière, valable, si nous som-
« mes jetés
en
prison; l'acte
est
hors delà
« portée
du
pouvoir
des
Français.
«
Le
cardinal Pignatelli en est dépositaire
«
à
Palerme,
et
quand
on
aura signifié
les
« projets qu'on médite,
il
ne
vous- restera
« plus entre les mains qu'un moine misé-
« rable
,
qui
s'appellera Barnabe Chiara-
« monti.
»
Le soir même,
les
ordres
de
départ
fu-
rent signés
par
l'empereur,
et,
le 16 mai
1805,
le
Pape rentrait clans Rome après
un
voyage heureux,
où
partout,
en
France
comme
en
Italie,
il
avait reçu
les
témoigna-
ges multipliés
du
respect
et
de
la
vénération
ï>
des
populations.
Cependant, l'heure
des
tribulations
et
de
l'amertume était bien près
de
sonner.
Après
la
signature
du
traité
de
Tilsitti
quelques
mots
avaient singulièrement frappé
l'empereur Napoléon.
Ce czar
lui dit
un
jour tout
en
causant
:
« Moi,
je
n'ai jamais d'affaire de culte,
je
suis
le chef
de
mon Eglise
!
»
L'empereur Alexandre avait-il
«
ingénu-
ment
»
attaché une torpille sous
la
barque
ambitieuse que le vainqueur d'Austerlilz de-
vait plus tard échanger contre
la
cabine
du
Bellérophon
?
Ce prélat était
le
frère
du
prince Henry
de
La Tour-d'Auvergne-Lauraguais, ancien offi-
cier d'ordonnance
de
Napoléon
III,
comman-
dant aujourd'hui
la
subdivision
de
Médéah
(Algérie).
MORT
DE
M.
VIOLLET-LEDUC
M. Viollet-Leducest mort, hier so"nyi Paris,
d'une attaque d'apoplexie.
Etruiiç
de guerre.
Plus
que
jamais, l'Angleterre
est
dans
l'impérieuse nécessité
de
pousser vigou-
reusement
la
guerre
et de
châtier
les
assassins
;
mais
si
l'émir
a
fait défection,
pourra-t-on croire
à la
fidélité
des
tribus
sur lesquelles
on
6royait pouvoir compter?
Remarquons encore
que les
Anglais
au-
ront contre
eux les
intempéries
de
la
sai-
son rigoureuse.
Quant
aux
dispositions
de la
Russie,
à
n juger d'après
le
Golos
et la
Gazette
de
Saint-Pétersbourg, elles
ne
seraient rien
moins
que
favorables. Voici comment
s'ex-
prime
la
première
de ces
feuilles
:
Si l'Angleterre soumet l'Afghanistan,
la
Russie
ne
peut pas rester indifférente.
L'op-
portunité
se
présente pour
la
Russie d'ar,raRi
ger ses propres affaires,
de
fortifier
son
pres-
tige
à
Bokhara
et
d'affaiblir l'influence
an-
glaise
en
Perse. Elle peut s'assurer
ces
avan-
tages
en
reconnaissant
à
l'Angleterre
le
droit
de soumettre Caboul
et
Candahar,
à la
con-
dition qu'elle laisserait Hérat
à la
Perse
et
que
la
Russie prendrait
en
compensation
un
territoire suffisant
sur
la
rive gauche
de
l'Attrek, pour s'assurer
une
base d'action
sur
les côtes
de
la
mer
Caspienne, dans
la
direc-
tion
de
Merq,
et
assez large pour pouvoir em-
brasser
le
territoire occupé
par les
hordes
de
Turcomans.
Voici maintenant comment s'exprime
la
Gazette
de
Saint-Pétersbourg
:
L'Angleterre, poursuit
la
Gazette,
a
tou-
jours
été
l'ennemie, mortelle
de la
Russie.
Notre politique
en
Russie
ne
peut donc
con-
sister qu'en représailles contre l'Angleterre.
Il
est
nécessaire d'expulser l'Anglais du
cen-
tre
de
l'Asie,
et
on peut à présent
y
réussir
en
.envoyant vingt mille hommes
de
troupes
rus-
ses pour défendre l'Afghanistan.
Une
inter-
vention faite
à
propos de
la
part
de
la
Russie
peut décider
de
l'existence
de la
puissance
anglaise dans celte contrée,
et
c'est mainte-
nant
le
moment favorable
de
délivrerla'fron-
tière orientale
de la
Russie
du
dangerperma-
nent
que
constitue pour elle
la
présence
de
l'Angleterre.
On
ne
saurait être plus explicite.
Ce
côté
de
la
question examiné
par
les
feuilles
russes,
la
presse anglaise s'occupe
du
rôle
que pourrait être appelé
à
jouer
la
France
dans l'hypothèse
d'un
[conflit anglo-russe.
Le corespondant
du
Standard nous donne
les appréciations suivantes
:
Ici,
à
Paris, l'alliance russo
est
regardée
non seulement comme
une
chose désirable,
mais comme
une
chose conclue.
Il
va de soi
que
si
la
Prusse déclarait
la
guerre
à la
Rus-
sie,
la
France envahirait
les
provinces
an-
nexées. Mais
l'on
sent
la
nécessité d'autres
alliances, outre celle
de
la
Russie.
J'ai en-
tendu dire ouvertement
que
c'était
là le
but
du voyage projeté
de
M. Gambetta
à
Londres,
tnais j'ai refusé,d'y croire.
Il
y a une
douzaine
ou
une
quinzaine
de
mois
que M.
Gambetta
était très chaud pour
une
alliance franco-an-
glaise. J'apprends aujourd'hui qu'il
est
tout
aussi ardent pour l'alliance franco-russe.
Les amis
de M.
Gambetta
on
ne
saurait
Croire
le
nombre d'amis
qu'a
en
France
un
homme
qui
vient
au
pouvoir
ont
réussi
à
le pénétrer
de
l'idée
que
les jours
du
gouver-
nement conservateur sont comptés
et
que
l'Angleterre
est
à
la
veiUe
de
voir arriver
au
pouvoir
un
ministère tout nouveau, composé
en partie
de
whigs,
en
partie
de
radicaux,
et
qui fraterniserait avec
la
Russie dans l'Asie
centrale
et
avec
lé
Gambeltisme
en
Europe,
et qui,en cas
de
conflit avec l'Allemagne,vien-
drait ES ranger
aux
côtés
de la
France.
La
visite
de
M. Gambella
en
Angleterre,
s'il
ve-
fiait à
la
réaliser,
ne
pourrait manquer
de le
désabuser. Mais aujourd'hui, étant donné
ce
que
les
Français appelleraient
son
idée domi-
nante,
on
s'explique
la
ton
hostile
que les
organes gamLettistes
ont
pris depuis
peu
à
l'égard
de
l'Angleterre.
Mais
il y a
un
important élément dont
ces
Dans une réponse
de
l'Empereur
aux ob-
servations
du
Saint-Père,
en
date
du
13
-
vrier 1808,
on
remarque
ces
paroles
:
«Vo-
tre Sainteté
est
souveraine de Rome; mais,
moi,
je
suis l'empereur.
»
Le cardinal Fesch, ambassadeur de France
près
le
Saint-Siège, demandait bientôt offi-
ciellement qu'on expulscâl
les
Russes,
les
Suédois,
les
Anglais
et
les
Sardes,
de
Rome
et de l'Etat pontifical.
Le
cardinal Consalvi
déclara que
Sa
Sainteté s'entendrait,
sur
ce
point, directement avec l'Empereur.
Le
12
mars
1806, le
Pape répondait
à
l'Empereur en opposant
à
ces demandes
un
refus plein de douceur
et de
dignité,
et
mo-
tivé
sur le
devoir qui lui incombait
de
con-
server
une
attitude pacifique, pour mieux
sauvegarder
les
intérêts religieux auprès
de
toutes les puissances.
Le général Miollis occupa Rome
(2-
vrier 1808),
et
le
Pape ordonna au cardinal
Caprara
de
demander
ses
passeports
;
M.
Lefôbre, secrétaire
de
l'ambassade fran-
çaise reçoit également ces pièces.
Monsignor Cavalchini
,
gouverneur
de
Romo;
Mgr
Barberi, fiscal
du
governo
;
Mgr Riganli, secrétaire
de la
consulte, sont
arrêtés.
Les
cardinaux étrangers sont
ex-
pulsés de Rome.
Le 10 juillet,
le
Pape réunit
en
consis-
toire tous
les
cardinaux présents
à
Rome,
et prononça
la
célèbre allocution
:
Nova
vulnera.
Le
6
septembre,
un
officier supérieur
se
présente à la secrétaireris d'Etatet signifie
au
cardinal Pacca son ordre
de
départ.
Le cardinal déclare qu'il
ne
partira
pas
sans
les
ordres
du
Saint-Père.
Le
Pape
averti, vient prendre le cardinal
par la
main
et l'emmène dans ses appartements,
en en-
joignant
à
l'officier
de
signifier
au
général
son indignation contre les violences dont
il
était l'objet depuis quelque temps.
Le 17 mai 1809, Napoléon rendait,
à
son
camp impérial dejYienne,
un
décret qui réu-
nissait tous les Etats pontiScauxà l'Empire
français. La ville
de
Rome était déclarée ville
impériale
et
libre. Le décret
fut
publié par
le
général Miollis,
le
10 juin,
à
deux heures
après midi. Le pavillon pontifical
fut
abaissé,
et remplacé
par
le
pavillon français.
Cet
acte d'abord suivi d'une protestation
du
Souverain-Pontife
en
langue italienne affi-
chée dans
les
rues
de
Rome,
fut bientôt après
anathématisé
par
une bulle d'excommuni-
cation, publiée
et
affichée dans les endroits
et suivant
les
formes ordinaires (nuit
du
10 aujH juin).
Dans
la
nuit
du
5
au
6 juillet,
à
trois
heures
du
matin,
le
général Radet pénétre
de vive force dans
le
palais pontifical,
s'a-
vance dans
la
salle
du
trône dite des Sancli-'
fications.
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