LE
COMMANDANT
TRUILHIER
215
TI
n'y a que deux moyens pour obtenir une radlat!on, tous les
renseignements que
J'al
pu prendre s'accordent en cela.
Tu
feras une
pétition pour demander
ta
radiation, oü tu ne manqueras pas de dire
que
ton
frère, capItaIne du Génie, a servi en Egypte
et
qu'!l y a reçu
plusieurs blessures. ObtIens ensuIte, à prix d'argent ou autrement, une
ou deux aposttues favorables du Préfet ou du général Cervon!
(1).
Je
fera! ajouter à cela d'autres apost!lles et ensUIte l'alIa!re Ira
rondement;
!l m'a fallu
un
mots de démarches continuelles
et
!nut!les pour me faIre
une Idée des dllIlcUltés d'une telle alIalre. L'autre moyen seraIt d'avoIr
auprèS de Bonaparte assez de protection pour obtenIr une aposttue de
lu!.
Je
tentera! ce moyen à l'arrIvée du général Bertrand, mats sans
beaucoup d'espérance de réussIr
par
là.
Barry a trouvé dans
MJD
& Rivoir une fort bonne protection, ne
néglige pas de prendre une lettre · de Ségu!er pour elle, elle volt
Bourlenne
et
lu! a présenté Barry
quI
en a obtenu une· lettre de recom-
mandat!on pour Benezech
(2)
; or, ce Bour!enne, secrétaIre Int!me de
Bonaparte, peut tout dans
ce
moment.
Je
suIs fâché de n'avoIr
aujourd'hui que des 'nouvelles peu agréables à t'annoncer; de meUleures
vIendront, je l'espère.
T.
..
qUI
est formaliste
par
caractère
et
qUI
d'atueurs a eu lut-même des aventures
quI
l'obligent à des ménagements,
T .
..
me recommande beaucoup de t'écrire de ne pas violer ta surveillance,
c'est-à-dIre d'avoIr
un
passeport plutôt qu'une feume de route.
Je
travame auprès
du
m!nlstre de
la
Police pour l'autortsatlon de te rendre
à Parts, avec quelque espoIr de réussIr. D'après
tout
cela, je n'espère
guère
te
voir arrIver à Parts
avant
la
lin
de ventôse,
et
comme c'est
à peu près l'époque où je devrais être rendu à Metz, je sera! obligé de
prétexter une maladIe. J'a! reçu une lettre de mon oncle L!oncy à
laquelle je répondrai
au
premier jour.
Par
la marche que je t'Ind!que,
11
peut
voIr combien je suIs peu en
état
de lu! rendre servIce.
Je
verra!
pour
ma
tante
ce
qu'!l me demande.
Je
crots que,
quant
à
lu!,
ses !nflr-
mItés lu! feront obtenir fac!lement l'aposttue du Préfet. C'est
un
objet
essentiel. S'!l veut ensUIte m'adresser cette pétition aInsI aposttuée, je
ne négligera! rIen pour en tirer part! le plus promptement possIble.
Assure-le de mon respectueux attachement dont la reconnaissance me
fait à leur égard
un
devoIr sacré. Adieu mon bon am!, porte-toi bIen.
Je
suis obligé de finir ici pour ne pas manquer l'heure du courrier. Bien des
choses à tous nos amis. T
Ac
he de m'envoyer
ou
d
'a
pporter l'adresse de
mon oncle Dominique.
Adteu
,
Je
vous embrasse tous.
HILARION.
Mon adresse
est
à
pr
ése
nt:
CapItaIne du Gén!e
TaUIlJIlER,
rue des
Petltes-Ecur!es, faubourg Po!ssonnlère
n'
28.
(1)
Cervoni, général commandant la Place de Marseille. (Voir Marseille
~
Re
vue
Municipale, avril-juillet
1959
, pages 9
à.
20: Le Général
CenJont,
par Gabriel
Girod
de
l'AIn.)
(2)
Benezech
(1770.1802),
né
à.
Montpellier, 'mort à Saint-Domingue. Ministre
de l'Intérieur du Directoire, Gouverneur des Tulleries au d
éb
ut du Consulat.