Chers lecteurs et lectrices,
II ya déjà plusieurs décennies, la sous région sahélienne a été portée à l’attention de la communauté internationale
par les grandes sécheresses qu’elle a connu au début des années 1970 et 1980. Ces perturbations climatiques ont
grandement affecté les économies, ainsi que les écosystèmes de ce grand espace géographique en Afrique de
l’Ouest. Les actions entreprises par le Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel
(CILSS) et ses partenaires, depuis sa création en 1973, ont grandement contribué à réduire les impacts négatifs
de ces perturbations climatiques. Cependant, les systèmes de production et les modes de vie des populations
de la sous région, essentiellement agropastorales, demeurent toujours vulnérables aux aléas du climat. Ainsi,
la recrudescence, ces dernières années, de phénomènes extrêmes comme les sécheresses et les inondations,
certes parfois localisés, mais très dévastateurs, est de nature à compromettre les efforts déployés par les pays
pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMDs). En effet, la sous région a connu
en 2007, 2008 et 2009 les pires inondations depuis plus de 30 ans. Les pertes occasionnées par ces intempéries
sont estimés à plusieurs milliards de dollars.
Cette situation, qui ne concerne d’ailleurs pas la seule région sahélienne, est de plus en plus considérée
comme une manifestation des changements climatiques causés par le réchauffement global, lui-même du à
l’augmentation de la teneur des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. La question du changement climatique
est donc devenue l’un des principaux défis à relever pour la planète entière, avec ses multiples facettes incluant
les études d’impacts, les mesures d’atténuation et d’adaptation.
Différentes institutions ont été créées au niveau international pour traiter les aspects scientifiques, diplomatiques
et juridiques de ces changements. C’est ainsi que la convention cadre des nations unies sur les changements
climatiques (CCNUCC ou UNFCCC en anglais) a entrepris de sensibiliser les Etats, particulièrement ceux
qui ont le plus contribué au phénomène par leurs activités industrielles et économiques, et d’obtenir d’eux des
engagements pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Les activités menées à travers les différents
protocoles internationaux, comme celui de Kyoto, et les rencontres périodiques, dont la COP15 qui s’est tenue
en décembre dernier à Copenhague au Danemark, sont désormais désignées sous le vocable de « gouvernance
mondiale du climat ». Aux niveaux national et sous régional, des plans d’action et des cadres de concertation
sur les changements climatiques ont également été crées pour mieux circonscrire cette problématique et dégager
des pistes de réponses en matière d’atténuation et d’adaptation.
Le CILSS qui dispose, à travers le Centre Régional AGRHYMET, d’une masse critique d’informations
scientifiques sur la question, a déjà initié des actions de recherche, de formation et de sensibilisation au profit
de ses Etats membres. Son expertise reconnue dans ce domaine lui a permis d’être sollicité pour la mise en
œuvre de programmes nationaux et régionaux sur la science et l’adaptation aux changements climatiques en
Afrique de l’Ouest.
Cette publication constitue un cadre de réflexion et de partage à travers lequel le Centre Régional AGRHYMET
voudrait apporter sa contribution au débat sur les changements climatiques en Afrique de l’Ouest. Celle-ci
repose sur les travaux menés par ses experts, et portent non seulement sur la caractérisation du phénomène
dans notre sous région, les impacts potentiels sur les secteurs vitaux de l’économie, mais aussi sur les mesures
d’adaptation entreprises avec les populations.
Bonne lecture
Mohamed Yahya Ould Mohamed MAHMOUD
Directeur Général du Centre Régional AGRHYMET
Mot du DG