j’assure Le compte de dividende en capital (Un survol) Jean-Guy Daniel L e compte de dividendes en capital (CDC) permet à une société privée sous contrôle canadien (SPCC) de distribuer, sans imposition, à ses actionnaires, certains montants qu’elle a reçus en franchise d’impôt. Le CDC s’inscrit dans le mécanisme d’intégration de l’impôt sur le revenu des sociétés privées et de ses actionnaires. Où le repérer ? Le CDC n’étant pas un actif, sur le plan comptable, il ne sera pas inscrit au bilan de la société. Pour déterminer son solde à une date donnée, il y a lieu de consulter les déclarations de revenus de la société et les annexes pertinentes des années visées par le calcul dudit solde. Les états financiers présentent généralement des indices relatifs aux diverses composantes du CDC. De quoi se compose-t-il ? L’excédent du capital-décès d’une police d’assurance vie reçu par une société privée, sur son coût de base rajusté (CBR), constitue une composante majeure du CDC. Parmi ses autres composantes, on note : • • • L'excédent de la portion non imposable des gains en capital sur la portion non déductible des pertes en capital de la société. Les dividendes en capital que la société a reçus d'autres sociétés. La portion non imposable des revenus découlant de la disposition d’immobilisations admissibles par la société. www.conseiller.ca • La portion non imposable des gains en capital nets et les dividendes en capital distribués à la société par une fiducie dont elle est bénéficiaire. Chacun des éléments mentionnés ci-dessus constitue une composante indépendante. Le résultat du calcul de chacun d’eux ne peut pas être négatif; il sera réputé nul aux fins du calcul du CDC pour une période donnée. En ce qui concerne la composante d’assurance vie, le CBR d’une police doit être déterminé en vertu d’une formule complexe, décrite sommairement elle représente : • • le total des primes payées pour les contrats souscrits avant le 2 décembre 1982; le total des primes payées moins le coût net de l'assurance pure pour les contrats souscrits depuis le 2 décembre 1982. Quand et comment verser les dividendes du CDC ? Les montants considérés dans le calcul du CDC sont cumulatifs. Ils peuvent s’accroître avec les années et être versés au moment opportun. Cependant, il est important de noter que la portion non imposable du revenu réalisé à la suite d’une disposition d’un bien en immobilisation admissible (achalandage) doit être ajoutée au CDC de la société à la fin de son année d’imposition au cours de laquelle a eu lieu ladite disposition. Le CDC devrait être versé totalement à ses actionnaires avant le moment où la société perdra son statut de SPCC, conseiller 44 comme l’acquisition de son contrôle soit par une société qui ne se qualifie pas de SPCC, soit par des non résidents. Pour déclarer et verser un dividende à même le CDC, un choix fiscal doit être effectué selon les modalités et les formulaires règlementaires (T2054 au fédéral et CO-502 au Québec), dans les délais prescrits sans quoi des pénalités peuvent s’appliquer. Celles-ci pourraient également être chargées si le dividende versé excède le solde du CDC à la date d’exercice dudit choix. Comment maximiser un CDC ? Lorsque les actions d’une société opérante (OPCO) sont détenues par une société de gestion (GESCO), il est possible d’élaborer une structure de détention selon laquelle GESCO et OPCO seront respectivement titulaire et bénéficiaire de la police d’assurance vie. Puisque OPCO ne détient aucun intérêt dans la police, le CBR ne réduira pas le capital-décès reçu par celle-ci. Cependant, cette structure pourrait être contestée puisque la position actuelle de l’Agence du revenu du Canada (ARC) est que les règles antiévitement prévues dans la législation fiscale pourraient s’appliquer si le seul objectif visé par une telle structure est de maximiser le CDC. Il serait donc préférable que des motifs d’affaires justifient une telle planification, comme la protection de la valeur de la police contre les créanciers de OPCO. À retenir Le CDC constitue un élément important de la planification fiscale corporative. Bien comprendre son concept et son objectif, constitue un atout. Jean-Guy Daniel, Pl. Fin., conseiller principal, Développement des affaires et mise en marché, Assurance pour les particuliers, Desjardins Sécurité financière