FATIGUE CHRONIQUE
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test santé 94 décembre 2009/janvier 2010
LA PRISE EN CHARGE DES PATIENTS
TCC CONTRE SFC
´ Divers dispensateurs de soins participent au traitement
dans les centres, notamment des kinés et des psychologues.
´ La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) se base sur
l’idée que les sentiments, réactions et comportements peuvent
être infl uencés en modifi ant sa manière de penser et de voir
les choses.
´ La partie physique du traitement consiste à pratiquer des
exercices, en principe de manière très progressive. L’objectif est
d’arriver, pas à pas, à faire toujours plus..
´ Ces thérapies n’améliorent hélas pas l’état de tous les
patients, loin de là. On a beaucoup critiqué les exercices qui
étaient imposés sans tenir compte des limitations individuelles
de chaque patient.
´ Actuellement, la thérapie par exercices gradués est sup-
posée être mieux taillée sur mesure, en tenant compte des pos-
sibilités réelles de chaque individu.
Les piliers du traitement sont la thérapie cognitivo-compor-
tementale et la thérapie par exercices gradués.
La fatigue
n’est pas
l’unique
symptôme qui
caractérise le
syndrome
Les centres de référence belges sont liés à des
cliniques universitaires.
lement depuis au moins six mois :
troubles de la mémoire ou de la
concentration ; mal de gorge ; gan-
glions du cou ou des aisselles sen-
sibles ; douleurs musculaires ou
articulaires ; maux de tête ; som-
meil non réparateur ; apparition,
après tout e ort, d’un malaise qui
persiste plus de 24 heures.
Il faut aussi savoir que la fatigue
et les symptômes évoqués peu-
vent avoir pour origine une mala-
die sous-jacente, que le médecin
devra exclure par des examens
approfondis. Ce n’est qu’ensuite
qu’on peut parler de SFC.
Il est donc normal que le diagnos-
tic prenne beaucoup de temps. Ce
serait plus simple s’il existait un
test able basé sur une analyse de
sang ou d’urine, par exemple, mais
on n’en est pas encore là.
En pratique, le diagnostic est le
plus souvent posé dans un des
centres de référence agréés, mais il
peut parfaitement aussi être posé
par un médecin en dehors d’un
centre. Pour un meilleur rembour-
sement de certains traitements, il
faut toutefois une prescription éta-
blie par un centre de référence.
Signalons que la majorité des per-
sonnes pour lesquelles les centres
de référence diagnostiquent un
syndrome de fatigue chronique
sont des femmes (87 %).
Les centres restent
la référence
C’est en 2002 que les pouvoirs pu-
blics ont établi des centres de réfé-
rence pour le SFC. L’objectif était
de mieux encadrer le diagnostic
et de proposer un traitement op-
timal basé sur les meilleures don-
nées scienti ques disponibles. Le
problème est hélas que, à l’heure
actuelle, il n’est toujours pas pos-
sible d’indiquer un traitement en
particulier qui serait vraiment très
e cace pour permettre le rétablis-
sement du malade.
Sur base des études, il semble que
les interventions susceptibles de
donner les meilleurs (ou les moins
mauvais) résultats soient la théra-
pie cognitivo-comportementale et
la thérapie par exercices gradués.
C’est pourquoi l’Inami et les cen-
tres de référence avaient d’emblée
opté pour cette approche. Un tel
programme de rééducation dans
un centre de référence dure envi-
ron 6 mois (le cas échéant étendu
sur une période d’un an). Le but
est d’améliorer l’état du patient,
tant en ce qui concerne ses symp-
tômes que sa qualité de vie.
Comme on pouvait s’y attendre,
l’expérience dans les centres de
référence belges a vite montré que
le traitement proposé ne convenait
pas à tout le monde. On a surtout
noté beaucoup de problèmes au
niveau de la thérapie par exercices
gradués, mal acceptée par de nom-
breux patients. Depuis, on tente de
mieux tenir compte des particula-
rités individuelles de chaque indi-
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