Le PNR 56 vu sous l`angle de l`économie – Une

publicité
Le PNR 56 vu sous l’angle de l’économie – Une contribution de Nestlé
Suisse
Alors qu’aujourd’hui le plurilinguisme est devenu, pour un nombre toujours croissant d’individus,
un facteur clé de réussite professionnelle, il est aussi fondamental pour la qualité des relations
internes et des circulations internationales d’une entreprise comme Nestlé.
En règle générale, l’anglais constitue la langue véhiculaire utilisée dans une entreprise
internationale, mais ce n’est pas la langue maternelle de la plupart des collaborateurs. Nestlé se
doit de créer un environnement qui permet à des personnes de cultures très différentes à
travailler dans des conditions attrayantes, motivantes et productives. Au siège de Nestlé à
Vevey, des collaborateurs de plus de 40 pays travaillent ensemble. Cette diversité constitue en
même temps un atout et un défi, la langue étant la clé principale pour une coopération réussie.
Nous sommes confrontés en permanence aux questions touchant à la langue, que cela soit
dans la Suisse plurilingue ou par les échanges continus avec d’autres pays. La langue ne
s’exprime que partiellement par l’oral ou l’écrit, elle implique également la culture de l’écoute,
de la compréhension, de l’acceptation et le don d’établir des relations interculturelles. Une
carrière professionnelle dépend des capacités de communication et d’intégration au-delà des
barrières linguistiques. Tant au niveau individuel qu’organisationnel, il s’agit d’aiguiser la
conscience pour les différentes cultures. Nestlé y est très attentive lors de toute
communication interne et dans ses programmes de formation ou lors de planification de
carrière.
Dans l’envie de donner un bon accueil aux différentes cultures qui sont réunis dans une
même équipe, nous incluons des activités en-dehors du travail pour les couples ou familles
de collaborateurs qui parlent une langue étrangère. Dans le même ordre d’idée et bien avant
un changement, les collaborateurs qui vont déménager dans un nouveau pays sont informés
pour pouvoir s’y préparer et réussir une intégration rapide. La langue étant un élément
prioritaire, des cours de langues sont alors proposés. Pour les collaborateurs qui travaillent à
Nestlé Suisse pour le marché indigène, ce sont bien sûr les langues nationales qui sont
importantes, en l’occurrence l’allemand et le français, en particulier pour les personnes qui
ont un lien avec la clientèle et les consommateurs. L’anglais reste toujours une langue
véhiculaire permettant à tout nouvel employé en provenance d’un autre marché de
communiquer, dans l’attente d’acquérir les bases d’une des principales langues nationales.
Les cours de langues sont ainsi très demandés et permettent aux collaborateurs étrangers
d’avoir rapidement des conversations informelles dans une des langues locales. A l’inverse,
des collaborateurs suisses sont intéressés aux cours d’anglais ou d’une des autres langues
nationales pour un meilleur échange avec tous leurs collègues d’une part et d’autre part pour
avoir une grande flexibilité dans les situations linguistiques diverses.
Dans le programme national de recherche (PNR) 56, trois projets posent des questions sur
l’usage et l’importance des langues dans l’économie. Surtout deux d’entre eux pourraient
contribuer à notre discussion continue sur l’intégration et la valorisation des différentes
cultures.
Le projet du professeur genevois, François Grin, et son collègue canadien François
Vaillancourt de l’Université de Montréal examine quel est le bénéfice économique de langues
étrangères dans une entreprise. Ils se penchent sur des questions comme : En quelle mesure,
les entreprises suisses inclut-elles la diversité linguistique dans leurs réflexions ? Comment
est-ce que cette diversité se répercute sur les stratégies de communication internes et
externes ? Est-ce que cela a des implications sur la façon de formuler des offres d’emploi et le
choix de candidats pour ces postes ?
Par ailleurs, le projet du professeur Chris Steyaert et de son équipe de l’Université de St. Gall,
cherche à saisir comment est gérée la co-existence de différentes langues, de quelle manière
ces questions sont formulées et quelles sont les réglementations internes. Les réponses
permettront de dessiner des « paysages linguistiques » d’une organisation et le projet
s’intéresse également aux répercussions sur l’identité des collaborateurs. Ce qui pourrait
particulièrement susciter l’intérêt de l’économie seront les comparaisons qualitatives de
différentes situations linguistiques: soit quand la langue générale constitue celle parlée au
siège, soit lorsqu’on utilise la langue locale ou alors le modèle flexible, où l’on adapte la
langue à la situation.
Il y a peu de pays dont l’économie d’exportation est aussi fortement liée à l’étranger comme la
Suisse. Cette ouverture nous apporte des avantages économiques. La multi-culturalité d’une
entreprise active au niveau mondial enrichit les idées et les échanges. Ceux-ci sont nourris de
contextes culturels différents, de réseaux plus larges et d’autres façons de trouver des solutions.
D’être entouré de personnes de même culture peut faciliter la communication, mais le risque est
de passer à côté de certaines facettes d’un problème et de sa solution.
Dans notre entreprise active sur le plan mondial, nous recherchons les impulsions de
personnes venant d’autres horizons et qui ont envie d’interagir dans le contexte économique
suisse et de mettre à disposition leur savoir. L’intégration linguistique et sociale de nos
collaborateurs de langue étrangère est donc un plus et une priorité.
Claudia Thumm, Directrice des Ressources Humaines, Nestlé Suisse
Téléchargement