Vulgariser la science - From To ÉSAD Valence, revue graphic

Vulgariser la science
ou le parcours des savoirs astronomiques
à travers les images
Quels sont les enjeux des représentations
visuelles produites par l’activité scienti-
que , leur diffusion et leur vulgarisation?
I. Comment la science fabrique-t-elle ses images ?
Les outils de fabrication, l’activité scientique, l’image
comme support de recherche.
II. - Comment ces images circulent-elles ?
(diffusion et vulgarisation)
Le travail du vulgarisateur, la diffusion des images par
les communautés scientiques, les formes de transmis-
sion des savoirs scientiques.
iconographie : http://images-de-science.tumblr.com
Camille Chatelaine
Mémoire #5, semaine 49
ÉSAD Valence 2013
Environ 56 000 signes
Sommaire
Introduction — p. 4
I. Comment la science fabrique-t-elle ses images ?
1. Histoire des outils de captation —p. 6
2. La galaxie d’Andromède : du cliché scientique au fond d’écran —p. 10
3. L’imagerie de la Lune et des trous noirs
a. Étude de fabrication d’images —p. 14
b. Entrevue avec Alain Riazuelo —p. 16
c. Chronologie d’une imagerie lunaire —p. 28
[4. Histoire de l’image de Planck —EN COURS]
II. Comment ces images circulent-elles ? (diffusion et vulgarisation)
1. a. La vulgarisation scientique —p. 30
b. Entrevue avec Sébastien Fontaine —p. 34
2. L’observation : de l’expérience à la représentation (du XIXe au XXe)
[a. L’astronomie populaire de Camille Flammarion —EN COURS]
b. Sur les autres Mondes de Lucien Rudaux —p. 40
[c. Le travail du designer Will Burtin —EN COURS]
3. Expérience et représentation (du XXe au XXIe)
[a. Les différentes formes de vulgarisation du XXIe EN COURS]
[b. Temps X , C’est pas sorcier, les émissions de vulgarisation EN COURS]
[c. Les vues d’artistes —EN COURS]
[d. La séduction des images —EN COURS]
e. Intelligent design : une pseudo-science au service du prosélytisme —p. 44
Bibliographie —p. 50
Note au lecteur
Pour ce mémoire #5, j’ai supprimé bon nombre d’ébauches d’articles.
Tout ce qui est signié [EN COURS] n’apparaît pas. Ils sont en revanche
dans la version #4. J’ai jugé qu’il n’était pas nécessaire de vous les redon-
ner à lire, étant donné que je n’ai pas changé profondément leur écriture.
Ils seront dans la version #6, corrigés et terminés.
}un seul article? Interview
A. Gunthert ou E. De Smet ?
4 5
Introduction
Mon travail durant mes deux premières années à l’ÉSAD Valence
résidait dans la découverte d’une science que je n’ai jamais maîtrisée : les
mathématiques. Tout commence par l’affect. Séduite par une iconographie
relative à la suite de Fibonacci que j’avais compilé, j’avais tenté d’appré-
hender les tensions qui résidait dans ces images. Il est facile de com-
prendre pourquoi nous pouvons les trouver séduisantes, leur beauté est
immédiate. Elle résultent d’une construction. Mais dès lors que je m’inté-
ressais à leur structure, je découvrais un autre monde, celui des algo-
rithmes, des théorèmes et d’un jargon que j’avais oublié depuis longtemps.
Mes recherches m’ont permise de comprendre très tôt que l’on pouvait
jouir d’une compréhension partielle des mathématiques sans en devenir
expert, et c’est la mission que je m’étais donnée : rendre accessible une
beauté mathématique, un plaisir méconnu à un public non averti, et peut-
être traumatisé comme moi par les souvenirs scolaires. C’est une excur-
sion que j’ai proposé, autour de récits mathématiques, pour tenter de
convaincre un auditoire réfractaire au plaisir scientique. Cette tentative
de poétisation me permettait d’établir un autre langage. Ainsi, à travers
les images mises en œuvre, j’ai tenté de recomposer un autre discours.
Séduction, plaisir, affect. Un lexique qui semble pourtant bien loin de la
réalité scientique : vérité, réfutabilité, exactitude. Pourtant dans celle-ci
réside un plaisir certain autant pour l’expert que pour l’amateur ou le
non-initié. Les institutions culturelles se multiplient, les scénarios basés
sur des enjeux scientiques sont fréquents au cinéma, et l’évolution des
techniques nous permettent de spéculer sur la colonisation d’univers
lointains. La science est partout, inltrée dans notre quotidien, au cœur
souvent de nos préoccupations, détenteur de vérité sur nos problèmes de
société. Elle entretient une relation avec un public non expert. Elle prend
forme dans les institutions culturelles, à la télévision, dans des publica-
tions spéciques, à l’école etc. Ce rapport est entretenu par une traduc-
tion du langage scientique, dans une mise en scène permettant de mettre
en lumière les enjeux actuels et d’occulter la complexité du processus de
recherche.
Pour mieux étudier cette transmission des savoirs, je me suis intéressée
aux activités intrasèques de la communauté scientique. Étant moi-même
désarmée face aux mécanismes de la recherche et ne pratiquant pas le
langage scientique, je me suis tournée vers l’étude de son imagerie. La
science produit bien des images, puisque celles-ci sont des moyens de
représentation, d’observation et de diffusion. Mais comment les fabrique-
t-elle? Par quels moyens? Dans quel but?
Après l’étude de fabrication de ces images, je m’intéresse dans un
second temps à leur diffusion et leur vulgarisation. Est-ce les mêmes
images que les scientiques utilisent pour la recherche et pour la diffusion
de leurs activités? Ont-elles subit de profonds changements entre l’étape
de fabrication et celle de vulgarisation? Lesquels sont-ils?
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I. La fabrication des images
1. Histoire des outils de captation
L’astronomie est une science de l’observation. Elle étudie des objets
distanciés, visibles ou invisibles de la Terre. Elle tisse des liens particuliers
avec l’histoire des évolutions techniques des outils de captation, puisque
ce sont eux qui vont lui permettre d’étendre ses recherches au delà des
limites du visible.
L’astronomie ne fut jamais qu’une activité contemplative et sans appli-
cation. Établir un calendrier, se repérer sur terre ou sur mer par exemple,
nécessitait alors l’observation des astres. Les populations voyaient des
entités supérieures en l’incarnation de ces objets célestes peuplant le
cosmos, nottamment la Lune, le Soleil et toutes les étoiles dont les mou-
vements étaient observables depuis la Terre. On leur prétaient une in-
uence évidente sur les activités terrestres. Ainsi apparut l’astrologie: on
étudiait le mouvement des astres pour prévoir les famines, les guerres, les
inondations, etc. Ainsi se mélaient astronomie, astrologie et religion. Avec
des instruments réduits, tels que des dispositifs d’alignement et des me-
sures d’angles, les astronomes de l’époque ont étudiés de façon précises
l’alignement des planètes, leur situation et leurs mouvements dans l’es-
pace avant l’invention d’outils d’observation.
L’astronomie Babylonienne remonte au IIIe millénaire av. J.-C. Son
apport en astronomie est considérable. En particulier la constitution de
leur calendrier lunaire, et leurs observations très précises des constella-
tions. Ces relevés joueront un rôle important dans l’Antiquité.
C’est autour de l’année 1609 que Galilée élabore sa lunette astrono-
mique en s’inspirant des travaux de l’opticien hollandais Hans Lipper-
shey1. Cette invention lui permettra de découvrir l’existence des tâches
solaires, la découverte des quatre sattelites de Jupiter, les phases de
Vénus, la présence de montagnes sur la Lune etc. Malgré la médiocrité
qualitative de certaines de ses lunettes2, l’invention de Galilée fut un
tournant notable dans l’histoire de l’astronomie.
La sophistication des instruments de captation évolue en même temps
que la quête de l’observation de l’inniment grand et de l’inniment
petit3. Les travaux des scientiques autour des questions d’astronomie4
permettaient l’évolution technique des instruments d’observation, repous-
sant les limites de l’inniment grand.
Aujourd’hui, nous observons que les centres de recherche en astrono-
mie se dotent d’outils de captation de plus en plus complexes: la radioté-
lescopie, le télescope spatial, la spectroscopie, etc. Ces méthodes de
fabrication d’image révèlent différentes informations qui deviennent des
objets d’étude pour la communauté scientique. Elles forment l’imagerie
astronomique. Comment celles-ci s’échappent-elles du circuit scientique
pour s’inltrer dans nos médias? Comment les centres de recherche
diffusent-ils sur leur activité? Certaines images sont-elles produites dans
le seul but de diffusion? À l’inverse, est-il envisageable qu’une image
produite pour servir des investigations scientiques devienne diffusable, se
trouve un chemin vers un public non expert? Subit-elle des traitements
spéciques? Dans ce cas, est-il possible qu’à force de médias et de traite-
ments visuels, l’image scientique perde ses informations pour ne plus
devenir qu’une illustration? Dans les pages suivantes, je propose plusieurs
hypothèses de « circuits » que les images pourraient emprunter.
1 Hans Lippershey est un opticien hollandais qui en 1608 mit au point une longue vue permet-
tant de voir les objets éloignés.
2 Certaines lunettes étaient pratiquement inutilisables dans le contexte de l’observation
astronomique. Galilée reconnut en mars 1610 que sur plus de 60 lunettes qu’il avait construites,
quelques-unes seulement étaient adéquates. De nombreux témoignages d’astronomes conrment
la médiocrité des premiers instruments.
3 Notons les travaux de Robert Hooke dans le domaine de l’observation du microscopique.
Micrographia : or, Some physiological descriptions of minute bodies made by magnifying glasses,
est le traité scientique dans lequel il décrit ses observations réalisées au moyen de lentilles
optiques. Il réalisa des gravures d’insectes d’une extrême précision. C’est lors de ses recherche sur
l’inniment petit que Hooke invente le terme « cellule ».
4 — Prenons l’exemple de la création de l’analyse spectrale, en 1859 par R. W. Bunsen et G. R.
Kirchnoff ainsi que l’nvention de la photographie ou les méthodes de photométrie qui ont joué un
grand rôle dans l’astrophysique en sophistiquant les méthodes d’observation.
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g. 1 g. 3
g. 2Hypothèses de fabrication
Figure 1 : La communauté scientique ne diffuse pas ou très peu sur ses
activités. Ce sont les médias qui fabriquent et diffusent les images.
Figure 2 : La communauté scientique produit des images dans le cadre
de ses recherches. Certaines s’échappent jusqu’aux médias qui les trans-
forment.
Figure 3 : La communauté scientique produit des images dans le cadre
de ses recherches, et d’autres destinées à la diffusion.
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