surtout dans les bois de Boulogne et de Vincennes », indique David Bismuth, d’Ornithomédia, un portail
d’information sur l’étude et l’observation des oiseaux. Très peu d’espèces ont disparu de Paris. Seules ont
déserté la capitale des espèces migratrices, insectivores et nichant assez bas.
En ville, les oiseaux souffrent de... malbouffe
Les oiseaux choisissent de s’installer dans les villes comme Paris car ils y trouvent de nombreux avantages. La
température, supérieure de 2 à 3 °C à la campagne environnante, en est un : durant l’hiver, ils ont moins froid.
Leur période de reproduction est donc plus longue, explique Frédéric Malher, vice-président du Corif, dans son
article déjà cité.
Un moineau domestique.
« Les oiseaux de Paris, originaires des montagnes ou des falaises, se plaisent sur les toits des nombreux
bâtiments » qui remplacent leur habitat d’origine, indique-t-on, par téléphone, à Natureparif, l’Agence régionale
pour la nature et la biodiversité d’Île-de-France. La nourriture est abondante et disponible sans effort. En
conséquence, il y a « moins de compétition avec les autres oiseaux qu’à la campagne », poursuit-on, à
Natureparif. Les espèces bénéficient aussi de la politique de réduction des pesticides menée par la municipalité.
Pas non plus de chasseurs pour leur tirer dessus, et un peu moins de prédateurs. Ces avantages sont tels que
certaines espèces comme le pigeon biset, le moineau domestique, l’hirondelle des fenêtres et le martinet noir
auraient du mal à survivre en-dehors des villes et en sont dépendantes.
Mais paradoxalement, la vie en ville n’est pas toujours facile pour ces petites boules de plumes. Premier piège :
la malbouffe. Que faites-vous si vous avez devant vous un plat préparé ou les ingrédients pour cuisiner ? Vous
préférez la facilité. Chez les oiseaux, c’est la même chose. Ils choisissent les restes de nourriture et les aliments
distribués par les humains, plutôt que les insectes, graines et autres becquées qu’ils doivent chercher dans la
nature. Mais les aliments des humains ne sont pas les meilleurs pour les volatiles : « Cette alimentation
inadaptée provoque une baisse de l’espérance de vie et des taches blanches sur le plumage des corneilles »,
constate-t-on au Corif. Elle empêche même les jeunes oiseaux de s’envoler.