Numéro 15, janvier 2011/ 01 Éditeur: SW!SS REHA Association des cliniques de réadaptation de Suisse case postale, 5001 Aarau, téléphone 062 836 40 90 [email protected], www.swiss-reha.com Les cliniques de réadaptation de pointe en Suisse ÉDITORIAL COMMENTAIRE Politiques et assureurs doivent réagir! Les forfaits par cas, une occasion à saisir L’introduction des forfaits par cas en fonction du diagnostic (DRG) renforcera la rééducation et la rendra probablement encore plus indispensable. Ceci à condition toutefois que les cliniques de rééducation considèrent les exigences médicales liées à l’introduction des DRG comme une occasion à saisir. Il est nécessaire entre autres que ces cliniques s’adaptent en termes médicaux et de personnel aux patients qui doivent être transférés notablement plus tôt de l’hôpital de soins aigus à la rééducation. Au vu des normes élevées qu’il a d’ores et déjà atteintes, le secteur rééducatif suisse est dans une situation favorable pour saisir cette occasion. Les cliniques de rééducation peuvent ainsi souligner les différences techniques et médicales qui les distinguent des établissements de cure et de «wellness», différences qui apparemment ne sont toujours pas claires dans l’esprit de certains assureurs ou politiciens. L’introduction des DRG mettra également mieux en évidence la différence avec nombre de cliniques de rééducation installées dans des régions limitrophes de la Suisse, qui souvent ne sont pratiquement pas en mesure d’accepter des transferts précoces de patients. La question politique dont SW!SS REHA doit s’occuper et s’occupera ces prochains temps est la nouvelle répartition des coûts qui se prépare. Les cliniques de réadaptation qui sont en mesure d’accepter des transferts précoces et d’assurer les soins appropriés aux patients concernés doivent être dédommagées comme il se doit pour leurs charges supplémentaires. Dr Thierry Ettlin Médecin-chef et directeur médical de Reha Rheinfelden Situation d’urgence Avec la hausse des primes de l’assurance-maladie, les discussions se multiplient et s’intensifient à propos du rapport coûts-efficacité dans le secteur sanitaire, et, par là, quant aux risques et complications qu’entraînera l’introduction, prévue pour 2012, des forfaits par cas en fonction du diagnostic (DRG). La revue «Der Beobachter» a ainsi publié dans son numéro 20/2010 un article intitulé «Einmal Blinddarm, bitte», où elle soumet à un examen critique les objectifs que vise l’introduction des DRG en matière de réduction des coûts. Le moment est idéal pour que SW!SS REHA expose la position que les cliniques de réadaptation de pointe en Suisse défendent quant à l’introduction des DRG et aux défis que cette introduction entraîne. Dans toute la Suisse, les cliniques de réadaptation constatent que l’accès à la rééducation devient plus difficile. La pression pour économiser des coûts a augmenté et les assureurs donnent toujours moins leur feu vert à des prestations de rééducation. La conséquence en est de graves problèmes surtout pour les patients. En cas de nécessité, ces derniers pouvaient jusqu’à présent profiter d’une rééducation optimale visant à parvenir de manière aussi rapide et durable que possible, et à la guérison, et à la réinsertion dans l’environnement social et professionnel habituel. L’accès à cette réadaptation, d’une grande qualité même en comparaison internationale, devient cependant désormais de plus en plus difficile. Qu’est-ce que cela signifie pour le patient? Si les mesures de rééducation nécessaires ne sont pas assurées, le processus de guérison sera remis en question. On cherche toujours plus souvent des solutions de remplacement inadaptées, et les patients doivent même s’organiser de manière privée et mobiliser leur entourage personnel ou leur famille pour compenser les manques. Dans cette situation, un patient n’est pas assuré d’obtenir les soins qu’il lui faut, et encore moins de jouir des conditions qui lui permettraient de réapprendre ses fonctions habituelles afin de se réinsérer le plus complètement possible dans la vie sociale et professionnelle. Le délicat passage de l’hôpital de soins aigus à la rééducation est un autre écueil. Les cliniques de réadaptation constatent toujours plus fréquemment que le transfert des patients de l’hôpital de soins aigus à la rééducation intervient plus tôt. Alors que, jusqu’il y a peu, les patients n’arrivaient dans COMMENTAIRE une clinique de réadaptation en moyenne qu’après le 5e ou 7e jour postopératoire, on n’attend désormais plus en moyenne que 3 à 4 jours après l’opération pour procéder à ce transfert. Il en résulte fréquemment de graves problèmes. On a ainsi une augmentation constante des cas où le patient n’est pas en état de commencer immédiatement la rééducation et où les cliniques de rééducation doivent d’abord lui assurer les soins médicaux aigus que son état exige. Ce n’est qu’au bout de quelques jours, après la stabilisation nécessaire, que l’on peut commencer la thérapie. Ces transferts plus rapides ont de lourdes conséquences pour les cliniques de réadaptation en ce sens qu’elles doivent adapter assistance, surveillance et soins médicaux à la présence de patients médicalement encore instables. Elles ont besoin, pour répondre à cette nouvelle forme de «transferts précoces», d’un personnel spécialisé plus nombreux et doté d’une formation différente, de locaux supplémentaires et d’appareils de contrôle particulièrement coûteux. Du côté des hôpitaux de soins aigus, la motivation est évidente. Ils suivent la logique des forfaits par cas selon le système des DRG et tentent d’économiser des coûts en transférant les patients le plus rapidement possible vers les institutions ou soins suivants. Déjà sensible aujourd’hui, cette tendance s’accentuera encore à l’avenir avec l’introduction généralisée des forfaits par cas selon le système des DRG. Profiter de l’occasion des forfaits par cas Pour les patients comme pour les cliniques de réadaptation, il convient d’observer l’évolution actuelle d’un regard prévoyant. Ce n’est pas la nature même des forfaits par cas qui détermine en premier lieu cette évolution. Au contraire, l’introduction des forfaits par cas donne aux différentes institutions de la santé l’occasion d’améliorer leur interconnexion afin d’assurer des soins optimaux aux patients. Le secteur de la rééducation veut et peut introduire les changements nécessaires de son côté pour accueillir et soigner les patients bien plus tôt, à un stade où ils ne sont pas encore nécessairement en état de suivre pleinement une réadaptation. Les ressources financières doivent aller de pair avec les patients Les transferts depuis les hôpitaux de soins aigus intervenant toujours plus tôt, les cliniques de réadaptation sont contraintes de dispenser des soins médicaux qui étaient jusqu’à présent du ressort des hôpitaux de soins aigus. Il en résulte pour le secteur de la rééducation des frais nouveaux, supplémentaires, qui ne sont pas couverts pour l’instant. Le transfert précoce des patients à la charge des cliniques de rééducation doit donc impérativement s’accompagner du transfert des moyens financiers correspondants, afin de permettre aux patients, le cas échéant, des séjours en rééducation plus longs et assortis de soins médicaux supplémentaires. Le bien du patient doit rester l’objectif suprême L’introduction des forfaits par cas ne doit pas contraindre le secteur de la rééducation à réaliser des économies dans les services qui constituent la mission originelle et centrale de la rééducation afin de couvrir les coûts nouveaux qu’entraînent les transferts précoces. Les cliniques de réadaptation ne doivent pas non plus se trouver obligées de pratiquer un triage des patients sur la base des conséquences financières. Leurs priorités essentielles sont le bien du patient, un traitement optimal et une réinsertion aussi rapide et durable que possible dans la vie quotidienne et professionnelle. L’introduction des forfaits par cas ne peut donc pas se transformer en instrument de réduction des coûts en défaveur des cliniques de réadaptation. Il n’est pas envisageable que les hôpitaux de soins aigus réalisent des économies grâce à une moindre durée d’hospitalisation, et que l’on compte en même temps que, tout en se chargeant de cas plus délicats exigeant potentiellement des séjours plus longs, les cliniques de réadaptation tournent avec des coûts inchangés. Les coûts par patient ne diminuent pas de manière générale ou automatique avec l’introduction des forfaits par cas, ils restent le plus souvent du même ordre et doivent suivre le patient le long du chemin clinique. La nécessité d’une étroite collaboration est toujours plus évidente la rééducation n’ait plus d’effet durable et que les patients doivent retourner à l’hôpital de soins aigus ou en rééducation. Si cela devait arriver, il en résulterait un profit négatif à moyen et long terme pour l’économie nationale et des dommages économiques élevés pour les personnes, que la Suisse et son système de santé et d’assurances devraient supporter. Le mot d’ordre du moment est donc de faire de l’introduction des forfaits par cas une occasion à saisir. Ceci ne sera toutefois possible que si les trois secteurs de la médecine, soins aigus, rééducation et suivi médical, travaillent plus étroitement ensemble et définissent exactement, à l’aide de chemins cliniques, quel patient a besoin de quelles prestations pour lui garantir que son traitement aura un succès aussi optimal et durable que possible. L’avenir appartient aux soins intégrés Les assureurs doivent eux aussi apporter leur soutien à cette manière de relier et imbriquer plus étroitement entre eux les parcours cliniques à travers tous les secteurs de la médecine, afin qu’aucun secteur ne puisse agir en recherchant, à la charge du patient et au détriment du secteur suivant, de prétendues économies momentanées. Il faut toujours garder à l’esprit l’aspect global et durable dans le traitement du patient, autrement dit penser en termes de soins intégrés. Ainsi conçue, l’introduction des forfaits par cas permettra un progrès substantiel en amenant une réorganisation des parcours cliniques et en garantissant dans toute la mesure du possible des soins optimaux à la population suisse. Dr Fabio Mario Conti Président de SW!SS REHA De même que l’on débouche aujourd’hui sur un transfert de coûts des hôpitaux de soins aigus vers le secteur de la rééducation, on arrivera à un déplacement dû à des sorties plus rapides des cliniques de rééducation vers le secteur ambulatoire et en particulier vers les structures de soins à domicile. On court ainsi le risque que Les cliniques de réadaptation de pointe en Suisse aarReha Schinznach, 5116 Schinznach-Bad • Berner Reha Zentrum AG Heiligenschwendi, 3625 Heiligenschwendi • Clinica di riabilitazione di Novaggio, 6986 Novaggio Clinica Hildebrand, 6614 Brissago • Clinique romande de réadaptation, 1950 Sion • HUMAINE Klinik Zihlschlacht AG, 8588 Zihlschlacht • Klinik Bethesda Tschugg, 3233 Tschugg Klinik Valens, 7317 Valens • Privatklinik SALINA, 4310 Rheinfelden • Reha Rheinfelden, 4310 Rheinfelden • RehaClinic Baden, 5400 Baden • RehaClinic Zurzach, 5330 Zurzach Rehaklinik Bellikon, 5454 Bellikon • Rehazentrum Leukerbad, 3954 Leukerbad • Rheinburg-Klinik, 9428 Walzenhausen • Schweizer Paraplegiker-Zentrum, 6207 Nottwil Klinik St. Katharinental Spital Thurgau AG, 8253 Diessenhofen • Zürcher Höhenklinik Davos, 7272 Davos Clavadel • Zürcher Höhenklinik Wald, 8639 Faltigberg-Wald.