Différentes situations favorisent la présence de SARM chez un patient : une
intervention chirurgicale, une maladie chronique, la présence de plaies d’escarres ou
un traitement récent avec un antibiotique à large spectre (par exemple les quinolones).
Des souches épidémiques de SARM se dispersent largement par le biais de patients
ou de résidents colonisés ou infectés. Les infections ainsi causées sont à l’origine
d’une morbidité et mortalité importante et entraînent un surcoût financier important.
Souvent, celles-ci ne peuvent être traitées avec des antibiotiques facilement
administrables et nécessitent des produits coûteux le plus souvent réservés à un usage
intraveineux. Ceci implique une hospitalisation avec toutes les complications qui en
découlent.
Le Service Public Fédéral (SPF) Santé Publique, Sécurité de la Chaîne Alimentaire et
environnement a pris différentes mesures additionnelles pour contrôler le problème de
MRSA. Des exemples sont les campagnes pour la promotion de la bonne utilisation
des antibiotiques organisées par la Commission Belge de Coordination de la Politique
Antibiotique (BAPCOC) et la première campagne nationale pour la promotion de
l’hygiène des mains dans les hôpitaux belges, organisée par la plate-forme fédérale
pour l’hygiène hospitalière (http://www.health.fgov.be/antibiotics).
Afin de mieux connaître le problème de MRSA dans les maisons de repos, le Service
Public Fédéral (SPF) Santé Publique, Sécurité de la Chaîne Alimentaire et
environnement a également décidé d’effectuer, à la demande de la plate-forme
fédérale pour l’hygiène hospitalière, une enquête de prévalence nationale de MRSA
dans les maisons de repos et de soins (voir ci-dessous). D’autre part, le GDEPIH
(Groupe de Dépistage, d’Étude et de Prévention des Infections dans les Hôpitaux) a
pris l’initiative de développer des recommandations pour la prévention de MRSA
dans les maisons de repos et des soins. Le texte de consensus qui a été élaboré ensuite
est le résultat des efforts d’un groupe de travail pluridisciplinaire composé de
représentants du secteur des maisons de repos et du secteur hospitalier. Il sera
présenté le samedi 28/5/2005 aux francophones et le samedi 4/6/2005 aux
néerlandophones.
Problématique de MRSA dans les maisons de repos
A la demande du Service Public Fédéral (SPF) Santé Publique, Sécurité de la Chaîne
Alimentaire et environnement et de la plate-forme fédérale pour l’hygiène
hospitalière, l’ISP effectué actuellement en collaboration avec le laboratoire de
référence de MRSA (ULB Erasme) une enquête de prévalence nationale de MRSA
dans les maisons de repos et de soins (MRS). Dans cette étude, le portage de MRSA
est vérifié dans un échantillon représentatif de 60 MRS, sélectionné de manière
aléatoire de la totalité des MRS en Belgique (n=985). En ce moment, 2701 résidents
dans 55 MRS ont été examinés. Les résultats préliminaires de cette enquête
confirment l’augmentation importante de la fréquence de MRSA dans les MRS.
Le taux de prévalence nationale du portage de MRSA dans les maisons de repos
et de soins est actuellement estimé à 18,9% (intervalle de confiance à 95% :
16,3% à 21,5%). En d’autres mots, près de 1 résident MRS sur 5 est porteur de
MRSA (au niveau du nez, de la gorge ou de sites cliniques).