LA FICHE L’ÉTOILE DOUBLE 61 CYGNI DR L’un des tandems stellaires les plus proches de la Terre est facilement repérable et observable avec une petite lunette. Son mouvement sur le ciel est perceptible en un an. Visible à l’œil nu sous un ciel exempt de pollution lumineuse, l’étoile double 61 du Cygne se révèle aux plus modestes instruments. Une lunette de 60 mm de diamètre, munie d’un grossissement de 30 ×, suffit pour distinguer aisément ses deux composantes. Celles-ci sont séparées de 27”, écart qui augmentera pour atteindre 34” en 2100. Leur belle couleur orangée est nettement perceptible. Ainsi que l’Allemand Friedrich Bessel l’avait remarqué, 61 Cygni est entourée d’étoiles bien plus faibles et plus lointaines ; c’est ce qui lui a permis de mesurer sa parallaxe (lire ci-dessous). Outre des couleurs plus prononcées, un instrument de 100 ou 150 mm montre plusieurs de ces astres dont la magnitude oscille entre 8 et 10. En observant attentivement et en dessinant (ou en photographiant) la position de 61 Cygni à un an d’intervalle, il est possible de constater son déplacement annuel de 5,2”. Pour cela, l’emploi d’un fort grossissement est préférable. CARTED’IDENTITÉ D’IDENTITÉ CARTE NOM : 61 DU CYGNE NATURE : ÉTOILE DOUBLE DISTANCE : 11,4 ANNÉES-LUMIÈRE SÉPARATION : 27” DONNÉES ASTROPHYSIQUES Faiblement visible à l’œil nu, cet astre de la constellation du Cygne est intégré au catalogue d’étoiles du Britannique John Flamsteed en 1712. En 1753, James Bradley découvre qu’il s’agit d’un couple d’étoiles. L’Italien Guiseppe Piazzi l’observe pendant une dizaine d’années et constate en 1804 qu’elle se déplace vite parmi les autres étoiles (plus de 5’’ par an). Cela attire l’attention des astronomes. Dès 1812, Friedrich Bessel s’y intéresse. Il trouve que 61 Cygni est idéalement placée pour tenter de mesurer son éloignement grâce à la méthode de la parallaxe. Il y parvient en 1838 et arrive à la valeur de OCTOBRE 2012 10,4 années-lumière. 61 Cygni est donc la première étoile dont on a mesuré la distance (mis à part le Soleil). Les composantes de ce système binaire sont les étoiles les plus froides visibles à l’œil nu. Avec des masses de 50 et 60 % de celle du Soleil, elles affichent des températures de surface de 4 500 et 4 200 °C. Séparées l’une de l’autre par 85 UA, elles bouclent une révolution en 653 ans et possèdent des cycles magnétiques similaires à ceux du Soleil, respectivement de 8 et 11 ans. Avec une vitesse de 108 km/s, ce système pourrait venir d’une galaxie naine absorbée par la Voie lactée. 87