RAPPORT DE STAGE A YAOUNDE-CAMEROUN 2009 Par NGONO ATAH THERESE F. DCEM2- AMIENS A) INTRODUCTION Etudiante en 4e année à la faculté de médecine d'Amiens, il m'était donné la possibilité d'effectuer mon stage d'été à l'étranger, opportunité ô combien attrayante. En effet, integrer dans mon apprentissage médical un stage chirurgical dans une culture différente était l'occasion de me familiariser non seulement avec une approche plus clinique de la médecine, aussi bien dans le diagnostic que dans la prise en charge, mais également d'appréhender de façon plus manuelle, plus basique la prise en charge chirurgicale des diverses affections rencontrées. Par ailleurs, c'était également pour moi l'occasion de connaître des affections peu rencontrées en france du fait de leur répartition épidémiologique. Et enfin, c'était également l'occasion de renouer avec ma culture familiale. B)ORGANISATION DU SEJOUR ET DEMARCHES Une fois prise la décision d'integrer cette expérience médicale dans mon cursus universitaire, j'ai, dès le mois de novembre, pris contact avec des médecins sur place à yaoundé afin de determiner quel service hospitalier serait le plus enrichissant pour ma formation; c'est ainsi que mon choix s'est porté sur le service spécialisé de chirurgie de l'hôpital militaire de yaoundé,et le service de chirurgie pédiatrique de l'hôpital central de yaoundé qui m'offraient la possibilité de travailler en service de chirurgie générale, où par conséquent la multiplicité des pathologies rencontrées présentait un atout certain pour ma formation. Ayant adressé une demande au chef du service spécialisé de chirurgie de l'hôpital militaire de yaoundé (HMR1) à l'époque le Dr. ATAH JM, et au chef du service de chirurgie pédiatrique de l'hôpital central de Yaoundé le Pr BOB'OYONO, j'en ai reçu un avis favorable, me permettant ainsi d'engager les différentes procédures administratives ici en france; à savoir -la demande de stage au responsable des relations internationales de la faculté de médecine:le Pr. Collet, -la demande de bourse au conseil régional de picardie, - les signatures des conventions de stage de la faculté de médecine et du conseil régional de picardie, -l'assurance internationale santé et responsabilité civile -le billet d'avion aller-retour, -les vaccinations obligatoires et conseillées, ainsi que la prophylaxie anti-palustre. -le logement et le transport ont été pris en charge par mon responsable de stage sur place à yaoundé. Une fois toutes ces démarches effectuées, et exemptée de demande de visa, j'étais prête pour cette grande aventure. Je tiens dès à présent à remercier l'UPJV ainsi que le Pr. Collet pour leur accord, et le conseil régional de picardie pour la bourse de stage accordée. C) LES STRUCTURES HOSPITALIERES D'ACCUEIL Mon stage s'est déroulé sur 2 mois dont le 1er en service de chirurgie infantile à l'hôpital central de yaoundé, et le second en service spécialisé de chirugie de l'hôpital militaire de la 1ere Région (HMR1) de yaoundé, complété d'un enseignement de cours théorique à la fois par mon responsable de stage le Médecin-colonel Atah JM, et par les médecins encadrant mon stage. Dr Atah JM▪ C-1)L'HOPITAL CENTRAL DE YAOUNDE HCY Crée en 1933, c'est l'un des plus grands hôpitaux de yaoundé, à vocation hospitalo-universitaire. Situé en plein coeur de la capitale près des principaux batiments ministériels, il dispose d'un service opérationnel 24h/24. Avec une capaciré de 650 lits toutes spécialités confondues dont 140 pour la chirurgie, de 70 médecins, de 408 personnels para-médicaux et de 114 personnels administratifs, il est composé de 5 grandes unités de spécialisation, à savoir • Unité de chirurgie et spécialités • Unité d'accueil Anesthésie et réanimation Urgences • Unité de Gynécologie obstétrique • Unité de médecine et spécialités • Unité technique • Un bloc administratif C'est l'un des grand centres camerounais de référence du traitement du VIH/SIDA, et il est à l'origine de l'initiation de plusieurs grand programmes de santé publique dont tout récemment la campagne de diagnostic et traitement de la cataracte, ainsi que la prévention et le traitement du paludisme; Il dispose également d'un centre de recherche performant, notemment en ce qui concerne le VIH/SIDA. Le service de chirurgie infantile de L'HCY Organisation du stage Pendant le mois de stage à l'HCY, mes journées de travail s'étendaient de lundi à vendredi de 7H à 17h dans le service, à quoi s'ajoutait une garde hebdomadaire de 24h au service des urgences chirurgicales qui correspondait à celle de notre résident (équivalent de l'interne). Il était donné la possibilité aux étudiants de n'être présent que le matin, mais pour chacun, il était évident que l'apprentissage était, bien que long, plus intéressant en faisant des journées complètes. Mon stage était encadré par le résident-d'abord le Dr Dongmo, puis le Dr. Londji lors du changement de résident dans les services- et supervisé par le Pr Bob'oyono. En ce qui concerne l'organisation du service de chirurgie infantile, le service dispose de 5 salles d'hospitalisation avec une capacité d'accueil de 35 lits dont certains pour nourrissons et d'autres pour enfants ou pour grands enfants; ainsi qu'une salle de garde pour infirmières, un bureau de médecin, un bureau pour le major( équivalent cadre infirmier), un bureau pour le résident et les étudiants, ainsi qu'une salle de soins, d'un hall d'attente, 2 salles d'eau pour les patients et 2 salles d'eau pour le personnel. Toutefois pendant cette période estivale et du fait de travaux de réaménagement entrepris dans les locaux habituels du service, le service a été temporairement déplacé dans un espace plus petit comprenant 2 salles d'hospitalisation d'une capacité de 20 lits avec 2 salles d'eau, d'un bureau pour le résident, les étudiants et les infirmières de garde, d'un bureau pour le major et un bureau pour le médecin. Le service dispose d'un médecin chirurgien pédiatre: le Pr. Bob'Oyono, d'un résident en chirurgie, d'un major et d'un major adjoint, ainsi que de 3 IDE, quelques AS et un agent d'entretien. Service de chirurgie pédiatrique ▪ avec le Dr Dongmo-résidente en chirurgie ▪ Dr Londji-résident en chirurgie, Abessolo F- EM4▪ Equipe paramédicale lors d'un pansement▪ Les patients hosptalisés provenaient soit du service des urgences chirurgicales, soit directement après consultation avec le chef de service, soit sur décision du résident en chirurgie, soit encore en hospitalisation programmée. Chaque matin dès l'arrivée, je faisais le tour du service pour saluer les malades et leur gardemalade, ainsi que pour faire leur « follow-up », comprenez l'observation journalière. Ensuite, dès l'arrivée du résident, j'en faisais un compte rendu et il décidait soit de valider les décisions prises, soit de les modifier en m'expliquant l'interêt médical de sa décision. Ensuite, les interventions chirurgicales programmées étaient faites, suivies d'un tour complet du service 3 à 4 fois par semaine par le chef de service. L'après midi servait a recevoir les patients qui souhaitaient rencontrer le chef de service et de recueillir leur observation afin de les présenter à la consultation hebdomadaire du mardi au chef de service, ou de les faire hospitaliser plus rapidement si besoin était. Les pathologies rencontrées dans le service étaient: principalement l'ostéomyélite sur terrain drépanocytaire et les enfants grands brûlés, mais également appendicites, plaie abdominales par arme blanche, fractures, polytraumatismes d'AVP, circoncision, nephrectomie, greffes de peau... Circoncision▪ Brûlure thermique 3 degré▪ Main retractée-greffe de peau post brûlure 3e degré▪ Et une fois par semaine, nous avions une garde de 24h au service des urgences chirurgicales de l'HCY avec notre résident. Service des urgences chirurgicales ▪ Avec Bob et Fernandez, EM4 en fac de medecine YDE▪ Il s'agit d'un service organisé sous forme de courts séjours allant de 24h à 1e semaine. Les patients passent au préalable par le service d'urgence médicale-où ils reçoivent les 1ers soins-qui les adresse ensuite aux urgences chirurgicales; dans de rares cas, certains patients sont admis directement aux urgences chirurgicales si l'état d'urgence de leur affection le necessite. Là, la garde s'organise en 2 pôles: un pôle d'accueil des nouveaux patients durant lequel est determiné leur affection, les éventuels examens complémentaires indispensables, et la nécessité ou non d'une intervention en urgence, le cas échéant le service d'orientation le mieux adapté; Y est aussi organisée la surveillence des patients hospitalisés. Et un pôle de bloc d'urgence qui est également assuré par la même équipe de garde aux urgences chirurgicales. Ceci rendait diverse l'activité réalisée au cours de chaque garde. Les pathologies traitées au cours de ces gardes sont extrêmement variées: plaies par armes blanches avec diverses localisations, plaies par arme à feu, AVP avec polytraumatismes, urgences abdominales à type de syndrome occlusif, d'appendicite au stade pré-perforatif, abcès du psoas, fractures, gangrènes..... Appendicite-dilatation caecale pré-perforative▪ Occlusion sur bride▪ En ce qui concerne le financement de soins, il est pris en charge à 100% par les patients et leurs familles, la Cameroun ne disposant pas de sécurité sociale efficace. Ceci suppose que dès la 1ere consultation, le patient doit débourser les frais requis, de même que pour la totalité du matériel utilisé, y compris pour les compresses ou même la bétadine, et cela va jusqu'à la CPA, l'intervention chirugicale et la totalité des médicaments utilisés. Toutefois, il existe dans certains cas des systèmes de financement dont je parlerai un peu plus loin. C-2)L'HOPITAL MILITAIRE DE YAOUNDE HMR1 C'est un centre hospitalier de la capitale accueillant aussi bien patients civils que militaires, et situé au coeur même du ministère de la défense à Yaoundé. Il dispose • d'un service spécialisé de chirurgie • d'un service d'anesthésie et de réanimation • d'autres services dont la gynécologie obstétrique, la pédiatrie, orl-stomatologie, ophtamologie • d'un service de médecine • d'un service d'imagerie ( mais sans scanner ni IRM) • d'un service de biologie Il emploie prioritairement et majoritairement un personnel militaire, mais reçoit également des étudiants civils ansi que des agents d'entretien civils Le service spécialisé de chirurgie de l'HMR1 Bâtiment de consultation ▪ Bâtiment d'hospitalisation▪ Organisation du stage Mon stage dans ce service s'est déroulé au cours du mois d'août avec une journée de travail du lundi au vendredi de 7h00 à 16h00, voire certains jours jusque 17h00 en fonction du nombre des consultations. J'y étais encadré par le chef du service de chirurgie: Le commandant-médecin OBAM J.C. Dr. Obam JC ▪ Le service dispose de 2 grandes salles communes de 7 et 8 lits, de 2 salles de 3 lits, ainsi que de 3 salles de 3 lits et 3 salles individuelles réservées prioritairement aux officiers et officiers supérieurs , avec une salle d'eau par salle. Il y'a également une salle de soins, un bureau de garde des infirmiers, le bureau du major du service, le bureau du médecin-chirurgien et une salle de consultation attenante. Le service dispose d'un medecin-chirurgien, d'un sécrétaire particulier du médecin, d'une régisseuse, d'un major du service, de 5 IDE, de 2 IBODE( infirmiers de bloc opératoire diplomés d'état), de 2 BS2 (équivalent IDE de l'armée), de 2 infirmiers brevetés, de 2 Aide Soignants, de 2 CAT santé (équivalent AS de l'armée) et d'une femme de ménage. Personnel du service spécialisé de chirurgie, d'anesthésie et de réanimation de l'HMR1▪ Chaque matin dès l'arrivée, il y'avait une transmission avec l'équipe de nuit concernant les urgences de la garde, puis un tour des patients aussi bien pour leur follow-up que pour leur dire bonjour. Puis dès l'arrivée du chirurgien, après un grand tour du service avec toute l'équipe, début des consultations sur une bonne partie de la matinée, suivie des interventions chirurgicales programmées. Puis, à nouveau consultation des patients présents jusqu'à la fin de l'après midi en général. Ces consultations, tout comme le temps des interventions chirurgicales, étaient le plus souvent des temps d'évaluation des connaissances et de remise à niveau sémiologique et pathologique non seulement dans le diagnostic, mais également dans la prescription des examens complémentaires qui se faisait avec parcimonie, uniquement en cas de nécessité absolue, le diagnostic étant principalement clinique. Les pathologies traitées, diverses et variées, regroupaient de façon non exhaustive: principalement fractures, myomectomies, ablation de matériel d'ostéosynthèse, ostéomyélite, polytraumatismes AVP et blessures en zone de combat, hernies des parois abdominale et pelvienne, mais aussi de façon moins importante rupture musculaire, plaies des parties molles, syndromes occlusifs, appendicectomies, cholecystectomie, GEU rompue avec hémopéritoine massif, abcès, ainsi que des expertises médico-chirurgicales. Bloc opératoire HMR1▪ Myomectomie en cours ▪ Volumineuse hernie ombilicale▪ Ostéomyelite sur matériel d'ostéo-synthèse▪ D)LE CAMEROUN D-1) Localisation: Le Cameroun est une république d'Afrique centrale, limitée au nord par le lac tchad et la république du Tchad, à l'est par la république Centrafricaine, au sud par le Congobrazzaville, le Gabon et la Guinée équatoriale, et à l'ouest par l'océan atlantique et le Nigéria. Il est décrit comme l'Afrique en miniature avec *une superficie de 475442 km, plus de 400 km de côte dont 320 donnant sur l'océan atlantique *Des hauts plateaux et des montagnes à l'ouest dont le Mont Cameroun qui culmine à 4095 M, 2e plus haut sommet d'Afrique, ainsi qu'au nord avec notemment le Mont Mandara et des volcans encore en activité, notemment au nord-ouest. *Le parc naturel de WAZA au nord:170 000 hectares *La forêt tropicale à l'est, jusqu'ici relativement bien conservée *22 principaux cours d'eau *4 grandes saisons: une grande saison des pluies (de mars à juin), une petite saison sèche( juillete t Août), une petite saison des pluies (de septembre à novembre) et une grande saison sèche (décembreà février) avec des variations dépendant du lieu de résidence. Chutes de la LOBE Chutes de TELLO Mont manengoumba(OUEST) mont mandara (nord) Forêt équatoriale Lac nyos parc naturel de WAZA au nord du Cameroun. D-2)HISTOIRE DU CAMEROUN Les 1ers habitants du Cameroun sont les pygmés, toujours présents dans le sud-est du pays. La découverte du Cameroun remonterait au 5e s av JC par un carthaginois nommé Hannon qui aurait baptisé le mont cameroun « le char des dieux » 1472:arrive dans l'estuaire du wouri le portugais fernado pô, qui devant l'abondance des crustacés, baptisa le fleuve wouri « ris dos camaroes », appelation qui au fil des occupations, colonisations et protectorat donnera son nom au pays: Cameroun. 1884: le Cameroun passe sous protectorat allemand, durant lequel de nombreux chantiers sont entrepris dont notemment celui des chemins de fer et d'édifices solides qui existent toujours à ce jour. 1918: la Société des Nations confie le Cameroun oriental à la France et le Cameroun occidental à la Grande bretagne. A la fin de la 2nde guerre mondiale, des mouvements de révolte, maquis, violemment réprimés par l'armée française, se soulèvent pour demander l'indépendance 1960: Indépendance du Cameroun 1961: Réunification du Cameroun entre francophones et anglophones 1972: Unification du Cameroun 1982: République du Cameroun avec à sa tête SE Paul Biya, toujours au pouvoir à ce jour. SE Paul Biya D-3)ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET CULTURELLE Le Cameroun est divisé en 10 régions (anciennement provinces jusqu'en 2008) et 58 départements. Le pouvoir est réparti entre pouvoir législatif, pouvoir exécutif et pouvoir judiciaire qui sont tous 3 indépendants; Avec 2 capitales: une capitale politique à Yaoundé-siège de toutes les grandes administrations- et une capitale économique à Douala. La population est d'environ 18 millions d'habitants répartie majoritairement dans l'ouest, le nordouest, le littoral, et l'extrême nord. 2 langues officielles sont parlées au Cameroun: le français et l'anglais, héritage colonial;avec une prédominance de la langue française, bien que les grandes administrations et les grandes écoles soient toutes bilingues. Il existe également une langue typiquement autochtone appelée francamanglais, mélange de français, d'anglais, de latin, de verlan. Quant aus langues ethniques camerounaises, on en dénombre plus de 200. Les principales réligions sont le christiannisme à 50%, la réligion musulmane~25%, et les athées~25% Le sport fait partie intégrante de la vie de la population, notemment le football qui est un puissant outil de cohésion sociale, grâce notemment à l'équipe nationale: »les lions indomptables », 4 fois champions d'Afrique, 1e fois médaillé olympique à Sydney et une fois vainqueur de la coupe des nations. D'autres sports également y sont pratiqués à haut niveau dont notemment le triple saut: double champion olympique, ou encore les sports de combat. Et pour developper encore la pratique sportive, un palais des sports vient d'être construit à Yaoundé par la république populaire de Chine et d'autres projets sont en cours de réalisation. Concernant l'économie, le Cameroun est le plus puissant pays économique membre de la CEMAC (communauté économique et monétaire d'afrique centrale) avec 1 PIB de 10 000 Mds de FCFA, soit la moitié de celui de la CEMAC. Ouvert au reste du monde grâce à 3 aéroports principaux (Yaoundé-nsimalen, douala, et garoua), 2 grands ports (Douala et Limbé), ainsi qu'un très riche réseau routier et ferroviaire, son économie ne provient magré ses très nombreux sites touristiques que très peu du tourisme (2,5% PIB), mais plutot de sa population, de sa production agroalimentaire et de ses richesses naturelles dont notemment pétrole, gaz, diamant, manganèse, houille blanche, bauxite, fer, cobalt, nickel. En ce qui concerne l'alphabétisation, l'unicef estime le taux d'alphabétisation du pays à près de 80% représentant l'un des taux les plus élévés d'afrique. Quartier des ministères à Yaoundé Centre-ville de Youndé- poste centrale Sites touristiques: pont de LIMBE plage de Kribi D-4)LE SYSTEME DE SANTE AU CAMEROUN Organisation des structures de santé Les établissements de santé au Cameroun s'organisent en structures publiques et structures privées. En ce qui concerne les structures publiques, elles s'organisent en: *dispensaires de district, les plus accessibles. *Centres hospitaliers dans les grandes villes, qui travaillent en collaboration en fonction des pathologies présentées par les patients, et de la disponibilité d'examens para-médicaux nécessaires. Le système de santé n'exige pas de passer d'abord par les dispensaires avant d'arriver aux centres de reférence, mais de consulter dans la strucutre de soin la plus accessible au patient. Le nombre de médecins en exercice, bien que croissant avec de plus en plus de spécialisation y compris chirurgicales, reste insuffisant pour couvrir les besoins de l'ensemble de la population. Les déficits se font surtout sentir en zone rurale, retardant la prise en charge des patients habitants dans ces zones. Toutefois, l'ouverture de nouvelles facultés de médecine et d'écoles de formations paramédicales réparties à travers la pays devrait permettre de pallier à long terme à ce problème. Chaque patient est en général, aussi bien pour la consultation que pour l'hospitalisation, accompagné d'au moins un membre de sa famille qui se chargera de régler les diverses factures, d'assurer un rôle de garde-malade à savoir faire la toilette du patient, lui faire à manger, lui assurer une literie propre et disponible, ainsi que l'achat des divers matériels necessaires à la prise en charge du patient. Ce garde-malade a l'autorisation de dormir près de son patient ou à proximité, et collabore ainsi avec l'équipe soignante à la bonne prise en charge de son patient. En ce qui concerne les structures privées, il s'agit de consultations privées et de cliniques plus ou moins spécialisées, en général de coût plus élévé que dans le système public, mais oû le patient bénéficiera le plus souvent d'une prise en charge plus personalisée. Elle est en général réservée à une population aisée, bien que des cas d'exception existent. Et là également, la présence d'un garde malade reste nécessaire pour l'optimisation de la prise en charge. Bungalow d'accueil des gardes-malades à l'HCY▪ Organisation de la prise en charge des soins de santé Le Cameroun ne dispose pas d'un système de sécurité sociale efficace, les soins de santé sont donc payés directement par le malade et sa famile dans la très grande majorité des cas. Or les soins de santé représentant un coût important, ceci explique la difficulté concernant une prise en charge efficace des patients. En effet, chaque patient pris en charge en structure hospitalière doit être capable d'assurer ses frais de consultation, tout le matériel nécessaire à sa prise en charge, à savoir compresses, bétadines, alcool, coton, solutés de perfusion, les médicaments, les comprimés; et en cas d'intervention chirurgicale, il doit être capable de payer à la fois la consultation anesthésique, l'ordonnance anesthésique, l'ordonnance chirurgicale, les frais de l'intervention, les éventuels examens paracliniques, en plus de tout ce qui aura été demandé par ailleurs et des frais d'hospitalisation; Or devant le manque évident de moyens financiers de la plupart des malades, l'équipe soignante est très souvent confrontée à des cas de conscience que malheureusement ils ne peuvent pas toujours régler, l'ampleur des demandes étant énorme. Ceci explique en partie la très forte prédominance d'une attitude très clinique dans la démarche thérapeutique, réduisant le maximum possible le recours à des examens complémentaires, sauf en cas d'absolue nécessité. Toutefois, dans certaines structures professionnelles, il existe des systèmes de prise en charge à 100% des soins de santé; c'est le cas le plus souvent d'entreprises soit entièrement privées, soit alors avec une participation du gouvernement dans le capital. Il existe également des systèmes d'aide au financement des soins de patients dans certains hôpitaux dont l'hôpital central de Yaoundé. C'est l'un des seuls hôpitaux de la capitale à disposer d'un service social qui, sur étude de dossier, permet d'accorder des aides à certains patients dont l'état de santé nécessite une prise en charge médicale urgente mais qui ne disposent pas des moyens nécessaires à cette prise en charge. Une particularité existe dans le financement des soins de santé des personnels militaires. En effet, chaque région militaire dispose d'un hôpital militaire, qui, bien qu'assurant aussi la prise en charge des civils, est à vocation prioritaire aux personnels militaires. Là, ils disposent de tarifs préférentiels, et dans le cas d'accident de travail d'une prise en charge à taux variable par le ministère de la défense via la direction de la santé militaire. Par exemple dans le cas de l'hôpital militaire de la 1ere région militaire à yaoundé (HMR1), le parcours de santé d'un patient tout venant, relevant de la chirurgie, va être – Une consultation au service d'urgence, payé à 2000F.CFA, soit 3,04Euros – Puis une consultation au service spécialisé de chirurgie, à 2000F.CFA – Si une hospitalisaton est décidée, le prix du séjour variera en fonction du type de chambre choisie: *4000 FCFA/semaine pour une chambre seule pour des civils 4000F.CFA/séjour pour les sous-officiers Gratuit pour les militaires de rang *3000F.CFA/nuit la 1ere semaine en chambre double avec des taux dégressifs en fonction de la durée de séjour *5000F.CFA/nuit la 1ere semaine en chambre seule avec des taux dégressifs en fonction de la durée du séjour 40% de réduction sur les taux sus-cités pour les sou-officiers 30% de réduction sur les taux sus-cités pour les officiers et officiers supérieurs Ainsi pour les personnels militaires, la prise en charge s'effectue à 100% si l'accident est survenu pendant un service commandé, à un pourcentage variable pour les personnels militaires en service actif sur demande d'aide au ministre de la défense, et aucune aide pour les retraités. En fait, bien qu'il existe de réelles difficultés dans le financement des soins au Cameroun, on se rend compte que parrallèllement à cette situation, se développe un incroyable réseau d'aides sociales. Ainsi, la famille de chaque patient va faire appel à des ressources communes pour assurer la santé d'un des siens. Et même au sein des services hospitaliers, la similitude des situations familiales, des pathologies présentées, mais aussi la durée des séjours à l'hôpital amène les familles de différents patients à établir des relations amicales très fortes, des entr-aides, par exemple dans le partage des produits courants tel la bétadine ou les compresses; On a presque l'impression que le fait d'être en situation de manque financier pousse toutes ces personnes à resserer les liens, créer des relations chaleureuses, de générosité, d'entr-aide; Et même s'il n'ya pas toujours un partage du matériel notemment médical, les familles essaient au moins d'être à l'écoute les unes pour les autres, comme si tous ensemble formaient, de par leur présence au même moment dans le même service, une plus grande famille. C'est une réalité qui m'a frappé et que je ne m'attendais certes pas à trouver dans un contexte où la grande majorité des patients et de leurs familles disposent de si peu de moyens financiers. J'ai également pù voir les médecins la-bas qui donnaient déjà bien sûr de leur temps, leur connaissances, mais également faire preuve de beaucoup d'humanité dans la façon de traiter les malades et leurs familles, en les assistant au mieux de leurs possibilités, parfois matériellemnt lorsque c'était posssible, à défaut en prenant en compte ces difficultés financières pour optimiser complètement une prise en charge au maximum clinique de ces patients. C'est une grande leçon d'humanité que j'ai ainsi pù vivre à leur contact. E)CONCLUSION Faire ce stage de chirurgie au Cameroun m'a beaucoup apporté non seulement sur le plan des connaissances et de la démarche de soins vraiment axée de façon prioritaire sur la clinique, mais ça a été également pour moi l'occasion de vraiment prendre conscience du privilège qu'on a en France de disposer d'un système de sécurité sociale performant; de nouer des relations d'amitié solides; Ca a été également l'occasion d'un apprentissage sur soi même, sur la force de partage et de solidarité présente en chaque être humain, et sur ce qu'il y'a de plus beau dans la médecine et qui est pratiqué tous les jours la-bas: « se donner à la médecine et à ses patients » C'est une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie, et plus si possible, et que je ne peux que recomander vivement à chacun. Je tiens à remercier toux ceux qui ont rendu ce voyage possible: • L'UPJV pour son accord et les démarches administratives en ma faveur • le conseil régional de Picardie pour son aide financière • le Pr BOB'OYONO pour m'avoir accueilli dans son service, pour sa disponibilité, son enseignement, ses encouragements et la logisitique mise à ma dispositon • le Dr OBAM pour m'avoir accueilli dans son service, pour son enseignement, la rigueur scientifique qu'il m'a apprise, sa grande disponibilité et son attention. • les Dr Londji giles et Dr Dongmo arlette, pour tout le temps qu'ils m'ont consacré, ainsi que pour leur enseignement et leurs qualités humaines. • l'équipe de chirurgie infantile de l'HCY et l'équipe du service spécialisé de chirurgie et d'anesthésie-réanimation de l'HMR1 de Yaoundé pour m'avoir accueilli et aidé dans la bonne réalisation de mes fonctions, et pour leur gentillesse. • Mes collègues étudiants en médecine EM4( équivalent DCEM2) à la FMSB à Yaoundé Bob abessolo et Abessolo Fernandez pour leur présence et les grandes discussions partagées. • Ma famille et mes amis pour leur soutien, leurs conseils et leurs encouragements. • Et mon père et mentor, le Dr. Atah, pour son enseignement, ses conseils, sa disponibilité, l'aide matérielle, financière et sociale qu'il a mis à ma disposition, et pour son indéfectible soutien et ses encouragements. • Et toutes les personnes qui n'ont pas été citées ici et qui m'ont pourtant aidé et accompagné dans cette grande aventure. ▪ : source personnelle