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LE TESTAMENT
DE VANDA
Compagnie La Corde Rêve
(Rhône-Alpes)
texte Jean-Pierre Siméon
mise en scène Élisa Ruschke
avec Élisa Ruschke
et Orane Duclos
production
Compagnie La Corde Rêve
Avec la participation artistique
de l'ENSATT
Le Testament de Vanda
est publié aux Solitaires
intempestifs.
Le spectacle a été présenté
dans le cadre d'un exercice
proposé à l'ENSATT, en octobre
2011, puis créé en avril 2013
au Théâtre des Marronniers,
à Lyon.
vendredi 28 février > 19 h et samedi 1
er
mars > 19 h
Nouveau théâtre de Montreuil, Petite salle Maria Casarès
C'est l'histoire de Vanda. L'histoire banale d'une jeune femme originaire
des Balkans venue trouver refuge et avenir « ici », et qui se retrouve
dans un centre de rétention. Vanda, la belle Vanda qui a vu le jour sur
des terres chaudes... On lui a déjà tout volé, son amant, son premier
amour, son village, ses parents, son histoire, maintenant on fouille ses
poches, on fouille son nom, on fouille ses yeux,... Il lui reste toujours un
accent, ce satané accent qui trahit toujours son identité. Cette identité
qu'il faut toujours justifier, comme il faudrait justifier l’existence.
Cette femme de rien, sans patrie, sans-papiers, il lui reste aussi, pour
tout bagage, son enfant. Elle se penche sur lui, sans voir dans cette vie
neuve un héritage.
Sur scène, deux chaises, deux ampoules et deux femmes :
une comédienne et une musicienne. Et le désir de fusionner la musique
et le théâtre. Par la poésie de Jean-Pierre Siméon, il s’agit de faire
advenir cette humanité commune par quoi nous reconnaissons en l’autre
notre propre visage. Il s'agit d’inverser les rôles le temps d’un instant
pour ne pas oublier.
« Nous sommes parties d’un désir fort de défendre un propos, celui
de l’émigration, en réponse à un contexte actuel mais aussi pour
soulever une question plus large, celle de l’identité. Nous nous sommes
interrogées sur la mise en spectacle d’une parole dure et d’actualité,
et sur la résonance de ce propos autrement que par les mots. Alors
nous avons décidé de mettre en confrontation la musique et le verbe,
afin d’exploiter au mieux une autre façon de faire entendre le texte.
Il n’est pas question de revendication, simplement de conter une
histoire singulière, dans laquelle chacun peut choisir un point de vue
et laisser voguer son imagination. Dans ce projet, la musique occupe
une place centrale. Nous sommes parties de la musicalité préexistante
du texte. Puis nous avons utilisé le chant, le slam, le violoncelle..., afin
de faire entendre au mieux la langue poétique. Nous avons construit
le Testament de Vanda comme un véritable duo où la musique
n’accompagne pas mais joue un rôle à part entière.
Le texte de Jean-Pierre Siméon est construit en séquences
et les indications de « ruptures » émaillent ces séquences. La lumière
prend en charge ces dynamiques de ruptures. Aussi, elle délimite
l’espace et rend compte de la sensation du clos, de l’enfermement,
mais aussi du grand, du vaste, de l’impersonnel. Elle travaille
les contrastes, souvent au sein d’une même séquence, nous faisant
voyager de l’intimité de cette femme vers l’extériorité du monde. »
Élisa Ruschke