Dans ces mosaïques murales pas plus que dans ces pavements, il n’y a lieu de
chercher un quelconque symbolisme musulman qui aurait pu être imposé.
Pavement de Khirbat al-Mafdjar
Même dans ce «
Lion attaquant une gazelle
» dans lequel certains ont voulu
reconnaître le symbole de la puissance invincible de l’Islam.
Mosaïque du lion et de l’onyx
Car c’est l’un des thèmes les plus classiques des mosaïques byzantines.
En se replaçant dans la mentalité de l’époque, s’il fallait chercher un symbolisme
caché dans les mosaïques omeyyades, ce serait plutôt un symbolisme chrétien que
les artistes ont pu y glisser sans que les princes arabes s’en soient même aperçus.
Pour ces artistes ce symbolisme caché était l’équivalent d’actes de résistance et
leur procurait le plaisir subtil d’affirmer secrètement leur foi dans les œuvres
mêmes qui ornaient les mosquées.
Mosaïque vase 1. Mosquée de Damas
La bordure est composée d’octogones étoilés inscrits dans un cercle. Or, l’octogone
composé de deux carrés inscrits dans un cercle représente une des formules
symboliques de l’ésotérisme chrétien.
L’octogone étoilé, dont c’est probablement la première manifestation dans l’art
musulman, y connaîtra une fortune immense, puisque les polygones seront la base
de tout l’art abstrait rectiligne.
Mosaïque vase 2. Mosquée de Damas
On remarque des cœurs, simplement inversés ou dans le bon sens. Or, le cœur
symbolise le cœur du Christ et son sang, promesse d’immortalité.
Dans la fleur de lotus, douze losanges (les douze apôtres). La fleur a la forme d’un
ciboire. Deux grappes de raisin symbolisant le vin.
Une composition symbolique claire et précise sous les apparences d’une simple
décoration.
Mosaïque 3. Mosquée de Damas
Dans la volute de droite, un cœur inversé avec trois glands symbolisant la Trinité.
Pourtant, les mosaïques vont disparaître très rapidement en 30 ou 40 ans.
Pourquoi ?
Les historiens arabes assurent qu’elles étaient l’œuvre d’artistes byzantins,
envoyés par l’empereur de Constantinople et que les mosaïques utilisées
étaient expédiées en même temps que les ouvriers, il est facile de
comprendre leur disparition.
Il n’y aura plus d’autres mosaïques figuratives musulmanes après cette
période.
Il ne faudrait surtout pas y voir le triomphe de l’interdiction des images
d’êtres vivants, mais seulement l’absence d’artistes locaux capables de les
exécuter en mosaïques.
Les figurations continueront longtemps à orner les murs en peinture. En outre
elles étaient spécialement permises si on les foulait aux pieds.