ZOSTERES et EPONGES entre le PORT d`ETEL et le MAGOÜER

ZOSTERES et EPONGES entre le PORT d’ETEL et le MAGOÜER
HERBIERS à ZOSTERES à partir de 25 m au nord du PORT d’ETEL, sur la CRIQUE RAMEAU
Les zostères (Zostera marina et Zostera noltii) sont
de vraies plantes marines qui poussent sur les
sédiments intertidaux (*) près des côtes, entre la côte
ouest du Cotentin et le bassin d’Arcachon. Elles
forment des herbiers parfois denses, en « prairies
marines » tout à fait comparables aux champs de
Posidonies (Posidonia oceanica) en Méditerranée.
Elles possèdent des faisceaux de 3 à 7 feuilles en
général, jusqu’à 300 par m². Ces faisceaux sont fixés
sur un rhizome qui porte les racines ancrées dans les
sédiments.
(*)intertidal :relatif à l’estran
Les pieds reproducteurs n’ont pas de feuilles fines,
longues et nervurées, mais une tige de section ronde
portant les graines. Ces graines se disséminent grâce
aux courants parfois sur de grandes distances.
La zostère marine (Zostera marina) vit à environ 3 à 8
m sous la marée haute. Une perte ou une augmentation
des sédiments peut la tuer. Elle supporte mal les
changements rapides et prolongés des courants et de la
turbidité de l’eau. Une augmentation des sels nutritifs
fait proliférer les épiphytes (*)qui se fixent sur ses
feuilles.
(*)épiphyte : qui pousse sur les plantes
Il en est de même pour la zostère naine (Zostera noltii) qui vit à environ 1 à 3 m sous la marée haute mais
celle-ci n’est pas présente sur la crique Rameau.
LES HERBIERS DE ZOSTERES JOUENT LE MEME ROLE QUE LES CORAUX ET LA
MANGROVE EN D’AUTRES PAYS. ILS RALENTISSENT LE COURANT, FAVORISENT LE DEPOT
DES SEDIMENTS ET LA FILTRATION DE L’EAU
Ils sont le lieu de prolifération d’une abondante
vie marine :
- rétention de micro algues en dérive et des
débris de leurs propres feuilles, fertilisant la
place de l’herbier et/ou une zone décalée
dans le temps et l’espace par le fait des
courants.
- source de carbone organique dissous et de
concentration en oxygène
- fixation d’organismes épiphytes sur les
feuilles
- abri pour les espèces logées dans l’herbier
- fixation facilitée des larves pélagiques (libres dans l’eau de mer) lors de leur mutation en larves fixées
benthiques (sur le fond de la mer)
- hébergement jusqu’à 500 espèces de faune dont 150 à180 espèces de faune invertébrée
- lieu de vie des hippocampes et de syngnathes (poissons fins à « bec » allongé)
- zone de reproduction des morgates, rougets, plies, araignées de mer, etc…
- lieu privilégié des 2 premières années de vie de l’araignée de mer (Maia dactylabrachyata) qui s’y
enfouit et se nourrit là pendant l’hiver, tout comme certains labridés (Labrus berggylta, Labrus
bimaculatus, Symphodus melops, Centrolabrus rupestris par exemple)
- terrain de chasse surtout nocturne des poissons prédateurs tels les bars et les labridés
-
http://www.peaubleue.org/Siphonostome-atlantique-
Syngnathus-typhle-typhle,fr,igf117p48n6.html
RESSOURCE NON NEGLIGEABLE VOIRE ESSENTIELLE D’ALIMENTS POUR PLUSIEURS
OISEAUX MIGRATEURS EN COURS D’HIVERNAGE (OIES BERNACHES, CYGNES,
CANARDS SIFFLEURS, ETC…)
Les herbiers de zostères marines sont
présents par plaques de quelques m²
à quelques dizaines de m² au nord du
port d’Etel actuel, en bordure ouest
des sédiments déposés. Ils jouent là
leur rôle d’abri et de ponte de
nombreuses espèces de faune dont nos
très « connues » morgates !. Les
oiseaux en hivernage ne s’y trompent
pas et viennent là trouver leur
nourriture.
C. Hily, soutenu par la DIREN Bretagne, a réalisé en 1998 le 1er inventaire de la faune et de la flore des
herbiers de zostères en Bretagne et a proposé des ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt écologique, floristique et
faunistique) pour ce type d’habitat !. Le 1er atlas des herbiers de zostères a été produit par le réseau REBENT
(Corbeau et Rollet) en 2008, avec toute une méthodologie de suivi de ces herbiers par des sources multiples et
à plusieurs dates.
Depuis le début des années 1990, en Bretagne, on observe sur les herbiers de zostères:
- des régressions locales du fait d’aménagements portuaires, de plus de corps morts dans les zones de
mouillage, de l’invasion des algues vertes, de la turbidité accrue de l’eau et des dépôts de particules
fines
- des extensions d’herbiers en milieux plus ouverts, là où l’homme est moins actif. L’extension des
herbiers ne se fait pas en eau plus profonde mais se fait vers les zones latérales et/ou plus haut sur
l’estran.
Au niveau mondial, les herbiers suscitent un intérêt de conservation et de recherche scientifique équivalent
aux récifs coralliens et aux mangroves.
Au niveau européen, les herbiers sont recensés comme
- habitats menacés dans la « Directive habitat » 92/43
- habitat à considérer pour évaluer la qualité des masses d’eaux dans la DCE ou « Directives Cadre
Eaux » 2000/60/CE
- et dans la liste des espèces et habitats menacés et/ou en déclin dans la « Convention OSPAR » 2004
(convention pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord- Est).
Au niveau de la France, les herbiers de zostères sont protégés en tant qu’habitats par la Loi n°86-2 du
3.1.1986 relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. Le LEMAR (Laboratoire des
sciences de l’Environnement MARin de l’IUEM Institut Universitaire Européen de la Mer, à Brest- Plouzané)
fait une démarche systématique à l’échelle de la Bretagne dans le cadre du REBENT (REseau de surveillance
BENThique créé par l’IFREMER) et de l’Observatoire du domaine côtier de l’IUEM. L’AAMP ou Agence
des Aires Marines Protégées a créée une cartothèque de ces zones.
A voir aussi
http://wwz.ifremer.fr/natura2000/content/download/27291/380872/file/Natura_NOT_0025_fiche_synthe
se_Herbiers_V1r0.pdf
Que la ria soit source de plaisir avec la plaisance et source de développement de la vie marine avec les
herbiers de zostères marines !.
EPONGES au fond de la ria d’ETEL, en face du MAGOUËR
Le site du Magouër Nord est signalé par le REBENT pour sa richesse faunistique (57 espèces) et floristique
(57 espèces) juste après les sites bretons les plus riches que sont la baie de Morlaix (61 et 59 espèces) et l’ïle
d’Ouessant (41 et 81 espèces) !.
Il semble qu’une espèce d’éponge trouvée en face du Magouër puisse concentrer les métaux lourds et donc
détoxifier la ria. Des recherches seraient en cours pour valider cette possibilité.
Voilà une piste qui peut être utile à la ria… et à plein d’autres endroits sur terre !.
Etel le 17.7.2013
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