LE MUR DE BERLIN
Après la seconde guerre mondiale, les forces alliées ont séparé l’Allemagne et sa capitale Berlin en 4
secteurs. Les Américains, Anglais et Français ont occupé la partie Ouest et l’Union Soviétique la partie
Est . En 1949, les 2 états allemands ont ainsi été fondés : l’Allemagne de l’Ouest appelée la
République Fédérale Allemande (RFA : BRD = Bundes Republik Deutschland) et West Berlin, et
l’Allemagne de l’Est appelée la République Démocratique Allemande (RDA : DDR = Deutsche
Demokratik Republik) et Ost Berlin. Les deux nouveaux états avaient deux régimes politiques
totalement différents.
En 1952, la RFA et la RDA ont construit une frontière de 5 Kms de large sur 1400 Kms de long allant
de la Bavière à la mer Baltique (le rideau de fer = Eiserner Vorhang). Cette frontière allemande
séparait de nombreuses villes et des villages, des familles et faisait vivre aux gens une situation
dramatique. Il était de plus en plus difficile pour les citoyens de la RDA de fuir vers l’Ouest, où ils
auraient souhaité trouver une vie meilleure, retrouver leur famille mais n’en avaient pas le droit.
Seuls les Berlinois de l’Est parvenaient à rejoindre Berlin Ouest. Pour les en empêcher, la RDA fit
construire un mur le 13 août 1961, tout autour de Berlin Est (die Berliner Mauer). Ceux qui tentaient
de le franchir étaient tués. De 1961 à 1989, des centaines de personnes sont mortes en essayant de
s’enfuir. Depuis la construction, les soldats est-allemands avaient l’ordre de tirer sur tous ceux qui
tentaient d’escalader le mur !
Ce mur séparait symboliquement et physiquement l’Europe socialiste dite de « l’Est » de l’Europe
atlantiste dite de « l’Ouest ». Tandis que les Allemands de l’Est n’avaient pas le droit d’approcher le
mur, ceux de l’Ouest venaient de leur côté écrire des slogans, bénéficiant d’une totale bienveillance
des autorités de l’Allemagne fédérale, ce qui faisait de Berlin à l’époque, la capitale allemande de la
liberté, de l’art et de la contre-culture : on y avait le droit de consommer du hashish et de nombreux
squats y prospéraient . Des artistes du monde entier venaient alors pour peindre sur le mur qui fut
peu à peu intégralement maculé de graffitis, de tags et de slogans. Cette pratique rappelle le
muralisme, qui est un mouvement artistique né au Mexique au 20°siècle, avec notamment l’artiste
Diego Rivera et qui consiste à réaliser des peintures murales à caractère souvent politique sur les
murs des villes, en particulier sur des édifices publics. On peut cependant considérer que cette
pratique remonte à la nuit des temps et qu’elle était très répandue chez les Romains comme on a pu
aussi le constater sur les murs dégagés des vestiges de Pompéi mais aussi dès la Préhistoire avec les
fresques des grottes de Lascaux par exemple. De même, les graffitis existent depuis des époques
reculées, et certains exemples remontent à la Grèce antique ainsi qu’à l’Empire romain. Cela peut
aller de simples marques de griffures, à des peintures de murs élaborées. Dans les temps modernes,
peinture aérosol et marqueurs sont devenus les outils les plus utilisés ; ces graffitis sont considérés
comme du vandalisme ; ils restent souvent un moyen pour communiquer un message politique et
social par le biais d’une forme d’art. Le tag quant à lui est le plus souvent le simple dessin du nom de
l’artiste ; c’est un logo plus qu’une écriture, seuls les habitués parviennent à déchiffrer le mot qui
est écrit.
Beaucoup de personnes ont gardé en souvenir des morceaux du mur ainsi peints par des artistes,
ornés de graffitis ou de tags; certains touristes en achètent des petits éclats transformés en
pendentifs ou boucles d’oreilles ! Certaines parties n’ont pas été détruites : derrière le Parlement, on
peut les voir dans une galerie qui ressemble à un musée en plein air !