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1860
Savoie
France
2010
Histoire et calendrier
des événements
S
’approprier le contexte de la Réunion de la Savoie à la France,
voilà un enjeu qui mobilise nombre de chercheurs dans le cadre
du 150e anniversaire de cet événement historique.
Pour contribuer à le découvrir, l’université de Savoie représentée
par MM. Denis Varaschin, professeur d’histoire contemporaine, et
Sylvain Milbach, maître de conférences d’histoire contemporaine, a
accepté de rédiger une mise en perspective de la Réunion de la Savoie
à la France – depuis la première Annexion – et une chronologie
commentée. Leur travail est illustré d’une riche iconographie.
Je tiens à leur exprimer ma gratitude et ma reconnaissance. Je
formule le vœu que ce petit livre permette à chacun d’aborder la
contextualisation et le déroulement chronologique de la Réunion
de la Savoie à la France.
Le Conseil général de la Haute-Savoie sera dès lors satisfait d’y
avoir concouru, avec l’accompagnement de l’Université de Savoie.
Je souhaite à tous une excellente lecture.
Christian Monteil
Président du Conseil général
de Haute-Savoie
Carte de la France.
La Savoie et Nice font partie du
royaume de Piemont-Sardaigne
D rioux et L eroy, Atlas universel
et classique de géographie.
Paris. 1877.
150 e
anniversaire
de l’Annexion
de la Savoie
à la France
1860. La Savoie, la France, l’Europe
Par Denis Varaschin
Professeur d’histoire contemporaine à l’université de Savoie
L
e cent cinquantenaire de l’Annexion, selon le
terme consacré par le droit public international,
apparaît d’abord comme le reflet de profondes
évolutions politiques, économiques et sociales.
Elles conduisirent les élites savoyardes, qui donnaient
le ton et aimaient à débattre, souvent ardemment,
à de surprenants combats à fronts renversés.
Les conservateurs, traditionnellement favorables à la
monarchie piémontaise, s’en éloignèrent dans les années
1850, ne se reconnaissant pas dans sa politique italienne
(unité au-delà des monts), fiscale (augmentation des
Napoléon III
Portrait en pied de
Napoléon III, empereur
des Français, d’après
Winterhalter, s.d. Huile
sur toile.
Académie florimontane.
Château de Montrottier.
impôts pour financer la guerre), économique (refus du
libre-échange, percement retardé du Mont‑Cenis) et
religieuse (sécularisation) qui marginalisait la Savoie ;
désormais une France autoritaire, dynamique et puissante
était en mesure de les séduire alors que le sentiment de
nationalité qui se développait dans la Péninsule élevait un
peu plus chaque jour la barrière des Alpes.
3
Inversement, les républicains qui avaient milité en
faveur d’un rapprochement avec Marianne, déjà opéré
Première
annexion de 1792
Le 22 septembre 1792,
les troupes françaises
envahissent la Savoie et
Nice. Le 27 novembre,
la Savoie devient le
84e département français,
sous le vocable de MontBlanc. Le 15 mai 1796,
Victor-Amédée III reconnaît
l’annexion de ces territoires
à la France par le traité de
Paris. Le 25 août 1798, le
département du Léman,
qui exclut Annecy et fédère
le Faucigny et le Chablais
autour de Genève, est créé.
En 1802, le Piémont est
annexé à la France. Retour
de l’histoire, en avril 1814,
les Autrichiens occupent
la Savoie et les Français
quittent la Savoie du nord
en septembre. Entre temps,
la royauté sarde est rétablie
à Turin et, en novembre
1815, le congrès de Vienne
lui restitue la Savoie.
en 1792 (première annexion), n’entendaient pas placer
leur confiance en Napoléon III qui avait rétabli la formule
et les fastes impériaux ; en outre, ils n’apparaissaient
pas insensibles à la politique d’ouverture pratiquée par
Victor-Emmanuel II et Cavour.
Pour leur part, les libéraux, dont les rangs s’étoffaient
avec le développement de l’industrie et du grand
commerce qui conduisait à penser que l’économie
montagnarde traditionnelle ne représentait plus l’avenir,
appréciaient l’action modernisatrice de Cavour et de
Napoléon III. Les principaux partenaires en affaires,
le grand marché, qui étaient du côté français, faisaient
craindre à certains une perspective italienne ; mais
l’ouverture à la concurrence que représentait l’insertion
dans l’espace français risquait aussi d’être douloureuse
pour d’autres.
Par ailleurs, la population n’apparaissait pas indifférente
au débat. La capacité de la France impériale toute proche
à accueillir les émigrants savoyards et à établir des
infrastructures, notamment de transport, du simple pont
enjambant la rivière voisine au très capitalistique réseau
de chemin de fer en passant par le récent télégraphe,
imprégnait les esprits du plus grand nombre.
Toutefois, la décision finale échappa largement aux
Victor-Emmanuel II
Savoyards. Le « concert européen » mis en place au
Roi de Sardaigne, de Chypre et de Jérusalem, duc de Savoie et de Gênes, etc.
congrès de Vienne (1815) était fondé sur une gestion des
S.d. Arch. dép. Haute-Savoie, 39 Fi 19a.
4
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Titre de presse
annexionniste
Le Courrier des Alpes, 24 mars 1860.
Arch. dép. Haute-Savoie, PER 29.
Camille Benso di Cavour
Président du Conseil royal sarde, (détail de l’huile sur toile d’Édouard-Louis Dubufe représentant les
protagonistes du congrès de Paris, 25 février-30 mars 1856). [2nde moitié du XIXe siècle].
© RMN (Château de Versailles) / Droits réservés ; MV 1994
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7
affaires continentales par les chancelleries des grandes
puissances, dont le principe cardinal était la recherche de
l’équilibre. Entre la France et le Piémont-Sardaigne, audelà de l’écume des événements (entrevue de Plombières
en 1858, traité secret de cession de 1859, traité de Turin
en 1860), la logique resta claire : l’habile Napoléon III
souhaitait de longue date la Savoie et l’Annexion fut la
contrepartie de l’aide apportée dans la guerre victorieuse
menée contre l’Autriche en 1859.
Voisine, la Suisse apparaissait alternativement
tentée de faire jouer sa position ainsi que les traités
antérieurs qui établissaient en Savoie une vaste zone
Titre de presse anti-annexionniste
démilitarisée dont elle était garante, et l’indifférence,
La Gazette de Savoie, 26-27 mars 1860.
Arch. dép. Haute-Savoie, PER 279.
voire la crainte des germanophones d’avoir à accueillir
Le Loup
Caricature anglaise de
Napoléon III déguisé en
agneau transportant deux
agnelets « Savoie » et « Nice »
dans sa besace.
Punch or the London
charivari, 11 août 1860.
Arch. dép. Haute-Savoie, 24 J 5981.
en son sein une population largement et profondément
catholique. Au final, un sentiment d’occasion manquée
émergea. En première ligne, Genève, qui redoutait tout
particulièrement de se retrouver enclavée entre des
territoires français, semblait envisager plus favorablement
la réunion des territoires de la Savoie du Nord. Une
« grande zone » vint combler une partie de ses regrets.
Première puissance mondiale, l’Angleterre semblait
inquiète de cette remise en cause de l’ordre établi,
qui pouvait en susciter d’autres, pour son influence en
Méditerranée et aussi pour ses intérêts économiques ;
elle tenta de s’y opposer, mais sans envisager un
conflit car l’enjeu n’était pas essentiel et les alliés
en l’affaire peu évidents. Une sorte d’entente entre
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Carte de la zone
neutralisée de
la Savoie du Nord
en vertu du traité
de Vienne de
1815, 1863.
Le régime de la neutralité
suisse est étendu au Chablais
et au Faucigny par le traité de
Paris du 30 mai 1814. Le traité
de Paris du 20 novembre 1815
étend cette zone de neutralité
au territoire situé au nord d’une
ligne allant d’Ugine au lac
d’Annecy par Faverges, jusqu’à
Lescheraines au-delà du lac du
Bourget jusqu’au Rhône. Cette
zone, non tracée sur une carte,
est incertaine. En 1816, la zone
de neutralité est assortie d’une
zone franche dans les Pays de
Gex, le Chablais et le Faucigny.
Arch. dép. Haute-Savoie, 1 Fi 807.
La bénédiction au pied de la croix
Album savoyard. Bordeaux. 1834.
10
11
puissances « libérales » s’esquissait entre Piémont,
France et Angleterre, ces deux dernières paraphant le
23 janvier 1860 un traité de libre-échange de première
importance et hautement significatif des marchandages
diplomatiques qui précédèrent l’Annexion.
Au cœur de l’Europe, l’Autriche-Hongrie penchait pour
une alliance avec la France, la Prusse et la Russie. La
nécessité de garantir sa cohésion interne dominait sa
Carte de l’Europe après l’Annexion.
D rioux et L eroy, Atlas universel et classique de géographie.
Paris. 1877. Coll. part.
vision des affaires extérieures, et elle accepta sans trop
sourciller l’Annexion au profit de son adversaire de
la veille qu’elle espérait ainsi insérer dans un schéma
d’Ancien Régime. Contrairement à ce que le silence des
études antérieures pouvait laisser à penser, la Prusse, qui
n’entendait pas envenimer ses relations avec la France, et
une Russie en quête d’alliance après la désastreuse guerre
de Crimée et soucieuse de politique méditerranéenne
ne se désintéressèrent pas du dossier. Enfin, Rome,
puissance tout à la fois italienne et mondiale, habituée à
sonder les âmes, parut particulièrement bien informé tout
en restant à l’écart du grand jeu.
Restait à concilier « petite » et « grande » patries. Si
l’approche du plébiscite de 1860 à l’aune de son seul
résultat chiffré est couramment pratiquée, la prise
de décision qui conduisit à recourir à cette formule
électorale puis l’accompagnement de ce choix, restent
largement dans l’ombre. Au terme d’une intense
Signature du procès verbal de cession de la Savoie à la France
Signature des commissaires de France et de Sardaigne, 14 juin 1860.
Arch. dép. Haute-Savoie, 40 Fi 49.
12
campagne d’opinion, faite d’instrumentalisation mais
aussi de libération de la parole, le « traité de réunion »,
13
et donc le processus politique qu’il portait, fut ratifié
sans heurts, et très largement, par la population. La
propagande française, largement assurée par des
Savoyards installés dans l’Hexagone, fut à la hauteur
du rejet qu’inspiraient les Piémontais. L’autre projet un
temps agité, celui d’un petit État autonome, ne résista
pas plus aux rapports de force internationaux qu’aux
intérêts locaux ou particuliers. Plus profondément
encore, cette acceptation reflétait probablement moins
une communauté de langue qu’un long processus
antérieur de rapprochement identitaire qui avait
conduit à faire émerger un choix de société, une volonté
collective de s’insérer dans une communauté forte,
riche, et dont on attendait probablement plus qu’elle
ne pouvait/souhaitait apporter. Rencontre entre temps
long des structures mentales et temps court du jeu
diplomatique, entre les aspirations exprimées ou latentes
des uns et des autres, entre passé conceptualisé et futur
incertain, l’événement que constitua l’Annexion est
devenu une construction historique.
Principales
étapes de
l’Annexion de la Savoie
à la France
par Sylvain Milbach,
maître de conférences à l’université de Savoie
Fêtes vénitiennes à Annecy
Le couple impérial participe au fêtes vénitiennes données
en son honneur à Annecy. 29 août 1860.
Gravure tirée du Voyage de leur majestés impériales…, s.l., 1860
14
1792-1814/1815
La Savoie est rattachée à la France
Par décision de l’assemblée des Allobroges, la Savoie vote son
rattachement à la France révolutionnaire. Il est ratifié par la
Convention, le 27 novembre 1792.
1815-1848
Restauration sarde,
régime dit du Buon Governo
À la suite du congrès de Vienne, la Savoie est rendue à la dynastie de
Savoie. La monarchie absolue est rétablie.
8 février 1848
Promesse d’une constitution, le Statuto
Devant la permanence de l’agitation, et par crainte d’une révolution,
Charles-Albert promet une constitution. Elle est promulguée le
4 mars 1848. Les libertés fondamentales sont garanties et la vie
politique fait son apparition. Un parlement est élu au suffrage
censitaire (2 à 3 % de la population).
Mars-août 1848 et mars 1849
Première « guerre de libération »
Statuto
Adresse du Statuto
promulgué par
Charles-Albert, roi de
Piémont-Sardaigne,
4 mars 1848.
Arch. dép. Haute-Savoie,
11 J 1267.
Carte électorale de l’État sarde
Carte tirée de Il Fischietto. Élections au parlement de Turin, 15 novembre 1858. Située au Nord-Ouest du royaume
de Piemont-Sardaigne, la Savoie peut craindre d’être encore plus excentrée en cas d’unité entre le royaume et les
États d’Italie centrale.
Charles-Albert déclare la guerre à l’Autriche le 23 mars 1848. Il
entend venir en aide aux Lombards soulevés contre la domination
autrichienne et fonder un royaume de Haute-Italie. Le conflit
s’achève par la défaite de Custozza (27 mars 1849). Charles-Albert
abdique. Son fils, Victor-Emmanuel (II), lui succède. Le nouveau
roi garantit que les libertés concédées en 1848 seront maintenues
comme base du régime. Bientôt, le Piémont-Sardaigne est le seul
régime libéral qui sort vainqueur du « Printemps des peuples ».
Février-mars 1856
Congrès de Paris
En 1855, le Piémont participe aux côtés de la France et du
Royaume-Uni à la guerre de Crimée déclenchée par les prétentions
méditerranéennes de la Russie. Le Piémont n’a aucun intérêt direct
dans cette guerre. Il s’agit d’une habile manœuvre de Cavour qui lui
permet de nouer des alliances internationales et, à terme, d’espérer
un appui des grandes puissances dans le processus de l’unité
italienne contre l’Autriche. Le Piémont est représenté au congrès
de Paris qui suit la guerre de Crimée. Cette victoire diplomatique le
fait modestement entrer dans le concert des grandes nations.
Arch. dép. Haute-Savoie, 11 J 1657.
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La Paix de Villafranca
Conférences de Villafranca en 1869, gravure tirée du Monde illustré représentant Napoléon III et François-Joseph,
empereur d’Autriche-Hongrie.
Carte des opérations militaires en Piémont et Lombardie
La royaume de Piemont-Sardaigne, autour de Turin, fait face à la Lombardie, autour de Milan, qui connaît une forte
présence autrichienne. Carte du Piémont et de la Lombardie pour suivre les opérations militaires en Italie, 1859.
© RMN (Château de Versailles) / Gérard Blot ; InvGravures4961.
Arch. dép. Haute-Savoie, 1 Fi 758.
14 janvier 1858
Attentat d’Orsini
Un patriote italien attente à la vie de Napoléon III, lui reprochant
de n’avoir pas tenu les engagements de la France à l’égard des
« nationalités », en l’occurrence de la cause des patriotes italiens.
L’Empereur va réorienter sa politique et s’intéresser davantage
à la « question italienne ». C’est un tournant de la politique
internationale.
21 juillet 1858
Entrevue de Plombières
Conséquence directe de l’attentat d’Orsini, Cavour rencontre
secrètement Napoléon III dans la station thermale des Vosges.
L’Empereur promet assistance militaire au Piémont en cas de
guerre (défensive) contre l’Autriche. En échange, Cavour promet
la cession de la Savoie à la France. La question du comté de Nice
est différée.
18
24 avril 1859
Ultimatum de l’Autriche au Piémont,
deuxième « guerre de libération »
Conformément aux espoirs de Cavour, l’Autriche exige du Piémont
qu’il cesse ses (provocatrices) démonstrations militaires. Cet
ultimatum conduit à une déclaration de guerre de l’Autriche, qui
autorise l’intervention de la France.
Napoléon III
à la bataille
de Solferino
Huile sur toile de la
Bataille de Solferino
(24 juin 1859),
vers 1860.
© RMN (Château de Versailles) /
Droits réservés ; MV 5016 (huile
sur toile d’Yvon Adolphe).
Mai - juillet 1859
Campagne militaire victorieuse du
Piémont et de la France
La campagne s’opère sous le commandement militaire français.
Les Autrichiens sont battus (Montebello, Palestro, Magenta,
Solferino) et chassés en partie de l’Italie du nord. Napoléon III signe
néanmoins un armistice avant l’aboutissement de la campagne
militaire : c’est la paix de Villafranca, le 11 juillet 1859. N’ayant pas
rempli l’intégralité de ses engagements, Napoléon III n’est pas en
mesure de réclamer la Savoie.
19
Printemps 1859
L’entrée en guerre du Piémont entraîne des agitations révolution­
naires dans les autres États italiens, où apparaît un mouvement en
faveur du rattachement au royaume du Piémont. Ce mouvement
d’opinion relance les tractations entre Cavour et Napoléon III, dont
l’appui est indispensable : le processus de rattachement implique la
marche vers l’unité de la Péninsule et la remise en cause de l’ordre
international issu du congrès de Vienne.
Été 1859 - Mars 1860
En Savoie, le débat sur l’annexion à la France prend un caractère
public par le biais de brochures et d’articles de presse. Les
conservateurs, déçus par la politique piémontaise et redoutant
l’isolement de la Savoie au sein d’une Italie unifiée, plaident
pour le rattachement à la France. En faveur de cette option,
joue l’attitude conciliante de Napoléon III à l’égard du clergé
français, tandis que le Piémont persévère dans sa politique de
sécularisation. On attend aussi de l’intégration à la France une
plus grande prospérité économique.
Mars 1860
Intenses tractations diplomatiques. Une délégation des Savoyards
favorables au rattachement est reçue aux Tuileries. Au fond, le
principe de la cession de la Savoie est acquis, mais les formes restent
à préciser : les modalités du transfert (vote ou non) et le sort de la
Savoie du nord plutôt favorable à un rapprochement avec Genève.
Mars 1860
Par plébiscite, l’Émilie et la Toscane sont rattachées au Piémont.
L’unité italienne est en marche.
24 mars 1860
Traité de cession de la Savoie
et du comté de Nice à la France
Victor-Emmanuel II « consent à la réunion de la Savoie et de
Nice […], étant entendu que cette réunion sera effectuée sans
Affiche annonçant les résultats du plébiscite
Résultat du plébiscite pour la province d’Annecy, 28 avril 1860.
Arch. dép. Haute-Savoie, 1 M 1.
20
nulle contrainte de la volonté des populations. » En échange,
Napoléon III appuie le processus d’unification des États italiens
sous l’égide du Piémont.
21
Fête vénitienne sur le lac d’Annecy
Voyage impérial en Savoie. Été 1860.
Arch. dép. Haute-Savoie, 39 Fi 3.
22
23
1er avril 1860
Victor-Emmanuel délie ses sujets
savoyards de leur serment de fidélité
15-16 avril
Plébiscite dans le comté de Nice
30 712 inscrits - 25 743 « oui » - 160 « non ».
22 avril 1860
Plébiscite en Savoie
135 449 inscrits - 130 839 exprimés - 130 533 « oui » (ou « oui et
zone », pour la Savoie du nord favorable à des liens économiques
avec Genève).
14 juin 1860
La Savoie est officiellement
remise à la France
Cérémonies de passations des pouvoirs.
27 août-5 septembre 1860
Voyage du couple impérial en Savoie
Octobre-novembre 1860
Des plébiscites sont organisés dans les Deux-Siciles, les Marches et
l’Ombrie : leur rattachement à la couronne de Victor-Emmanuel II
est voté. Presque toute la Péninsule est passée sous le sceptre de la
maison de Savoie.
Décembre 1860
En Haute-Savoie et Savoie, premières élections au parlement français
Profession de foi de Lachenal
(Circonscription d’Annecy), 20 novembre 1860. Élections législatives de 1860.
Arch. dép. Haute-Savoie, 3 M 61.
Carte du
département de
la Haute-Savoie
Le département de
la Haute-Savoie est
constitué par décret
impérial du 25 juin 1860
de 4 arrondissements
et 23 cantons.
Arch. dép. Haute-Savoie, 1 Fi 611.
14 mars 1861
Victor-Emmanuel II est proclamé roi d’Italie
24
25
Carte de l’Italie, 1864.
L’Italie est unifiée au printemps de 1861
Arch. dép. Haute-Savoie, 11 J 1913.
26
27
Médaille d’or du ministère de l’Agriculture,
du commerce et des travaux publics
décernée à Vaullet,
directeur de l’hôpital d’Annecy,
1865. Arch. dép. Haute-Savoie, 1 J 2727.
Textes :
Denis Varaschin et
Sylvain Milbach
Légendes :
Yves Kinossian
Numérisation :
Philippe Saillet
Création graphique :
Gilles Maury
Impression :
imprimerie FOT
Dépôt légal : décembre 2009
© Conseil général de la Haute-Savoie.
Direction des Archives départementales
ISBN : 978-286074-031-9
28
Carte de l’Europe.
La Savoie et Nice sont desormais
deux départements français.
D rioux et L eroy, Atlas universel
et classique de géographie.
Paris. 1877.
Savoie France
L
oin d’une réductrice entente entre l’Empire
français et le Royaume de Piémont-Sardaigne,
loin des seules figures de Napoléon III, Victor-­
Emmanuel II et ­Cavour, l’Annexion de la Savoie – et
du comté de Nice – à la France est le fruit de l’articulation de causes nombreuses, d’origine européenne
ou savoyarde. Son retentissement est continental.
Comprendre l’événement, c’est situer les momentsclé. C’est aussi replacer dans un contexte européen –
issu du Congrès de Vienne de 1815 –, comme savoyard
– les questions sont débattues avec une vigueur
étonnante dans l’opinion –, un moment historique
qui se traduit par l’entrée de trois nouveaux départements dans l’Empire français et trouve son épilogue
1860-2010
politique dans l’unité italienne de 1861.
Pour aborder ces enjeux, laissez-vous emporter par
la mise en perspective et les jalons ici présentés.
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