Changements climatiques et risques sanitaires en France
6
actuels de croissance, de progrès et de développement, érigés par l’occident en
modèle et qui étendus à l’échelle mondiale conduira la planète vers une impasse
mortelle? En effet, qu’en sera t-il du réchauffement planétaire lorsqu’il faudra
répondre aux besoins en énergie de 9 à 10 milliards d’habitants qui peupleront
la planète vers 2050 si chacun consomme autant que l’Européen d’aujourd’hui?
L’extension à l’échelle mondiale des modes de production et du mode de vie
occidental, fondés sur une consommation irraisonnée et inconséquente des res-
sources naturelles épuisables, est sans avenir. A-t-on toujours conscience que
les graves fléaux qui affectent déjà la planète comme la pauvreté, les guerres,
l’accès à l’eau, aux ressources risquent avec le réchauffement de la planète de
s’en trouver aggravés? Il n’est pas exagéré dés lors de considérer que le chan-
gement climatique doit aujourd’hui être approché comme une question de sécu-
rité collective, qui au même titre que le terrorisme, conditionnera la stabilité
mondiale. Car c’est aussi bien la géographie de la planète, l’économie mondiale
que les relations entre les Etats qui s’en trouveront bouleversés.
Ainsi, comment penser les politiques d’immigration tout en tenant compte des
conclusions du Haut Commissariat aux Réfugiés qui chiffre d’ores et déjà à 15
millions le nombre de réfugiés climatiques? Ils seront prés de 10 fois plus nom-
breux vers 2050.
Comment agir pour échapper aux famines qui s’annoncent à la lecture des chif-
fres de la FAO? Il faudra avant 2050 doubler la production agricole pour nourrir la
population de la planète, soit un milliard de tonnes de céréales de plus par an.
Comment affronter l’ampleur des bouleversements économiques décrits dans
le rapport Stern qui compare les désordres économiques que pourraient géné-
rer la dérive climatique à la grande crise de 1929?
Comment ne pas être alarmé aussi de l’inconséquence de l’espèce humaine
dans son rapport au monde du vivant? Les menaces sur la biodiversité animale,
végétale et marine sont d’une gravité inédite et encore trop souvent sous esti-
mée, à tous les niveaux. Au cours des 500 millions d’années qui se sont écou-
lées depuis le Cambrien, la Terre a connu 5 extinctions massives dues à des
catastrophes physiques. Celle qui se prépare, la 6
e
, est due à l’action d’une
seule espèce. Il ne faut pas sous estimer l’extinction qui se prépare : c’est du
risque de l’élimination de la moitié des plantes et des animaux dont il s’agit. A
titre d’exemple, au rythme actuel des disparitions, plus un seul poisson ni crus-
tacé ne sera disponible pour la pêche commerciale d’ici 2050, avec toutes les
conséquences imaginables sur la vie humaine et la santé.
Comment ignorer encore plus longtemps les multiples alertes de l’OMS sur la
résurgence des maladies tropicales en Europe du sud notamment ou l’émer-
gence de nouveaux microbes?
Chacune de ces questions prises à titre d’exemple, aura des conséquences
très concrètes en France même. Et il importe de préparer le territoire national à
les affronter dans les meilleures conditions par la mise en œuvre d’un véritable