APPEL A COMMUNICATIONS Colloque international francophone « Les représentations Nord – Sud du développement durable » 19 – 20 décembre 2012, IUFM d’Auvergne A la suite du rapport Brundtland (1987) et du Sommet Planète Terre (Rio de Janeiro, 1992), la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le développement (WCED) a popularisé le concept de développement durable. Ce dernier devait répondre aux deux grands déséquilibres planétaires : une distribution très inégale de la richesse et une dégradation dangereuse de la biosphère qui compromet l’existence des générations futures (Bourg, 2007). Les conséquences de ces déséquilibres concernaient tous les pays, cependant, très vite, deux connotations différentes du développement durable firent leur apparition : une connotation écologique de protection de la nature au Nord et une connotation socio-économique de lutte contre la pauvreté au Sud. L’appel à communications vise à apporter quelques éclaircissements sur cette absence de consensus en mobilisant des disciplines telles que l’économie, l’écologie, l’histoire, la géographie, la sociologie, la psychologie, la philosophie, les sciences de l’éducation et l’histoire des sciences… Les organisateurs du colloque souhaiteraient privilégier les quatre pistes de réflexions suivantes : 1/ Une analyse des relations entre croissance – développement – environnement. La littérature tend à entretenir des imprécisions sur les liens entre économie et environnement, ou entre développement et développement durable. Avec le développement durable, la croissance économique prend un visage écologique et humain : ainsi, la résolution des problèmes environnementaux (dégradation des écosystèmes) et sociaux (accroissement de la pauvreté) passeraient inéluctablement par une croissance économique soutenue. Or ceci n’est pas toujours vérifié dans les pays du Nord et ceux du Sud. Tantôt, le développement est considéré comme prioritaire, tantôt c’est l’environnement. Il se dégage ainsi une certaine ambivalence entre environnement et développement. Cette ambivalence pourrait donner lieu à plusieurs pistes de travail : (i) une analyse de la pertinence du concept de durabilité (notamment de la distinction entre durabilité forte et durabilité faible), (ii) une analyse des théories remettant en cause le concept de développement durable et sa vision purement occidentale (Serge Latouche (1994) rappelait que « comme l’enfer, il était pavé de bonnes intentions… »), (iii) une analyse plus approfondie de ce qui devrait être la préoccupation majeure du développement durable dans les pays du Nord et les pays du Sud (la préservation de l’environnement et la lutte contre la pauvreté pourraient être tout simplement deux préoccupations inconciliables). Si le développement durable, avec sa connotation environnementale, semble être pris en compte et représenté dans les pays développés, il n’en est pas de même pour les pays en développement qui, avant l’avènement du développement durable, étaient soucieux de leur développement. Que signifie le développement durable pour les pays en développement ? L’objectif de parvenir au développement durable inclut t-il ou oblitère t-il l’objectif des pays en développement de parvenir au développement ? 2/ Une analyse du développement durable sous l’angle de la gouvernance. En effet, le développement durable appelle la société à s’engager dans la mise en œuvre de ce nouveau paradigme. Or de nombreuses ambiguïtés subsistent lorsqu’il s’agit de définir le champ de compétences des divers acteurs : Communauté internationale, ONU, Etats, collectivités locales, ONG, Associations… Si de nombreuses initiatives internationales ou nationales ont vu le jour (Commission mondiale sur l’environnement et le développement, Agenda 21, conventions internationales sur l’environnement, plan d’action de Johannesburg, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, Programme européen Life, Stratégie nationale du développement durable…), il n’en demeure pas moins que l’implémentation du développement durable entre les pays du Nord et du Sud parait encore balbutiante. La mondialisation imposerait la mise en place d’organes supranationaux et de mécanismes de régulation, ce qui peut aller à l’encontre d’intérêts nationaux ou régionaux. Par ailleurs, certaines ONG (WWF, UICN…) ou entreprises multinationales ont profité de l’absence de consensus national ou international pour se positionner comme des acteurs incontournables du développement durable (Responsabilité sociale des entreprises). Une présentation de projets menés par des associations ou/et des entreprises pourrait constituer ici une approche intéressante et pratique de la gouvernance. 3/ Une analyse du développement durable en tant que processus dynamique, qui est à la fois social, culturel, économique, écologique, territorial… Le développement durable renvoie aux questions de société, c'est-à-dire à l’interdépendance de plus en plus évidente entre les peuples et les nations. Ceci nous invite à porter une attention toute particulière sur les valeurs (éthique, justice sociale, équité, non discrimination), du Nord comme du Sud, véhiculées par le développement durable. D’un point de vue culturel, cette interdépendance pourrait prendre les traits suivants : (i) aucune culture n’a de prééminence sur les autres ; (ii) il convient de mutualiser nos cultures (idées, visions du monde…) afin de proposer une perspective interculturelle du développement durable. 4/ Une analyse du développement au vu des éducations à. L’éducation au développement durable doit à la fois passer par un apprentissage « intellectuel » de concepts (les fondamentaux sont du domaine du complexe et du transdisciplinaire); un apprentissage « pratique » de petits gestes (c’est le principe de l’écocitoyenneté) et un apprentissage « social » de valeurs (sens de l’éthique, de la responsabilisation, de l’engagement …). Des expériences ou résultats d’enquêtes en matière de représentations sociales Nord – Sud du développement durable pourraient permettre de cerner les objets étudiés, de comprendre le positionnement de citoyens ou d’élèves à l’égard des causes et conséquences d’une catastrophe environnementale, de saisir les liens qui sont établis entre des situations locales et unphénomène global, d’identifier l’articulation entre connaissances construites et pratiques sociales effectives, de mettre en lumière les questions des valeurs, des rapports entre la société et la nature, de la relation entre l’individuel et le collectif. Les propositions de communications, qui prendront la forme d’un résumé d’environ 600 mots, devront être envoyées avant le 15 juin 2012 à l’adresse suivante : [email protected]. Les décisions du comité scientifique seront transmises au plus tard le 15 juillet 2012. Les textes des communications devront être envoyés avant le 1er décembre 2012. Les papiers retenus et présentés au colloque feront l’objet d’une publication collective. Le comité scientifique veillera à ce que cette publication esquisse les contours et les représentations Nord-Sud du développement durable en prenant en compte les résultats du sommet Rio+20. Comité d’organisation Elvire Gaime (IUFM Auvergne – Université Blaise Pascal, ACTé), Arnaud Diemer (Université Blaise Pascal, IUFM, Triangle), Didier Mulnet (IUFM Auvergne – Université Blaise Pascal, Acté), Carine Simar (IUFM Auvergne - Université Blaise Pascal, ACTé). Comité scientifique Agbachi Georges Ale (Université de Parakou, Bénin), Yves Alpe (Université d’Aix Marseille, France), Amanar Akhabbar (Université de Lausanne, Suisse), Claudio Araujo (Université d’Auvergne, Clermont-Ferrand, France), Loubna Barmaki (Université Hassan Premier, Maroc), Robert Barbault (Muséum national d’Histoire naturelle, France), Amel Benaffane (ENSET, Oran, Algérie), Eric Berr (Université de Montesquieu, Bordeaux IV, France), Sophie Boutillier (Université du Littoral - Côte d’Opale, France), Johanna Choumert (Université d’Auvergne, Clermont-Ferrand, France), Pascale Combes-Motel (Université d’Auvergne, Clermont Ferrand, France), Denis Couvet (Muséum national d’Histoire naturelle, France), Anne-Marie Crétieneau (Université de Poitiers, France), Andrée de Serres (Université de Montréal, Québec), Arnaud Diemer (Université Blaise Pascal, ClermontFerrand, France), Djaouahdou Réda (Université d’Annaba, Algérie), Fatima Elkandoussi (Université IBN Zohr, Agadir, Maroc), Yves Girault (Muséum national d’Histoire naturelle, France), Samuel Guérineau (Université d’Auvergne, Clermont-Ferrand, France), Sylvie Ferrari (Université Montesquieu, Bordeaux IV, France), Catherine Figuière (Université de Grenoble, France), Nathalie Freudiger (Université de Genève, Suisse), Fadi El Hage (Université Saint Joseph, Beyrouth, Liban), Leila Haouaoui (Institut Supérieur de gestion, Tunisie), Jean-Marc Lange (Université de Rouen, France), Balthazar Ngoy Fiama Bitambile (Université de Lubumbashi, R.D.Congo), Blandine Laperche (Université du Littoral, Dunkerque, France), Alain Legardez (Université Aix-Marseille, France), Christian Levêque (CNRS, IRD, France), Jérôme Maucourant (Université Jean Monnet, Saint Etienne, Triangle), M'Zali Bouchra (Université de Montréal, Québec), Lucie Sauvé (Université de Montréal, Québec), Jean Simonneaux (ENFA, Toulouse, France), Moïse Tsayem Demaze (Université du Maine, Le Mans, France), Michel Troquet (Polytech, Clermont-Ferrand, France). Le colloque se déroulera les mercredi 19 et jeudi 20 décembre 2012 à l’IUFM d’Auvergne, 36 avenue Jean Jaurès, 63400 Chamalières, tél : 0473318768 ou 0673479550 Toute information relative au colloque sera progressivement mise sur le site : http://www.oeconomia.net/colloques.htm