2/3
URL: http://www.hls-dhs-dss.chF13821.php
© 1998-2017 DHS: tous les droits d'auteur de cette publication sont réservés au Dictionnaire historique de la Suisse, Berne. Les textes sur
support électronique sont soumis aux mêmes règles que les textes imprimés. Droits d'utilisation et modalités de citation (PDF)
2.2 - Répartition de la croissance selon les facteurs de production
Divers facteurs de production contribuent à l'obtention du PIB. Grâce à l'analyse de la productivité
multifactorielle, on peut montrer quelle part de la croissance revient au travail, laquelle au stock de capital
disponible et laquelle au facteur résiduel, terme sous lequel on rassemble toutes les autres influences, en
particulier celle, primordiale pour la croissance moderne, du progrès technique. La part du capital s'avère la
plus stable; elle a toujours été positive. Celle du facteur travail a été élevée lors des périodes de haute
conjoncture, basse, voire négative, dans les périodes de récession. Celle du facteur résiduel a été la plus
variable; comparativement importante entre 1890 et 1929, ainsi qu'entre 1945 et 1973, elle a été presque
négligeable après 1973.
Auteur(e): Margrit Müller / PM
2.3 - Répartition de la croissance selon les secteurs économiques
Dans la seconde moitié du XIXe s., le rôle économique de l'industrie s'accrut rapidement, tandis que l'emploi
rétrécissait dans le secteur agricole, tout comme le poids relatif de sa production. En Suisse, le secteur
secondaire représentait vers 1900 plus de 40% de la valeur ajoutée brute et des emplois. Par la suite, il se
maintint autour de ce chiffre, tout en assistant au développement du secteur tertiaire (transports, commerce,
services financiers, tourisme), dont la part au PIB dépassa celle de l'industrie dans les années 1930 déjà.
Entre les années 1970 et la fin du siècle, la part de l'industrie au PIB et à l'emploi tomba à 30%, celle des
services atteignit deux tiers, celle de l'agriculture n'étant plus que de quelques pourcents.
Puisque l'économie suisse a une structure duale, certaines branches étant principalement tournées vers
l'exportation, d'autres vers le marché intérieur, il est tout naturel d'analyser la part des unes et des autres à
la croissance globale, selon leur orientation. Quoique souvent abordée dans la littérature, la question de
savoir laquelle, entre l'économie d'exportation et l'économie domestique, a été le moteur de la croissance ne
peut recevoir de réponse univoque, même en recourant aux méthodes quantitatives, en raison des multiples
interférences. La part des branches de l'économie domestique au total de la valeur ajoutée brute (et donc à la
croissance globale) a toujours été nettement plus élevée que celle des branches exportatrices. Mais dans les
périodes d'expansion (1890-1913, 1922-1929 et 1945-1973), l'économie d'exportation a davantage stimulé la
croissance, par rapport à sa part à la valeur ajoutée brute, que l'économie domestique. En revanche, durant
les deux guerres et la grande crise économique mondiale des années 1930, elle a subi une forte
décroissance, que l'économie domestique a tantôt compensée, tantôt légèrement accentuée. La
désindustrialisation qui débuta dans les années 1970 modifia la dynamique du développement économique.
Dès lors, la croissance globale eut pour principal moteur le secteur des services, et non plus l'industrie. La
part du secteur primaire à la croissance économique globale est restée marginale durant tout le XXe s., sauf
pendant la Première Guerre mondiale et dans l'immédiat après-guerre.
Auteur(e): Margrit Müller / PM
3 - Relations entre croissance, niveau de vie et bien-être
Le but général de l'économie est de maintenir le niveau de vie et de l'augmenter, ce que l'on mesure
généralement à l'aide du PIB par habitant et de la croissance de ce dernier. Cependant, le PIB présente
quelques lacunes en tant que mesure du bien-être. Par exemple, il ne retient pas comme coûts les dommages
à l'environnement inhérents à la production de biens et de services. Il ne tient pas correctement compte de la
production des ménages ni de la réduction du temps de travail. En outre, il n'inclut pas les revenus (bénéfices
d'investissements, rémunération du travail) reçus de l'étranger par des personnes qui résident en Suisse ou
versés à des personnes domiciliées à l'étranger. Ces revenus transfrontaliers, au solde net toujours positif
pour la Suisse, apparaissent dans le revenu national brut (autrefois produit national brut). Les insuffisances du
PIB par habitant comme indicateur du bien-être n'ont cessé depuis les années 1960 de susciter la