LANGOUSTES
ET
CIGALES
49
Les autres espèces signalées dans le présent document sont, soit trop rares comme les langoustes
Palinurellus wieizeckii
(espèce cryptique) et
Paizulirus
homarus
(habitat très limité en Nouvelle-Calédonie),
soit trop difficiles
à
capturer comme les Nephropidae vivant
à
plus de
1000
m de profondeur.
ALIMENTATION.
-
L'appareil digestif se compose d'une bouche, d'un oesophage, de deux chambres
stomacales et d'un intestin. Les pièces bucales déchirent les aliments, les machoires, fortement calcifiées,
les broyent. Dans l'estomac, des plaques calcaires striées qui broyent également les aliments en facilitent la
digestion et l'assimilation. De chaque côté de l'estomac, la glande verte (hépatopancréas) est une sorte de
rein d'accumulation qui sert
à
la fois au passage des substances dans
le
sang, au stockage et
à
l'excrétion.
Bien que les langoustes aient une réputation de charognard, elles sont en fait omnivores et sélectionnent
soigneusement leur nourriture. Elles ingurgitent principalement des crustacés, des mollusques gastéropodes et
des échinodermes (oursins), mais également des annélides polychètes' pour les espèces de fonds vaseux. Le
régime alimentaire varie au sein d'une même espèce selon l'âge et le stade de mue.
REPRODUCTION.
-
A l'exception des Nephropidae, chez lesquels les mâles se distinguent par des pinces
plus grandes, les caractères sexuels secondaires sont peu marqués. Toutefois chez les
Panulirus,
on observe
une croissance allométrique des seconde et troisième paires de pattes qui s'allongent démesurement
à
la mue
de puberté chez les mâles. La taille
à
la maturité sexuelle semble très fluctuante au sein d'une même
espèce, quelque soit la température, ce qui ne facilite pas la tâche des législateurs chargés de réglementer
les pêches.
Dans le genre
Panulirus,
les femelles sont reconnaissables aisément par leurs orifices génitaux
(gonopores) situés
à
la base des troisièmes pattes thoraciques, par la présence d'une fausse pince sur les
cinquième pattes thoraciques et par leurs larges pléopodes biramés (pattes abdominales). Les mâles ont des
orifices génitaux situés
à
la base des cinquièmes pattes thoraciques et des pléopodes uniramés.
Les modalités de reproduction sont assez variables d'une espèce
à
l'autre
;
on peut cependant distinguer
certaines caractéristiques particulières
à
ce groupe. Plusieurs jours avatlt l'accouplement, on peut remarquer
un comportement de parade nuptiale. Les mâles sont aptes
à
copuler toute l'année, alors que la femelle a des
périodes préférentielles liées au cycle de mue et
à
la température. L'accouplement a généralement lieu juste
après la mue de la femelle, alors que sa carapace est encore molle (il y a beaucoup de contre-exemples).
La copulation s'effectue ventre
à
ventre, le sperme étant déposé
sous
forme de spermatophore (sorte de
paquets de spermatozoïdes englués dans une pâte nutritive), soit dans les réceptacles séminaux de la
femelle, soit
à
l'extérieur du corps,
sur
le sternum. Le réceptacle séminal est situé entre la base des dernières
paires de pattes. Les oeufs, sortant de l'oviducte par les orifices génitaux, en avant du réceptacle situé
sur
la
coxa, sont fécondés et déposés
sur
les pléopodes,
sous
l'abdomen. Chez les
Panulirus,
Linuparus
et
Puerulus,
on observe un plastron de sperme (spermatophore)+collé sur le sternum. Au moment de la ponte, la femelle
gratte cette substance,
à
l'aide des doigts de la dernière paire de pattes, pour féconder les oeufs. Chez les
Scyllaridae, la fécondation est interne chez
Scyllarides
et
Scyllarus,
cependant des dépôts de spermatophores
ont été observés chez
Scyllarides
et
Parribacus.
Ce spermatophore est déposé
sur
la face ventrale du premier
segment de l'abdomen.
La ponte intervient une fois par an,
en
saison chaude, parfois très longtemps après l'accouplement (plus
de
15
mois). La fécondité est en relation avec la taille de l'animal. Les oeufs sont attachés aux pattes
abdominales (pléopodes) sur les soies ovigères,
sous
la queue de la femelle et sont très nombreux chez les
langoustes (plusieurs centaines de milliers). L'incubation est très variable,
6
à
11
mois chez les Nephropidae,
avec des stades larvaires très courts
(3
à
6
semaines) et une faible fécondité (quelques centaines
à
quelques
milliers d'oeufs). Cette stratégie de reproduction dépend essentiellement de la température, les espèces de
profondeur
ou
d'eaux froides ayant une incubation plus longue que celles des eaux tropicales superficielles.
Chez certaines espèces tropicales,
il
n'y a pas de période préférentielle de ponte, mais la fréquence des
pontes varie avec l'âge de la femelle.
STADESLARVAIRES.
-
Les macroures ont plusieurs stades larvaires planctoniques et c'est au cours de cette
période, qui peut durer plusieurs mois (parfois plus d'un an), que s'effectue la dispersion de l'espèce. Ces
différents stades sont morphologiquement très différents de l'adulte, généfalement transparents et peuvent être
capturés au filet
à
plancton. Le premier stade larvaire
ou
Naupliosoma ne dure que quelques heures, il est
suivi de stades très caractéristiques, nommés Phyllosomes en raison de leur formes de feuilles. Cette forme
est une adaptation
à
la flottabilité (Fig.
2).
A ce stade, les larves peuvent parcourir des distances
considérables, estimées
à
plusieurs milliers de kilomètres pour
P. penicillatus.
Après cette phase
planctonique, les juvéniles de langoustes (stades Puerulus), qui mesurent quelques centimètres sont encore
bien, vulnérables et choisissent des biotopes
où
ils peuvent se camoufler,
sous
les blocs, dans
le
gazon algal.
Chez les cigales, ce stade larvaire terminal est appelé Nisto.