
La Lettre du Neurologue Nerf & Muscle • Vol. XVII - n° 1 - janvier 2013 | 31
VIE PROFESSIONNELLE
Le patient estimant ces troubles peu gênants, nous
nous sommes contentés d’un suivi clinique à long
terme.
➤
Compression au niveau de la loge de Guyon par
un kyste synovial : 1 cas opéré. Les données cliniques
consistaient en de minimes troubles sensitifs dans
le territoire de la branche hypothénarienne ; décit
moteur à 3 des interosseux, sans décit appréciable de
l’abducteur du 5e doigt. L’électromyogramme a montré
des signes de dénervation chronique du premier inter-
osseux dorsal avec une augmentation importante de la
latence motrice distale de la branche profonde motrice
du cubital (7,0 ms pour une normale ≤ 4,2) ; l’abducteur
du 5
e
doigt était normal, ainsi que la latence motrice
distale de la branche hypothénarienne (2,5 ms pour
une normale ≤ 3,6). L’étude comparative par rapport
au côté sain montrait une diminution modérée, de
l’ordre de 30 % de l’amplitude du potentiel sensitif
enregistré par méthode antidromique au niveau de
l’auriculaire, alors que la conduction sensitive distale
était discrètement ralentie (45 ms du côté atteint,
52 ms du côté sain, pour une normale ≥ 50). Une écho-
graphie a été réalisée pour conrmation. L’exérèse du
kyste a été effectuée sous anesthésie loco-régionale ;
les suites opératoires ont été simples, entraînant une
reprise de l’activité à 4 semaines.
◆Nerf radial
Compression prolongée du nerf radial
➤
Au niveau du bras (probable compression sur
le dossier d’une chaise) : décit du long supinateur
et des extenseurs du carpe et des doigts, triceps
normal, troubles sensitifs à la face dorsale de la
main dans le territoire de la branche supercielle,
aucun examen complémentaire n’a été demandé,
surveillance clinique hebdomadaire, récupération
complète en 6 semaines.
➤
Au tiers proximal de l’avant-bras : décit des
extenseurs du carpe et des doigts, minimes troubles
sensitifs à type de paresthésies au toucher dans le
territoire de la branche supercielle. Aucun examen
complémentaire n’a été demandé et la récupération
a été complète en 3 semaines.
Syndrome de l’arcade de Fröhse
Huit cas ont été diagnostiqués, dont 2 opérés. Clini-
quement, on constatait une épicondylalgie chronique,
une douleur à la pression du radial au tiers proximal
de l’avant-bras, quelques centimètres au-dessous
de l’épicondyle, une douleur à l’extension contrariée
du majeur et une douleur à l’extension contrariée du
poignet, la main en exion : il n’y avait pas de signes
sensitifs distaux. L’électromyogramme n’a été réalisé
que dans 3 cas, dont les 2 opérés : dans 1 cas, il était
pratiquement normal (patient traité médicalement),
alors qu’il s’avérait très démonstratif dans les 2 autres
cas. L’étude comparative du nerf radial montrait une
diminution de la vitesse de conduction motrice de
l’ordre de 10 ms du côté atteint, et des signes de déner-
vation chronique dans l’extenseur propre de l’index et
l’extenseur commun des doigts, sans atteinte du long
supinateur. Les conductions sensitives distales étaient
symétriques. Les interventions ont consisté en une
libération du radial au niveau de l’arcade de Fröhse ;
les suites ont été un peu longues, mais le résultat s’est
avéré très satisfaisant au bout de 4 à 6 mois.
◆Syndrome de Lotem
Deux cas ont été traités médicalement.
➤
Compression du nerf radial au tiers distal du bras,
le plus souvent par une arcade breuse (expansion
breuse du chef externe du triceps [5], parfois par le
chef externe du triceps [6]). Cliniquement, une douleur
était éprouvée à la pression du radial au tiers distal du
bras, et l’on constatait des troubles sensitifs dans le
territoire de la branche supercielle ainsi qu’un discret
décit moteur du long supinateur et des extenseurs du
carpe et des doigts. Effectué dans les 2 cas, l’électro-
myogramme a montré des signes de dénervation chro-
nique, modérée, dans le long supinateur, l’extenseur
commun des doigts et l’extenseur propre de l’index,
sans ralentissement franc de la conduction motrice
du radial, mais avec une diminution signicative de
l’amplitude du potentiel sensitif distal (étude compa-
rative). Les 2 patients ont été traités médicalement
avec succès : mise au repos pendant 3 à 4 semaines,
application locale d’anti-inammatoire, kinésithérapie
avec rééducation, notamment de la posture et de la
tenue de l’instrument (violon et violoncelle).
➤
Compressions distales du radial : 5 cas (névrite
de Wartenberg), dont 1 seul opéré. Cliniquement,
douleur, avec signe de Tinel, au-dessus de la styloïde
radiale, paresthésies et dysesthésies à la face dorsale
de la main dans le territoire de la branche super-
cielle du radial. Dans tous les cas, on notait l’exis-
tence d’une ténosynovite de De Quervain conrmée
par l’échographie. L’électromyogramme a toujours
montré une diminution de l’amplitude du potentiel
sensitif distal et un ralentissement de la conduction
de la branche supercielle du radial. Une patiente
(violoniste) a été opérée avec un bon résultat à
distance, malgré des suites opératoires marquées par
des douleurs dont l’origine n’a jamais été déterminée,
mais qui ont régressé sous traitement par TENS.
Quatre autres patients ont été traités médicalement
(repos, inltrations, rééducation posturale).