ETATS GÉNÉRAUX DE L`ESS EN PACA Consommation

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ETATS GÉNÉRAUX DE L'ESS EN PACA
Consommation Alimentation
CAHIER RÉGIONAL PROVENCE ALPES CÔTE D'AZUR
THÉMATIQUE CONSOMMATION, ALIMENTATION
SOMMAIRE
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Fiche technique – organisation autour de la thématique Consommation
Alimentation pour la mise en place des Etats Généraux de l'Ess en Paca
P2
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Introduction à la thématique
P6
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Partie 1 – Indignations
P7
•
Partie 2 – La preuve par les initiatives
P11
•
Partie 3 – Développement
P14
•
Conclusions
P18
Cahier d'espérance Consommation Alimentation
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Fiche technique – organisation autour de la thématique Consommation
Alimentation pour la mise en place des Etats Généraux de l'Ess en Paca
Les acteurs mobilisés sur l'organisation des Egess Consommation Alimentation
Le comité de pilotage technique
Promess 84, APEAS, CRESS Paca, O2zone TV, Conseil Général de Vaucluse – direction de
l'économie, CFPPA de Vaucluse, Mairie de Carpentras.
Les participants mobilisés
Rédacteurs du cahier : collectif territorial
Ce cahier d'espérance régional est issu de nombreuses contributions récoltées lors des tables
citoyennes et lors du Forum régional sur la thématique Consommation Alimentation.
Contributeurs : APEAS, Réseau Promess, CBE Haut Vaucluse Initiative, CBE Sud Luberon, CBE
Carpentras, CBE de Cavare et des Sorgues, CBE du Pays d'Apt, APROVA, Boutique de gestion
Activ Conseil, Université d'Avignon, PCES, Alliance Provence, Lycée agricole de Carpentras
Serres, Semailles, Artisans du Monde, Le Village, Boutiques alimentaires, Université Populaire
Ventoux, AMAP de Carpentras, Biocoop de l'Auzonne, Parc Naturel Régional du Lubéron, AMAP
d'Apt, Paniers Fleurs de carotte, Point de vente collectif des agriculteurs du Parc, J-éco.org,
Biocoop Jojoba, Le Panier Paysan.com, Univerts Paysans, Cyclo Paniers, Pays de Haute
Provence, PILES du 04, MEDS, ADEAR, Filière Paysanne, Label Ethique, EPICE ...
Plus largement la démarche des états généraux sur la thématique consommation
alimentation a réunit plus de 300 acteurs, citoyens et élus sur le territoire régional.
Les évènements organisés
− Les 12 tables citoyennes organisées ont largement été portées par les membres du
−
•
réseau Promess 84 ainsi que les membres du réseau Apeas (PCES, EPICE, Alliance
Provence, MEDS …). Ces tables ont mobilisé plus de 300 personnes.
Le Forum régional thématique coordonné par l'Apeas en collaboration avec le comité
technique a mobilisé plus de 100 personnes.
TABLES CITOYENNES
Digne – Jeudi 10 MARS 2011
Point sur l'approvisionnement local de la restauration collective
Rencontre pour la mise en place d'une filière d'approvisionnement en produits locaux des collèges
et lycées des Alpes de Haute Provence. Avec la participation des Pays et Parcs, les associations
de parents d'élèves, des responsables d'établissement scolaires ou ayant de la restauration
collective, des élus.
PILES 04, 04 92 34 73 42 – [email protected]
Cadenet - Jeudi 10 MARS 2011
L’ESS, moteur de l’éducation et de la formation à la consommation responsable ?
Zoom 1 : de la ferme à la cantine (une initiative du PNR Luberon)
Zoom 2 : éducation à la maîtrise de l’énergie et aux énergies renouvelables
CBE Sud Luberon, 04 90 79 53 30 - [email protected]
Cahier d'espérance Consommation Alimentation
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La Tour D'Aigues - Jeudi 17 MARS 2011
Le rôle de l’ESS dans les nouveaux circuits de distribution
Zoom 1 : Circuits courts et alimentation,une aubaine pour les territoires et leurs habitants.
L'expérience Luberon Paysan.
Zoom 2 : Eco-construction,une opportunité pour le développement des circuits courts.
CBE Sud Luberon, 04 90 79 53 30 - [email protected]
Carpentras - Lundi 28 MARS 2011
table 1 - Modes de production pour une alimentation de qualité
table 2 - Circuits de distribution et approvisionnement de proximité
table 3 - Informer et éduquer pour une consommation responsable
CBE Carpentras, 04 90 61 73 89 - [email protected]
L'Isle sur Sorgue - Mercredi 30 MARS 2011
Dans ma cantine, je mange bio
Cette table organisée par J-éco.org en partenariat avec le CBE est
destinée aux élus et aux professionnels de la restauration collective.
CBE de Cavare et des Sorgues, 04 90 78 93 67 - [email protected]
Avignon – Jeudi 31 MARS 2011
Consommer et produire autrement
De nouveaux circuits de production et de consommation qui portent les valeurs de l’Economie
Sociale et Solidaire. Avec : Artisan du monde Avignon (Lise lavallée, présidente), Semailles et le
réseau Cocagne (Jacques Pouly, président du réseau), Le village (Vincent Delahaye , directeur),
Imagine 84, pôle aide alimentaire (Eric Mandon, coordinateur)
APROVA, 04 90 86 87 07 - [email protected]
Camaret - Mercredi 6 AVRIL 2011
Quel développement pour les circuits de distribution des produits locaux de qualité ?
Rencontre professionnelle et débat public animé par Benoit Hamon, président de l'Apeas et gérant
de la scop EPICE. Avec la participation de Réseau Biocoop et Jojoba, le point de vente collectif
Unis verts paysans de Forcalquier, Alliance Provence et l'AMAP Libre terre, Livraisons de paniers
avec CycloPanier et Le Panier Paysan de l'Isle sur la Sorgue, Le pays de Haute Provence (pôle
d'excellence rurale sur les circuits courts), le Parc du Lubéron, la Mairie de Camaret ...
Activ Conseil, 04 90 14 69 99 - [email protected]
Marseille – Mercredi 6 AVRIL 2011
Les circuits de distribution de produits locaux : Succès et frein, articulation, coopération et
mutualisation entre les filières.
Pour échanger et construire des propositions afin de développer nos filières de distribution et
les initiatives solidaires de notre territoire pour une agriculture saine de qualité. L'objectif est de
croiser nos différents regards entre producteurs, intermédiaires, association de promotion,
consommateurs (...) sur nos forces, nos difficultés, nos questionnement, nos idées...
EPICE, Benoit Hamon - [email protected]
Apt – Jeudi 7 AVRIL 2011
Quel rôle des circuits courts pour valoriser la production locale ?
Enjeux et défis pour la valorisation de la production locale.
Témoignages d’initiatives locales de circuits courts (AMAP, collectif des agriculteurs, panier paysan
Fleur de Carotte, opération de la ferme à ta cantine en lien avec le Parc Naturel Régional du
Luberon...). Débat et pistes d'actions.
CBE Apt, 04 90 04 88 58 - [email protected]
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Vaison La Romaine - Samedi 9 AVRIL 2011
De la graine à l'assiette
Citoyens- consommateurs : un autre modèle respectueux de l'humain et de l'environnement. Je
consomme autrement, quels impacts, quelles pratiques, comment je m'engage pour faire changer
nos habitudes ?
CBE Voconce, 04 90 28 86 95 - [email protected]
Valbonne – Vendredi 6 MAI 2011
Nouvelles tendances de consommation au service de l'Economie sociale et solidaire
Avec l'intervention de Dr Christophe Sempels, Professeur en Développement Durable SKEMA,
Sophia-Antipolis
L’hyperconsommation caractéristique du modèle d’économie de marché montre tous les jours un
peu plus ses limites, dans un monde secoué par les crises successives et par une prise de
conscience accrue du développement durable au sein du grand public. Pour y répondre émergent
ci et là de nouvelles formes de consommation telles que la consommation partagée,
consommation collaborative ou consommation servicielle centrée sur l’usage ou le résultat. Leur
point commun : une nouvelle relation aux objets, à leurs usages et leurs usagers.
la MEDS - [email protected]
•
FORUM RÉGIONAL THÉMATIQUE
Carpentras – Jeudi 14 avril 2011
Forum régional thématique, l'économie sociale et solidaire et la Consommation,
l'alimentation. Mise en commun des échanges issus des tables citoyennes avec les acteurs, les
élus des collectivités locales, les citoyens pour construire le cahier d'espérance régional
thématique.
APEAS – Melissa Menard – [email protected]
Cahier d'espérance Consommation Alimentation
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Cahier d'espérance Consommation Alimentation
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INTRODUCTION À LA THÉMATIQUE
A mesure que les dérives économiques et les urgences environnementales augmentent, les
inégalités sociales se creusent. Avec un taux de précarité de 13% et un taux d'endettement de
51% des ménages en France, mais aussi avec la disparition progressive des surfaces agricoles
(l'équivalent d'un département par an en France) et une tendance à la délocalisation, ou
l'augmentation des gaz à effet de serre liés à la production de biens de consommation, les
initiatives durables proposées par l'économie sociale et solidaire montrent leur intérêt dans la mise
en place de nouveaux modes de production et de distribution pour une consommation
responsable.
L'alimentation est un secteur particulièrement touché avec une part du budget familial en France
qui est passée de 40% en 1960 à 14% en 2009. Dans les années 70, le développement de
l’urbanisation, l'évolution démographique et la croissance économique globalisée ont
considérablement modifié nos modes de vie. Le modèle d’équipement commercial des villes et des
zones rurales pour répondre aux besoins en alimentation a été repensé et orienté vers la grande
distribution. Ce nouveau mode d'organisation a largement déstabilisé les circuits de production et
de distribution locaux en même temps qu'il a modifié nos habitudes alimentaires et la qualité des
produits que nous consommons au quotidien.
Le modèle dominant actuel dans les circuits de la consommation alimentaire apporte avec lui de
nombreuses dérives qui nous questionnent à l'échelle locale et nous invitent à repenser le
développement de nouveaux modes d'organisation plus responsables et solidaires :
Mettre en place de nouveaux circuits de distribution pour développer les filières de
production locales. La production locale se vend aujourd'hui en grande partie dans les circuits de
la grande distribution dont les conditions d'achat sont souvent précaires et soumises aux lois du
marché. De nombreuses initiatives tentent de relocaliser les circuits de distribution pour soutenir la
production locale :
points de vente collectifs, plateforme d'achat, réponses collectives aux
marchés publics, groupements de consommateurs … Comment soutenir leur développement et
favoriser la structuration des filières ?
Assurer une production agricole et une alimentation de qualité. Maîtrise des énergies et des
ressources naturelles, gestion des déchets, sécurité alimentaire, biodiversité … Quand on sait que
l'alimentation arrive en tête des postes de consommation des français pour sa dépendance aux
énergies fossiles, il devient urgent de mettre en place les moyens nécessaires pour une
alimentation respectueuse de l'environnement. L'économie sociale et solidaire prend en compte
les impacts environnementaux liés à la production. Quelles propositions concrètes peuvent être
mises en oeuvre ? Comment intégrer des logiques environnementales dans la conception des
filières de production et de distribution agricole ?
Développer l'éducation, l'information et la formation à la consommation responsable.
Soucieux de communiquer sur leur démarche, les acteurs de l'économie sociale et solidaire
s'impliquent sur l'éducation à la consommation responsable et la formation. C'est bien par la prise
en compte citoyenne des enjeux politiques liés à de nouveaux modes de production et de
distribution que les choses changeront. Comment interpeller et mobiliser les citoyens autour des
enjeux liés à la consommation responsable ?
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PARTIE 1 – INDIGNATIONS
Nous vivons dans une société consumériste où nos modes d'alimentation sont irraisonnés.
Le secteur de l'Alimentation est mondialisé et les filières de production et de distribution locales
sont confrontées à une concurrence internationale déloyale.
La place de la grande distribution est très largement majoritaire et pèse fortement sur les
producteurs et notamment les paysans qui sont en grande difficulté et n'arrivent plus à tirer une
rémunération suffisante de leur travail. L'accès au foncier devient problématique, de moins en
moins de jeunes ne s'installent et le nombre d'exploitations ne cesse de diminuer depuis de
nombreuses années.
Nous sommes confrontés à une surproduction avec gaspillage et destruction de l'environnement
associée à une production intensive entraînant une utilisation abusive des intrants chimiques et
une surexploitation des sols.
Dans le même temps les produits alimentaires de qualité deviennent inabordables pour une part
importante des consommateurs. Les produits locaux et biologiques restent pour l'instant l'apanage
d'une minorité. Les citoyens sont peu informés sur la manière dont est produit ce qu'ils
consomment et pas assez éduqués sur la question de l'alimentation et de la production
alimentaire.
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Synthèse des indignations relevées lors des tables citoyennes :
CAPITALISME, SURPRODUCTION ET SURCONSOMMATION
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La libéralisation du commerce international qui accroît les inégalités Nord Sud, halte au tout
marchand ! De plus, une spéculation sur les matières premières s’installe dans le monde.
Fatalité ? non !
La montée en puissance du productivisme, menace pour le temps présent, qui accroît la
détérioration des écosystèmes, participe aux dérèglements climatiques, accentue les
dégâts de l’agriculture industrielle.
L’hyperconsommation est un modèle qui nous mène à l’impasse. C’est insoutenable dans
toutes ses dimensions : sociales, environnementales, santé, qualité de vie, bien-être,…
De mauvais indicateurs nous amènent à prendre de mauvaises décisions (ex. du PIB)
L’Economie Sociale et solidaire reste l’alibi de l’économie classique, une vitrine pour
certain, une variable d’ajustement pour d’autres, mais une valeur si peu partagée par les
acteurs de l’économie.
Environ 80% de la commercialisation passe par la grande distribution, or la marge
commerciale peut aller de 7 à 10 dans ces circuits.
Exploitation du “filon bio” par l'industrie et la grande distribution, dans une logique purement
marchande, sans plus value sociale
Le développement de l’agriculture locale est menacé par un commerce inéquitable
globalisé.
EQUILIBRE ALIMENTAIRE, SANTÉ
• La consommation des produits frais diminue au profit des produits industriels.
• Problème de prix : 25% de la population ne mange pas de produits frais (fruits et légumes)
et 50% ne mange pas de viande fraîche
• De moins en moins de produits frais dans les cantines
• Equilibre alimentaire à revoir notamment en acceptant des menus sans protéines animales
• Le lien entre alimentation et problèmes de santé est avéré, c'est aux pouvoirs publics de se
saisir de cette problématique et d'agir en faveur de la production de qualité.
PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT, GASPILLAGE, PRODUITS CHIMIQUES, MEILLEURE
GESTION DES MATIÈRES PREMIÈRES …
• 150 tonnes de fruits et légumes sont jetées en moyenne par jour sur le département de
Vaucluse. 15 tonnes seulement sont récupérées.
• Les agriculteurs en bio doivent payer le label AB pour prouver la qualité de leur démarche.
• Trop de produits chimiques dans les produits vendus aux consommateurs, trop de plats
préparés qui détruisent l'environnement et la santé.
• Le surcoût des produits bio est lié en grande partie aux subventions accordées à
l’agriculture conventionnelle
• Impact des pesticides dans nos assiettes sur notre santé, nourrir nos enfants avec une
production empoisonnée
• Certification bio qui dérive vers des produits bio avec des OGM et autres ingrédients
impactant l’environnement (huile de palme)
• L'économie de marché est une grande productrice de déchets mal gérés. Les ressources
s’épuisent tandis que les déchets s’amoncellent et posent des questions
environnementales et sociales majeures (comme par exemple le traitement des déchets
électroniques envoyés en Afrique). Un résultat parmi d’autres : dans le Pacifique Nord, les
courants océaniques charrient des millions de tonnes de plastique. Leur accumulation
couvre désormais une zone grande comme six fois la France.
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•
Dans la production de biens, les fabricants font tout pour faire consommer toujours plus et
provoquer le rachat : obsolescence programmée, dégradation de la qualité et non
réparabilité en sont des exemples.
MAINTENIR ET STRUCTURER L'AGRICULTURE PAYSANNE DE PROXIMITÉ, LA
BIODIVERSITÉ
• Nous sommes une région productrice où il est difficile de trouver des produits locaux.
• Difficulté des petits producteurs locaux pour maintenir leur activité et pour vivre décemment
de leur travail. Problème de rémunération dans l’ESS avec beaucoup d’emplois précaires.
• Manque de systèmes de transports adaptés aux circuits courts. Il faut faciliter la
coopération et la mutualisation entre les structures de l'ess.
• Manque de formation adaptée pour une production de proximité respectueuse de
l'environnement
• Frein des marchés publics difficile à ouvrir à l'approvisionnement local
• Risque de perte de l’autonomie alimentaire locale (souveraineté alimentaire), l’identité
alimentaire locale
• Manque de soutien aux structures agricoles de petites tailles (bio suppression de 50% des
aides) ou pour le développement d’une agriculture de qualité (IGP.AOC.AB)
• Difficulté pour les agriculteurs de se libérer pour une 2ème activité : la commercialisation
• Difficulté à créer des filières commerciales et Points de Vente Collectifs : Informations
légales, juridiques…Flou juridique des PVC (prolongation de la ferme)
• Manque d’Abattoirs, ateliers de transformations…sur le territoire
• La restauration scolaire et collective ne se fournit pas en produits locaux/proximité et les
producteurs ne sont pas encore fédérés pour répondre à ce genre de commande publique
• Dans le Vaucluse, le nombre de producteurs a diminué de 80% en 40 ans.
• Difficulté d’accès au foncier agricole qui freinent l'installation des jeunes agriculteurs et
producteurs.
•
Des espaces agricoles dégradés qui impactent a biodiversité, de la disparition des
terres agricoles au profit des zones d’activités ou d’habitation, de la disparition
progressive des agriculteurs du paysage local.
LÉGISLATION SANITAIRE
• Répondre aux contraintes sanitaires est souvent problématique pour les petites structures
et demande beaucoup d'investissements financiers
• Les contraintes de la restauration scolaire sont importantes en ce qui concerne les
approvisionnements et les normes d’hygiène.
• Législations phytosanitaires différentes suivant les 27 pays d’Europe.
• Inégalité de traitement/réglementation d’un produit à l’autre. Cela concerne le phyto, le bio.
• Du point de vue de la législation ce qui prime c’est l’hygiène : qu’importe ce que l’on
mange, l’important c’est que ce soit hygiénique.
SOUTIEN DES COLLECTIVITÉS ET DES INSTITUTIONS
• Incohérences politiques entre les actions gouvernementales et les réalités locales, entre les
actions gouvernementales et les fondements du développement durable. Lenteurs des
décisions.
• Difficulté à mobiliser les financements publics, les démarches sont longues et compliquées.
• Qu'en est-il des engagements pris dans le cadre du Grenelle de l'environnement ? Pas de
visibilité locale sur la mise en place et les leviers concrets.
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MODÈLE ÉCONOMIQUE ET SOLIDARITÉ
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Peu de chantiers d'insertion en région PACA qui conjuguent une dimension sociale, lutte
contre l’exclusion, avec un mode de production et de consommation biologique et
solidaire.
Les petits prix que l’on trouve dans ces circuits classiques concernent des produits
étrangers « hard discount ». Il y a un pillage des pays en voie de développement.
Les petits commerces disparaissent et les villages se meurent, il n’y a plus de magasins de
petite surface.
Quelle place pour les citoyens, bénévoles dans les initiatives de l'ess ?
Manque de solidarité entre les acteurs (grandes et petites entreprises, associations ,
privé /public), il faut créer plus de lien et de mise en réseau
Explosion de la pauvreté et des difficultés à s’alimenter
LA QUESTION DU PRIX
• Fruits et légumes trop chers
• Les inégalités face à la nourriture sont créées par l’aspect financier : la part de
l’alimentation dans le budget est en baisse.
• Productivisme et mondialisation : c’est la recherche de marges par les grands groupes, les
investisseurs qui cherchent avant tout à gagner de l’argent.
• 70% des acheteurs de produits frais se déterminent d’abord par rapport au prix : il y a un
problème de pouvoir d’achat.
• Le rayon Fruits-Légumes est géré avec une marge importante : l’importance du coefficient
multiplicateur est toujours avancé. La rémunération des ouvriers agricoles est inférieure au
SMIC. Le prix des paniers est trop élevé, alors qu’ils sont censés être des « paniers
solidaires ».
• Les agriculteurs s’appauvrissent alors que la grande distribution s’enrichit.
• Les consommateurs sont-ils prêts à payer plus cher un produit issu de l’ESS ? Les
personnes démunies peuvent-elles accéder aux produits vendus en circuits courts ?
INFORMER POUR MIEUX CONSOMMER
• Il y a un manque de connaissances des produits et du fonctionnement de la grande
distribution (problème d’éducation ?). Ils proposent un modèle à bas coût.
• Il faut respecter la saisonnalité, c’est un problème d’éducation.
• Méconnaissance des enjeux socio-économiques autour de l'alimentation qui ne permet pas
aux consommateurs de faire des choix en toute conscience.
• Besoin de réapprendre à cuisiner/consommer
• Consommation responsable peut coûter moins cher à long terme mais désinformation
massive du grand public
• Manque de communication pour améliorer la visibilité des acteurs
• Soucis de lisibilité des labels. Pas d’identification sur la provenance (étranger ou France)
ou pas assez significative. Les signes de qualité sont trop nombreux, on ne sait pas à quoi
ils correspondent. Les différentes normes et labels de qualité sont mélangés avec les
labels commerciaux. L’étiquetage n’est pas assez lisible.
• A l’école, pas d’éducation sur la qualité gustative, pas d’éducation nutritionnelle.
• Dans une société surinformée, qui a le droit, l’objectivité, les moyens, la légitimité, la
compétence et/ou la connaissance ? Comment savoir qui dit vrai ?
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LA PREUVE PAR LES INITIATIVES
Dans un climat de crise globale, les propositions portées par les initiatives de l'économie sociale et
solidaire se positionnent comme des alternatives concrètes, cohérentes et innovantes pour
répondre aux problématiques de consommation actuelles, qu'elles soient socio économiques ou
environnementales. C'est en créant des espaces de concertation autour de ces initiatives avec les
collectivités que nous arriverons à changer d'échelle, changer de cap.
En Provence Alpes Côte d'Azur de nombreux acteurs de terrain agissent pour une consommation
responsable. Ces initiatives allient innovations économiques, utilité sociale et respect de
l'environnement.
181 structures* organisent la distribution de produits issus de la consommation responsable
locale,
127 structures* agissent pour une agriculture écologique et solidaire (groupements de
producteurs, structures intermédiaires ...)
165 structures* travaillent pour l'éducation et l'information à la consommation responsable et la
formation à des modes de production durable.
Source la BDIS – Janvier 2011 / www.la-bdis.org
Liste non exhaustive des initiatives présentées dans le cadre des états généraux :
Les marchés paysans, circuits-courts traditionnels :
Les circuits-courts existent depuis…plusieurs millénaires ! En effet, la vente des produits
alimentaires ont été la base des premiers échanges commerciaux. Traditionnellement situé sur la
place du village, en général en matinée, les paysans vendant sur les marchés locaux ont été de
plus en plus « noyé » par les revendeurs. Pour gagner en visibilité, depuis quelques années, des
organisations agricoles ou collectivités locales re-créent des marchés paysans : seuls des paysans
peuvent y venir vendre leurs productions. Leur format a évolué : ils conquièrent de nouveaux
quartiers, proposent des horaires mieux adaptés aux profils de consommateurs (en soirée par ex).
Leur développement est malgré tout fortement dépendant de la volonté des élus locaux
(autorisation de vente au déballage ...).
initiatives citées : marché paysan de Carpentras, marché paysan du Cours Julien à
Marseille, marché paysan de Coustellet, ADEAR...
Les AMAP
En 2001, les premières Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne sont nées en
Provence. L’objectif : soutenir des producteurs locaux par un paiement à l’avance d’une partie de
la récolte en échange de produits frais, de saison et sans produits de synthèses. Aujourd’hui au
sein des 150 AMAP en région PACA, plus de 20 000 citoyens vont à la rencontre chaque semaine
de 300 fermiers de familles. Les producteurs, qu’ils cultivent des légumes ou fruits, élèvent de la
volaille fabriquent des fromages, du miel, du pain et de nombreux autres produits, viennent
apporter leur production de saison.
Les AMAP ont une croissance exponentielle entre 2003 et 2007… les listes d’attentes s’allongent
dans les groupes locaux et l’offre des producteurs ne suffit pas pour répondre à la demande des
consommateurs. De plus, le modèle AMAP nécessite un fort investissement des
« consomm’acteurs »… si les consommateurs sont de plus en plus nombreux à vouloir des
produits de proximité et sains, cela n’en fait pas forcément des bénévoles militants.
initiatives citées : Carpentr'AMAP, AM'Apt, Alliance Provence
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Les jardins solidaires
A travers la production et la distribution de légumes biologiques, sous forme de paniers
hebdomadaires, à des adhérents-consommateurs, ces Jardins permettent à des adultes en
difficulté de retrouver un emploi et de (re)construire un projet personnel.
Initiatives citées : Semailles, Le Village, Université populaire du Ventoux
Les points de vente collectifs
Il existe plus de 200 PVC en France actuellement : des producteurs s’organisent collectivement
pour gérer leur propre lieu de vente. Cette démarche permet pour les producteurs de créer des
débouchés locaux, de minimiser la part de leur travail sur la commercialisation par de la
mutualisation. Pour les consommateurs la démarche est une garantie pour la diversité des produits
locaux disponibles.
Initiatives citées : collectif des agriculteurs du Parc à Apt, Univerts Paysans à Forcalquier
Les paniers
Suite au développement des AMAP, de nouvelles formes de paniers se créent. Ces paniers
adaptent chacun à leur manière la relation du consommateur au producteur : modes de livraison,
engagement réciproque, intermédiaire, composition du panier …
initiatives citées : Fleur de Carotte (Apt), Cyclo paniers (Avignon), Le Panier paysan.com
(Saumane de Vaucluse)
Les épiceries solidaires
Ces épiceries de quartier propose à la vente des produits issus de la production locale de qualité.
Leur démarche prend en compte le partenariat avec les producteurs, l'information du
consommateur, l'accessibilité des produits dans une logique d'utilité sociale.
Initiatives citées : Filière Paysanne à Marseille, Solid'Arles à Arles
Magasins biocoop
Au départ des Biocoop il y a des consommateurs qui se regroupent et organisent collectivement
l'approvisionnement en produits alimentaires et autres. Aujourd'hui les magasins biocoop
proposent de nombreusesréférences dont une partie en approvisionnement en filières courtes.
Initiatives citées : Biocoop Jojoba, Biocoop de L'auzonne
Groupements de consommateurs
Des consommateurs se regroupent pour organiser une réponse collective à des besoins en
alimentation de proximité et de qualité. Ils créent des partenariats avec des producteurs ou des
fournisseurs qui livrent chaque semaine ou plus les produits.
Initiatives citées : La Coopé à Marseille
Les intermédiaires relais
La demande d’approvisionnement local croît aussi du côté des restaurateurs, des cantines
scolaires, des crèches, des maisons de retraite, etc.. Dans le cadre de la RHD – restauration horsdomicile, l’approvisionnement en circuits-courts n’est pas toujours simple (le format panier n’est
pas adapté, il n’y a pas toujours un marché paysan ou un magasin de producteur dans son
quartier, sa commune). Pour pallier ces limites, de nouveaux acteurs tentent de redonner sens au
rôle d’intermédiaire éthique, en proposant des produits locaux, de saisons et en assurant de la
transparence sur les conditions de production à destination de la RHD.
Initiatives citées : la SCOP EPICE, la SCIC Agrobioprovence, le Pays de Haute Provence, le
projet de La ferme à ta cantine du PNR Lubéron
Le commerce équitable
Que l'on parle de commerce équitable local ou nord/sud, il s'agit de repenser le commerce comme
un moyen d'émancipation pour les producteurs (qui doivent pouvoir vivre décemment de leur
production) et pour les consommateurs (qui doivent avoir accès à des produits de qualité en toute
transparence). Pour les productions importées de l'étranger (chocolat, café, thé sucre …) le
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commerce équitable permet de garantir un revenu juste aux producteurs, les principes de solidarité
internationale et de souveraineté alimentaire.
initiatives citées : Artisans du Monde, Label Ethique, PCES
Formations
Le développement des filières agricoles locales passe aussi par des formations adaptées aux
nouveaux modes de production (diversité d'une exploitation, saisonnalité, agriculture biologique) et
de commercialisation (circuits courts, relation du producteur aux consommateurs).
Initiatives citées : Parcours éco paysan, Lycées agricoles et CFPPA
Restauration collective
Avec un objectif dans le cadre du Grenelle de l'environnement de passer de 0,7% à 20% de
produits bio dans la restauration collective d'ici à 2012 ... les étapes àfranchir restent nombreuses.
Pour autant différents acteurs publics et privés s'organisent pour mettre en place des circuits
d'approvisionnement, de la formation des cuisiniers, de la sensibilisation auprès des enfants ...
initiatives citées : J-éco.org, Opération de la ferme à ta cantine – PNR Lubéron, PER circuits
courts – Pays de Haute Provence, Salon de Provence, Agenda 21 de Camaret sur Aigues,
crèche de la Tour d'Aigues, Agribio de Provence, cantines bio à Mouans Sartoux ...
Problématique du foncier agricole
La pression foncière sur le territoire est importante. D’un coté, les agriculteurs, qui cessent leur
activité, hésitent à vendre, attendant souvent le passage de leurs terres en terrains constructibles
dans l’espoir d’en tirer un meilleur prix et des terres qui restent de plus en plus souvent en friches;
et de l’autre coté, de jeunes agriculteurs qui n’arrivent pas à s’installer par difficultés d’accès au
foncier.
Initiatives citées : politique agricole de la Communauté des communes du Pays des
Sorgues et des monts du Vaucluse, Foncière Terres de lien, collectifs de défense des terres
fertiles ...
Education à la consommation responsable
Tous les acteurs concernés par le développement des filières courtes de qualité en sont
convaincus : pour installer les projets à long terme, la démarche doit être accompagnée par un
volet de sensbilisation et d'information autour des enjeux liés à la consommation et à l'alimentation
responsable.
Initiatives citées : De la ferme à ta cantine, Agribio de Provence ...
Nouvelles tendances de consommation à partir du Web 2.0.
Des consomm’acteurs partent des facilités qu’internet offre pour pouvoir adopter de nouveaux
modes de consommation dans la vie réelle. Il s’agit de consommation partagée, de consommation
servicielle centrée sur l’usage ou encore de consommation collaborative, …Ces initiatives nous
aident à changer d’échelle tout en développant le local et à revenir aux fondamentaux de
l’échange (troc, lien social,…)
Initiatives citées : la BDIS, Freecycle, Recupe.net …
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DÉVELOPPEMENT
Les acteurs mobilisés autour des Etats généraux de l'ESS sur la thématique consommation
alimentation sont tous ancrés dans des pratiques au local, ils ont une forte expérience des
territoires (besoins, acteurs, problématiques) et mettent en oeuvre des projets pour le
développement d'une alimentation basée sur la production locale de qualité.
Les pistes évoquées ci après émanent des acteurs de terrain qui proposent une expertise fine des
problématiques rencontrées et ouvrent la voie à des solutions concrètes au coeur des pratiques de
l'économie sociale et solidaire.
Bien souvent, ces solutions sont à construire à partir de partenariat public / privé, acteurs
opérationnels / société civile, dans tous les cas elles font appel à la volonté des politiques qui ont
de nombreuses clés en main.
Voici quelques pistes de portes à ouvrir :
INTÉGRER LES PROBLÉMATIQUES DU SECTEUR DE L'ALIMENTATION ET DE LA
CONSOMMATION DANS LA PROBLÉMATIQUE GLOBALE DU MODÈLE ÉCONOMIQUE :
− Intégrer le développement de l'agriculture locale de qualité dans un contexte socio
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économique global : création d'emploi, développement du tourisme, maintien des terres
agricoles, souveraineté alimentaire, structuration de la logistique, programmes d'éducation
à la consommation responsable, politique de santé, développement de formations
adaptées …
Ouvrir les marchés publics et adapter les politiques d'achat des collectivités aux
opérateurs locaux de la consommation responsable : cantines scolaires, restauration
collective …
Travailler sur la question du prix : juste rémunération des producteurs, prix accessibles
pour tous (consommateurs et professionnels), comment dépasser la tension entre ces deux
facteurs clés ? Définition de prix agricoles réalistes et l'élaboration de marges de
distribution cohérentes, afin de mettre en place des filières locales viables pour les
producteurs et les intermédiaires et accessibles pour les consommateurs.
Renforcer l'articulation entre filières courtes d'échelle locale et filières équitables
d'échelle internationale.
Réintéroger le modèle économique actuel en développant les bonnes pratiques : en
réduisant les intermédiaires, en raccourcissant les délais de paiement, en évitant la
spéculation, en favorisant la consommation responsable
Taxation de la grande distribution : un outil législatif existe avec la loi sur le coefficient
multiplicateur pour la grande distribution mais elle n’est pas appliquée. Ou alors appliquer
le principe pollueur / payeur.
Activer concrètement les cadres et les innovations en cours : agendas 21, ville en
transition, RSE …
Intégrer des actions notamment liées au web 2.0. pour renforcer les échanges
locaux : un outil permettant de créer du lien social lorsqu’il est utilisé à bon escient, tout en
réduisant les inégalités. Bien utilisé, il permet de s’appuyer sur la puissance des foules (le
crowdpower) et permet de générer des mécanismes de confiance entre inconnus,
favorisant les comportements collaboratifs.
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DÉVELOPPER ET ACCOMPAGNER LES PRODUCTEURS, LES FILIÈRES DE
TRANSFORMATION, LES FILIÈRES DE COMMERCIALISATION ET LES SYSTÈMES
D'ÉVALUATION :
− Rassembler et mobiliser nos réseaux respectifs pour lutter face à la disparition du
foncier agricole. Pourquoi pas une "Loi de protection nationale des terres cultivables". A
coordonner aussi avec une maîtrise de l’étalement urbain.
− Faciliter l'installation de paysans : protéger les terres agricoles et rendre le foncier
accessible, accompagner l'installation, revaloriser l'image du métier, améliorer la
rémunération et les conditions de travail, accompagner les projets agro collectifs.
− Développer des filières locales complètes : production, transformation ( abattoirs, untités
de transformation, conserverie, pressoir, mise en bouteille..) commercialisation ( lieux de
vente collectif, marché de producteur, réseau de petite et moyenne distribution, épiceries
solidaires, coopératives de consommateurs...) en favorisant la mutualisation, l’intérêt
collectif et la mobilisation de l’épargne locale.
− Développer les démarches qualités, les systèmes d'évaluation participative ( exemple
du SGP des AMAP), sortir des logiques de standardisation exclusive pour aller vers des
système de démarches progrès
− Développer les commandes groupées auprès des producteurs qui sont le plus en
difficulté. Ces derniers sont étranglés par la grande distribution et les filières d'importations
agricoles et ont besoin d'écoulements sécurisés pour se maintenir et pour assurer la
transmissibilité future de leurs exploitations. Cette approche ne peut se concevoir hors
d’une transparence financière sur les moyens de production et les revenus base de
confiance et d’engagement éthiques réciproques.
− Proposer aux élus un "Plan d'Optimisation Agricole et Alimentaire Régional" qui
réponde au défi de notre souveraineté alimentaire territoriale.
− Développer des structures d’insertion qui intègrent les 3 axes : insertion professionnelle,
production « bio » et éducation à une alimentation équilibrée
− Soutenir l'innovation en créant des opportunités techniques et financières pour
l'expérimentation de ces nouveaux modèles.
− Intégrer dans la politique agricole locale les problématiques du développement des
filières locales pour une alimentation de qualité.
− Inciter l’Etat ou les collectivités locales à se porter caution de projets citoyens
d’acquisition de terres agricoles (garantir le fermage).
FAVORISER LA COOPÉRATION ET LA MUTUALISATION ENTRE PARTIES PRENANTES DU
SECTEUR DE L'ALIMENTATION :
− Développer la mutualisation : unités de transformation, moyens d'information,
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transports, distribution, espaces partagés (exemple du partage de jardins pour le
déploiement de potagers domestiques), les services centrés sur l’usage,…...
Favoriser les regroupements des petits producteurs pour répondre au besoin des
collectivités
Revitaliser les coopératives agricoles dans le champs de l'agriculture vivrière en
réfléchissant aussi à la mutualisation des facteurs de production afin d’éviter la
« concentration commerciale.
Favoriser la participation des citoyens dans les circuits financiers : GFA, Fonds
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de garantie, Foncière terre de liens, pré paiement et partage du risque type contrat
AMAP...
Mutualiser les énergies et les compétences dans l'accompagnement des
initiatives, favoriser les coopérations et mutualisations entre les différents acteurs de
l'accompagnement plutôt que les logiques de concurrence. Hybrider les logiques et
favoriser les démarches partenariales.
Développer l'hybridation des ressources financières entre aides publiques et
financements citoyens.
Redévelopper les systèmes de solidarité entre acteurs : échanges de savoirs,
système d'échanges libres, monnaie complémentaire, plateforme de consommation
collaborative et partagée, redynamisation des marchés de redistribution (comme le troc
par exemple),……
Organiser une approche plus collective de notre marché alimentaire local afin de
positionner nos offres de services et nos implantations géographiques de façon
concertée. Nous devons en effet trouver La bonne segmentation entre circuits de vente
directe et circuits avec intermédiaire(s), faute de quoi les premiers pourraient être
fragilisés par les seconds, ce qu'il faut impérativement éviter.
Mutualiser les moyens de communication : sans pour autant lisser les démarches
on doit pouvoir trouver des outils qui communiquent de manière globale sur les
initiatives ( exemple de la BDIS, base de données des initiatives solidaires utilisée dans
le cadre des EGESS)
ÉDUQUER ET FORMER LES CONSOMMATEURS ET CITOYENS SUR LES ENJEUX DE
L'ALIMENTATION ET DE LA CONSOMMATION RESPONSABLE :
− Développer les actions pédagogiques autour de la consommation responsable
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exemple des fermes pédagogiques éducatives.
Au delà des actions de sensibilisation, intégrer les enjeux de l'alimentation et de la
consommation dans les programmes de l'éducation nationale.
Créer des passerelles entre les acteurs de l'éducation ( éducation populaires,
éducateur spécialisés, travailleurs sociaux ) et les acteurs de l'alimentation
( nutritionnistes, producteurs, économiste...) pour favoriser l'éducation des enfants aux
enjeux de l'alimentation et de la consommation
Communiquer et veiller à synchroniser les propositions et les demandes sur un
territoire : développer les outils et les réseaux permettant de mettre en relation et de
favoriser les échanges solidaires. S’appuyer sur la puissance latente de groupes
(comme le nettoyage de 10.000 tonnes de déchets en Estonie par 50 000 volontaires –
soit 4% de la population totale – en seulement 5 heures).
Considérer la baisse de pouvoir d’achat comme angle pour faire adhérer à des
comportements collaboratifs ou partagés : bon pour le portefeuille, mais également
générateur de capital social et de bénéfices environnementaux.
Rendre lisibles et compréhensibles les différentes offres de produits de la
consommation responsable : clarifier les objectifs, les avantages et inconvénients des
différentes démarches, filières... le bio, les circuits courts, le commerce équitable, les
appellations, les labels/certifications... améliorer la traçabilité des produits, les
informations sur les méthodes de production et la transparence sur les prix.
Former les cuisiniers de la restauration collective et scolaire : approvisionnement,
qualité nutritionnelle, saisonnalité …
Valoriser la production locale et de saison auprès des touristes
Soutenir les campagnes type : boîte à fruits dans les cartables, Journées portes
ouvertes chez les agriculteurs …
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Mettre en place des « maisons de l’alimentation » : lieux ressource pour améliorer
l’éducation et les réseaux de l’information
Développer les formations des jeunes agriculteurs avec des apports en
connaissances sur l'environnement mais aussi sur le modèle économique et la posture
commerciale (ESS) associer pour cela différents partenaires (agricole, enseignements,
ESS, territoire).
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CONCLUSIONS
L'approche générale choisie par les acteurs pour aborder la problématique consommation,
alimentation dans le cadre des états généraux a largement été orientée vers la notion de
relocalisation des circuits de production et de distribution. Une grand cohérence se dessine à
travers les initiatives proposées et les pistes de développement abordées. On voit la nécessité
d'une approche globale qui relie la santé, l'économie, le social, et l'environnement pour une
démarche efficace et viable à long terme.
Les propositions faites tendent à favoriser entre autre :
− la traçabilité des produits (qualité, fraîcheur ...)
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l'emploi et les circuits économiques locaux
l'identité alimentaire locale et la notion de terroir
l'information et l'éducation à une alimentation locale de qualité
la qualité environnementale, la biodiversité
le maintien de l'agriculture paysanne
la souveraineté alimentaire
les partenariats public / privé et acteurs opérationnels / société civile dans une approche de
bien commun
Les rencontres organisées dans le cadre des états généraux (tables citoyennes et Forum régional)
ont reçu un trés bon accueil et plusieurs acteurs souhaitent aujourd'hui poursuivre la dynamique à
travers l'organisation de groupes de travail, d'expérimentations collectives et de partenariats à long
terme.
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