Commission sur l’Emploi en Santé et la Croissance économique 2
5. La promotion de l’investissement dans la formation en santé devrait reposer sur la
conciliation de principes clairs :
- La possibilité d’être formé dans son pays d’origine, ce qui suppose de développer les
capacités d’enseignement dans les pays à faible revenu, au moyen notamment d’un
renforcement des partenariats de recherche scientifique, de formation professionnelle,
et universitaires ;
- la nécessité d’investir dans des filières de professionnels de santé destinées plus
particulièrement à servir dans les zones géographiques mal desservies et à étendre la
couverture des soins à l’ensemble des populations ;
- le droit à la mobilité, dans un contexte où l’acquisition et le développement des
compétences passent par l’échange et la circulation des savoirs, et donc par l’accueil
d’étudiants étrangers ;
- la nécessité de mieux gérer l’offre et la demande sur les marchés du travail nationaux,
régionaux et mondiaux et d’anticiper les flux migratoires afin de ne pas décourager les
investissements en santé dans les pays à revenu faible ou intermédiaire et de rompre
ainsi le cercle vicieux de pertes de compétences.
6. Investir dans la santé suppose que des financements soient assurés et garantissent un
accès universel à des services de santé essentiels de qualité et abordables.
Du côté de l’offre, la création de grands fonds au cours des années 2000 (Fonds mondial de
lutte contre le Sida, le paludisme et la tuberculose, Alliance GAVI, UNITAID) a permis de faire
baisser le coût des traitements et des vaccins et de les rendre accessibles à des populations
qui en étaient auparavant privées. Cette action doit se poursuivre, en particulier au niveau
mondial, en ayant pour objectif le renforcement des systèmes de santé et l’intégration des
services de santé centrés sur la personne.
En parallèle, la demande de soins dans les pays doit être solvabilisée, de manière à donner
aux investissements en santé leur plein effet utile et leur rentabilité, notamment sociale. La
valorisation économique des professionnels de santé, pourvoyeurs non seulement de bien-
être aux populations, mais également acteurs économiques rentables et permettant de
développer une force productive en bonne santé, est à ce titre un atout à afficher. Par
ailleurs, à côté du rôle que peut jouer l’aide publique au développement et de
l’investissement du secteur privé, un renforcement des financements domestiques est
indispensable, qu’il s’agisse :
- d’augmenter la part des ressources publiques affectées à la santé, à l’instar de
l’engagement pris par les chefs d’Etats africains de consacrer 15% des budgets de leur
pays à ce secteur (déclaration d’Abuja, 2001) ; ou
- de dégager de nouvelles recettes publiques globales, comme par exemple les taxes sur
l’alcool ou le tabac, les financements innovants passant par les nouvelles technologies
– téléphone portable –, la taxation des transactions financières ou des industries
extractives, etc.
7. En décembre 2015, par la résolution 70/183, l'Assemblée générale des Nations Unies a
reconnu que l'investissement dans les « nouveaux emplois de la santé peut aussi ajouter une
valeur socioéconomique à l’économie mondiale et aux économies nationales et contribuer à