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Le 11 octobre 2016
Bernard Benattar
Comment donner de la valeur à la valeur en entreprise ?
Etaient présents : Isabelle, Dominique, Sylvain, Magali, Karine, Anne, Isabelle, Florian et Jimmy.
Etaient excusés et nous ont manqué : David, Chihab, Franck, Olivier et Cathy.
Démarrage de la journée
Les Galibots accueillent un invité Jimmy, directeur administratif et financier aux Clôtures Saniez.
BIENVENUE à JIMMY !!!
Une météo extra aussi avec des présentations entremêlées :
Respect des traditions et
de l’autorité, exemplarité,
excellence, service,
humilité, convivialité, …
Un invité extra qui sert le
café à notre président et
aux membres du groupe…
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Verbatim de cette journée mots pour mots : les mots de Bernard et les nôtres
On note juste les phrases, le verbatim, la chair.
La philosophie du travail, pour le travail. De tout temps, plus intéressé par le
dialogue sur l’existence que par l’histoire de la philosophie. On peut faire de la
philosophie vivante. La philosophie appartient à tout un chacun.
Je demande à mon fils la différence entre l’espace et le temps et il répond : « ouh
la la, l’espace est beaucoup moins profond que le futur »...
On est soucieux de ce qui oriente notre vie, ce qui donne un sens, ce qui est moins fréquent est d’en faire
une affaire collective.
On est assailli par les risques de compromission.
Travailler c’est renoncer, c’est résoudre des paradoxes, ça déborde tout le temps de ce pour
quoi on est payé. Autant qu’on soit d’accord avec ce débordement.
Un chameau est une bête qui marche dans le désert, qui avance, qui
n’est pas d’accord, qui le fait quand même et qui rumine.
Remettre du sens pour ne pas ruminer. Plus on met de sens, plus on remet
de l’énergie. Mais ne risque-t-on pas de perdre son temps.
La philosophie existe depuis des milliers d’année et était réservée à ceux qui ne
travaillaient pas. Les philosophes s’occupent de faire faire.
On est tous les philosophes qui font faire et « faire faire » c’est quand même faire, ça
veut dire agir sur des volontés qu’on considère comme des volontés libres.
Et comment fait-on pour plier une volonté libre, c’est un paradoxe du
management ? Comment résoudre ce paradoxe ?
Exemple les enfants : range ta chambre et tu t’adresses à une volonté libre…
Dans le temps, «baisse les yeux » et aujourd’hui « regarde-moi », l’autorité, ce n’est pas
prôner l’obéissance mais prôner l’intelligence.
Cela correspond à un idéal humaniste. On ne s’adresse jamais à des gens qui n’ont pas de
volonté propre, changement de paradigme qui n’en est qu’à son début.
Comment résoudre ce paradoxe pour commander une volonté libre : c’est
tu es d’accord avec elle, d’avance.
Quand je rappelle le sens, je ne m’adresse qu’à l’intelligence de l’autre avec lequel je
suis déjà en accord.
Exemple les pompiers se sont mis d’accord à l’avance sur le sens des gestes et des mots.
Coopérer ce n’est pas être d’accord, c’est se mettre d’accord. Ça ne vient jamais tout
seul.
La communication est un problème, si on veut que ça passe, il faut travailler. Quand on
abandonne l’idée qu’il y a des problèmes de communication mais que la communication est
un problème.
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Avez-vous des valeurs nominales dans vos entreprises (les valeurs affichées ou écrites et les valeurs
vécues) ?
Il faut s’adapter aux gens et les gens veulent être libres. Il faut se mettre
dans une case, c’est vraiment énervant.
On n’a pas écrit de valeurs car on n’est encore assez jeunes et j’ai
vécu des expériences traumatisantes.
Dans cette journée, on va se poser des questions d’où on tire les valeurs et où on veut qu’elles aillent. C’est de l’éthique
partagée (ça se discute tout le temps) à la différence de la morale en boite (gravé dans le marbre).
Quand on utilise ce mot, ce sont des valeurs morales qui apparaissent en premier,
les valeurs peuvent aussi être humaines, sociales, mathématiques
Les grands piliers de la philosophie occidentale sont le bien, le beau, le bon, le vrai et le juste. On est des
obsédés de ces 5 piliers. Ce n’est pas hiérarchisés, ça dépend, le religieux (le bien) les jouisseurs (le bon), les
cartésiens (le juste), les philosophes (le vrai)…
Je conteste que ce soient surtout sur des valeurs morales.
De deux choses l’une, soit on fait des valeurs une injection morale, soit on en fait une
ressource pour faire un mouvement entre l’idéal et le réel.
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Il y a des valeurs qui sont relativement normatives et d’autres
exclusivement normatives : les normatives te disent il faut aller
et les exclusivement normatives signifient « si tu le fais pas tu es
viré ».
Les valeurs exclusivement normatives était dans un monde d’obéissance, les relativement
normatives sont dans un monde d’intelligence partagée, d’intelligence collective.
L’individualité, la place du sujet prennent de l’importance aujourd’hui.
S’adresser à un salarié, c’est s’adresser aussi à son univers moral à lui.
Le président de ma structure avait demandé « pas d’états d’âme » et ça avait
traumatisé un jeune car il en avait besoin.
L’équilibre est difficile car en tant que manager je dois afficher les règles du jeu.
Je connais une entreprise ou une fois par an, il brule les règles. Si on
devait écrire tout ce à quoi on se conforme, il faudrait des charrettes.
Une règle, il faut toujours se demander à quelle valeur elle correspond, quelle valeur
elle sert.
Exemple dans une PMI : conflit de valeurs le pédiatre dit « on a convenu 10 rdv par jour, c’est la règle
pour faire un service de qualité, pour avoir le temps ».
Pour les auxiliaires, prendre 11 rdv, c’est parfois une nécessité : « il y a des jours ou je vois arriver des
gens dans un tel état, je dois la prendre en urgence. C’est plus important de prendre 11rdv,
d’outrepasser la règle pour respecter la protection de l’enfance ».
On se base sur le respect des règles et revenir dès fois à la valeur. La règle nous rend « con ».
Exercice de philosophie :
Prenons une valeur le respect et faisons un sujet d’éthique partagée :
La morale commande et l’éthique recommande. La morale est univoque, elle sépare les
valeurs les unes des autres, l’éthique, c’est se poser s’assoir et se poser des questions. La
morale dit « tu dois » et l’éthique dit « tu peux ».
La morale peut devenir de la moraline et on en a soupé. Ethos désigne le
comportement, c’est une boussole.
Parler d’éthique partagée est presque un pléonasme, il y a de la pensée et
pas seulement de l’injection. L’éthique, à un moment tu pèses. C’est passer
du réflexe à la réflexion.
Atelier d’éthique partagée (pas tout à fait, éthique appliquée) : Quand on parle de
« respect », ça te fait penser à quoi, on s’interroge sur notre capacité à, on le partage
en comité (on passe du réflexe à la réflexion).
Face au slogan on peut mettre un autre slogan, la question est de dire « est ce que nous sommes
assez fort pour mettre en balance les choses plutôt que d’être sur le réflexe ? »
Différentes parts de vérité se mettent en lumière et aller visiter les autres.
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Dans la question du respect, il y a la question de l’altérité radicale, i.e.
l’autre n’est vraiment pas toi. Différence tellement radicale que tu ne peux
même pas la comprendre.
Respecter ses collaborateurs, c’est cesser de vouloir les comprendre et leur dire de faire comme ils
veulent.
Une valeur qui s’adosse à une autre valeur, la confiance.
Respecter, c’est finalement accepter de ne pas s’en mêler.
Ta responsabilité vis-à-vis d’autrui dans cette reconnaissance que l’autre n’est pas toi, n’est
pas qu’une idée morale, c’est une expérience. (exemple : quand on voit un bébé). C’est le visage
de l’autre qui fait naître cette expérience de la responsabilité. Combien de conflits sont résorbés
à partir du moment où il y a une vraie rencontre.
On est plus vrai en face de quelqu’un que derrière.
Quand on est en présence, ça force le respect.
Remettre du visage chaque jour, ça donne de la responsabilité, ça donne du lien.
Les grandes horreurs de l’humanité se sont faites dans l’abstraction.
Reste à savoir si la cohésion se tire de l’univoque… ce n’est pas sûr.
Pas sûr que les valeurs soient faites pour donner un sens unique ; les valeurs morales, plus elles sont
univoques, plus elles sont totalitaires et plus elles nous mettent dans une ambiance de suspicion.
On n’arrête pas d’être dans une observation sans faille des failles des autres. Les
valeurs deviennent des idéaux persécuteurs…
Combien de fois les gens rentrent du travail pas contents d’eux… il vaut mieux réviser l’idéal
plutôt qu’il nous persécute tout le temps, la philosophie ne cherche qu’à revisiter nos idéaux.
En petite équipe, on prend une heure une fois par mois pour discuter d’une des valeurs. Ce
qui uniforme et univoque : on se retrouve, et dialogue.
Diade avec un Platon (un accoucheur) et un Socrate (un penseur), l’un pose des questions avec
curiosité et intérêt et l’autre répond, aller dans l’énergie d’un dialogue pas symétrique.
La raison de l’un éclaire la raison de l’autre, l’un éclaire l’autre.
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