
Conservez un espace d’herbes folles et d’orties. Les euphorbes nourrissent la superbe 
chenille à corne du Moro sphinx S’il faut un entretien, procédez toujours par étapes en 
conservant des parcelles sauvages qui permettent aux animaux de s’abriter et de recoloniser 
le milieu. Ne laissez pas tous les résidus de fauche en place, exportez-les sur le compost car 
beaucoup de plantes sauvages préfèrent des terres pauvres, non enrichis. 
Le principal  nettoyage se pratique plutôt à l’automne, mais il est vrai qu’une parcelle de 
terre aérée au  favorisera le développement de plantes annuelles. En juin, le fauchage d’une 
autre partie de vos herbes folles permettra une repousse de jeunes feuilles, plus 
appétissantes pour les chenilles. Il est important de les protéger et de restaurer les 
populations en déclin.  
Pour cela, il convient avant tout de préserver leur habitat naturel, c’est-à-dire de conserver 
ou de rétablir les haies, les talus, les forêts mais aussi les vieux murs en pierres ou les arbres 
morts aux cavités accueillantes. Il est donc souhaitable de maintenir une certaine diversité 
dans les cultures et de restaurer, entre les zones cultivées, des espaces naturels où les 
pollinisateurs << en particulier les papillons >› auront accès aux plantes à nectar, aux arbres 
fruitiers, aux arbustes, aux fleurs des champs et des prairies. 
La nymphose 
Arrivée à terme, ce qui demande 4 semaines environ, la chenille cesse de s'alimenter, quitte 
ses congénères, et part en errance à la recherche d'un endroit pour se nymphoser. Le 
support à sa convenance trouvé, elle y tisse une sorte d'embase soyeuse (en nappe sur 
support plan), puis s'y amarre par sa dernière paire de pattes, et se laisse enfin pendre, 
l'avant corps souvent légèrement recourbé.  
En l'espace de 36 à 48 heures, un profond et très complexe remaniement interne va dès lors 
s'opérer, les organes de la chrysalide se substituant en quelque sorte à ceux de la chenille. Le 
moment venu la dépouille de l'ex-chenille va se fendre dorsalement, s'ouvrir, et laisser 
apparaître la chrysalide. Par contractions et contorsions successives, cette dernière va 
complètement se dégager de la dépouille larvaire, avant de progressivement affiner ses 
contours, durcir, et se pigmenter. L'embase soyeuse servira là aussi à l’ accrochage de la 
chrysalide, l'extrémité abdominale de cette dernière étant dotée d'une surface finement 
"griffue" (comme le "velcro") appelée "cremaster". Cette structure est toujours présente 
chez les papillons, mais qu'elle est susceptible de varier de forme selon les espèces, et selon 
le type de chrysalide.  
La chrysalide est "suspendue", le papillon se présentant tête en bas. Cela vaut pour de 
nombreuses espèces, mais d'autres rhopalocères (papillons de jour) ont des chrysalides dites 
"ceinturées", car retenues au support par un cordon soyeux élaboré par la chenille. C'est par 
exemple le cas du Machaon, et là le futur papillon est positionné tête en haut...comme vous 
et moi !