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Distribution spatio-temporelle des communautés ichtyologiques dans les lacs de barrage 4
La compétition interspécifique peut être soit exclue ou incluse dans les modèles
proposés (Colwell et Winkler, 1984). Selon Simberloff et al. (1999), il faut tenir
compte de l'importance relative de la compétition interspécifique et de la
réponse des espèces individuelles à leur environnement physique. En effet, les
espèces ont des possibilités de dispersion, des tolérances vis-à-vis des facteurs
physiques et des histoires différentes, ce qui leur confère des capacités
compétitives diverses. De plus, l'habitat actuel peut être considéré comme le
reflet fantôme d'une compétition passée (Cornell, 1980), ce qui n'a alors plus
rien à voir avec les règles d'assemblages appliquées à une situation présente.
1.1.2. Définitions
Weiher et Keddy (1999a) ont réalisé une revue de la littérature et des concepts
concernant les règles d'assemblages. Ils identifient les paradigmes, définissent
les termes, mettent en garde contre les obstacles et précisent les objectifs. Les
règles d'assemblages sont définies comme des contraintes écologiques sur les
structures des communautés observées en terme de présence ou d'abondance
d'espèces. Ces observations se basant elles-mêmes sur la présence ou
l'abondance d'une ou de plusieurs autres espèces ou autres groupes d'espèces
(Keddy et Weiher, 1999). Il ne s'agit donc pas simplement de la réponse des
espèces individuelles à leur environnement.
Les règles d'assemblages ne sont pas des synonymes de structures des
communautés ou d'organisations des communautés qui font référence à tout
profil non aléatoire observé de coexistence d'espèces. Ce sont là des études et
des méthodes appliquées à plus d'un organisme, mais qui restent en dessous de
l'échelle de l'étude des paysages. Les règles d'assemblages sont des mécanismes
explicites et quantitatifs qui gouvernent la construction de ces motifs non
aléatoires au cours du temps en considérant l'ensemble des contraintes
contribuant à la formation et au maintien des communautés. Dans ce contexte, il
faut trouver un compromis entre les approches empiriques et théoriques. Ces
règles servent à prédire la composition des communautés écologiques à partir
d'un groupe d'espèces, ce qui n'est pas à confondre non plus avec l'écologie
évolutive. On veut répondre à la question de savoir comment les espèces se sont
assemblées à partir des pools d'espèces mais pas comment les pools eux-mêmes
se sont formés d'un point de vue génétique. Le pool n'est perçu que comme la
source de matière première.
En terme d'étude sur les règles d'assemblages, il existe deux orientations
principales se basant sur deux paradigmes, l'un dénommé insulaire et l'autre
environnemental. Le premier tente d'émettre des règles d'assemblages en se
basant sur des listes d'espèces, sur leur co-occurrence ou leur co-absence.
L'autre ne se focalise pas sur la liste des espèces mais sur leurs caractéristiques.
Les facteurs environnementaux jouent ainsi le rôle de filtres environnementaux
sur ces caractéristiques.