Du gène à la fonction

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DES de pathologie :
Pathologie moléculaire
Du gène à la fonction
Jean-François Emile,
Service de pathologie & EA4340
Hôp. Ambroise Paré, APHP & Université de Versailles SQY
Pathologie : historique
• Pathologie :
– Analyse des lésions associées à des symptomes
• 3 phases évolutives
– Lésions macroscopiques (depuis l’antiquité)
– Lésions histologiques (depuis XIXe)
– Lésions moléculaires (depuis 20 ans)
Pathologie moléculaire :
Une nouvelle spécialité
• Des revues spécialisées :
– Molecular Pathology
– Diagnostic Molecular Pathology
– Experimental and Molecular Pathology
• De nombreux instituts
• Des enseignements spécifiques
• Indications de plus en plus nombreuses
– Pathologies cancéreuses, infectieuses
Pathologie moléculaire :
Techniques d’analyse des acides nucléiques
• Cytogénétique « classique », FISH, SKY
• Hybridation in situ
• CGH, Chromosome array
• Southern (ADN) et northern (ARN) blot
• PCR, RT-PCR, analyse de taille de
fragments, séquençage, méthylation,…
• PCR temps réelle, DNA arrays
Pathologie moléculaire
• Objectifs du cours :
– Comprendre l’importance de la biologie
moléculaire dans le diagnostic anatomopathologique, notamment en pathologie
tumorale
– Comprendre et critiquer des articles de
pathologie moléculaire
– Notions de base pour pouvoir s’impliquer
dans une activité de pathologie moléculaire
au sein d’un laboratoire
Plan du cours
• Chomosomes - ADN
– Structure des chromosomes et de l'ADN
– Réplication (ADN ADN)
– Maintien de l'intégrité de l'ADN
• Transcription - traduction
– Transcription (ADN ARN)
– Maturation de l'ARN messager
– Traduction (ARN protéine)
• De la protéine à sa fonction
– Structure des protéines
– Maturations post-traductionnelles
– Trafic intra-cellulaire
Vocabulaire de base
• Base :
– Adenine, Cytosine, Guanine, Thymidine, Uracil
• Nucléotides :
– (déoxy)adénosine, (déoxy)guanosine,
(déoxy)cytidine, thymidine, Urididine
• Acides nucléiques :
– ADN
– ARN
• Code génétique :
– codon de 3 nucléotides pour 1 acide aminé
ADN : structure
• Molécule de très grande taille
• Structure en 2 brins anti-parallèles
• Associations spécifiques des 2 brins base/base :
A-T et G-C
• Enroulement en double hélice
• Super-enroulement plus complexe et en
association avec des protéines spécifiques
(histones) nucléosomes, chromosomes
• Localisation nucléaire +++ et mitochondriales
ADN humain: quelques chiffres
• 3,2x109 paires de bases (x 2)
• 46 Chromosomes :
– 22 paires d'autosomes
– 2 chromosomes sexuels
• Environ 30 000 gènes
• Environ 1,5% de l'ADN correspondent à des
séquences codant pour des protéines
• Chaque gène contient entre 1 et 178 exons
Chromosome humain
• 1 chromosome = 1 double brin d'ADN
• 1 chromosome, 2 états :
– C. mitotique : état condensé
– C. inter-phasique : ADN déroulé
• Chaque chromosome contient :
– 1 centromère (site de fixation du kinétochore)
– 2 télomères (séquences répétitives)
– De multiples origines de réplication
Appariement des nucléotides
Structure des chromosomes
• Chromatine = ADN + protéines (histones ou non)
• Organisation en nucléosome : "perles"
constituées par de l'ADN (#200bp) enroulé autour
d'un octamère d'histone (H2A, H2B, H3, H4) et
relié par l'ADN de liaison.
• Dans la cellule inter-phasique :
– Euchromatine : fibre de 30 nm reliées en
boucles
– Hétérochromatine : très compactée
Condensation de l'ADN
Structure des chromosomes
d'après Alberts et al.
ADN : Réplication
• ADN = 2 brins anti-parallèles
• ADN polymérases
– Ajout de nucléotides sens 5'3' uniquement
– Nécessité d'une matrice et d'une amorce
• Donc fourche de réplication asymétrique
– Brin "précoce" : ADN pol 5'3' (matrice
– Brin "tardif" : Fragment d'Okazaki ARN (ADN
primase), puis ADN pol puis ADN ligase
ADN : Réplication
d'après Alberts et al.
ADN : Réplication
• Pour maintenir l'ADN pol sur la matrice :
– Protéines clamp
– Protéines d'assemblage du clamp
• L'ouverture de la fourche nécessite un
désenroulement de l'ADN avec :
– ADN hélicases : ouverture de l'hélice
– Protéines SSB ; se fixent à l'ADN simple brin
pour le maintenir ouvert en attendant l'ADNpol
– ADN topo-isomérases : cassent les brins
Cassure sur 1 brin (type I) ou les 2 (type II)
ADN : Réplication
d'après Alberts et al.
ADN : initiation de la réplication
• Origines de réplications :
– Multiples chez l'homme
– Séquences riches en A-T
• Limitation dans le temps
– Phase S uniquement
ADN : réplication des extrèmités
•
•
•
•
•
Pas de fourche de réplication
Séquence GGGTTA répétée sur 10000 bp
Télomèrase
Synthèse 5'3' grâce à une matrice d'ARN
Les télomèrases sont inactives dans les
tissus adultes, donc raccourcissement
progressif du télomère jusqu'à ce que la
réplication ne soit plus possible (sénescence
cellulaire).
ADN : Correction des
mésappariements pdt la synthèse
• Activité 3'-exonucléotidase de l'ADN pol :
avant d'ajouter le nucléotide suivant
• MMR (mismatch repair) :
– Identification du brin néo-synthétisé par les
cassures simple brin
– Excision, réparation
Altérations de l'ADN
• Dégradation spontanée
dépurination, désamination
• Mutagènes environnementaux
• Erreurs de réplication, télomères
• Evènements génétiques
– Recombinaison générale
– Recombinaison spécifique de site
Réparation de l'ADN
• Altération d'une base :
– Identification et marquage de la base altérée par une ADN
glycosidase
– Excision par l'AP endonucléase
– Remplacement par ADN pol
– Fermeture par ADN ligase
• Altération de 2 ou qq bases
–
–
–
–
Coupure de part et d'autre par endonucléase
Excision par hélicase
Remplacement par ADN pol
Fermeture par ADN ligase
• Cassure double brin
– Réparation par jonction non-homologue (mutagène)
– Réparation par la voie de recombinaison homologue
Crossing over par recombinaison
homologue
• Il existe plusieurs recombinases (ex :
Rad51), qui fonctionnent avec des protéines
accessoires (ex : Brca1 et Brca2).
• Effets génétiques de la RH pdt la méiose
– Crossing over
– Conversion
Rétrotransposon
• Transposition = cassure puis insertion au hasard
• Rétrotransposon
– Type rétroviral (flanqué de séquence LTR)
– Type non rétroviral (ex : séquence LINE)
• Mécanisme :
– ARNpolARN
– transcriptase inverseADN
– ligaseinsertion
Plan du cours
• Chomosomes - ADN
– Structure des chromosomes et de l'ADN
– Réplication (ADN ADN)
– Maintien de l'intégrité de l'ADN
• Transcription - traduction
– Transcription (ADN ARN)
– Maturation de l'ARN messager
– Traduction (ARN protéine)
• De la protéine à sa fonction
– Structure des protéines
– Maturations post-traductionnelles
– Trafic intra-cellulaire
Le code génétique
• ADN = support de l’information génétique
• Code génétique : 3 bases 1 acide aminé
• 1 gène 1 protéine (mais isoformes…)
• 1 gène = exons (codants) et introns
• 2n chromosomes 2 allèles/gène
Epigénétique = caractéristique transmissible
non liée à la séquence primaire de l'ADN
Le code génétique (eucaryotes)
Les familles d'ARN
• ARNm (messagers)
– Intermédiaires entre ADN et protéines
– Adressage cytoplasmique
– Epissage (excision des introns +/- qq exons)
• ARNr (ribosomaux)
• ARNt (de transfert)
• Petits ARN (miRNA)
– ARNsno (nucléolaire)
– ARNsn
• Autres ARN non codants
Régions fonctionnelles de l'ADN
• Unité de transcription (Exons, Introns et UTR)
• Promoteur (TATA box, CCAAT box, AUG,…)
• Séquences régulatrices
d'après Alberts et al.
Transcription des séquences codantes
• ARN pol II (les I et III transcrivent les ARN
non codants)
• Séquences du promoteur permettent la
fixation du complexe
d'après Alberts et al.
Modifications de l'ARNm
• Commencent pendant
la transcription
• Modifications 5' et 3'
• Epissage par le
Splicéosome
• Exportation à travers
les pores nucléaires
d'après Alberts et al.
Régulation de la transcription
• Cf cours Pr T Molina
Méthylation de l'ADN
• Sur une cytosine d'un -CG• Permet l'inactivation d'un gène
• Impliqué dans des phénomènes d'empreinte
parentale (épigénétique)
• Epigénétique = caractéristique transmissible
non liée à la séquence primaire de l'ADN
Régulations post-transcriptionnelles
• Atténuation transcriptionnelle
• Epissage alternatif
• Variation du site de poly adénylation (ex : Ig
membranaires ou sécrétées)
• Dégradation intra-nucléaire par l'exosome
• Régulation du transport intra-nucléaire
Traduction
•
•
•
•
•
•
ARNm
Ribosome (su 28S et 18S)
ARNt
Débute sur un codon AUG
Fin codon stop UAA, UAG, UGA
Repliement pdt la synthèse (spontané ou protéine
chaperone)
• Dégradation éventuelle par le protéasome, qui
découpe en plusieurs petits peptides les protéines
marquées par de multiple copies d'ubiquitine.
traduction
d'après Alberts et al.
Traduction de l'ARN
• Rôle du complex ribosomal
• Principalement au niveau du réticulum endoplasmique
• Passage d'une séquence de bases nucléotidiques à une
séquence d'acides aminés
Régulation de la traduction
•
•
•
•
Fixation de protéines régulatrice en 5'
Initiation sur différents AUG
Séquences IRES d'entrée dans le ribosome
Dégradation de ARNm
– Racourcissement du polyA, décaping,
dégradation
– Endonucléases spécifiques
• Dégradation des ARNm non sens
• RNA interférence
Variants d’épissage des ARN
• A partir d’un même gène, possibilité de
produire plusieurs variants d’ARN (et donc
de protéines), en fonction des sites
d’épissage.
• Les variants peuvent avoir des fonctions
différentes.
Plan du cours
• Chomosomes - ADN
– Structure des chromosomes et de l'ADN
– Réplication (ADN ADN)
– Maintien de l'intégrité de l'ADN
• Transcription - traduction
– Transcription (ADN ARN)
– Maturation de l'ARN messager
– Traduction (ARN protéine)
• De la protéine à sa fonction
– Structure des protéines
– Maturations post-traductionnelles
– Trafic intra-cellulaire
Structure des protéines
• Acides aminés
• Structure primaire
• Agencement spatial
– Structure IIaire, IIIaire, IVaire
– Localisation cellulaire
– Soluble / membranaire
Rôles des modifications protéiques
post-traductionnelles
• adressage pour qu'elles se rendent au bon endroit dans la
cellule
• ancrage dans une membrane
• étiquettage pour qu'elles soient reconnues par des
partenaires métaboliques ou par des systèmes de
dégradation
• régulation de l'activité des protéines
Modifications protéiques post-traductionnelles :
Ajout ou retrait de divers petits groupements
•
•
•
•
•
•
•
•
acétylation (ex : histones)
amidation (ex : gastrine)
biotinylation (ex : pyruvate carboxylase)
carboxylation (ex : prothrombine)
hydroxylation (ex : collagène)
méthylation (ex : calmoduline, cytochrome C)
phosphorylation (ex : récepteur tyrosine kinase)
sulfatage (ex : thyroglubine)
Modifications protéiques post-traductionnelles :
Acylation, ou ajout d'acides gras divers
• Glypiation: liaison entre une protéine destinée à la surface
extracellulaire et une ancre de glycophosphatidylinositol (ou GPI).
• Isoprénylation: liaison entre un résidu cystéine C-terminal et l'un de
deux composés isoprènes, le farnésyl ou le géranylgéranyl (ex : RAS)
• S-ou O-acylation: liaison avec acide gras (acide palmitique ou acide
myristique). S-acylation sur cystéine, ou O-acylation sur sérine
• Myristoylation N-terminale: Modification co-traductionnelle d'une glycine
N-terminale par formation d'un lien amide amide avec l'acide myristique
sous forme de myristoyl-CoA (ex : cytochrome b5)
• Ancrage à la membrane par protéolyse contrôlée et ajout de cholestérol
Modifications protéiques post-traductionnelles :
Ajout polypeptides, de glucides
• Polypeptides:
– ubiquitination (couplage à l'ubiquitine) : histones, et toute protéine
appelée à être dégradée par la voie du protéasome.
– sumoylation (couplage du small ubiquitin-like modifier, ou SUMO
• Glucides, simples ou complexes:
– c-mannosylation - poly-ADP-ribosylation – acétylglucosamination
chez p53, I?B?, PML; sur une lysine).
Modifications protéiques post-traductionnelles :
Glycosylation
Les glycoprotéines sont composées de protéines liées de façon covalente à des sucres.
La plupart des protéines sécrétées ou attachées à la membrane plasmique sont glycosylées.
Les chaînes glucidiques sont dites liées en N ou en O selon leur site d'ancrage.
• La glycosylation en N
– Commence avec la traduction, dans le réticulum endoplasmique, et se continue
jusque dans le Golgi.
– Sucres ancrés sur l'azote du groupement amide de l'asparagine.
– Les chaînes en N peuvent former de véritables arborisations. Selon la nature de ces
autres glucides, on divise les arborisations glucidiques liées en N en trois familles :
riche en mannose, hybride, et complexe, qui ressemble au type hybride mais
contient aussi de l'acide N-acétylneuraminique (NANA).
• La glycosylation en O
– Commence dans le Golgi.
– Sucres ancrés sur l'oxygène du groupement hydroxyl la sérine ou la thréonine
– Les chaînes liées en O sont plus courtes et plus variables que celles en N, et ne
contiennent la plupart du temps qu'un, deux ou trois résidus glucidiques.
Modifications protéiques post-traductionnelles :
Maturation protéolytique, dégradation
• Maturation protéolytique (ex : Proinsuline insuline)
• Dégradation
– Le protéasome : gros complexe protéique ressemblant à
l'empilement de quatre anneaux, contenant plusieurs protéases.
L'unité régulatrice reconnaît les chaînes d'ubiquitine (et donc les
protéines marquées pour la destruction par ce système).
– Les lysosomes : vésicules d'origine golgienne à contenu à pH
acide avec une grande variété d'enzyme de dégradation. Les
enzymes lysosomiques sont glycolsylés et portent un mannose-6phosphate, qui est reconnu à la surface interne du réticulum trans
golgien par un récepteur qui dirige ces enzymes vers les lysosomes
en maturation.
Traffic intra-cellulaire des protéines
• Voir article Tabone-Eglinger et al.
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